La contraception locale - Le Moniteur des Pharmacies n° 3175 du 30/04/2017 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des pharmacies n° 3175 du 30/04/2017
 

Cahiers Formation du Moniteur

Conseil

Auteur(s) : CAHIER  COORDONNÉ  PAR  ANNE-HÉLÈNE COLLIN  E T  ALEXANDRA BLANC , PHARMACIENNES, SOUS LA RESPONSABILITÉ DE  FLORENCE BONTEMPS  DIRECTRICE SCIENTIFIQUE. 

LES PRÉSERVATIFS MASCULINS 

« AVEC MA CRÈME, C’EST COMPATIBLE ? »

Fanny, 30 ans, se plaint d’une mycose vaginale : – Bonjour, j’ai besoin d’un tube de crème Pévaryl. Est-ce compatible avec les préservatifs ? C’est mon seul moyen de contraception… – C’est vrai, il est préférable de ne pas associer les formes vaginales et les préservatifs en latex. Toutefois, les crèmes vaginales qui ne contiennent pas d’excipients lipophiles peuvent être utilisées avec tous les préservatifs, même ceux en latex. C’est le cas de la crème Pévaryl. Le problème d’incompatibilité se pose essentiellement avec les ovules gynécologiques : les excipients « gras » contenus dans les ovules peuvent rendre poreux les préservatifs en latex, et il existe alors un risque de rupture. Dans tous les cas, si mycose vaginale, éviter les rapports sexuels. Votre partenaire devrait également consulter.
Le préservatif masculin est la seule méthode contraceptive locale qui protège des infections sexuellement transmissibles (IST). De plus, c’est l’une des rares méthodes contraceptives qui implique activement l’homme.


LA MÉTHODE


CARACTÉRISTIQUES

Le préservatif masculin est un moyen de contraception local qui bloque mécaniquement, au moment de l’éjaculation, l’entrée des spermatozoïdes dans le vagin.
Le préservatif masculin est constitué d’une gaine en latex, en polyuréthane ou polyisoprène. Les préservatifs en latex semblent plus résistants et présentent moins de risque de glissement que les autres matières ; ils sont recommandés en première intention.
Le préservatif est caractérisé par :
— sa taille : les préservatifs standards ont une longueur d’environ 180 mm et un diamètre d’environ 52 mm. Cette taille convient à la plupart des pénis, même ceux dont la taille est inférieure à 180 mm : il suffit de dérouler le préservatif à la bonne longueur. Des préservatifs « grande taille », plus larges, plus longs, sont généralement commercialisés par les différentes marques (Manix King Size, Durex XL Power, Protex Extra Large, Reflex Magnum XXL) ;
— son épaisseur : on distingue des modèles épais (Manix Ultra Protect à 110 µm), fins (60 à 70 µm), ou des modèles extra-fins (< 60 µm, et pouvant aller jusqu’à 25 µm ) : Durex Invisible, Durex Natural feeling sans latex, Manix contact, Protex Original 0.02, pour plus de confort ;
— l’ajout d’un lubrifiant, généralement à base de silicone, pour éviter les déchirures ;
— la présence d’un réservoir qui permet de limiter les reflux de sperme au moment de l’éjaculation.
Les préservatifs colorés, aromatisés (Reflex Egerie, Manix Cocktail Club…), perlés ou nervurés (Manix Xtra pleasure, Protex Stymulève…) ne sont pas plus efficaces, mais apportent un côté ludique.
Certains préservatifs contiennent un anesthésique local (Durex Performa, Manix Endurance), généralement la benzocaïne (attention : risque allergique, possibilité de réduire le plaisir masculin), ou ont une forme resserrée au niveau du gland (Protex Anatomic), pour retarder l’éjaculation.
Il existe des préservatifs enduits d’un gel stimulant, le plus souvent à base de glycérine (effet de chaleur), pour augmenter les sensations (Durex Lovers Connect, Manix Intense Feel).
L’emballage doit, dans tous les cas, comporter le marquage CE de conformité aux directives européennes ou le marquage NF (norme française).


EFFICACITÉ

Correctement utilisé, le préservatif masculin est fiable à 98 %. En réalité, si on prend en compte les erreurs d’utilisation, le taux de grossesse au cours de la première année d’utilisation peut atteindre 15 %.


POPULATION CIBLE

Le préservatif masculin convient particulièrement aux personnes n’ayant pas de partenaire stable, dont le partenaire est atteint d’une infection sexuellement transmissible ou en remplacement d’une contraception hormonale (défaut d’observance ou d’inaccessibilité).
Il est souvent utilisé par les couples en début de relation, au moins les premiers mois, le temps de faire les tests de dépistage des différentes IST. C’est en général le premier moyen de contraception utilisé pendant les premiers rapports sexuels chez les adolescents et les jeunes adultes. Il est aussi à conseiller aux personnes ne souhaitant ou ne pouvant pas utiliser de contraception hormonale ou de dispositif intra-utérin.


CONTRE-INDICATIONS

Le préservatif masculin ne peut pas être utilisé conjointement avec un préservatif féminin ou en le superposant avec un second préservatif masculin (risque de rupture).
Les préservatifs en latex ne peuvent être utilisés conjointement à des lubrifiants gras. Eviter généralement d’associer les préservatifs en latex avec un traitement gynécologique local.
Le préservatif masculin ne peut servir seul de contraception chez une femme sous traitement médicamenteux tératogène.


AVANTAGES

Le préservatif masculin protège contre les IST, dont le VIH.
Il est facilement disponible, (pharmacies, distributeurs, grandes surfaces).
C’est une méthode non hormonale pour les personnes qui refusent ou présentent des contre-indications spécifiques aux progestatifs ou œstroprogestatifs.
Il peut être utilisé avec d’autres moyens de contraception : dispositif intra-utérin, pilule, spermicides, implant… (excepté le préservatif féminin).
Pour les personnes allergiques au latex, composant de la plupart des préservatifs, il existe des préservatifs en polyuréthane ou polyisoprène.

INCONVÉNIENTS

Il n’est pas remboursé par l’Assurance maladie.
Il doit être mis en place juste avant la pénétration sur le pénis en érection, ce qui peut diminuer la spontanéité de l’acte sexuel.
Il peut se déchirer.
Le préservatif en latex est incompatible avec les traitements locaux gynécologiques et certains lubrifiants.
Il existe un risque d’allergie (préservatifs en latex).


EN PRATIQUE


INCOMPATIBILITÉS

Les préservatifs en latex sont incompatibles avec les traitements locaux vaginaux composés d’excipients lipophiles (glycérides hémisynthétiques, paraffine…), qui ont un impact sur la résistance mécanique du latex et peuvent provoquer la rupture du préservatif. Généralement, éviter l’association de tout traitement gynécologique local avec un préservatif en latex.
De même, les lubrifiants gras (vaseline, huiles…) sont à éviter avec les préservatifs en latex puisqu’ils peuvent endommager le matériau.


CONDITIONS DE DÉLIVRANCE

Le préservatif masculin ne nécessite pas de prescription médicale. Il est en libre accès.

PRISE EN CHARGE

Le préservatif masculin n’est pas pris en charge par l’Assurance maladie. Cependant, il est disponible gratuitement dans les Centres de planification et d’éducation familiale (CEPF), dans les centres de dépistage et auprès des associations de lutte contre le VIH.


CONSEILS D’UTILISATION

Le préservatif est à usage unique et doit être changé à chaque rapport.


ELIMINATION

Il doit être jeté avec les déchets ménagers. §

INFOS CLÉS

infos clés

• Le préservatif masculin est un moyen de contraception local efficace (98 %) qui permet en même temps une protection contre les IST.

• Les préservatifs masculins existent sous différentes tailles, textures, épaisseurs… qui ne modifient pas leur efficacité.

• Le préservatif est à usage unique et se place sur le pénis en érection.

• Le préservatif en latex est contre-indiqué en cas d’allergie au latex. Les traitements gynécologiques locaux (ovules) et les lubrifiants huileux entraînent un risque de rupture.

TESTEZ-VOUS

testez-vous

VRAI/FAUX

Vrai/faux
Parmi ces lubrifiants, lesquels peuvent être utilisés sans risquer d’endommager un préservatif en latex ?
a) vaseline
b) lubrifiant à base d’eau
c) lubrifiant à base de silicone
d) lubrifiant à base d’huile
Réponse : b, c. La vaseline et les lubrifiants huileux ne sont pas adaptés et peuvent engendrer la rupture du préservatif en latex pendant le rapport.
Par Caroline Thoby, pharmacienne

LE PRÉSERVATIF FÉMININ 

DOUBLE PROTECTION

Eva, 19 ans et Valentin, 21 ans, entrent à la pharmacie. Eva demande : – Nous voudrions acheter une boîte de préservatifs féminins. – Très bien, avez-vous déjà eu l’occasion d’en utiliser ?– Non, mais j’ai très peur de tomber enceinte et je voudrais utiliser un préservatif féminin et un masculin pour assurer une double protection.– Il faudra choisir l’un ou l’autre car ils ne sont pas conçus pour être utilisés en même temps. Le frottement entre les deux augmente le risque de rupture. Vous pouvez en revanche utiliser un second moyen de contraception local, comme les spermicides. La pilule, l’implant contraceptif ou un stérilet peuvent aussi être envisagés, vous devriez en discuter avec votre gynécologue.
Le préservatif féminin est à la fois un moyen de contraception local et une protection contre les infections sexuellement transmissibles (IST). Peu utilisé en France, il présente certains avantages que n’a pas le préservatif masculin.


LA MÉTHODE


CARACTÉRISTIQUES

Le préservatif féminin actuellement commercialisé en France (So Sexy, anciennement Fémidom) se place dans le vagin et sert de barrière mécanique aux spermatozoïdes.
Il est constitué d’une gaine en nitrile synthétique transparente munie d’un anneau souple aux deux extrémités. L’anneau intérieur, situé au niveau de l’extrémité fermée, est mobile et facilite l’introduction du préservatif ainsi que son maintien pendant le rapport sexuel. L’anneau extérieur, plus grand et plus mince, doit rester à l’extérieur du vagin. Cet anneau maintient la gaine en place, permettant de couvrir les organes génitaux externes et la base du pénis pendant les rapports sexuels.
Le préservatif est prélubrifié avec un lubrifiant à base de silicone pour faciliter son insertion. Il mesure 170 mm de longueur, 80 mm de largeur et entre 42 et 53 µm d’épaisseur.
Il doit comporter le marquage CE (conformité aux directives européennes sur les dispositifs médicaux).


EFFICACITÉ

Correctement utilisé, le préservatif féminin est fiable à 95 %. En réalité, en tenant compte des erreurs d’utilisation, le taux de grossesse au cours de la première année d’utilisation peut atteindre 21 %.


POPULATION CIBLE

Le préservatif féminin est indiqué pour les femmes n’ayant pas de partenaires stables, lors d’un rapport occasionnel ou non prévu, en début de relation ou lorsque le partenaire ou elle-même est atteint d’une IST. Il convient particulièrement lorsqu’il existe une contre-indication aux contraceptifs hormonaux et aux dispositifs intra-utérins, ou en l’absence de ces derniers.
Il est proposé aux femmes dont le partenaire ne veut pas utiliser de préservatif masculin (gêne, troubles de l’érection avec un préservatif masculin).
Le préservatif féminin convient aux personnes allergiques au latex.


CONTRE-INDICATIONS

Le préservatif féminin ne doit pas être utilisé conjointement avec un préservatif masculin ou un diaphragme (mais il peut être utilisé en même temps qu’une cape cervicale). Il existe en effet un risque de rupture à la suite de frottements répétés pendant un rapport sexuel.
Le préservatif féminin ne peut servir seul de contraception chez une femme sous traitement médicamenteux tératogène.


AVANTAGES

Le préservatif féminin protège contre les IST.
Il peut être mis en place quelques heures avant un rapport (8 heures maximum) : contrairement au préservatif masculin, il permet de ne pas interrompre les préliminaires sexuels.
Il peut être utilisé avec d’autres moyens de contraception : pilule, spermicides, implant, DIU (exceptés le préservatif masculinet le diaphragme). Il peut être utilisé pendant les règles.
Il est constitué d’une matière hypoallergénique et peut être proposé si l’un des partenaires est allergique au latex.
Il est compatible avec tout type de lubrifiant (à base d’eau, de silicone ou d’huile).
Il est compatible avec les traitements gynécologiques (ovules, crèmes…) et les spermicides.
Contrairement au préservatif masculin, il n’est pas nécessaire pour l’homme de se retirer juste après l’éjaculation.


INCONVÉNIENTS

Son coût est élevé, il est plus cher que le préservatif masculin.
Il est peu présent en officine, il est souvent disponible sur commande.
Sa difficulté de mise en place peut freiner son utilisation. Il est conseillé de s’entraîner seule 1 à 2 fois avant de l’utiliser pendant un rapport.
Lors des rapports sexuels, le bruit de frottement généré par le préservatif féminin peut déranger.


EN PRATIQUE


MODE D’EMPLOI

Le préservatif féminin n’est utilisé que dans les rapports vaginaux (voir encadré p.6).


CONDITIONS DE DÉLIVRANCE

Le préservatif féminin ne nécessite pas de prescription médicale. Il est en accès libre.


PRISE EN CHARGE

Le préservatif féminin n’est pas pris en charge par l’Assurance maladie. Il est disponible gratuitement dans les CPEF (Centres de planification et d’éducation familiale), dans les centres de dépistage et auprès des associations de lutte contre le VIH.

CONSEILS D’UTILISATION

Vérifier la date d’expiration avant son utilisation.
Répartir le lubrifiant en frottant le sachet entre ses mains avant ouverture.
Ouvrir l’emballage avec précaution pour ne pas déchirer le préservatif.
Quand le préservatif est en place, tenir l’anneau externe au moment de la pénétration.
Pour un confort supplémentaire, on peut ajouter du lubrifiant à l’intérieur et à l’extérieur ou sur le pénis.
Le préservatif peut se déplacer légèrement au cours du rapport, en suivant les mouvements du vagin, tout en assurant une entière protection.
Pour ôter le préservatif, faire tourner, avant de se lever, l’anneau externe sur lui-même pour le fermer afin que le sperme ne s’écoule pas et tirer doucement le préservatif en dehors du vagin.


ELIMINATION

Le préservatif féminin est à usage unique et doit être jeté avec les déchets ménagers.§

INFOS CLÉS

infos clés

• Le préservatif féminin est un moyen de contraception local efficace (95 %), et protège des IST.

• Il est à usage unique et peut être placé dans le vagin jusqu’à 8 heures avant le rapport sexuel.

• Sa mise en place nécessite un entraînement avant la première utilisation.

QU’AURIEZ-VOUS RÉPONDU ?


LOLA, 24 ANS, A DÉJÀ UTILISÉ UN PRÉSERVATIF FÉMININ :


&NDASH; J’AI EU PLUSIEURS RAPPORTS SEXUELS SUCCESSIFS AVEC MON COPAIN, ET J’AI CHANGÉ DE PRÉSERVATIF À CHAQUE FOIS. MAIS AURAIS-JE PU GARDER LE MÊME ?


&NDASH; NON, VOUS AVEZ BIEN FAIT DE CHANGER APRÈS CHAQUE RAPPORT. IL N’EST PAS RECOMMANDÉ DE GARDER VOTRE PRÉSERVATIF LORS D’UN SECOND RAPPORT, MÊME RAPPROCHÉ.


LE PHARMACIEN A-T-IL BIEN RÉPONDU ?


OUI. LES PRÉSERVATIFS FÉMININS (AINSI QUE LES PRÉSERVATIFS MASCULINS) SONT À USAGE UNIQUE. ILS NE SONT PAS CONÇUS POUR ÊTRE LAVÉS ET RÉUTILISÉS, MÊME EN CAS DE COÏTS CONSÉCUTIFS AVEC UN MÊME PARTENAIRE.


Par Caroline Thoby, pharmacienne

LES CAPES CERVICALES ET LES DIAPHRAGMES 

« UN OUBLI SANS CONSÉQUENCE ? »

Mme C., 30 ans, se rend à l’officine de bon matin, un peu désemparée : – J’ai oublié de retirer mon diaphragme, je l’ai ainsi gardé presque toute une journée, est-ce grave ? – Le diaphragme doit être retiré au moins 6 heures après le rapport pour garder l’efficacité contraceptive et au maximum 24 heures après afin de ne pas provoquer d’irritation vaginale. Vous êtes donc encore dans les temps mais essayez de bien y penser la prochaine fois !
Souvent méconnus, les capes cervicales et les diaphragmes sont deux modes de contraception non hormonale qui offrent une alternative aux modes de contraception classiques. Cependant, ils ne sont pas adaptés à toutes les morphologies et ont une efficacité contraceptive variable dépendant fortement de la qualité de leur utilisation.


LA MÉTHODE


CARACTÉRISTIQUES

La cape cervicale est un dôme fin en silicone placé au fond du vagin, au contact du col de l’utérus, pour empêcher le passage des spermatozoïdes.
Le diaphragme est une membrane en silicone (ou en latex), ronde et concave, tendue sur un ressort circulaire qui se glisse dans le vagin. Plus souple que la cape, le diaphragme se positionne également au contact du col de l’utérus pour l’obtention d’un même effet barrière, empêchant ainsi le passage des spermatozoïdes vers l’intérieur de l’utérus.
Il existe plusieurs tailles de capes cervicales et de diaphragmes, correspondant au diamètre extérieur du dispositif. La taille est déterminée par un médecin, un gynécologue ou une sage-femme. Un diaphragme de taille unique, plus souple, est disponible.


EFFICACITÉ

Si elle est utilisée parfaitement et en association à un spermicide, la cape cervicale est d’efficacité supérieure aux spermicides seuls, soit 91 % chez les nullipares et 74 % chez les primi– ou multipares (modifications physiques internes importantes liées aux grossesses et aux accouchements réduisant l’efficacité contraceptive).
Le diaphragme, quant à lui, est efficace à 94 %.


POPULATION CIBLE

Les capes cervicales et les diaphragmes peuvent être proposés aux femmes non gênées par des manipulations vaginales et à l’aise avec leur corps. Ils sont proposés aussi chez les femmes qui refusent ou présentent une contre-indication aux contraceptifs hormonaux.
Ces dispositifs sont à privilégier chez les femmes nullipares (col de l’utérus plus étroit), chez les femmes âgées de plus de 45 ans (fertilité moindre) ou avec peu d’activité sexuelle.


CONTRE-INDICATIONS

L’utilisation d’une cape cervicale ou d’un diaphragme n’est pas recommandée en cas d’infection vaginale nécessitant un traitement local, en cas d’opération chirurgicale au niveau du vagin et/ou du pubis, juste après un accouchement et chez les femmes multipares, en cas d’antécédant de choc toxique.
L’efficacité des capes et diaphragmes étant insuffisante en pratique, ces dispositifs ne peuvent servir de contraception en cas de prise concomitante de médicament tératogène ou par des patientes chez qui une grossesse fait courir un grave risque pour la santé. Enfin, en cas d’infections urinaires à répétition, de prolapsus génital (« descente d’organes ») ou d’une position inhabituelle de l’utérus, un autre moyen de contraception doit être envisagé.


AVANTAGES

Capes et diaphragmes peuvent être mis en place entre 2 heures et 4 heures avant un rapport sexuel, sont réutilisables et peu onéreux. Ce sont des méthodes non hormonales, immédiatement réversibles. Aucune gêne n’est ressentie par les deux partenaires pendant les rapports sexuels.


INCONVÉNIENTS

Ces dispositifs nécessitent une manipulation vaginale et la mise en place implique un apprentissage avec un médecin entraîné. Les capes et les diaphragmes sont encombrants. Ils ne protègent pas des IST et ne sont pas toujours remboursés. Il existe une incompatibilité des diaphragmes en latex avec les traitements locaux gynécologiques contenant des excipients lipophiles.


EN PRATIQUE


MODE D’UTILISATION

La pose peut s’effectuer immédiatement ou jusqu’à 4 heures avant un rapport sexuel (voir schéma).
L’association à un spermicide est fortement recommandée et permet ainsi d’augmenter l’efficacité contraceptive de la cape cervicale et du diaphragme. Ils doivent cependant rester en place 6 heures à 8 heures minimum après le dernier rapport, afin de conserver l’efficacité contraceptive et être retirés au maximum 24 heures après. Au-delà de 24 heures, il existe un risque d’irritation vaginale et, plus sévèrement, de développement bactérien exposant à la survenue d’un choc toxique.
En complément de l’apprentissage à la pose avec un praticien formé, divers supports sont en général fournis avec les dispositifs (mode d’emploi détaillé avec des schémas étape par étape, DVD…).


INCOMPATIBILITÉS

Les diaphragmes en latex sont incompatibles avec les traitements vaginaux locaux qui peuvent réduire la résistance mécanique du latex et entraîner un risque de rupture du diaphragme.
Diaphragme et cape cervicale ne peuvent être associés.


CONDITIONS DE DÉLIVRANCE

Le pharmacien doit s’assurer que la taille du dispositif a été évaluée par un médecin généraliste, un gynécologue ou une sage-femme pour délivrer. La taille devra être définie à nouveau par un spécialiste si le dispositif bouge lors de la marche, à cause d’une toux, en cas de perte ou de prise de poids de plus ou moins 5 kg et d’IVG.
Les capes et les diaphragmes sont disponibles en pharmacie ou auprès des Centres de planification et d’éducation familiale, et sur le site internet du laboratoire Gyneas pour la cape cervicale.


PRISE EN CHARGE

Seuls les diaphragmes, inscrits sur la liste des produits et prestations (LPP) remboursables, sont pris en charge par l’Assurance maladie, sur la base de 3,14 €.


CONSERVATION, ENTRETIEN, ÉLIMINATION

La cape cervicale et le diaphragme sont à laver à l’eau claire et au savon après chaque utilisation. En cas d’utilisation au cours d’une infection vaginale, les dispositifs sont à nettoyer à l’alcool (bain d’alcool à 70° pendant 15 à 20 min).
Ils se conservent au maximum 1 an (dans leur conditionnement de délivrance). Passé ce délai, ils devront être jetés dans la poubelle ménagère. §

INFOS CLÉS

infos clés

• Les capes et les diaphragmes ne protègent pas des IST.

• Ces dispositifs sont à associer avec un spermicide. L’efficacité contraceptive est de 91 % pour les capes, 94 % pour les diaphragmes.

• Ils peuvent être placés plusieurs heures avant le rapport sexuel.
Choc toxique
Forme particulière de choc septique provoqué par les toxines des bactéries du genre Staphylococcus et Streptococcus. Rare mais de survenue brutale, il se compose de symptômes violents (faiblesse extrême, hypotension artérielle, fièvre élevée > 39,5 °C, nausées, vomissements, diarrhée…), nécessitant une consultation médicale en urgence. En cas de suspicion de choc toxique, le dispositif doit être retiré immédiatement et une consultation en urgence est requise.

Par Nathalie Robert-Cunrath, pharmacienne

LES SPERMICIDES 

« COMBIEN DE TEMPS ATTENDRE ? »

Léonie, 38 ans, présente une ordonnance de fenticonazole (Lomexin) : – C’est une légère mycose vaginale, le médecin m’a prescrit des ovules. Mais comment faire avec ma contraception ? Avec mon mari, on n’utilise que des spermicides… Je sais que ce n’est pas compatible. Combien de temps après le traitement dois-je attendre pour utiliser de nouveaux les spermicides ?– Il faut attendre une semaine après la fin du traitement gynécologique, le temps que la muqueuse utérine ait éliminé tout le produit. Ce délai serait le même si vous aviez utilisé des préservatifs en latex.
La contraception par spermicides est, toute méthode confondue, la moins efficace lorsqu’elle est utilisée seule. Les spermicides sont donc recommandés en complément des autres méthodes contraceptives, en particulier les méthodes barrières (préservatifs, capes cervicales, diaphragmes).


LA MÉTHODE


CARACTÉRISTIQUES

Les spermicides sont des agents surfactants (chlorure de miristalkonium, chlorure de benzalkonium) qui, en déséquilibrant les échanges hydro-électrolytiques au niveau de leur membrane, détruisent les spermatozoïdes par choc osmotique, d’abord par destruction du flagelle (immobilisation du spermatozoïde), puis par éclatement de la tête (destruction du spermatozoïde). Les spermicides renforceraient également la glaire cervicale en la rendant impropre au passage des spermatozoïdes dans l’utérus.
Les spermicides sont présentés sous forme de crèmes, capsules molles ou ovules à insérer au fond du vagin avant le rapport sexuel. Chaque forme possède des délais et une durée d’action différents.


EFFICACITÉ

Lorsque toutes les précautions d’emploi sont strictement respectées, l’efficacité contraceptive théorique atteint 82 %. En pratique, les contraintes et les incompatibilités liées aux spermicides rendent cette méthode la moins fiable : le taux d’échec peut atteindre 29 %.


POPULATION CIBLE

Pour leur faible efficacité et les précautions qu’ils nécessitent, les spermicides sont à proposer :
— aux femmes de plus de 45 ans ayant des rapports sexuels occasionnels (fécondité moindre)
— aux couples prêts à accepter une grossesse imprévue
— aux femmes pour lesquelles la contraception hormonale est contre-indiquée
— aux couples en complément des autres méthodes locales de contraception : préservatifs, diaphragmes, capes cervicales et méthodes naturelles.


CONTRE-INDICATIONS

Les spermicides ne conviennent pas aux femmes porteuses d’infections vaginales (notamment interactions avec les traitements locaux qui peuvent inactiver l’effet spermicide), de lésions vaginales (irritation possible de la muqueuse vaginale) ou d’infections urinaires à répétition.


AVANTAGES

Les spermicides ont le statut de médicaments, ils sont accessibles sans ordonnance et constituent une méthode non hormonale immédiatement réversible. Ils sont simples d’utilisation, discrets, sans gêne ressentie pour les partenaires et bien tolérés (irritations possibles des muqueuses génitales chez l’un des partenaires, si utilisation fréquente).
Les spermicides permettent d’augmenter l’efficacité contraceptive des autres méthodes. Ils peuvent servir de lubrifiant vaginal.


INCONVÉNIENTS

Leur efficacité est faible et ils nécessitent une méthode contraceptive complémentaire. Leur utilisation entraîne de nombreuses contraintes, des interactions (ovules et crèmes vaginales, savon) et ils ne protègent pas des IST. Leur coût n’est pas négligeable.


EN PRATIQUE


MODE D’EMPLOI


CRÈME VAGINALE

La crème est déposée au fond du vagin. Pour plus de facilité, la patiente doit se mettre en position allongée. Certains spermicides sont vendus avec applicateur.
L’effet spermicide est immédiat et peut durer jusqu’à 10 heures (Pharmatex), ou 12 heures (Alpagelle), mais par précaution, la dose doit être renouvelée avant un nouveau rapport.

OVULES, MINI-OVULES, CAPSULES

Ils sont placés au fond du vagin au moins 5 minutes (ovules) ou 10 minutes (capsules) avant les rapports sexuels, afin de permettre une dissolution complète du spermicide. Pour plus de facilité d’administration, le patiente peut se mettre en position allongée.
L’effet spermicide est de 4 heures, mais par précaution, une dose doit être administrée avant chaque rapport sexuel.


INCOMPATIBILITÉS

Tout traitement gynécologique local peut réduire l’effet contraceptif par dilution et déplacement du spermicide. Des interactions physico-chimiques peuvent conduire à l’inefficacité de l’un ou l’autre des produits. Une autre méthode contraceptive sera proposée le temps du traitement gynécologique.
Les savons et les antiseptiques peuvent rendre les spermicides inefficaces. La précaution s’applique également aux solutions lavantes dites « sans savon ». Une toilette intime est possible après un rapport sexuel, mais uniquement à l’eau claire, voire avec un savon à base de chlorure de benzalkonium. Si une douche vaginale (non recommandée) est pratiquée, attendre au moins 1 à 2 heures après le dernier rapport sexuel.
L’utilisation combinée de préservatifs en latex est possible (pas d’altération du préservatif par le spermicide).


CONDITIONS DE DÉLIVRANCE

Les spermicides sont des médicaments qui peuvent être délivrés sans ordonnance. Leur conseil implique néanmoins de vérifier la bonne connaissance de leur utilisation par la patiente, et des risques associés à leur modeste efficacité.


PRISE EN CHARGE

Les spermicides ne sont pas pris en charge par l’Assurance maladie.


CONSEILS D’UTILISATION

Une dose de spermicide doit être administrée avant chaque rapport sexuel, quelle que soit la période du cycle. Aucune toilette vaginale au savon ne peut être effectuée dans les 2 à 12 heures (selon le spermicide) qui précèdent le rapport sexuel.
Les bains, les baignades en mer ou en piscine sont à éviter pendant les 4 heures qui suivent le rapport sexuel, pour éviter un contact entre l’eau et le spermicide.


ELIMINATION

Les spermicides s’éliminent par les voies naturelles, après un simple lavage à l’eau ou en même temps que le sperme et les sécrétions vaginales. §

INFOS CLÉS

infos clés

• Les spermicides sont à conseiller en complément des autres modes de contraception.

• Ils sont appliqués immédiatement (crème), 5 minutes (ovules) ou 10 minutes (capsules) avant chaque rapport sexuel.

• Eviter les toilettes intimes au savon dans les 2 à 12 heures qui précèdent ou les 2 heures qui suivent un rapport sexuel, qui peuvent inactiver le produit.

TESTEZ-VOUS

testez-vous

VRAI/FAUX

Vrai/faux
Toute utilisation de savon pour la toilette intime peut réduire l’efficacité contraceptive du spermicide.
Réponse : vrai. La toilette intime avant un rapport sexuel doit être effectuée à l’eau pure. Cette précaution est aussi valable pour le partenaire. Après le rapport, la femme doit attendre 1 heure à 2 heures pour une toilette vaginale. Une toilette externe à l’eau pure est cependant possible immédiatement après le rapport sexuel.

Par Anne-Hélène Collin, pharmacienne

LES MÉTHODES NATURELLES 

« J’EN AI ASSEZ DE PRENDRE LA PILULE ! »

Sandra, 28 ans, renouvelle sa prescription de pilule contraceptive : – Je me demande si c’est une bonne idée de continuer. Cela fait des années que je prends la pilule et avec tout ce qu’on entend sur les méthodes hormonales, j’ai bien envie d’arrêter, de ne plus rien prendre, et de faire comme ma copine : ne pas avoir de rapport avec mon mari pendant les jours à risque !– L’abstinence périodique est moins efficace que votre pilule contraceptive. Il faut déjà bien savoir identifier les jours d’ovulation, qui peuvent varier d’un cycle sur l’autre. Et au cas où elle échoue, être prête, avec votre mari, à accepter une grossesse.
Les méthodes de contraception dites « naturelles » consistent à identifier la période de l’ovulation et d’éviter, à ce moment là, les rapports sexuels, ou de les interrompre. Elles impliquent, pour être efficaces, d’avoir des cycles réguliers, de bien connaître son corps. Un apprentissage avec un professionnel formé est conseillé.


LE SUIVI DES TEMPÉRATURES


CETTE MÉTHODE CONSISTE À REPÉRER L’OVULATION PAR LE SUIVI QUOTIDIEN DES TEMPÉRATURES CORPORELLES. AU MOMENT DE L’OVULATION, LA TEMPÉRATURE NATURELLE DE LA FEMME S’ÉLÈVE DE 0,2 °C À 0,5 °C.



EN PRATIQUE

Prendre la température chaque matin à la même heure avant le lever.
Les rapports sexuels doivent être évités du début des règles jusqu’au 3e jour après le début du pic de température, délai sécuritaire basé sur la durée de vie des gamètes : une fécondation de l’ovule reste possible si un rapport sexuel a eu lieu dans les 5 jours (durée de vie d’un spermatozoïde) précédant la modification de la courbe de température.


EFFICACITÉ

Cette méthode est fiable si la période d’abstinence (début du cycle jusqu’à 3 jours après le pic) est respectée. Toutefois, une infection (rhume, grippe…) peut augmenter la température corporelle.


POPULATION CIBLE

Cette méthode, comme toutes les méthodes naturelles, doit être limitée aux couples qui peuvent se passer de rapport sexuels avec pénétration pendant plusieurs jours, et prêts à accepter une grossesse imprévue.


CONTRE-INDICATIONS

Aucune.


AVANTAGES

C’est une méthode non hormonale, gratuite.


INCONVÉNIENTS

C’est une méthode contraignante qui impose de prendre sa température chaque jour à la même heure avec un thermomètre précis au 100e. L’abstinence est longue du fait de l’irrégularité de l’ovulation et de la durée de vie des spermatozoïdes, aucun rapport sexuel ne doit avoir lieu du début des règles jusqu’au 3e jour après le pic de température.


L’OBSERVATION DE LA GLAIRE CERVICALE


CETTE MÉTHODE, AUSSI APPELÉE MÉTHODE DE BILLINGS, CONSISTE À REPÉRER L’OVULATION EN OBSERVANT LA MODIFICATION DE LA CONSISTANCE DE LA GLAIRE CERVICALE.



EN PRATIQUE

A l’approche de l’ovulation, les sécrétions génitales se modifient, la glaire cervicale devient plus abondante, plus fluide : ce sont « les pertes blanches ».
Chaque jour, prélever de la glaire cervicale au niveau du vagin avec deux doigts, puis écarter les doigts pour apprécier la longueur du « fil » (5 à 10 cm lorsque la glaire est très filante à l’approche de l’ovulation) et la transparence de la glaire. Aucun rapport sexuel ne peut avoir lieu dès l’apparition de la modification de la glaire cervicale, et jusqu’à 3 jours après sa disparition.


EFFICACITÉ

Cette méthode est peu fiable et source de nombreuses erreurs : le désir sexuel, le sperme, les infections vaginales… peuvent modifier la consistance de la glaire cervicale.


POPULATION CIBLE

Cette méthode, comme toutes les méthodes naturelles, doit être limitée aux couples qui peuvent se passer de rapport sexuels avec pénétration pendant plusieurs jours, et sont prêts à accepter une grossesse imprévue.


CONTRE-INDICATIONS

Aucune.


AVANTAGES

L’observation de la glaire cervicale est une méthode non hormonale, gratuite, qui ne nécessite aucun matériel.


INCONVÉNIENTS

C’est une méthode qui demande un apprentissage, et impose de manipuler des sécrétions avec les doigts.


LE RETRAIT


LA MÉTHODE DU RETRAIT OU COÏT INTERROMPU CONSISTE, POUR L’HOMME, À RETIRER SON PÉNIS DU VAGIN JUSTE AVANT L’ÉJACULATION.



EN PRATIQUE

L’homme éjacule hors du vagin ou hors de l’entrée du vagin.

EFFICACITÉ

C’est une méthode peu efficace (jusqu’à 22 % d’échec), très astreignante, demandant de la part de l’homme de connaître les signes de l’éjaculation, mouvement réflexe difficile à contrôler. De plus, du liquide séminal contenant des spermatozoïdes en nombre suffisant pour féconder l’ovule, peut s’écouler du pénis avant l’éjaculation.


POPULATION CIBLE

Les couples qui n’ont pas d’autres moyens de contraception à leur disposition.


CONTRE-INDICATIONS

Aucune.


AVANTAGES

C’est une méthode non hormonale, gratuite, qui ne nécessite aucun matériel.


INCONVÉNIENTS

C’est une méthode peu fiable, qui demande du contrôle. Il rompt l’entente sexuelle et peut être source de tensions dans le couple.


L’ABSTINENCE PÉRIODIQUE


L’ABSTINENCE PÉRIODIQUE (MÉTHODE DU CALENDRIER) OU MÉTHODE OGINO REPOSE SUR LE CALCUL THÉORIQUE DE LA PÉRIODE D’OVULATION DU CYCLE, CONSIDÉRANT LES AUTRES MOMENTS DU CYCLE COMME SANS RISQUE. ELLE EST PLUTÔT CONSIDÉRÉE COMME UNE MÉTHODE D’ESPACEMENT DES NAISSANCES.



EN PRATIQUE

Par exemple, pour une femme dont le cycle est régulier et compte 28 jours, l’ovulation se produit théoriquement le 14e jour. Considérant que les spermatozoïdes et l’ovule ont une durée de vie de quelques jours (3 à 5 jours dans la glaire cervicales pour les spermatozoïdes, 1 journée pour l’ovule), la femme s’abstient de rapport sexuel du 10e au 18e jour.


EFFICACITÉ

Cette méthode compte de nombreux échecs : la date d’ovulation n’est jamais prévisible, et peut être décalée même si les cycles sont réguliers. De plus, les spermatozoïdes peuvent vivre plusieurs jours dans l’utérus.


POPULATION CIBLE

Cette méthode, comme toutes les méthodes naturelles, doit être limitée aux couples qui peuvent se passer de rapport sexuels avec pénétration pendant plusieurs jours, et prêts à accepter une grossesse imprévue.


CONTRE-INDICATIONS

Aucune


AVANTAGES

C’est une méthode non hormonale, gratuite, qui ne nécessite aucun matériel.


INCONVÉNIENTS

C’est une méthode basée sur la théorie qui impose de calculer les jours d’ovulation sur un calendrier. §

INFOS CLÉS

infos clés

• Les méthodes dites « naturelles » sont peu fiables, et nécessitent, pour la femme, de bien connaître ses cycles et son corps. La méthode du retrait doit être bien maîtrisée par l’homme.

• Elles peuvent être conseillées chez des couples capables de se passer de rapports sexuels complets avec pénétration pendant plusieurs jours, et aptes à accueillir une grossesse imprévue.

TESTEZ-VOUS

testez-vous

VRAI/FAUX

Vrai/faux
Les méthodes naturelles peuvent être conseillées à toutes les femmes.
Réponse : Faux. Les méthodes naturelles, peu efficaces, ne peuvent être conseillées à toutes les femmes. Elles se limitent aux femmes connaissant leur cycle et leur corps, ayant un partenaire régulier (les méthodes naturelles ne protègent pas des IST) et prêtes à accueillir une grossesse imprévue.

LA MÉTHODE MAMA (MÉTHODE D’ALLAITEMENT MATERNEL ET D’AMÉNORRHÉE)

La méthode MAMA (Méthode d’Allaitement Maternel et d’Aménorrhée)

• La tétée du nourrisson stimule chez la mère la production de prolactine, hormone déclenchant la lactation et empêchant l’ovulation.
Pour être un moyen contraceptif efficace, l’allaitement doit réunir 3 conditions :
1. Les tétées doivent être régulières, l’intervalle ne devant pas dépasser 4 heures le jour et 6 heures la nuit, ce qui implique que le nourrisson doit être exclusivement nourri au sein.
2. Le nourrisson doit avoir moins de 6 mois : 6 mois après l’accouchement, une ovulation peut se déclencher.
3. La femme ne doit pas avoir eu de règles depuis son accouchement. Le retour des règles annonce un nouveau cycle et donc la possibilité d’une ovulation.


• Scrupuleusement suivie, cette méthode naturelle efficace (permet d’éviter plus de 98 % des grossesses pendant les 6 premiers mois), permet de retarder la mise en place d’un autre moyen de contraception. Elle rejoint également les recommandations de l’OMS, qui préconise l’allaitement maternel jusqu’à 6 mois.

Par Anne-Hélène Collin, pharmacienne

INTERVIEW

Quel est le champ d’action des sages-femmes en matière de contraception ?
Nous pouvons prescrire tous les moyens de contraception (médicaments, dispositifs médicaux…), et toutes les formes galéniques qui ont une AMM dans la contraception, y compris la contraception d’urgence. Cela comprend la pose, le suivi et le retrait des dispositifs et systèmes intra-utérins, ainsi que des implants contraceptifs.
Notre champ d’action ne se limite pas aux femmes en périnatalité : depuis 2009 et la loi HPST, nous pouvons assurer des consultations gynécologiques préventives et des consultations de contraception chez les femmes en bonne santé tout au long de leur vie, dès l’adolescence.

Avec la défiance des méthodes hormonales, notamment les pilules contraceptives de 3e et 4e générations, avez-vous constaté une augmentation de l’utilisation des méthodes locales ?
Le recul de la contraception hormonale par pilules de 3e et 4e générations n’a pas été compensée par la prescription d’autres contraceptifs. Les patientes se sont en réalité tournées vers d’autres méthodes contraceptives sans consulter de professionnels de santé ou des associations spécialisées pour la promotion de la contraception naturelle ; ces patientes pratiquent essentiellement la méthode du retrait, qui n’est pas la plus efficaces des méthodes.

Quelles méthodes de contraception conseillez-vous en priorité aux femmes qui ne veulent ou ne peuvent pas recevoir une contraception hormonale ?
En priorité, le DIU au cuivre. Ensuite, le diaphragme, et pour celles qui sont demandeuses, nous les formons aux méthodes naturelles. Le plus souvent, ces femmes changent d’avis et acceptent le DIU au cuivre devant la contrainte engendrée par les méthodes naturelles, surtout les premiers mois de « formation ». Cela peut parfois être un relais. On pose un DIU le temps que la femme se forme et quand elle se sent suffisamment à l’aise avec ses signes de fertilité, elle demande un retrait du DIU.

Avez-vous constaté un taux d’échec important avec ces méthodes locales ?
Surtout avec des préservatifs qui craquent. Mais plutôt qu’une erreur dans l’utilisation de la méthode contraceptive, c’est une absence d’utilisation ponctuelle le problème. Plus la différence entre efficacité théorique et pratique est grande, plus la méthode est contraignante. L’avantage de la contraception est que l’on renforce l’efficacité en cumulant les moyens. C’est le cas en associant préservatif et pilule, par exemple, ou en cumulant les méthodes naturelles dans la méthode dite « symptomato-thermique ».
Nicolas Dutriaux, sage-femme, secrétaire adjoint du Conseil national des sages-femmes de France.

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