Un possible effet de la contraception hormonale sur le risque suicidaire

On savait déja que le désespoir et les troubles de l’humeur figuraient dans la liste des effets indésirables des contraceptifs hormonaux. Une étude danoise, à paraître dans l’American Journal of Psychiatry, a cherché à en savoir plus en évaluant le risque de suicide et de tentative de suicide chez les femmes qui prennent une contraception hormonale. Les chercheurs se sont appuyés sur une cohorte de près d’un demi-million de femmes sans antécédents psychiatriques ni traitement antidépresseur. Elles ont été suivies pendant 8,3 ans en moyenne à partir de l’âge de 15 ans, avant leur première contraception hormonale. Les chercheurs ont recensé 6 999 premières tentatives de suicide et 71 suicides. Les femmes sous contraception hormonale avaient un risque 3 fois plus élevé de suicide, par rapport aux femmes n’ayant jamais pris de contraception. Le risque de tentative de suicide était multiplié par 1,91 pour la pilule combinée, par 2,29 pour la pilule progestative (différence non statistiquement significative par rapport à la pilule combinée), par 2,58 pour l’anneau vaginal et par 3,28 pour le patch hormonal. Pour les divs, les différences entre pilules, anneau et patch seraient imputables aux doses d’hormones libérées plutôt qu’à la voie d’administration.

L’étude montre que le risque relatif de tentative de suicide est le plus élevé chez les 15-19 ans (2,06). L’association entre l’utilisation d’une contraception hormonale et une première tentative de suicide atteint un pic après deux mois de traitement. Dans leur conclusion, les divs invitent à « prendre conscience des implications possibles sur l’humeur des hormones sexuelles féminines exogènes ». Ils estiment que les professionnels de santé et les jeunes femmes qui commencent à prendre des contraceptifs hormonaux devraient être informées de ces effets secondaires sévères. §