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Enjeux
Auteur(s) : FRANÇOIS POUZAUD
Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2018, qui sera dévoilé le 28 septembre prochain, devrait être sans surprise quant aux économies attendues sur le médicament. Le coup de rabot serait de l’ordre de 750 millions d’euros si l’on s’en tient au prévisionnel de la CNAM. Pourtant, malgré les baisses continuelles des prix et une ROSP (rémunération sur objectifs de santé publique) amputée de 40 millions d’euros sur les trois prochaines années dans l’avenant à la convention pharmaceutique conclu le 20 juillet dernier entre l’USPO et l’Assurance maladie, les raisons de penser que le médicament générique restera un atout pour l’officine en 2018 ne manquent pas.
Malgré la rudesse de 2017 (130 millions de baisse de prix sur le générique), le marché poursuit sa tendance haussière. A fin juillet, il enregistre une croissance de 1,5 % en chiffre d’affaires cumulé sur 12 mois et de 2,6 % des ventes en unités (source : Gers). L’effort constant de substitution des pharmaciens (taux moyen de 84,1 % sur les 5 premiers mois de 2017, + 0,7 point versus 2016, source : CNAM), le plan de promotion des génériques et l’augmentation de la prescription dans le champ du Répertoire (45,4 % en 2016 contre 42,8 % en 2014) contribuent, chacun pour leur part, à cette progression. « Néanmoins, la prescription dans le Répertoire reste insuffisante, surtout comparée à l’Allemagne où 80 % de la prescription des médecins est substituable », juge Erick Roche, président du Gemme, l’association des génériqueurs. Il y a donc encore de la marge. Pour inciter les médecins à prescrire davantage dans le Répertoire, le Gemme propose de mettre en place une revalorisation accompagnant la consultation une fois l’augmentation de la prescription dans le Répertoire constatée, cette revalorisation étant autofinancée par la croissance des génériques. « Gagner encore quelques points de substitution est un objectif réaliste si les médecins continuent à prescrire davantage dans le Répertoire », estime Gilles Bonnefond, président de l’USPO.
Seule ombre au tableau : « La mention non substituable a grimpé à 7,5 % en 2017 », signale Philippe Gaertner, président de la FSPF. Mais cette tendance pourrait s’inverser. Le syndicat MG France vient même de réclamer la disparition de cette mention sur les ordonnances, et demande à ce que le médecin ne soit plus responsable d’un choix qui appartient désormais au patient et qui doit être discuté avec son pharmacien. Non sans rappeler que le « pharmacien a tout à fait le droit de délivrer le princeps si le patient le lui demande ». Ledit pharmacien appréciera.
« Les économies liées au générique ne sont plus à trouver dans les baisses de prix, mais dans l’augmentation des volumes », martèle Erick Roche. C’est ce que disent également, en substance, le rapport de la direction générale du Trésor publié en juin 2017 et l’étude de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) présentée le 15 septembre. Jugeant notre système de santé français trop cher, l’OCDE encourage un recours accru du générique afin de hisser sa part (37 % en volume dans le marché du générique remboursable selon IMS/FSPF à fin juillet) au niveau de celle de nos voisins européens (85 % en Grande Bretagne, 81 % en Allemagne).
En décembre prochain, Crestor, l’un des derniers blockbusters « ancienne génération » tombera dans le domaine public. L’augmentation de l’offre en génériques permettra alors de franchir un nouveau palier de substitution, alors que le taux est déjà de 64,1 % à fin juillet après cinq mois de commercialisation du générique de Biogaran, et qu’il a déjà permis à l’Assurance maladie d’économiser 45 millions d’euros et aux complémentaires 8 millions. Par ailleurs, Erick Roche affirme que le potentiel de développement lié aux échéances brevetaires de 2018 reste important. « Celles-ci concernent notamment de nouveaux antirétroviraux et anticancéreux, elles sont beaucoup plus ciblées en termes de patients mais leurs génériques permettront de réaliser des économies significatives », assure-t-il.
Selon des informations rapportées par le Gemme, le niveau moyen des remises génériques (sans les coopérations commerciales) est de l’ordre de 30 % en 2016. La bataille commerciale entre génériqueurs est le meilleur rempart contre la baisse des remises. « L’application des conditions commerciales reste la spécificité de chaque laboratoire, mais il est clair que le jeu de la concurrence est un driver important », explique le président du Gemme. Par conséquent, une érosion de cette manne paraît peu envisageable.
Autre levier de croissance possible pour l’officine : les médicaments biosimilaires. Identifiés comme une source d’économies, « la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a annoncé qu’elle comptait sur le développement des génériques et des biosimilaires pour financer l’innovation », rapporte Gilles Bonnefond à l’issue du comité de pilotage des génériques qui s’est tenu le 19 septembre. Un comité mis en place par le ministère de la Santé et réunissant l’ensemble des acteurs de la santé : pharmaciens, médecins et industriels. L’occasion pour les syndicats de monter à nouveau au créneau. « Il faut que l’Etat se décide à placer le pharmacien au centre du dispositif avec les mêmes incitations à la substitution que pour les génériques », réclame Philippe Gaertner.
Y aurait-il anguille sous roche ? Ce même jour, le Répertoire des biosimilaires a été publié sur le site de l’ANSM dans l’intention de sécuriser la substitution (voir l’article p. 22), on l’espère, du pharmacien.
LA COUR RÈGLE SON COMPTE AU GÉNÉRIQUE
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