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Expertise
Dialogue
Auteur(s) : ALEXANDRA BLANC
– Une femme de 40 ans : Je voudrais de la crème Micro H et des gélules de Cyclo 3 Fort.
– Le pharmacien : Vous avez l’habitude de prendre ce traitement ?
– Oui. J’ai des crises de temps en temps.
– Vous avez d’autres problèmes de santé ?
– Non, pas vraiment...
– Vous prenez un traitement actuellement ?
– Oui, je prends Donormyl car j’ai du mal à dormir.
Les crises hémorroïdaires sont particulièrement fréquentes en cas de constipation, liées notamment aux efforts de poussée répétés pour évacuer les selles. Certains médicaments induisent ou aggravent une constipation, notamment les médicaments atropiniques (antihistaminiques H1, amitriptyline, neuroleptiques phénothiaziniques...), les opioïdes, les inhibiteurs calciques. La régulation du transit est recommandée en traitement, ainsi qu’en prévention de la pathologie hémorroïdaire. Les premières mesures à mettre en place sont diététiques : augmenter l’apport en fibres alimentaires (légumes verts, fruits, pain au son, céréales…), boire suffisamment (1,5 à 2 litres par jour), pratiquer une activité physique, comme la marche. Si ces mesures ne suffisent pas, un laxatif de lest (sterculia, karaya, guar, ispaghul, lin, psyllium) ou osmotique (macrogol, lactulose, lactilol) peut être conseillé. Ils agissent en 24 à 48 heures.
– Une femme de 30 ans : Je voudrais des suppositoires Sédorrhoïde, s’il vous plaît.
– Le pharmacien : C’est pour vous ? Pas de grossesse en cours ?
– Si, je suis enceinte de 4 mois.
La pathologie hémorroïdaire touche 1 femme sur 10 pendant la grossesse et 1 femme sur 5 après l’accouchement. Elle disparaît en général spontanément après l’accouchement. Elle est le plus souvent due à une constipation et à une diminution du retour veineux par augmentation du volume utérin. La limitation du risque de crise passe d’abord par la régularisation du transit. La plupart des traitements topiques et per os ne sont pas conseillés chez la femme enceinte faute de données. Le centre de référence sur les agents tératogènes (crat.org), sur la base des données disponibles, permet l’utilisation en conseils de certains topiques : Titanoréïne sans ou avec lidocaïne et Rectoquotane, ainsi que la prise de diosmine, hespéridine, troxérutine, rutoside pour les veinotoniques per os. Le paracétamol est proposé pour diminuer la douleur. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens sont à proscrire. Si les symptômes persistent ou s’aggravent malgré le traitement, un avis médical est nécessaire.
– Un homme autour de 50 ans : Il me faudrait une crème contre les hémorroïdes.
– Le pharmacien : Vous avez déjà eu des crises ?
– Oui. Mais c’était il y a plus de 15 ans.
– Quels sont les symptômes ?
– Je suis gêné et j’ai des pertes rougeâtres.
– Je peux me permettre de vous demander votre âge ?
La pathologie hémorroïdaire survient majoritairement entre 45 et 65 ans. Dans cette même tranche d’âge, le risque de survenue d’un cancer colorectal est fortement augmenté. Un saignement anal non douloureux, surtout si le sang est foncé, doit alerter, principalement chez les personnes de plus de 50 ans. Un examen médical s’impose alors. De façon générale, si les signes hémorroïdaires sont associés à une perte de poids, une fatigue anormale ou une modification des selles, orienter vers une consultation médicale.
– Une femme de 35 ans : Que pourriez-vous me conseiller contre les hémorroïdes ?
– Le pharmacien : Il y a des traitements locaux et par voie orale. C’est pour vous ?
– Non, en fait, c’est pour ma fille de 4 ans, elle a mal et saigne un peu.
La pathologie hémorroïdaire est peu fréquente chez l’enfant. En général, avant l’âge de 4 ans, il s’agit surtout de malformations vasculaires. Au-delà de 4 ans, il peut s’agir d’une fissure anale, déchirure de la peau due le plus souvent à une constipation et au passage difficile de selles trop dures. Chez l’enfant, une consultation médicale est nécessaire pour poser le diagnostic. En cas d’hémorroïdes, des laxatifs et des topiques pourront être utilisés.
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