À l’avant-garde de l’ informatique - Le Moniteur des Pharmacies n° 3183 du 24/06/2017 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des pharmacies n° 3183 du 24/06/2017
 

Stratégies

Gestion

L’officine a toujours eu une longueur d’avance sur les autres professions de santé en matière d’informatisation. Celle-ci s’explique par la nécessité de concilier gestion commerciale, exigences administratives et réglementaires et prise en charge des patients. Incontournable, le logiciel de gestion officinale (LGO) est devenu un allié clé de l’officine, les éditeurs ayant intégré les contraintes et opportunités liées aux évolutions du métier.

Années 1970

L’informatique s’introduit dans les officines à l’initiative des grossistes répartiteurs, afin de remplacer les appels téléphoniques aux pharmaciens. L’attribution d’un code CIP à chaque spécialité rend possible la télétransmission et la standardisation des commandes. Depuis la fin des années 1960, Fahrenberger propose un système de gestion des stocks composé de fiches destinées à enregistrer les ventes de chaque produit. Ordinateurs ou machines émettrices de factures électroniques, les premiers équipements informatiques qui font leur apparition dans certaines officines sont aussi encombrants que leur puissance est limitée.

1975

Signature des accords locaux de dispense d’avance des frais, à l’origine de la télétransmission du tiers-payant.

1979

Début de l’informatisation des régimes d’assurance maladie obligatoire.

Années1980

Au tournant des années 1970-80, les premiers logiciels de gestion sont mis sur le marché par des prestataires souvent adossés aux grossistes répartiteurs. Ces solutions se cantonnent à la gestion de caisse administrative, mais certains assurent aussi la gestion de stock, en lien avec les bases de données comme celle de Claude Bernard, créée à la même époque. La facturation des médicaments et l’édition du tiers-payant sur facture papier sont effectuées avec des imprimantes à marguerite, qui seront bientôt supplantées par des imprimantes laser et jet d'encre.

1981

Mise au point des normes B et NOEMIE pour standardisation et normalisation des logiciels de télétransmission.

1982

1 % des officines sont informatisées.

1985


• Réalisation des premières télétransmissions du tiers-payant, via le réseau Ramage.


• Lancement du logiciel de gestion d’officine de Cegedim.

Années 1990

La généralisation de la norme nationale et interrégimes IRIS/B2 entraîne l’explosion des télétransmissions au milieu de la décennie. L’envoi en parallèle des feuilles de soins papier reste obligatoire. Les LGO proposent de nouvelles fonctionnalités : modules statistiques, connectivité avec les premiers robots-automates et premières interfaces avec internet…

L’arrivée à la fin de la décennie des cartes Vitale, dotées d’une puce, oblige à s’équiper en conséquence : ordinateur équipé d’un logiciel agréé SESAM-Vitale, auquel est associé un lecteur permettant la lecture de la carte Vitale et de la carte de professionnel de santé (CPS), sans oublier un modem !

1990

Arrivée des premiers robots-automates sur le marché français

1993


• Création du GIE SESAM-Vitale.


• Lancement du premier LGO sous Windows par Winpharma.

1994


• Déploiement d’internet en France.


• Distribution de 550 000 cartes Vitale à titre expérimental.

1996


• Lancement du premier site web destiné aux pharmaciens par Winpharma.


• Le réseau Ramage, saturé et insuffisamment sécurisé, est remplacé par le Réseau santé social (RSS).

1997

Les vignettes des boîtes de médicaments sont dotées de codes-barres.

1998

Les cartes Vitale sont déployées sur tout le territoire en moins de un an.

Années 2000

Les fonctionnalités des LGO se multiplient : accès à des tableaux de bord, à des données sur les ventes ou la clientèle, à des outils de merchandising (planogrammes…). Les bases de données marché se multiplient : IMS, Celtipharm… Tous les protocoles de communication à l’officine, que ce soit avec l’Assurance maladie, les grossistes répartiteurs, les fournisseurs passent désormais par internet. L’ADSL accroît la rapidité de connexion. Aux modems se substituent les box. Les pharmaciens, à l’instar de l’ensemble de la population, s’équipent de téléphones mobiles, devenus « intelligents » au milieu de la décennie.

2000


• Pharmagest lance le LGPI et édite des fiches conseil ciblées à destination des patients dans une optique d’observance.


• 93 % des pharmaciens ont demandé une CPS contre 63 % des médecins libéraux.

2001

25 sociétés commercialisent 36 LGO agréés SESAM-Vitale.

2007

Déploiement de la carte Vitale 2.

2008

Après une phase pilote, la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) donne son autorisation à la généralisation du dossier pharmaceutique (DP) à toute la France.

100 % des officines sont informatisées.

2010-2017

L’officine entre à petits pas dans l’ère de la digitalisation : le point de vente s’équipe d’écrans, de tablettes, de bornes et autres linéaires digitaux, et les systèmes de vidéoprotection deviennent « intelligents ». Les pharmacies développent aussi une relation à distance avec les patients à travers des sites vitrines, ou, plus rarement, de e-commerce, des pages Facebook, des applis… De nouveaux services s’appuient sur la connexion : l’envoi d’ordonnance, le click & collect, le drive…

2014


• Il ne reste plus que 15 sociétés informatiques, qui commercialisent 14 LGO. Cegedim-Alliadis (futur Smart RX) et Pharmagest, représentent plus de 70 % du parc français des LGO.


• Déploiement du DP dans la quasi-totalité des officines.

2015


• Lancement du protocole Visiodroits de vérification des droits complémentaires des patients, développé par Cegedim, la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) et la Mutuelle CCMO.


• A la suite de la suppression de la vignette sur les médicaments, le code Datamatrix, qui encapsule, en plus du code CIP du médicament, le numéro de lot et la date de péremption, s’impose.

2016

De nouvelles règles encadrent la vente en ligne de médicaments avec la promulgation des arrêtés relatifs aux bonnes pratiques de dispensation des médicaments et aux règles techniques applicables aux sites internet de commerce électronique de médicaments.

2017

L’ordre des pharmaciens recense 388 sites agréés pour la vente en ligne de médicaments.

Aujourd’hui… et après

Les LGO ont mué au fil des années en véritables ERP (Entreprise Resource Planning) en ce qu’ils permettent de suivre au quotidien tous les aspects de l’officine. Côté ventes, les algorithmes ouvrent de nouvelles perspectives d’analyse des données pour mieux orienter ses choix en matière de référencement, de prix… Les progrès informatiques devraient favoriser l’interprofessionnalité, notamment avec le déploiement de la messagerie sécurisée santé. Désormais, ce sont moins les barrières technologiques que les contraintes en termes de réglementation, d’investissements de ressources, qui sont susceptibles de freiner l’essor de nouveaux services et usages.

Née à la fin des années 1960, la fiche Fahrenberger a été utilisée par des générations d’officinaux pour passer commande.

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