La fausse couche - Le Moniteur des Pharmacies n° 3175 du 30/04/2017 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des pharmacies n° 3175 du 30/04/2017
 

Expertise

Formation

Auteur(s) : NATHALIE ROBERT-CUNRATH 

La fausse couche concerne environ 1 femme sur 4. Le plus souvent, il s’agit d’un événement unique qui ne compromet ni la fertilité ni les grossesses futures.

De quoi s’agit-il ?

La fausse couche correspond à un arrêt spontané de la grossesse avant la 22e semaine d’aménorrhée (SA).

Elle est dite précoce quand elle survient avant la 14e SA, et tardive après. Passées 22 SA, le fœtus est considéré comme viable.

Une fausse couche peut être isolée ou à répétition (plus de trois grossesses consécutives, 1 à 5 % des cas).

Elle peut être : complète, l’embryon et toutes ses annexes ont été expulsés, incomplète, avec une persistance de matériel intra-utérin, ou retardée, la grossesse est arrêtée mais l’évacuation de l’embryon ne se fait pas immédiatement.

Quels sont les symptômes ?

Les signes sont variables : métrorragies légères ou abondantes, irrégulières ou ininterrompues de teinte brunâtre à rouge vif ; douleurs pelviennes et/ou abdominales d’intensité légère à très forte et expulsion vaginale ou non de tissus.

Une exacerbation de ces symptômes associée à un état de choc fait craindre une hémorragie et impose une consultation en urgence.

Quelle est l’étiologie ?

La majorité des fausses couches est sans cause définie. Il est admis que la plupart résulterait d’anomalies chromosomiques fœtales ou morphologiques de l’utérus, d’une auto-immunité maternelle, de pathologies infectieuses (listériose, toxoplasmose…), ou de maladies génétiques de la coagulation.

Les principaux facteurs de risque sont un âge maternel supérieur à 36 ans, l’obésité, la consommation excessive d’alcool et de tabac, des anomalies hormonales type dysthyroïdies et le syndrome des ovaires polykystiques.

Comment est établi le diagnostic ?

En présence de signes cliniques, une échographie recherche : un utérus vide, un sac gestationnel de taille inférieure à la normale et/ou un embryon sans activité cardiaque.

Si la grossesse est non visible à l’échographie (< 6 SA), une surveillance des taux plasmatiques d’hCG est effectuée toutes les 48 heures.

En cas de fausses couches à répétition et de mort fœtale, un bilan complet est réalisé pour trouver la cause (dysthyroïdies, anomalies utérines).

Quelle est la prise en charge ?

Elle dépend du désir de la patiente et des caractéristiques de la fausse couche (incomplète, retardée, hémorragique) :

Expectative :pas d’intervention. Dans plus de 80 % des cas, la fausse couche peut se résoudre spontanément.

Médicamenteuse : misoprostol, analogue de la PGE1, qui stimule les cellules myométriales et provoque une expulsion du sac gestationnel.

Chirurgicale : aspiration endo-utérine des tissus embryonnaires sous anesthésie générale ou loco-régionale.

Une prise en charge psychologique est fortement recommandée. 

Sources : Collège national des gynécologues et obstétriciens de France, cngof.fr ; « Qu’est-ce qu’une fausse couche ? », ameli-sante.fr ; « Fausses couches précoces », La revue du praticien, N° 912 (27), décembre 2013 ; Cercle d’étude des gynécologues-obstétriciens de la région Ile-de-France, cegorif.fr ; « Prise en charge des fausses couches spontanées du premier trimestre », Journal de gynécologie obstétrique et biologie de la reproduction, Volume 39, n° 3S, mai 2010.

EN PRATIQUE


• Ne pas utiliser de tampons hygiéniques et éviter les rapports sexuels dans les deux semaines qui suivent une fausse couche (risque infectieux).

• Prévention de l’allo-immunisation rhésus dans le cas d’une mère Rh-.

• La douleur est prise en charge par des antalgiques de palier I ou II.

• Les saignements vaginaux peuvent persister plusieurs jours après une fausse couche.

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