Rémunération : une autre réforme est possible courrier Rémunération : une autre réforme est possible courrier - Le Moniteur des Pharmacies n° 3184 du 01/07/2017 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des pharmacies n° 3184 du 01/07/2017
 

Vous avez la parole

Dans un système de prix réglementés n’ayant pas varié depuis plus de 30 ans, où 50 % des volumes dispensés ne représentent qu’un peu plus de 12 % des achats, la solution de modifier une nouvelle fois l’équilibre entre part forfaitaire et marge pour détacher la rémunération des PFHT n’apporte aucune sécurité économique. D’autant que l’évolution de la typologie des dispensations va économiquement pénaliser les officines possédant les plus faibles pourcentages de traitements chroniques dans leurs dispensations.

La réforme envisagée n’aboutit pas à la modification de la valeur globale de la rémunération du réseau, puisqu’il est prévu une enveloppe budgétaire permettant de compenser les pertes de marges des années précédentes et un dispositif pour ajuster la rémunération en fonction des baisses futures de PFHT.

Si les solutions retenues aboutissent bien au détachement de la rémunération des PFHT, elles ne modifient pas la concentration du chiffre d’affaires sur les traitements chroniques mais vont accentuer celle de la rémunération qu’ils apportent avec le transfert de 70 % des 1,2 milliard d’euros de marge obtenue avec réaménagement de la MDL.

Avec l’évolution démographique des prochaines années, les difficultés économiques rencontrées par les officines possédant les plus faibles concentrations en traitements chroniques vont s’aggraver. La prise en compte de la corrélation existant entre les concentrations des remboursements, du chiffre d’affaires et de la marge devrait amener les syndicats à envisager et à proposer une réforme de la rémunération différente de celle négociée, ne pouvant pas être égalitaire si l’on tient compte des écarts de rémunération important existant entre régions ou entre officines. A la différence de la réforme proposée, qui n’est qu’un réaménagement de la valeur globale de la rémunération, le report de la rémunération actuelle calculée avec des paramètres différents sur les seuls médicaments à prescription médicale obligatoire sécuriserait la rémunération du réseau. Les honoraires à l’ordonnance deviendraient alors le support permettant à la fois de compenser les pertes de rémunération subies avec les lois de financement de la Sécurité sociale et de répondre à une meilleure prise en charge des malades chroniques.

Le fait d’unifier la rémunération par unité pour les princeps et génériques, avec une marge linéaire de 5 % sur les PFHT et un forfait de 2,80 € à la boîte, permettrait de modifier en même temps la politique du générique avec la mise en place d’un Répertoire réduit aux classes thérapeutiques et un TFR payant pour réaliser près de 1,5 milliard d’euros d’économies. Une partie pouvant être utilisée pour financer les honoraires à l’ordonnance.

La réforme de la rémunération serait ainsi autofinancée sans besoin d’une enveloppe budgétaire difficilement négociable, tout en faisant réaliser des économies à l’Assurance maladie, et permettrait de relancer l’économie du réseau.

La quasi-totalité des officines de quartier ou rurales verraient alors leur économie améliorée durablement quel que soit leur chiffre d’affaires, mais à la condition qu’une remise en cause de leur modèle économique soit effectuée.

Une labellisation des officines, avec la mise en place d’indicateurs pertinents et opposables serait possible. Cela permettrait à celles ayant fait le choix de répondre prioritairement aux besoins des malades de percevoir des honoraires spécifiques, à l’inverse de celles ayant fait le choix d’assurer leur développement avec une offre commerciale sensée compenser les pertes de marge provoquées par les baisses de PFHT.

Une telle réforme répondrait alors en tout point à la lettre de cadrage du ministère de la Santé.

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