Point 4 G

Les 5 milliards d’euros dévolus à la santé dans le « Grand plan d’investissement » 2018-2022 présenté le 25 septembre par le Premier ministre Edouard Philippe sont essentiellement tournés vers le financement de la transformation numérique de l’offre de santé. Un plan qui concerne l’officine à plus d’un titre puisqu’il prévoit d’accélérer les liens entre l’hôpital et les professionnels de santé en ville (enfin !), assurer une prise en charge mieux coordonnée du patient en facilitant les échanges d’informations et accompagner le déploiement de la télémédecine, sujet dont l’évidence est actuellement la plus concrète.

Deux jours après l’annonce de ce « grand plan d’investissement » et sans lien de cause à effet, le laboratoire MSD présentait C’Partner, une application mobile et un site internet destinés aux patients atteints d’hépatite C. Le but : contribuer à l’observance thérapeutique. Une nécessité absolue, tant thérapeutique que médico-économique : Zepatier, le poulain de MSD, est comme ses concurrents encore très onéreux. Il faudrait donc voir à ne pas gaspiller et prouver par tous les moyens que des mesures efficaces ont été prises en ce sens. En fait, il n’est nul besoin de faire un dessin aux patients atteints de cette pathologie gravissime. Deux sur trois considèrent déjà que les accompagner dans la réussite de leur traitement est un enjeu très important*. D’ailleurs aujourd’hui, pour répondre aux questions qu’ils se posent sur leur pathologie, ils s’adressent principalement au professionnel de santé qui traite leur hépatite C (79 %), à leur médecin traitant (58 %) et à leur pharmacien (18 %). Ce dernier chiffre peut paraître décevant. Au contraire : les antiviraux à action directe (Sovaldi, Harvoni, Zepatier…) ne seront pas commercialisés en ville avant plusieurs mois. Mais le réflexe officine, lui, est là et bien là.

* Enquête Ifop « Accompagnement des patients atteints de VHC ».