Elle s’investit pour l’emploi des jeunes des quartiers - Le Moniteur des Pharmacies n° 3180 du 03/06/2017 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des pharmacies n° 3180 du 03/06/2017
 
MON ENGAGEMENT

Vous avez la parole

Auteur(s) :

AGNÈS PRADEN, TITULAIRE À ALÈS (GARD)

Lorsque j’ai créé ma pharmacie, il m’a paru normal de m’impliquer dans la vie économique et sociale de ma ville. Dans le bassin d’Alès, le marché économique est plutôt difficile et il y a un réel problème avec les quartiers populaires dans lesquels des jeunes ont du mal à trouver des stages, des emplois ou des formations. Je suis la première officine du département à avoir signé mi-mars la charte « Entreprises et quartiers » avec le préfet du Gard. Cela m’engage à poursuivre les actions que je mène depuis des années pour favoriser l’accès à la formation et à l’emploi de jeunes alésiens discriminés parce qu’ils ne sont pas du bon quartier ou ne connaissent pas les codes de l’entreprise.

La signature de cette charte est en fait la suite logique du label « Diversité » qui m’a été remis en 2016 à Paris, par la ministre du Travail d’alors, Myriam El Khomri. J’étais la première pharmacienne à le recevoir. Ce label est déjà une démarche qui implique tous les collaborateurs dans un projet commun. Mon officine a mis en place un livret d’accueil que tout nouvel entrant signe, et dans lequel la charte est explicite.

Dans notre métier, nous côtoyons au quotidien la diversité. Ne serait-ce que du fait de l’âge et de l’origine sociale ou culturelle différente de nos patients. J’ai démarré en 1991, avec un salarié et deux apprentis. Depuis, j’ai formé en tout près de quarante préparateurs, en synergie avec le CFA d’Alès. Depuis que j’ai transféré mon officine il y a huit ans, dans le centre commercial « les Allemandes », au nord de la ville, j’ai recruté une trentaine de collaborateurs supplémentaires dont beaucoup pour un emploi de logistique. Ceci, pour faire face à notre développement. Nous accueillons aujourd’hui près de 1 800 clients par jour. La plupart de ces jeunes étaient issus de quartiers populaires et en recherche d’emploi, avec ou sans diplôme. Pour certains, mon officine a été la première étape de leur réinsertion. Et un tremplin. Une jeune femme recrutée pour s’occuper de logistique est devenue préparatrice et une autre, qui était à la caisse, a passé le concours d’infirmière. Deux apprentis ont suivi une formation après bac. L’un est aujourd’hui en fac et passe un diplôme de gestionnaire d’unité.

Aujourd’hui, nous employons des salariés âgés de 20 à 60 ans, 11 adjoints, une vingtaine de préparateurs, des magasiniers et cinq apprentis en cours de formation. Quand un jeune se présente, dès lors qu’il répond au profil dont ma pharmacie a besoin, je ne me pose pas la question de son origine sociale ou culturelle, je me dis simplement qu’il est important d’agir pour la jeunesse. Pour mon entreprise, comme pour le groupe Pharmabest dont je suis membre, il est tout aussi important de donner du sens à ce que l’on fait et d’assumer la responsabilité économique locale qui est la nôtre.

Agnès Praden a signé mi-mars la charte « Entreprises et quartiers ».

Prévoyez-vous de fermer votre officine le 30 mai prochain en signe de protestation ?


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