Retrouvez tous vos contenus sur mobile avec l'application du Moniteur des pharmacies.
Téléchargez gratuitement l'application !
Professionnels de santé, accédez à plus de contenu, réagissez aux actus et bénéficiez de tous les avantages en vous connectant à votre espace personnel.
Si vous n'avez pas de compte,
vous pouvez en créer un gratuitement !
Temps Forts
Enjeux
Auteur(s) : LOAN TRANTHIMY
Le constat n’est pas nouveau. La mauvaise observance thérapeutique est responsable de 128 000 hospitalisations par an, et coûte 9 milliards d’euros par an aux finances publiques. La dernière étude présentée le 28 avril par QuintilesIMS et le Cercle de réflexion de l’industrie pharmaceutique (CRIP) enfonce le clou. Elle révèle que les taux d’observance sont très différents selon les pathologies, variant de moins de 30 % à plus de 80 %, et que le risque de mauvaise observance est plus élevé à des moments clés du parcours du patient (voir encadré p. 14). QuintilesIMS et le CRIP rappellent que le pharmacien est l’un des maillons essentiels pour améliorer l’observance. Ils préconisent de créer un entretien pharmaceutique spécifique pour celle-ci, et de l’intégrer dans les objectifs de rémunération sur objectifs de santé publique (ROSP). Ces recommandations vont dans le sens du protocole d’accord signé le 25 avril par l’Assurance maladie et les deux syndicats de pharmaciens (FSPF et USPO). Dans ce div, les parties signataires confirment le rôle central du pharmacien en tant que garant de la sécurité et du bon usage des médicaments prescrits. Ils entérinent la mise en place de bilans de médication rémunérés forfaitairement pour l’accompagnement des patients âgés polymédiqués.
Le bilan de médication concernera principalement les personnes âgées de plus de 75 ans et celles de plus de 65 ans atteintes d’affection de longue durée (ALD) et polymédiquées, soit à peu près 3,9 millions de patents prenant au moins 5 médicaments chroniques différents. Il devra suivre un processus formalisé : l’évaluation de l’observance et de la tolérance du traitement, l’identification des interactions médicamenteuses, le rappel des conditions de prise et de bon usage des traitements et l’information du ou des prescripteurs. Les actions à mettre en place par le pharmacien ont été ainsi détaillées dans le protocole d’accord. Pour la première année, il devra proposer un entretien initial au patient sélectionné pour expliquer l’objectif du bilan, recenser l’ensemble des traitements prescrits, analyser les consommations, réaliser un autre entretien pour faire part de ses conclusions et assurer le suivi de l’observance. La mission ne s’arrête pas là. En cas de prescription de nouveaux traitements, il pourra procéder à l’actualisation de l’analyse initiale effectuée, organiser un nouvel entretien conseil et assurer le suivi de l’observance. En cas de continuité de traitements, il devra procéder à au moins deux suivis de l’observance. Pour ce travail effectué, le pharmacien touchera 60 euros par patient pour la première année, 30 euros par patient en cas de prescription de nouveaux traitements, et 20 euros en cas de continuité de traitements les années suivantes. Selon la FSPF, cette nouvelle rémunération serait versée à la fin du premier trimestre de l’année N+1, soit six mois plus tôt que pour les entretiens pharmaceutiques actuels.
Le bilan de médication envisagé dans cet accord ne correspond pas au dispositif décrit dans le décret du 5 avril 2011, relatif aux missions des pharmaciens correspondants. En effet, il ne prévoit pas l’intervention du médecin en amont du dispositif via la signature d’un protocole de soins. « C’est le pharmacien seul qui proposera le bilan de médication aux patients repérés et devra obtenir leur accord pour le réaliser et le continuer dans le temps », souligne Marie-Josée Augé Caumon, vice-présidente de l’USPO et présidente du Collège de la pharmacie d’officine et de la pharmacie hospitalière. Informer le médecin traitant lorsque des anomalies sont repérées est néanmoins obligatoire, via la messagerie sécurisée de santé. L’intégration des conclusions établies par le pharmacien dans le dossier médical partagé du patient est également nécessaire. Cette nouvelle mission du pharmacien est saluée par Luc Duquesnel, président du syndicat Les Généralistes-CSMF (branche généraliste du premier syndicat de médecins libéraux). « Contrairement à la vaccination, la mise en place du bilan de médication est un vrai plus dans l’exercice coordonné entre médecin et pharmacien. Le premier entretien permet de recenser tous les traitements, alors que le médecin traitant n’est pas toujours informé de tous les traitements prescrits par certains spécialistes. Lors du deuxième entretien, les questions posées permettent de mieux comprendre les raisons de la non observance », exprime-t-il. Pour Gilles Bonnefond, président de l’USPO, le bilan de médication à l’officine va en effet favoriser les échanges avec les prescripteurs. Dans ce cadre, il incite les pharmaciens à s’équiper de messageries sécurisées, en attendant la généralisation du dossier médical partagé prévu en 2018. Philippe Gaertner, président de la FSPF partage cette analyse : « Il s’agit d’une mission d’accompagnement. Le médecin doit comprendre que ce bilan permet de sécuriser sa prescription. » Pas de risque donc d’offenser les prescripteurs. « L’expertise et la connaissance pharmacologique du pharmacien sont à la disposition du médecin. Le prescripteur pourra s’appuyer sur ce professionnel pour conforter ses choix thérapeutiques. Mais le dernier mot revient au prescripteur », martèle Gilles Bonnefond. Pour l’heure, le dispositif décrit devra encore être validé dans un avenant conventionnel, qui fixera les modalités de la valorisation de la pratique professionnelle. Cela peut donc aller assez vite.
TROIS POINTS DE VIGILANCE DANS L’OBSERVANCE
À RETENIR
LE BILAN DE MÉDICATION EN 7 ÉTAPES
Pourrez-vous respecter la minute de silence en mémoire de votre consœur de Guyane le samedi 20 avril ?
1Healthformation propose un catalogue de formations en e-learning sur une quinzaine de thématiques liées à la pratique officinale. Certains modules permettent de valider l'obligation de DPC.
Vous avez des questions ?
Des experts vous répondent !