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Expertise
Dialogue
Auteur(s) : NATHALIE BELIN
Delphine, 35 ans : Ma fille de 2 ans a de la fièvre. Pouvez-vous me donner un flacon de Nurofenpro ?
Le pharmacien : A-t-elle d’autres symptômes ?
- Oui, des petits boutons rouges.
Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) sont à proscrire lors d’infections cutanées ou des tissus mous et notamment en cas de varicelle ou de zona car ils pourraient favoriser la survenue de complications infectieuses. De même, ils sont à éviter en l’absence de couverture antibiotique au cours d’une angine bactérienne ou si l’on suspecte une infection dentaire (extension locale possible de l’infection avec risque d’abcès, de phlegmon péri-amygdalien en cas d‘angine, voire de cellulite cervicofaciale). Le paracétamol doit dans ces situations être recommandé.
Alain, 70 ans, avec une boîte de Spedifen : Mes douleurs d’arthrose reviennent !
Le pharmacien : Prenez-vous d’autres médicaments ?
- Non, rien du tout.
- Rappelez-moi votre âge ?
- 70 ans.
Le risque de survenue de troubles digestifs graves sous AINS dépend de la dose employée et de la durée du traitement. Le risque est augmenté chez le sujet âgé ou en cas d’antécédent d’ulcère gastroduodénal, deux situations au cours desquelles la prescription d’un inhibiteur de la pompe à protons (IPP) en association à l’AINS est recommandée. Mieux vaut délivrer du paracétamol. Le médecin jugera de l’opportunité de prescrire un AINS.
Blandine, 30 ans : Ma fille de 2 ans a encore 38,5 °C de fièvre malgré le paracétamol ! Et on ne voit le médecin que demain. Puis-je lui donner en plus Advil ?
Le pharmacien : A-t-elle d’autres symptômes ?
- Non, elle n’a pas l’air trop gênée.
- Alors inutile de faire baisser la fièvre à tout prix. Ne la couvrez pas trop et faites la bien boire.
La fièvre n’entraîne que très rarement des complications. Les convulsions fébriles surviennent souvent chez des enfants ayant une prédisposition et ne sont pas liées au niveau de température. Si nécessaire (fièvre > 38,5 °C et inconfort pour l’enfant), le paracétamol est l’antipyrétique de 1re intention. L’ibuprofène peut être associé au paracétamol en cas d’efficacité insuffisante après 24 heures. Dans la prise en charge de la douleur, la prise simultanée de ces molécules peut être recommandée pour limiter les oublis liés à une utilisation en alternance. Attention aux posologies des différentes solutions buvables d’ibuprofène qui se prennent toutes les 6 heures (Advil) ou 8 heures (Nurofenpro...).
Christine, 65 ans, pose une boîte d’Advilcaps et d’Imodiumcaps : C’est pour mon mari... il a une gastro.
Le pharmacien : Quels sont les traitements de votre mari ?
- CoAprovel pour la tension.
Les AINS, du fait d’un risque de rétention hydrosodée, exposent à des hausses tensionnelles. De plus, néphrotoxiques, ils peuvent altérer la fonction rénale notamment chez des patients âgés sous diurétiques, ARA II (en association dans CoAprovel) ou IEC. Et ce d’autant plus en cas de déshydratation, pouvant être liée à de fortes chaleurs ou comme ici à une diarrhée. Dans ces circonstances il faut déconseiller leur prise et préférer le paracétamol.
Pierre, 65 ans : Une boîte de Nurofen.
Le pharmacien : Que vous arrive-t-il ?
- Je me suis fait mal au dos.
- Rappelez-moi les médicaments que vous prenez ?
- Kardegic pour mon cœur.
En automédication, il est préférable d’éviter l’association d’un AINS avec un antiagrégant plaquettaire comme l’aspirine (Kardégic) ou encore avec un corticoïde. Ces associations majorent le risque d’ulcérations et d’hémorragies digestives. Lorsqu’elles sont nécessaires, elles justifient la prescription en parallèle d’un IPP.
Vincent, 35 ans, avec un tube de Cliptol : Mon épouse s’est tordue la cheville. Ce n’est pas enflé mais un peu douloureux...
Le pharmacien : Est-elle enceinte ?
- Oui, dans son 6e mois.
Même sous forme topique, l’ibuprofène est contre-indiqué dès le début du 6e mois de la grossesse (risque pour le fœtus d’atteintes rénales et cardiopulmonaires). Les cinq premiers mois, l’utilisation même ponctuelle des AINS est déconseillée. Proposer l’application d’une poche de froid et la prise de paracétamol.
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