L’hypnose - Le Moniteur des Pharmacies n° 3173 du 15/04/2017 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des pharmacies n° 3173 du 15/04/2017
 

Expertise

Formation

Auteur(s) : KARELLE GOUTORBE  

Bien que l’hypnose reste encore entourée d’un certain mystère, cette pratique de soins non conventionnelle révèle aujourd’hui de nombreuses applications thérapeutiques et fait son entrée en milieu hospitalier.

Qu’est-ce que l’hypnose ?

L’hypnose correspond à un état de conscience dit « intermédiaire », entre veille et sommeil, induit par la suggestion.

Les définitions varient en fonction des courants et des spécialistes, mais depuis la seconde moitié des années 1990, cet état de conscience modifié a été identifié et caractérisé en imagerie cérébrale.

Quelles sont les techniques ?

La technique la plus ancienne utilise des suggestions directes, plaçant la personne hypnotisée sous la direction de l’hypnotiseur.

Ces techniques ont été abandonnées au profit d’une approche non directive, plus respectueuse du patient. Elle consiste à le replacer au centre de la pratique, à l’accompagner plus que le diriger. Le patient est ainsi amené à découvrir ses propres ressources et même à s’exercer de façon autonome (autohypnose).

Comment se déroule une séance ?

Une induction hypnotique demande une coopération complète du patient. Ce dernier est amené à focaliser son attention sur des éléments visuels, auditifs (les sons autour, le bruit du souffle) et kinesthésiques (les appuis du corps, la respiration). Il est ainsi progressivement conduit dans un état hypnotique, qui correspond à une modification de la vigilance normale. Le thérapeute propose ensuite des suggestions à visée thérapeutique.

En fonction du cadre dans lequel l’hypnose est pratiquée, il est possible de permettre au sujet de ressentir plus de confort, de se ressourcer dans un lieu de sécurité ou même de « dialoguer » avec son inconscient.

Au cours d’une séance, on peut observer certains phénomènes, comme une lévitation ou une catalepsie (du bras, par exemple) ou une distorsion de la perception du temps. Au terme de la séance, le patient revient à la réalité habituelle en douceur. Un échange peut alors s’instaurer entre le patient et le praticien avant de clôturer la séance.

L’hypnose peut être pratiquée soit à des fins psychothérapeutiques (par un psychiatre, un psychologue ou un psychothérapeute), soit en milieu hospitalier par des médecins, des anesthésistes ou des infirmiers formés (prise en charge de la douleur aiguë ou chronique).

Quels sont les effets thérapeutiques ?

L’hypnose peut aider à mieux prendre en charge :

- la douleur avec un soulagement des patients atteints de douleurs chroniques en modifiant leur perception de la douleur. En milieu hospitalier, elle peut également compléter l’anesthésie lors de certaines interventions chirurgicales (hypnosédation). Des infirmières utilisent cette méthode lors de la réalisation de pansements complexes ou de soins douloureux ;

- les addictions pour arrêter de fumer, dans l’alcoolisme ou encore les troubles alimentaires ;

- les troubles psychologiques comme les états de stress post-traumatiques, les phobies, l’anxiété, la dépression ;

- les facteurs psychologiques impliqués dans certaines maladies comme l’eczéma, le psoriasis, la spasmophilie, les troubles digestifs, la colopathie fonctionnelle. 

Source : Confédération francophone d’hypnose et de thérapies brèves (CFHTB), cfhtb.org ; Association française d’hypnose (AFHYP), afhyp.fr ; fiche Hypnose, ministère des Affaires sociales et de la Santé, décembre 2016, social-sante.gouv.fr.

À SAVOIR


• Actuellement, l’hypnose a démontré un intérêt thérapeutique probable uniquement dans deux indications : la sédation/analgésie pendant l’acte chirurgical et le syndrome du côlon irritable.

• L’hypnose destinée à réduire la douleur ou utilisée au cours d’une anesthésie est considérée comme un acte médical.

• Aucun effet indésirable grave n’a été rapporté. Néanmoins, la possible création de faux souvenirs induits par certaines pratiques présente un risque.

• Le statut d’hypnothérapeute n’est pas réglementé.

Une séance d’hypnose dure entre 20 minutes et 45 minutes. L’induction hypnotique demande une coopération complète du patient.

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