L’efficacité de certains anticancéreux perturbée par les antibiotiques - Le Moniteur des Pharmacies n° 3198 du 11/11/2017 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des pharmacies n° 3198 du 11/11/2017
 
MICROBIOTE INTESTINAL

Expertise

Ouverture

Auteur(s) : ANNE DROUADAINE 

La prise d’antibiotiques dans les mois précédant un traitement par immunothérapie anticancéreuse serait responsable d’une baisse d’efficacité de celle-ci. C’est le résultat d’une étude française publiée dans la revue Science par des chercheurs de l’Institut Gustave-Roussy, l’Inserm, l’Institut national de recherche agronomique, l’Assistance publique-hôpitaux de Paris, l’Institut hospitalo-universitaire Méditerranée Infection et l’Université Paris-Sud.Ils ont étudié 249 patients traités par immunothérapie anti-PD-1 ou anti-PD-L1 (pas de molecules commercialisées en ville pour l’instant) pour des cancers du rein, du poumon ou de la vessie ; 28 % d’entre eux avaient reçu une prescription d’antibiotiques dans les 2 mois avant ou dans le mois suivant la première administration d’anticorps anti-PD-1/PD-L1. Il est apparu que la survie sans progression et la survie globale étaient moins bonnes chez ces patients. Par exemple, dans le cancer du poumon non à petites cellules, la survie médiane s’élevait à 20,6 mois chez les patients n’ayant pas pris d’antibiotiques contre seulement 11,5 mois chez ceux qui en avaient reçu.

L’analyse du microbiote intestinal de 153 patients traités pour un cancer du rein ou du poumon a mis en exergue une différence de composition en cas de prise d’antibiotiques. Plus particulièrement, la bactérie Akkermansia muciniphila était associée à de meilleures chances de réponse.

Afin de prouver le lien direct entre composition du microbiote et efficacité de l’immunothérapie, un transfert de microbiote favorable ou défavorable a été réalisé chez des souris qui en étaient dépourvues. Après immunothérapie, une évolution favorable a été observée chez les souris ayant reçu le microbiote favorable. Mais pas chez celles ayant reçu un microbiote défavorable. L’administration directe de bactérie Akkermansia muciniphila à ces dernières a alors permis de restaurer l’efficacité de l’immunothérapie par anti-PD-1.

Une étude américaine publiée dans la même revue corrobore ce lien entre composition du microbiote et efficacité de l’immunothérapie. A partir de la composition du microbiote de patients atteints de mélanome métastatique, les chercheurs sont parvenus à prédire leur réponse à une immunothérapie anti-PD-1.§

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