Une enquête précise l’exclusion du MAD

Près de 63 % des pharmaciens ne sont pas contactés par les patients qui sortent de l’hôpital afin qu’ils puissent leur fournir du matériel médical. Ils sont pourtant près de 84 % à souhaiter assurer leur prise en charge. Ces chiffres résultent de l’enquête lancée par la Conférence nationale des URPS de pharmaciens libéraux (CNUPL), le 22 février. Relayée par plusieurs URPS, 3 378 pharmaciens ont répondu dont 3 133 à la totalité du questionnaire. « J’ai proposé ce sondage à la CNUPL afin d’évaluer pour la première fois le ressenti des pharmaciens et le pourcentage de frustration de nos consœurs et confrères. Or, nous avons tous été victimes de détournements de patientèle et nous avons tous constaté que le libre choix du patient n’est pas respecté en sortie d’hôpital », explique Michel Siffre, président de l’URPS PACA et trésorier de la CNUPL. Les résultats sont édifiants : 89,33 % des pharmaciens ne sont jamais contactés pour fournir de l’oxygène (contre 0,16 % systématiquement) et 59,58 % pour les perfusions (contre 0,8 % systématiquement). La délivrance des médicaments à la sortie de l’hôpital n’échappe pas à ce phénomène, puisque 24 % des officinaux ne sont jamais contactés et 40,61 % le sont rarement.

De fait, 79 % des répondants déclarent que leurs patients se plaignent d’être pris en charge par «   des personnes qu’ils ne connaissent pas   ». Et 87 % des pharmaciens estiment que le libre choix du patient à son retour au domicile n’est pas respecté. Au final, un peu plus de 73 % pensent que les patients préfèreraient être pris en charge par les professionnels de santé de ville. 