Les jambes lourdes - Le Moniteur des Pharmacies n° 3179 du 28/05/2017 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des pharmacies n° 3179 du 28/05/2017
 

Cahiers Formation du Moniteur

Conseil

Auteur(s) : CAHIER  COORDONNÉ  PAR  ANNE-HÉLÈNE COLLIN  E T  ALEXANDRA BLANC , PHARMACIENNES, SOUS LA RESPONSABILITÉ DE  FLORENCE BONTEMPS  DIRECTRICE SCIENTIFIQUE. INFOGRAPHIE  FRANCK L’HERMITTE 

VEINOTONIQUES PAR VOIE ORALE 

« QUAND IL FAIT CHAUD »

Alice, 55 ans, patiente habituelle de la pharmacie : – Je cherche un médicament pour soulager mes jambes. Je travaille assise toute la journée et quand il fait chaud, mes chevilles sont enflées en fin d’après-midi. – Je peux vous proposer un médicament à prendre par voie orale pour améliorer la sensation de jambes lourdes mais il ne sera que complémentaire des règles hygiéniques : se lever et faire quelques pas toutes les heures, entre autres.
Le traitement de l’insuffisance veineuse a pour but de lutter contre la douleur et l’œdème et de favoriser le retour veineux avec des produits veinotoniques. Ils sont principalement issus des plantes et ont le statut de médicament ou de complément alimentaire.


CONSEILS DE PRISE

Les veinotoniques se prennent 20 jours par mois par voie orale pour dégager une fenêtre thérapeutique. Leur efficacité étant progressivement croissante, débuter le traitement dès le printemps si la sensation de jambes lourdes est liée aux chaleurs estivales. Ils sont complémentaires du port d’orthèses de compression.
En règle générale, consulter si les symptômes persistent au-delà de 2 semaines.


LES LIMITES DU CONSEIL


CERTAINS SIGNES DOIVENT ALERTER ET ORIENTER VERS LE MÉDECIN. C’EST LE CAS EN PRÉSENCE D’INFLAMMATION OU D’INDURATION DE LA PEAU, D’ULCÈRE, DE GONFLEMENT SOUDAIN D’UNE SEULE JAMBE, D’INSUFFISANCE CARDIAQUE OU RÉNALE.



LES PRODUITS CONSEILS


VEINOTONIQUES À FLAVONOÏDES

Les flavonoïdes sont des pigments qui donnent leur couleur aux végétaux, en particulier les fleurs et les fruits. Ils appartiennent à la grande classe des polyphénols et sont les premiers à avoir reçu l’ancien qualificatif « d’activité vitaminique P », pour qualifier leur capacité à diminuer la perméabilité des capillaires, à renforcer leur résistance et à augmenter le tonus des parois veineuses, facilitant ainsi la circulation sanguine.
Ils sont isolés à partir de plantes :
— les citroflavonoïdes sont extraits des zeste de Citrus (oranger, citronnier, pamplemoussier) et utilisés en mélange total (Cémaflavone), ou utilisés purs (hespéridine, naringénine dans Bicirkan, Cyclo 3 Fort) ;
— la diosmine (Daflon, Diovenor, Mediveine…), apparentée aux citroflavonoïdes, est obtenue par hémisynthèse ;
— la rutine ou rutoside est extraite du bouton floral de sophora (associée au mélilot dans Esberiven Fort). La troxérutine en est un dérivé de synthèse plus soluble dans l’eau (Veinamitol, Rheoflux) et est à éviter chez la femme enceinte ;
— l’acide flavodique est un produit de synthèse apparenté aux flavones (Intercyton).
Ces flavonoïdes sont parfois associés à de la vitamine C pour son rôle dans la formation du collagène et donc dans le fonctionnement normal des vaisseaux, ou à de l’heptaminol (Ginkor Fort, heptaminol seul dans Ampecyclal) pour son action vasoconstrictrice et modulatrice du tonus alpha adrénergique. Il est contre-indiqué en cas d’hyperthyroïdie et en association aux IMAO, et peut positiver les tests antidopage.
En phytothérapie : la feuille de ginkgo(Ginkgo biloba) est riche en flavonoïdes et utilisée traditionnellement pour réduire la sensation de jambes lourdes et de pieds et mains froids due à des troubles circulatoires mineurs.
Posologie : réservé à l’adulte, gélules de poudre, 250 à 360 mg par prise pour une dose journalière de 750 mg. L’amélioration des symptômes doit se faire sentir en 2 semaines.
Contre-indiqué en cas de grossesse, il est également déconseillé en cas d’allaitement.
Précautions d’emploi : un avis médical est nécessaire en cas de tendance aux saignements ou de traitement anticoagulant ou antiagrégant plaquettaire car le ginkgo tend à augmenter le temps de saignement. En cas d’opération chirurgicale, suspendre la prise de ginkgo 3 à 4 jours avant. Il pourrait augmenter le risque de convulsions chez l’épileptique.
Interactions médicamenteuses :
– possibles avec anticoagulants, antiagrégants plaquettaires, AINS. En cas de traitement par anti-vitamine K, un contrôle de l’INR est nécessaire à l’introduction, changement de dose ou arrêt du ginkgo. Prudence avec le dabigatran : risque d’augmentation de son absorption intestinale par inhibition par le ginkgo de la P-glycoprotéine ;
– chez certaines personnes, le ginkgo a augmenté de 100 % la concentration maximale de la nifépidine (vertiges, bouffées de chaleur) ;
– association non recommandée avec l’éfavirenz dont la concentration plasmatique peut être diminuée par induction du CYP 3A4.
Effets indésirables : surtout documentés pour l’extrait titré de ginkgo (Tanakan, dans les troubles cognitifs), ils ne sont pas exclus pour la poudre : saignements (nez, œil, système gastro-intestinal), maux de tête et vertiges, diarrhées, douleurs abdominales, nausées et vomissements, réactions d’hypersensibilité (choc allergique), réactions cutanées allergiques (érythème, œdème, prurit).


VEINOTROPES À ANTHOCYANES

Rattachées aux flavonoïdes, les anthocyanes sont les pigments roses à pourpres des fleurs et fruits et présents surtout sous forme d’hétérosides (liaison d’un ose avec un composé d’origine différente appelé génine). Leurs propriétés sur la diminution de la perméabilité et l’augmentation de la résistance capillaire sont significatives.
Le fruit frais de myrtille(Vaccinium myrtillus) est plus riche en anthocyanosides que le fruit sec. Il est utilisé au stade industriel pour la fabrication d’extraits enrichis en anthocyanosides utilisés également dans les baisses d’acuité visuelle d’origine vasculaire (Difrarel).
Posologie : extrait sec méthanolique (70 %), 76 – 153/1 à 25 % d’anthocyanes, 80 à 180 mg par prise et jusqu’à 160 à 540 mg/jour pendant 4 semaines. Son usage n’est pas recommandé en cas de grossesse, d’allaitement, et chez les moins de 18 ans faute de données suffisantes.
Le fruit sec, plus riche en tanins, est surtout utilisé comme anti-diarrhéique.
Le fruit frais de cassis(Ribes nigrum) est utilisé industriellement pour la fabrication d’extraits enrichis en anthocyanosides et a les mêmes indications que la myrtille fraîche.
La feuille de vigne rouge(Vitis vinifera var tinctoria) contient outre des anthocyanes, des flavonoïdes, des proanthocyanes et des tanins qui concourent à son activité. Son intérêt dans la prise en charge de l’insuffisance veineuse a été cliniquement prouvée : action sur la sensation de jambes lourdes, la douleur, l’œdème, l’oxygénation des tissus, l’amélioration de la microcirculation.
Posologie : adulte, extrait sec (4- 6/1, solvant eau) 360 à 720 mg par jour en 1 ou 2 prises pendant 12 semaines. L’effet bénéfique ne peut être observé qu’après 2 à 3 semaines de prise. Une prise à long terme est possible sur conseil médical.
Précautions d’emploi :déconseillée chez les moins de 18 ans et en cas de grossesse et d’allaitement faute de données suffisantes.
Effets indésirables : nausées, troubles gastro-intestinaux, maux de tête.

VEINOTROPES À PROANTHOCYANES

Les proanthocyanes sont des tanins condensés formés d’unités de catéchine et épicatéchine (unités de base). Les oligomères proanthocyaniques constitués de 2 à 3 unités de base sont connus sous le nom de OPC. Leurs propriétés veinotoniques s’expliquent en partie par leur astringence, à savoir leur capacité à se lier aux protéines, dont les enzymes de dégradation du collagène.
Les OPC sont utilisés sous forme purifiée et destinés au traitement des manifestations fonctionnelles de l’insuffisance veineuse. Ils sont extraits du marc de raisin, du pépin de raisin où ils sont plus abondants (Endotélon), et de l’écorce de pin des Landes (marque déposée Pycnogénol).
En phytothérapie : la feuille d’hamamélis (Hamamelis virginiana) est utilisée en France par voie orale, et en usage externe exclusif dans d’autres pays d’Europe.
Posologie : infusion 15 min à 10 g/l (1 càc = 0,5 g), 250 à 500 ml par jour.
Effets indésirables : irritations de l’estomac (tanins) chez les personnes sensibles.
Le cône femelle ou galbule de cyprès(Cupressus sempervirens) :
Posologie : infusion ou décoction 15 min à 5 g pour 250 ml d’eau, à boire dans la journée.


VEINOTROPES À COUMARINES

Les coumarines sont des lactones très répandues dans le monde végétal. Leurs propriétés sont variées et certaines sont douées d’activité vasculoprotectrice.
La sommité fleurie de mélilot (Melilotus officinalis) contient des flavonoïdes et de la coumarine. Ce composé stimule les débits veineux et lymphatiques et s’oppose à la formation d’œdèmes.
Posologie : afin de respecter la nécessité de ne pas dépasser un apport journalier de 5 mg de coumarine, préférer des extraits titrés à la tisane. Par exemple, extrait sec aqueux (3 – 5/1), 200 mg, 2 fois par jour.
Contre-indications : traitement anticoagulant en cours (risque de potentialisation de l’effet de l’anticoagulant), antécédent de pathologie hépatique (la coumarine a été mise en cause dans des cas d’hépatotoxicité).
Précautions d’emploi : déconseillé en cas de grossesse, d’allaitement, et chez les moins de 18 ans faute de données disponibles.
Effets indésirables : possibilité de troubles gastro-intestinaux et de réactions allergiques.
L’écorce de marronnier d’Inde(Æsculus hippocastanum) contient des coumarines (esculosides, fraxoside) et des dérivés catéchiques qui présentent un intérêt dans les troubles circulatoires veineux.
Posologie : adulte, gélules de poudre à 275 mg, 3 à 6 gélules par jour durant 2 semaines.
Précautions d’emploi : déconseillé en cas de grossesse, d’allaitement et chez les moins de 18 ans faute de données suffisantes.
L’écorce de tige de viorne(Viburnum prunifolium) contient des biflavonoïdes (amentoflavone) et des coumarines. D’abord connue comme antispasmodique utérin et utilisée dans les dysménorrhées aux USA dont elle est originaire, la tradition populaire l’utilise surtout comme veinotonique.
Posologie : décoction 15 min, 5 g pour 500 ml d’eau (1 càc = 1,2 g), 250 à 500 ml à boire dans la journée.


VEINOTROPES À SAPONOSIDES

Les saponosides sont des hétérosides à génine stéroïdique ou triterpénique aux potentialités pharmacologiques variées.
La graine du marronnier d’Inde ou marron d’Inde contient de l’aescine, mélange d’une trentaine de saponosides. Cette aescine est plutôt considérée comme un traceur de qualité qu’un véritable principe actif de la drogue végétale. Le marron d’Inde agit essentiellement sur le tonus veineux et la perméabilité capillaire. Son efficacité sous forme d’extrait titré est comparable à la compression (œdème, douleurs, démangeaisons), et son usage bien établi en cas d’insuffisance veineuse chronique.
Posologie : à conseiller en extrait sec hydro-alcoolique (40 à 80 %), titré en aescine à une dose équivalente à 50 mg d’aescine 2 fois par jour, pendant au moins 4 semaines pour obtenir un effet bénéfique. Sur conseil médical, un usage à long terme est possible.
Précautions d’emploi : déconseillé en cas de grossesse et d’allaitement, et chez l’enfant de moins de 18 ans, faute de données suffisantes de sécurité.
Effets indésirables : troubles gastro-intestinaux, maux de tête, vertiges, prurit, réactions allergiques.
Les parties souterraines du petit houx ou fragon(Ruscus aculeatus) favorisent la contraction veineuse et le drainage lymphatique par stimulation des récepteurs alpha postsynaptiques. Il exerce de plus un effet diurétique.
Posologie : équivalent de 7 à 11 mg par jour de saponosides exprimées en ruscogénine sous forme d’extrait sec aqueux ou alcoolique titré, ou de gélules de poudre titrée (350 mg, 3 fois par jour).
Précautions d’emploi : déconseillé en cas de grossesse et d’allaitement, et chez l’enfant de moins de 18 ans, faute de données suffisantes.
Effets indésirables : nausées, troubles gastro-intestinaux, diarrhée.


HUILES ESSENTIELLES

L’utilisation des huiles essentielles par voie orale n’a pas d’intérêt réel dans ces indications. §
traceur de qualité
Substance isolée ou groupe de substances dont la teneur est corrélée à l’activité et/ou à l’identification de la plante médicinale ou de l’extrait de plante. Le traceur permet de déterminer la qualité du produit.
note
Seules les posologies inscrites dans les monographies de la Pharmacopée, qui ont donc plus de 30 ans d’utilisation traditionnelle, sont retenues ici.


INFOS CLÉS
LES VEINOTONIQUES SONT UN COMPLÉMENT DANS LA PRISE EN CHARGE DE L’INSUFFISANCE VEINEUSE CHRONIQUE ET DE LA SENSATION DE JAMBES LOURDES.

infos clés
• Les veinotoniques sont un complément dans la prise en charge de l’insuffisance veineuse chronique et de la sensation de jambes lourdes.

• Les actifs sont surtout des dérivés flavoniques isolés (rutine, troxérutine, diosmine) et des plantes (marron d’Inde, vigne rouge, petit houx, cyprès).

• Leur efficacité est progressivement croissante. Pour les sensations de jambes lourdes dues aux chaleurs estivales : débuter les cures de veinotoniques dès le printemps, 20 jours par mois.


POLYPHÉNOLS : MODE D’ACTION LES POLYPHÉNOLS (FLAVONOÏDES, ANTHOCYANES, PROANTHOCYANES) DIMINUENT LA PERMÉABILITÉ, AUGMENTENT LA RÉSISTANCE CAPILLAIRE ET LE TONUS VEINEUX, LIMITANT AINSI L’EXTRAVASATION SANGUINE ET LA FORMATION D’ŒDÈMES. LEUR MÉCANISME D’ACTION REPOSE SUR :

Polyphénols : mode d’action Les polyphénols (flavonoïdes, anthocyanes, proanthocyanes) diminuent la perméabilité, augmentent la résistance capillaire et le tonus veineux, limitant ainsi l’extravasation sanguine et la formation d’œdèmes. Leur mécanisme d’action repose sur :
– une inhibition d’enzymes impliquées dans la dégradation des parois vasculaires (élastase, hyaluronidase), ralentissant ainsi l’évolution de la maladie,
– une action anti-inflammatoire et antiradicalaire,
– une inhibition de la COMT (Catéchol-O-méthyltransférase), ce qui entraîne une augmentation de la résistance vasculaire par augmentation de la teneur en catécholamines.


QU’AURIEZ-VOUS RÉPONDU ? LE PHARMACIEN DÉLIVRE À COLETTE, 75 ANS, UNE BOÎTE DE CYCLO 3 FORT ET RENOUVELLE SON TRAITEMENT ANTI-HYPERTENSEUR. LE STAGIAIRE, QUI NE CONNAÎT PAS CYCLO 3 FORT, S’ÉTONNE APRÈS AVOIR LU LA MONOGRAPHIE :


– ETANT DONNÉ LE MÉCANISME D’ACTION DU PETIT HOUX, COMMENT SE FAIT-IL QU’IL NE SOIT PAS CONTRE-INDIQUÉ EN CAS D’HYPERTENSION ?


– IL AGIT SEULEMENT SUR LES VEINES EN FAVORISANT LEUR CONSTRICTION, ET SUR LES ARTÉRIOLES EN STIMULANT LEUR DILATATION, ET N’AGIT PAS SUR LES ARTÈRES. IL NE MODIFIE PAS LA TENSION ARTÉRIELLE.


LE PHARMACIEN A-T-IL BIEN RÉPONDU ?


OUI. IL AURAIT PU RAJOUTER QUE LE PETIT HOUX INDUIT AU NIVEAU DES ARTÉRIOLES LA LIBÉRATION DE FACTEURS DE RELAXATION DÉRIVÉS DE L’ENDOTHÉLIUM, INDUISANT UNE DILATATION. EN REVANCHE, UNE AUTRE SPÉCIALITÉ, GINKOR FORT QUI CONTIENT DE L’HEPTAMINOL, NE PEUT PAS ÊTRE DÉLIVRÉE SANS SURVEILLANCE DE LA PRESSION ARTÉRIELLE EN CAS D’HYPERTENSION ARTÉRIELLE SÉVÈRE. CETTE RESTRICTION D’UTILISATION N’EST CEPENDANT PAS MENTIONNÉE POUR AMPECYCLAL.


Par Chantal Ollier , pharmacienne

VEINOTONIQUES PAR VOIE TOPIQUE 

« CHEVILLES GONFLÉES »

Madame Noyer 75 ans, en bonne santé, traitée pour de l’arthrose : – Je pars en train voir mes petits-enfants. Le trajet dure près de 9 h et chaque fois j’ai les chevilles enflées à la fin du voyage. Je pourrais prendre un médicament pour empêcher ce gonflement ? – D’ordinaire, vous ne souffrez pas des jambes. Puisqu’il s’agit d’un évènement ponctuel, je vous propose d’appliquer ce gel sur vos jambes avant de partir, puis pendant le voyage. Et essayez de contracter les mollets de temps en temps si vous pouvez difficilement vous déplacer dans le train. Ou alors, des chaussettes de compression, à mettre avant votre départ.
Les topiques destinés à soulager la sensation de jambes lourdes peuvent s’employer seuls ou en complément d’un traitement par voie orale. Ils ne doivent pas être appliqués sur une peau lésée. Consulter un médecin si les symptômes persistent.


LES ACTIFS À BASE DE PLANTES


LA PLUPART DES PLANTES UTILISÉES PAR VOIE ORALE DANS L’INSUFFISANCE VEINEUSE SONT UTILISABLES EN APPLICATION LOCALE. ELLES AGISSENT EN PROVOQUANT UNE VASOCONSTRICTION DES PETITS VAISSEAUX SUPERFICIELS :

– sommité fleurie de mélilot(Melilotus officinalis) sous forme de décoction : 2 à 4 g /150 ml d’eau (en association au petit houx dans Cyclo 3 crème) ;
– le marron d’Inde(Æsculus hippocastanum) en crèmes ou gels dosés à 1 % d’aescine à appliquer en couche mince, 1 à 3 fois par jour pendant 2 semaines. Il est déconseillé en cas de grossesse et d’allaitement en l’absence de données suffisantes de sécurité, et expose à des risques de réactions allergiques (érythème, démangeaisons) ;
– la feuille de vigne rouge(Vitis vinifera var tinctoria) s’emploie en crèmes contenant 282 mg d’extrait mou aqueux (2,5 à 4/1) pour 10 g, à appliquer 1 à 3 fois par jour en couche mince. Possibilité de réaction allergique cutanée ;
– la feuille d’hamamélis(Hamamelis virginiana) s’utilise en crèmes dosées à 5 à 10 % d’extrait fluide (solvant d’extraction éthanol à 30 %) appliquées 1 à 3 fois par jour, en association avec la viorne dans le gel Jouvence de l’Abbé Soury ;
– l’hydrocotyle, plante entière(Centella asiatica) contient des saponosides (asiaticoside, madecassoside) et des flavonols à action veinotonique. L’hydrocotyle est associée à d’autres plantes dans Hirucremprotect.
– le petit houx ou fragon(Ruscus aculeatus) est associé au marron d’Inde dans Rap Phytogel et lingettes.


LES HUILES ESSENTIELLES

Grâce à leur pouvoir de pénétration, les huiles essentielles utilisées en application locale pour soulager les jambes lourdes exercent un effet décongestionnant veineux et lymphatique et réduisent les œdèmes.
Un traitement phytothérapique par voie orale est conseillé en complément.
Ces HE contiennent le plus souvent des carbures terpéniques (pinènes), des alcools diterpéniques (sempervirol) ou des carbures et alcools sesquiterpéniques (viridiflorol, cédrol) dont les activités drainantes, anti-œdémateuses et vasoconstrictrices des capillaires ont été démontrées.
Par prudence, ces HE sont déconseillées pendant la grossesse et l’allaitement. Chez le patient à terrain sensible, effectuer au préalable un test de tolérance cutanée.


HUILES ESSENTIELLES VEINOTONIQUES

Conseils de prise : diluer les HE (seules ou en mélange) à 15 à 20 % dans une huile végétale, 2 applications par jour pendant 15 jours, à renouveler plusieurs fois par an si nécessaire.
HE de cyprès, rameaux (Cupressus sempervirens) a une indication majeure dans la congestion veineuse et la rétention d’eau. Œstrogène-like, elle est déconseillée en cas de cancer hormono-dépendant et ne doit pas être utilisée de façon prolongée sans avis médical (néphrotoxicité possible).
HE de genévrier, baies (Juniperus communis) est également antalgique et anti-inflammatoire. Pas d’utilisation prolongée sans avis médical (risque de néphrotoxicité).
HE de lentisque pistachier, rameau feuillé(Pistacia lentiscus) a une indication privilégiée dans les troubles de la circulation veineuse (mais son coût est élevé).
HE de patchouli, herbe (Pogostemon cablin) est à la fois lymphotonique, phlébotonique et anti-inflammatoire. Sa fragrance est caractéristique.
HE d’hélichryse, sommité fleurie(Helichrysum italicum ssp serotinum) connue comme anti-œdémateuse, également circulatoire, fluidifiant sanguin, protectrice capillaire et anti-inflammatoire. Elle a une indication de choix dans l’œdème des membres inférieurs mais son coût est élevé. Pas d’utilisation prolongée sans avis médical. A éviter en cas de traitement anticoagulant.


ASSOCIER DES HUILES ESSENTIELLES ANTALGIQUES

En percutané :
HE de lavandin, sommité fleurie(Lavandula burnatii super) pour son action anti-inflammatoire et tonique circulatoire.
HE de menthe poivrée, feuille(Mentha x piperita) pour son action antalgique et vasoconstrictrice. Elle donne de plus une impression de fraîcheur.§
note
Seules les posologies inscritent dans les monographies de la Pharmacopée, qui ont donc plus de 30 ans d’utilisation traditionnelle, sont retenues ici.

INFOS CLÉS

infos clés

• Les veinotoniques s’appliquent sur une peau saine, en remontant des pieds vers les cuisses.

• Leur usage est ponctuel ou complémentaire de la voie orale.

• Principales HE veinotoniques : cyprès, genévrier, lentisque pistachier.

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QUIZZ

Quizz
Indiqué en cas d’insuffisance veineuse, la phytothérapie utilise mon cône, et l’aromathérapie utilise mes rameaux feuillés. Qui suis-je ?
Réponse : le cyprès.

Par Chantal Ollier , pharmacienne

LA COMPRESSION VEINEUSE 

Mme C., enceinte de jumeaux : - J’ai les jambes lourdes et gonflées surtout le soir. Vous n’auriez pas quelque chose pour la circulation ?– Les modifications hormonales, l’augmentation du volume sanguin et de la circonférence abdominale favorisent les troubles veineux. Le plus efficace est de porter des ortèses de compression. C’est recommandé pendant la grossesse et il faudra même continuer à les porter quelques mois après l’accouchement. Parlez-en à votre gynécologue lors de la prochaine visite.– Mais il fait trop chaud pour porter des collants et je ne me vois pas être serrée au niveau du ventre !– Rassurez-vous, il existe des chaussettes, des bas autofixants et même des collants de confort avec ceinture élargie qui ne comprime pas le ventre.

LA COMPRESSION VEINEUSE


COMPRESSION OU CONTENTION ?

La contention est exercée par un tissu inélastique (bande) et n’agit pas lorsque les jambes sont au repos. Elle s’oppose passivement à l’augmentation du volume de la jambe lors des contractions musculaires liées à chaque pas lors de la marche.
La compression est exercée par un tissu élastique (bande ou bas), actif à la marche et au repos. Il est conseillé de la retirer la nuit.


MODE D’ACTION

La compression favorise le retour veineux et augmente la vitesse circulatoire par différents mécanismes :
– en comprimant le revêtement cutané, la compression exerce une pression tissulaire puis vasculaire. La compression des veines superficielles facilite l’évacuation du sang vers le réseau veineux profond via les veines perforantes puis sa remontée vers le cœur ;
– la compression diminue le calibre des veines et s’oppose à la stase veineuse en restaurant la continence valvulaire ;
– elle permet aussi le retour de liquides stagnant dans les compartiments extra-vasculaires vers les veines (effet anti-œdémateux).


CONTRE-INDICATIONS

La compression est indiquée dans les pathologies veineuses et les troubles lymphatiques mais ne s’applique pas sur le système artériel (risque d’aggravation car elle majore l’ischémie).
Elle est contre-indiquée en cas d’artériopathie oblitérante des membres inférieurs avec index de pression systolique inférieur à 0,6, de microangiopathie diabétique (articles exerçant une pression > 30 mmHg), de thromboses septiques, de Phlegmatia coerulea dolens, d’insuffisance cardiaque décompensée, de dermatose suintante ou eczématisée, d’intolérance à l’article de compression.

LES DIFFÉRENTS ARTICLES DE COMPRESSION

Les bandes sont plutôt utilisées sur une durée de quelques jours à quelques semaines. Elles sont notamment adaptées en cas d’ulcères veineux (difficulté à enfiler des bas de classe IV et risque de frottement douloureux lors de l’enfilage), d’œdème important (avec un diamètre de membre élevé) ou en cas de difficulté d’enfilage. Elles doivent être posées par un personnel compétent selon diverses techniques (bandage circulaire avec recouvrement à 50 ou 75 % ou bandage en épi), en fonction de la prescription.
Les bas sont plutôt utilisés sur le long terme. En fonction de la pression exercée à la cheville, on distingue 4 classes (voir p. 11).


LES BAS DE COMPRESSION


L’UTILITÉ D’UNE COMPRESSION PEUT ÊTRE SUGGÉRÉE PAR LE PHARMACIEN, MAIS UNE CONSULTATION RESTE SOUHAITABLE.



LES DIFFÉRENTES FORMES

On distingue les bas-jarrets (ou chaussettes) s’arrêtant sous le genou, les bas-cuisses ou bas « classiques » (auto-fixants ou non) s’arrêtant à la racine des cuisses et les collants (qui sont des bas avec culotte).
Les articles de compression exercent une pression dégressive à partir de la cheville : la pression est maximale à la cheville puis décroît le long de la jambe ; la pression est non significative au-dessus du genou. Ainsi il n’y a pas de différence d’efficacité démontrée entre les différents types de bas. Le choix d’un article par rapport à un autre dépend donc plus du confort et des habitudes vestimentaires : par exemple, proposer des bas ou des collants aux patientes qui portent des jupes ou qui ont l’impression d’un effet garot sous le genou avec les chaussettes.
Il existe des articles avec pointes de pied ouvertes, parfois jugés plus confortables par les patients, car ils ne présentent pas de couture pouvant frotter dans les chaussures.


CHOIX DE LA TEXTURE

Les bas sont constitués de fibres élastiques (élasthane ou élastodiène) mélangées à d’autres fibres naturelles (coton, soie, bambou, lin, laine Mérinos) ou synthétiques (polyamide, microfibre). Les fils sont guipés : la fibre élastique est enrobée des fils textiles (naturels, synthétiques ou mélange des deux). Le guipage détermine l’élasticité du bas et la qualité du confort en fonction de la fibre choisie.
Le coton est bien toléré, en particulier en période de chaleur, hypoallergénique et doux. La soie est appréciée pour son élasticité, sa douceur au toucher, sa brillance et son effet thermorégulateur. La microfibre est une texture souple, qui présente l’avantage d’être facile à enfiler.
Il existe des modèles masculins. Pour les femmes qui veulent rester coquettes, il existe des textures transparentes avec des motifs (losanges, diagonales, lignes…) et des couleurs originales.


DÉTERMINER LA TAILLE


COMMENT PRENDRE LES MESURES ?

Les mesures se prennent préférentiellement le matin (le soir les jambes étant plus « gonflées ») ou éventuellement, après la sieste. Sinon, faire se reposer le patient sur le lit d’examen dans la cabine d’orthopédie pendant ¼ heure, avec les jambes surélevées.
Pour prendre les mesures, le patient doit être déchaussé et jambes nues, en position debout et pieds bien à plat.
Utiliser un mètre-ruban et prendre les mesures sur les deux membres. Lors des renouvellements, reprendre les mesures (celles-ci peuvent varier du fait par exemple d’une régression d’œdème).

QUELLES MESURES PRENDRE ?

Il faut mesurer des circonférences qui définissent la taille de l’article (la mesure du tour de cheville est déterminant) et des hdivs qui déterminent sa longueur.
Bas-jarrets : prendre la circonférence de la cheville à l’endroit le plus fin (soit 1 à 2 cm au-dessus de la malléole) et la circonférence du mollet à l’endroit le plus fort. Mesurer la hdiv généralement déterminée par la distance entre le sol et jusqu’à deux doigts (ou 2 cm) sous le creux poplité.
Bas-cuisses et les collants : mesurer le tour de cheville à l’endroit le plus fin, le tour de mollet à l’endroit le plus fort, le tour de cuisse à l’endroit le plus fort (environ 3 doigts ou 5 cm sous le pli fessier) et la hdiv sol/entrejambe.
Chez certains patients dont les mesures ne correspondent pas aux tableaux de taillage des fabricants, une confection sur-mesure s’impose. La vente de produits sur-mesure requiert, pour le pharmacien, des compétences particulières validées par un DU d’orthèses et de prothèses externes.


L’ESSAYAGE ET L’ENFILAGE

Il est indispensable, avant délivrance, de faire essayer l’article de façon à vérifier que les mesures ont été correctement prises et que le patient sait l’enfiler.

LA MÉTHODE PAR RETOURNEMENT

Attention aux ongles trop longs ou mal limés ainsi qu’aux bagues qui pourraient accrocher une maille et filer l’article. Conseiller éventuellement le port de gants.
Commencer par retourner l’article sur l’envers jusqu’au talon pour ne laisser que le pied à l’endroit.
Enfiler la pointe de pied jusqu’au fond, puis passer le coup de pied pour enfiler le talon.
Dérouler délicatement le bas depuis la cheville jusqu’au mollet ou la cuisse pour le remonter. Ne pas tirer.
Repositionner éventuellement la couture de la pointe et du talon. En cas de pli, lisser l’article en massant délicatement la jambe de bas en haut.

LES ENFILE-BAS

Un enfile-bas peut être utile aux patients ayant des difficultés pour se pencher en avant ou de l’arthrose. Il existe différents modèles, dont l’utilisation peut nécessiter une démonstration technique.

LA SUPERPOSITION DE CLASSES

En cas de difficulté à enfiler une classe II, on peut superposer deux articles de classe I, ou superposer un article de classe I et II pour remplacer une classe III. Il faut cependant pour cela prendre contact avec le prescripteur afin d’en discuter avec lui et faire modifier la prescription.
Dans ce cas, ne pas superposer des coutures (poser un bas-jarret à pointe de pied ouverte sur un bas-cuisse à pointe de pied fermée).


L’ENTRETIEN

Laver les bas tous les soirs.
Dans l’idéal, les bas sont lavés à la main et essorés en les mettant dans une serviette éponge sur laquelle on appuie et non par torsion pour ne pas casser les fibres élastiques. Ils peuvent éventuellement être lavés à la machine dans un filet (en choisissant un programme à 30 °C avec essorage doux). Eviter l’emploi d’assouplissant susceptible d’altérer les fibres.
Les faire sécher à plat et non sur une corde avec des pinces à linge. Ne pas les faire sécher en machine, ni sur un radiateur.
Dégraisser régulièrement la bande auto-fixante des bas-cuisse avec un coton imbibé d’alcool à 60 % vol/vol.


L’IMPORTANCE DE L’OBSERVANCE

La compression doit être portée quotidiennement.
Les bas doivent être enfilés le matin au moment de l’habillage. Pour améliorer l’adhérence cutanée de la bande autofixante, déconseiller l’application de crème le matin et hydrater la peau le soir. De plus, le topique peut abîmer le textile.
Convaincre le patient de porter les bas même l’été en période de chaleur, en lui expliquant que la stase veineuse et les œdèmes « tiennent plus chaud » que les bas eux-mêmes et que ces derniers, par leur effet drainant, procurent un soulagement et paradoxalement un effet de fraîcheur, rapidement ressenti après l’enfilage. Par ailleurs, les extensions de gamme des différents fabricants, et les différentes textures, permettent dorénavant de répondre aux contraintes des différentes saisons.


LA PRISE EN CHARGE

Les articles de compression veineuse sont des dispositifs médicaux inscrits sur la liste LPPR. Ils sont remboursés sans entente préalable, à condition d’être prescrits sur une ordonnance indépendante des autres prescriptions. Sont habilités à prescrire ces dispositifs médicaux : les médecins, sages-femmes et kinésithérapeutes et, dans le cadre d’un renouvellement à l’identique, les infirmiers libéraux.
En cas de prescription d’un nom de marque, une substitution par une autre marque nécessite l’accord exprès du prescripteur.
Les articles de compression sont garantis 6 mois par le fabricant. Le nombre de paires pris en charge dépend des caisses régionales de maladie. §Index de pression systolique
Rapport entre la pression systolique mesurée à la cheville et la pression systolique mesurée au niveau du bras.
Phlegmatia coerulea dolens
Ou phlébite bleue douloureuse avec compression artérielle. Thrombose veineuse profonde qui s’accompagne d’une cyanose du membre par spasme artériel surajouté.


INFOS CLÉS

infos clés

• Pour être efficace, les articles de compression doivent être portés quotidiennement.

• La prise de mesures correctement effectuée est indispensable.

• Faire essayer l’article avant délivrance.


QU’AURIEZ-VOUS RÉPONDU ? M ME R, 45 ANS, DE RETOUR D’UN SALON D’ANTIQUAIRES AUX ETATS-UNIS :


– SUR LES CONSEILS DE MON MÉDECIN, J’AVAIS ACHETÉ UNE PAIRE DE BAS À L’AÉROPORT AVANT DE PRENDRE UN VOL POUR NEW YORK, ET JE LES PORTAIS AUSSI PENDANT LE SALON, MAIS J’AVAIS DES IRRITATIONS EN HAUT DES CUISSES. JE LES AI REMIS AU RETOUR, ET J’AI À NOUVEAU DES ROUGEURS.


-VOUS ÊTES PROBABLEMENT ALLERGIQUE À LA BANDE ADHÉRENTE. DES BAS NON AUTO-FIXANTS OU DES COLLANTS VOUS CONVIENDRAIENT MIEUX.


LE PHARMACIEN A-T-IL BIEN RÉPONDU ?


PAS FORCÉMENT. IL PEUT S’AGIR D’UN PROBLÈME D’APPLICATION DES BAS : BAS TROP TIRÉS POUR ARRIVER JUSTE EN DESSOUS DU PLI FESSIER ET QUI GLISSENT, OU BAS DONT LA TAILLE N’EST PAS ADAPTÉE. AVANT DE CONCLURE HÂTIVEMENT À UNE ALLERGIE, IL EST PRÉFÉRABLE DE REPRENDRE LES MESURES. S’IL S’AGIT BIEN D’UNE INTOLÉRANCE À LA BANDE AUTO-ADHÉRENTE, LE PHARMACIEN PEUT PROPOSER DES BAS NON AUTOFIXANTS, OU PROTÉGER LA PEAU AVEC UNE CRÈME BARRIÈRE NON GRASSE.

Par Maïtena Teknetzian , pharmacienne enseignante en IFSI

LA SCLÉROTHÉRAPIE 

« UNE CRÈME POUR MES HÉMATOMES »

Mme L., 40 ans, une semaine après la sclérose de ses varices :- Je suis inquiète, j’ai encore des bleus sur les jambes. Le médecin ne m’a rien prescrit... – Rassurez-vous, des hématomes surviennent souvent sur les points d’injection après la sclérose. Ils ne nécessitent généralement pas de traitement et disparaissent spontanément en 15 jours. Continuez surtout à porter vos bas de compression. Je peux aussi vous conseiller de l’arnica en crème pour accélérer la disparition des bleus.
Par Michèle Sauvage , pharmacienne

INTERVIEW

Quelle place pour les veinotoniques (médicaments et compléments alimentaires à base de plantes) dans l’insuffisance veineuse ?
En médecine aujourd’hui, l’EBM (Evidence-Based Medecine ou Médecine basée sur les preuves) a permis de faire un tri entre les thérapeutiques qui ont prouvé leur efficacité grâce à des études bien menées, et les autres. A ce jour, le seul traitement validé qui permet de soulager les symptômes de l’insuffisance veineuse superficielle (lourdeurs, pesanteurs, œdèmes, paresthésies, impatiences, crampes) reste la compression au moins de classe 2 française, c’est-à-dire assurant une pression de compression d’au moins 15 à 20 mmHg.
Concernant les veinotoniques, il n’y a pas de preuve avérée de leur efficacité. Est-ce parce que peu d’études de qualité ont été réalisées avec ces thérapeutiques ? Il est certain que les patients sont très demandeurs de ces thérapeutiques, notamment en période estivale, quand il est difficile lors des fortes chaleurs d’imposer le port d’une compression. Il nous faut rester honnêtes vis-à-vis de nos patients et ne pas promettre un soulagement complet avec les veinotoniques. Ont-ils un effet anti-inflammatoire ? Anti-œdémateux ? Antalgique ? C’est peut-être aux patients eux-mêmes de faire leur expérience. Pour ceux qui ont une symptomatologie importante (lourdeurs, œdèmes), la compression s’imposera d’elle même.

Quelles sont les mesures de prévention de l'insuffisance veineuse ?
Les facteurs favorisant les douleurs, les lourdeurs, l’œdème et les varices au niveau des jambes : la chaleur (soleil, chauffage par le sol), les stations debout ou assise prolongées (long trajet en voiture, piétinement), le surpoids.
Pour avoir moins mal aux jambes :
– faire du sport (les sports dans l’eau sont excellents : aquagym, aquabiking) et marcher dès que l’occasion se présente
– stabiliser son poids
– éviter les sources de chaleur directes sur les jambes, rafraîchir les jambes (douche froide)
– et surtout mettre des bas ou des chaussettes de compression.

Quand faut-il orienter un patient souffrant d’insuffisance veineuse vers un médecin vasculaire ?
Quand aucun bilan spécialisé n’a jamais été réalisé. Quand la symptomatologie s’aggrave après la réalisation d’un premier bilan plus ou moins ancien. En cas d’inquiétude du patient concernant l’apparition de varices, d’un œdème, de modifications de l’aspect de l’état cutané (coloration ocre, placard rouge, induration).
En cas de doute sur la survenue d’une complication : thrombose veineuse superficielle (paraphlébite).
Dr Sébastien Gracia, médecin vasculaire, membre de la Société française de phlébologie.

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