Les problèmes capillaires - Le Moniteur des Pharmacies n° 3170 du 25/03/2017 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des pharmacies n° 3170 du 25/03/2017
 

Cahiers Formation du Moniteur

Conseil

Auteur(s) : CAHIER  COORDONNÉ  PAR  ANNE-HÉLÈNE COLLIN  E T  ALEXANDRA BLANC , PHARMACIENNES, SOUS LA RESPONSABILITÉ DE  FLORENCE BONTEMPS  DIRECTRICE SCIENTIFIQUE. 

LES CHEVEUX SECS 

« UNE HUILE POUR CHEVEUX SECS ? »

Mathilde, 18 ans. Elle suit depuis 3 mois un traitement anti-acnéique oral par isotrétinoïne : – J’ai le cuir chevelu irrité, mes cheveux sont cassants et électriques ! – C’est un des effets indésirables de l’isotrétinoïne orale. Ce principe actif agit en diminuant la sécrétion de sébum. Le film hydrolipidique de votre cuir chevelu est altéré, la perte en eau est augmentée. Votre cheveu est moins protégé, il est cassant et plus sensible à l’électricité statique.– Une amie m’a parlé de bains d’huile pour mes cheveux…– Le bain d’huile n’hydrate pas le cuir chevelu. Je vous conseille plutôt de commencer par un masque capilaire hydratant.
Le cheveu sec est la conséquence d’un déséquilibre du film hydrolipidique du cuir chevelu, ce qui fragilise la tige pilaire.


CARACTÉRISTIQUES


ASPECT

Le cheveu sec est fragile,cassant, difficile à démêler. A la pointe du cheveu, l’altération de la cuticule expose le cortex au milieu extérieur. Sans protection, celui-ci éclate, les fibrilles de kératine perdent leur élasticité, elles se redressent, formant les « pointes fourchues ».
En raison de l’usure et du soulèvement des écailles, la tige pilaire perd son caractère lisse et régulier, elle reflète moins bien la lumière, donnant un aspect terne à la chevelure. Le toucher est rêche. Les écailles disjointes s’accrochent entre elles d’un cheveu à l’autre, créant des nœuds.
Le cuir chevelu est tendu et manque de souplesse. Il donne une sensation de tiraillements voire d’irritation. Il présente parfois de fines squames ou pellicules.


CAUSES

Cette sécheresse peut être constitutionnelle, liée à une insuffisance de sécrétion des glandes sébacées. Elle peut être la conséquence de traitements capillaires inadaptés et agressifs.
Le film hydrolipidique est ainsi déséquilibré par manque de sébum et/ou d’eau. Il n’assure plus son rôle de protecteur naturel du cuir chevelu et de la tige pilaire. La cuticule n’est plus lubrifiée, se fragilise et s’altère.

FACTEURS ENDOGÈNES

L’activité des glandes sébacées est ralentie :
– dans certaines pathologies d’origine endocrinienne (hypothyroïdie, insuffisance hypophysaire…) ;
– par des facteurs héréditaires (dysplasies pilaires) ;
– en raison de carences alimentaires ;
– à la suite de modifications hormonales (ex : chez la femme ménopausée).

FACTEURS EXOGÈNES

Ce sont les plus fréquents, avec en particulier des soins capillaires inadaptés (shampooings trop détergents, coloration agressive, sèche-cheveux trop chaud, fer à lisser, brossage trop énergique), des conditions atmosphériques difficiles (vent, soleil, pollution) ou des causes iatrogènes (isotrétinoïne, cyprotérone, finastéride, spironolactone).


EN PRATIQUE


IDENTIFIER

L’examen visuel est toujours complété par quelques questions spécifiques, afin de confirmer la nature du cheveu et trouver l’origine de sa sécheresse :
– Quel type de shampooing utilisez-vous et à quel rythme ?
– Avez-vous des sensations de tiraillements, de démangeaisons sur le cuir chevelu ?
– Comment séchez-vous vos cheveux ?
– Effectuez-vous des soins ou des traitements capillaires (permanente, lissage, défrisage, coloration) ?
– Suivez-vous un traitement médicamenteux ?


OFFRE DE SOINS


LES OBJECTIFS

Nettoyer le cheveu en douceur, en évitant les détergents agressifs.
Restaurer le film hydrolipidique du cuir chevelu par des actifs hydratants et relipidants, et apaiser les sensations d’irritation.
Restructurer la tige pilaire par des actifs relipidants, filmogènes et gainants.

LES SHAMPOOINGS TRAITANTS

Ils agissent principalement sur la tige pilaire et associent souvent plusieurs actifs :
– relipidants, nutritifs et/ou hydratants, afin de compenser l’altération du film hydrolipidique (beurre de karité ou de mangue, huile de carthame, de jojoba ou d’Abyssinie, extrait de dattier du désert) ;
– restructurants du cœur de la tige pilaire afin d’aider le cheveu à retrouver sa souplesse et son élasticité (kératine, lin, lait d’amande, phospholipides, provitamine B5…) ;
– filmogènes, pour restaurer l’intégrité de la cuticule et son rôle protecteur (céramides, chitosane).
A conseiller une à deux fois par semaine, en alternance avec le shampooing doux, jusqu’à amélioration de l’aspect de la chevelure.

LES SHAMPOOINGS DOUX

La base lavante est composée d’actifs détergents doux, le plus souvent des tensioactifs anioniques associés à des tensioactifs amphotères ou non ioniques afin de diminuer d’éventuels effets irritants (sodium lauroyl sarcosinate, cocamidopropyl bétaïne).
Ils sont souvent complétés par des actifs adoucissants (lait d’avoine, inuline).
Ces shampooings sont élaborés pour un usage quotidien. Mais il faut savoir que chaque lavage élimine du sébum sur la tige pilaire, et le rinçage avec une eau calcaire accentue l’altération du cheveu. Recommander plutôt leur usage 1 à 2 fois dans la semaine, en alternance avec un shampooing traitant.
D’une manière générale un seul shampooing par lavage suffit.
Conseiller ensuite un rinçage abondant à l’eau tiède pour son effet émollient.

LES SOINS SPÉCIFIQUES

Ils s’utilisent avant ou après le shampooing (voir tableau p.4). Ils agissent spécifiquement sur le cuir chevelu ou sur le cheveu. Ils se présentent sous forme d’huile, de baume, de masque-crème ou de lotion. Ils sont à rincer ou sans rinçage. Leurs effets compensent le déséquilibre du film hydrolipidique du cuir chevelu et apportent de la souplesse et de la brillance à la tige pilaire. Ils réduisent l’électricité statique.
Les actifs sont sensiblement ceux retrouvés dans les shampooings traitants.

COMPLÉMENTS ALIMENTAIRES

Afin de compléter l’effet cosmétique des shampooings et des soins locaux et pour compenser une éventuelle carence alimentaire, il est possible de stimuler le bulbe pilaire par des cures de compléments alimentaires composés de vitamine et de nutriments :
– le zinc est indispensable à la synthèse de la kératine ;
– le fer intervient dans l’oxygénation des tissus du follicule pileux ;
– les vitamines B3, B5, B6, B8 favorisent la microcirculation au niveau de la racine du cheveu, participent au métabolisme protéique de la kératine, aident à la pousse du cheveu ;
– les protéines, en particulier pour un apport de méthionine (acide aminé essentiel) et de cystéine. Elles participent à la synthèse de la kératine.
A effectuer une à deux fois par an, au minimum durant 8 semaines.


CONSEILS ASSOCIÉS


EVITER LES FACTEURS AGGRAVANTS

– Les brushings trop fréquents et/ou trop chauds.
– Les permanentes agressives.
– Les shampooings secs sans rinçage.
– Les brosses ou peignes en matière synthétique génératrice d’électricité statique.
– Le démêlage énergique par peignage.
– Les surgraissants inadaptés comédogènes


PRIVILÉGIER

– Un rinçage soigneux à l’eau tiède pour éliminer toute trace de tensioactif.
– Le rinçage systématique des cheveux après un bain de mer ou en piscine.
– Un séchage à l’air libre ou à chaleur modérée.
– Les brosses en poil de sanglier, des peignes en corne.
– Les crèmes de protection capillaire contre les UV avant tout exposition solaire. §

INFOS CLÉS

infos clés

• Le cheveu sec est la conséquence d’un déséquilibre du film hydrolipidique du cuir chevelu.

• L’objectif des soins consiste à réhydrater et nourrir le cuir chevelu et les cheveux.

• Les shampooings traitants sont à effectuer 1 à 2 fois par semaine. Ils agissent principalement sur la tige pilaire. Ils sont à appliquer en alternance avec un shampooing doux, si besoin. Les masques et les baumes ciblent le cuir chevelu.

CAS DU CHEVEU CRÉPU

Cas du cheveu crépu

• Le cheveu crépu est un cheveu particulièrement sec. Cette tendance naturelle à la sécheresse a pour origine une adaptation aux conditions climatiques.

• En raison de l’incurvation du follicule pileux, la glande sébacée est atrophiée, la torsion du cheveu implique une répartition inégale du sébum le long de la tige pilaire. La cuticule est plus fine.

• Ces effets sont amplifiés par les conditions climatiques en Europe. La diminution de l’hygrométrie accentue la raréfaction du sébum et la déshydratation du cuir chevelu.

• Les habitudes de coiffage (défrisage, rajouts, tresses…) augmentent le déséquilibre du film hydrolipidique et l’altération de la tige pilaire.

• Le cheveu est plus fin, plus sec et cassant. Le cuir chevelu est parfois squameux.

• Le cheveu crépu étant un cheveu sec, ces conseils peuvent être proposés. Même s’il existe des produits spécifiques pour cheveux crépus, cheveux noirs ou métissés, les produits « cheveux secs » sont aussi adaptés.

TESTEZ-VOUS

testez-vous

VRAI/FAUX

Vrai/faux
Pour traiter un cheveu sec, il suffit de graisser le cuir chevelu.
Réponse : faux. Il faut déjà hydrater le cuir chevelu.

Par Michèle Sauvage , pharmacienne

LES CHEVEUX GRAS 

« UN SHAMPOOING SEC POUR CHEVEUX GRAS »

Valérie, 16 ans. Ses cheveux sont mous, sa coiffure manque de volume : – Mes cheveux sont gras vingt-quatre heures après le shampooing ! Comme je n’ai pas le temps de les laver tous les matins, je pourrais peut-être alterner trois à quatre fois dans la semaine avec un shampooing sec ? – Certaines formules, spécifiquement séborégulatrices, sont en effet idéales pour absorber rapidement un excès de sébum et apporter de la brillance au cheveu. Mais si le shampooing sec est une bonne alternative lorsqu’on est pressé, privilégiez quand même le shampooing liquide pour bien nettoyer et assainir votre cuir chevelu.
Le cheveu à tendance grasse est la conséquence d’un problème de cuir chevelu qui produit du sébum en excès (hyperséborrhée).
Les lipides sont normalement présents dans le cheveu sous forme de lipides constitutifs (stérols, acides gras et céramides), assurant la cohésion des cellules du cortex et de la cuticule et apportant une certaine imperméabilité à la fibre capillaire (voir schéma p.2).
Le sébum (mélange de triglycérides, de cires et de squalène) est sécrété par les glandes pilosébacées, pour former avec les lipides épidermiques (céramides) un film de protection à la surface du cuir chevelu. Il lubrifie le cheveu, lui assurant une protection mécanique contre les poussières et une action chimique antiradicalaire. Sous l’influence de divers facteurs, le sébum peut être produit en excès.


CARACTÉRISTIQUES


ASPECT

L’excès de sébum imprègne le cuir chevelu et la racine des cheveux, leur donnant un aspect gras et luisant. A la suite des mouvements du cheveu, il diffuse le long de la tige pilaire et piège plus facilement les particules poussiéreuses présentes dans l’atmosphère. Le cheveu s’encrasse plus rapidement, il a tendance à se réunir en paquet. La chevelure est lourde, terne et manque de volume.


CAUSES


FACTEURS ENDOGÈNES

L’hyperséborrhée est la conséquence d’une augmentation de la stimulation hormonale des glandes sébacées, en particulier sur les récepteurs aux androgènes. Cette influence hormonale se manifeste dans différentes situations :
- au moment de la puberté, affectant plus les garçons ;
- au cours des modifications hormonale, par exemple chez la femme enceinte ;
- dans certaines pathologies (troubles endocriniens, maladie de Parkinson…) ;
- à cause d’un stress ou d’une anxiété.

FACTEURS EXOGÈNES

Le cuir chevelu peut réagir par une hyperséborrhée contre des soins capillaires inadaptés (shampooing agressif, coloration irritante, brushing trop chaud…) ou des conditions environnementales défavorables (climatisations, pollution…)
La prise de certains médicaments peut également stimuler la sécrétion de sébum (progestatifs de synthèse à forte activité androgénique, corticoïdes, neuroleptiques).


EN PRATIQUE


IDENTIFIER

L’observation du cheveu et du cuir chevelu ou un examen plus approfondi du cuir chevelu en espace de confidentialité, ainsi que quelques questions, permettent d’évaluer l’intensité de l’hyperséborrhée et d’en déterminer la cause éventuelle :
– Quand avez-vous fait votre dernier shampooing ? Ce délai permet d’apprécier la vitesse de regraissage du cheveu et donne une indication sur l’intensité de l’hyperséborrhée.
– Quel type de shampooing utilisez-vous ? Le cuir chevelu développera une hyperséborrhée réactionnelle contre un produit trop détergent ou aggressif.
– Travaillez-vous dans un environnement particulier ? Par exemple dans une atmosphère surchauffée en cuisine, ou nécessitant le port d’un bonnet, d’une casquette…
– Eprouvez-vous le besoin de vous laver les cheveux tous les jours ? Le ressenti du sujet est nécessaire pour adapter le protocole de nettoyage et la nature du shampooing.


OBJECTIFS

Nettoyer le cuir chevelu en évitant d’induire une hyperséborrhée réactionnelle.
Réguler la sécrétion de sébum.
Assainir le cuir chevelu afin d’éviter une prolifération de levures saprophytes (ex : Malassezia furfur).
Apaiser une irritation.
Améliorer le coiffage.


OFFRE DE SOINS


LES SHAMPOOINGS NETTOYANTS

Ce sont des bases lavantes douces, généralement composées de tensioactifs amphotères et/ou de tensioactifs non ioniques, choisis pour leur détergence sans agression sur le cuir chevelu et la kératine du cheveu.
Ces shampooings spécifiques ont pour certains la propriété d’adsorber l’excès de sébum, l’empêchant de migrer le long de la tige pilaire, et/ou des effets bénéfiques sur la brillance et le volume de la chevelure. Ils peuvent s’utiliser quotidiennement, ou en alternance avec un shampooing traitant.

LES SHAMPOOINGS TRAITANTS

Ils sont séborégulateurs. Leur rôle principal est de normaliser la sécrétion excessive de sébum. Leurs actifs sont souvent d’origine végétale. Des huiles essentielles viennent compléter leur action par un effet assainissant et apaisant.
On les utilise en moyenne deux fois par semaine, jusqu’à amélioration de l’hyperséborrhée (Argiletz, shampooing bio pour cheveux gras à l'argile verte, Klorane, shampooing séborégulateur à l’extrait d’ortie).

LES SHAMPOOINGS SECS

Particulièrement appréciés pour leur facilité et leur rapidité d’emploi, ces shampooings s’utilisent sans eau, ne contiennent pas de tensioactifs, mais des absorbants de sébum (argile, amidon de riz…) et des abrasifs pour décoller les salissures (particules de silice, d’avoine…). Lorsqu’on est pressé, c’est la solution idéale pour espacer les lavages ou rafraichir une coiffure.
Présentés sous forme de spray ou de poudreuse, ils sont pulvérisés sur cheveu sec et sont éliminés par un brossage soigneux après 2 à 3 minutes de pose (Furterer Naturia, shampooing sec à l’argile absorbante. Klorane, shampooing sec séborégulateur à l’ortie).

LES SOINS SPÉCIFIQUES

Le masque adsorbant pour cuir chevelu très gras se pose pendant 10 à 20 mn avant un shampooing, une fois par semaine. A base d’argile, il est de moins en moins utilisé seul, mais le plus souvent formulé en « 2 en 1 » avec le shampooing traitant, plus agréable et plus rapide à réaliser (Furterer Curbicia, shampooing-masque 2 en 1 à l’argile absorbante. Seaderm, shampooing-masque à l’argile de la mer Morte).
La lotion séborégulatrice hydroalcoolique, souvent à base de plantes (extrait d’ortie, extrait de pépins de courge, huile essentielle de thym…), est utilisée souvent sans rinçage, en massage sur le cuir chevelu, entre deux lavages pour prolonger l’action du shampooing traitant (Lehning Ortilène, lotion capillaire, par exemple).
La crème hydratante, à utiliser pour un cheveu à pointe sèche sur cuir chevelu gras (Phyto 7, crème hydratante), s’applique en général au dernier tiers de la tige pilaire jusqu’à la pointe. Sans rinçage, elle s’élimine au brossage.


COMPLÉMENTS ALIMENTAIRES


ILS SONT UTILISÉS EN CURE DE 6 À 8 SEMAINES POUR COMBLER CERTAINES CARENCES ALIMENTAIRES. CE SONT LE PLUS SOUVENT DES COMPRIMÉS OU GÉLULES COMPOSÉS D’UN MÉLANGE D’INGRÉDIENTS À PROPRIÉTÉS SÉBORÉGULATRICES (VITAMINE B6, BARDANE, LEVURE DE BIÈRE, PENSÉE SAUVAGE).



CONSEILS ASSOCIÉS


LES HABITUDES ET GESTES QUOTIDIENS PEUVENT AGGRAVER UNE TENDANCE NATURELLE À L’HYPERSÉBORRHÉE :

– ne pas effectuer plus de deux shampooings traitants par semaine ;
– privilégiez les shampooings quotidiens avec un shampooing à usage fréquent spécifique ;
– éviter l’utilisation de sèche-cheveux trop chaud et trop près du cuir chevelu, ce qui stimulerait la sécrétion de sébum ;
– nettoyer et laver fréquemment les accessoires de coiffage (la brosse et le peigne).


QUAND CONSULTER ?


LE CUIR CHEVELU GRAS PEUT FAVORISER L’APPARITION DE CERTAINES COMPLICATIONS (DERMATITE SÉBORRHÉIQUE, CHUTE EXCESSIVE DE CHEVEUX…) NÉCESSITANT UNE PRISE EN CHARGE MÉDICALE. §


INFOS CLÉS

infos clés


LE CHEVEU À TENDANCE GRASSE EST LA CONSÉQUENCE D’UN CUIR CHEVELU GRAS À LA SUITE D’UN EXCÈS DE SÉBUM.


• Le cheveu à tendance grasse est la conséquence d’un cuir chevelu gras à la suite d’un excès de sébum.

• Les shampooings traitants séborégulateurs sont utilisés 1 à 2 fois par semaine.

• Les shampooings doux adsorbants peuvent être utilisés en alternance avec un shampooing traitant.


CUIR CHEVELU IRRITABLE

Cuir chevelu irritable

• Signes :picotements, tiraillements, démangeaisons, sensations d'inconfort, rougeurs.

• Causes :facteurs déclenchants multiples, chaleur ou froid, pollution, shampooings détergents, déséquilibre physiologique…

• Conséquences : altération du film hydrolipidique, diminution du rôle protecteur de la barrière cutanée, sécheresse et pénétration facilitée des agents agressifs.

• Shampooing : base lavante douce sans détergent délipidant (shampooing Nodé A, cuir chevelu sensible et irrité) ou associée à des actifs anti-irritation et apaisants, tels que les extraits de pivoine (Klorane, shampooing à la pivoine de Chine) et les huiles essentielles de menthe et d'eucalyptus (Furterer Astera, shampooing apaisant fraîcheur aux huiles essentielles « froides »), le polidocanol et le bisabolol (Eucerin Dermocapillaire, shampooing à 5 % d'urée).

• Soins complémentaires : composés d'actifs apaisants pour un confort rapide, polidocanol (Ducray Sensinol, sérum apaisant sans rinçage) et huiles essentielles rafraichissantes (Furterer, fluide apaisant Astera fresh).


QU’AURIEZ-VOUS RÉPONDU ?


ZOÉ, 20 ANS, POSE SUR LE COMPTOIR UN SHAMPOOING POUR BÉBÉ :


– MON PROBLÈME EST QUE J’AI UN CUIR CHEVELU TRÈS GRAS ET COMME JE FAIS UN SHAMPOOING TOUS LES MATINS, JE PRÉFÈRE UTILISER UN PRODUIT DOUX COMME CE SHAMPOOING POUR BÉBÉ. MAIS COMME J’AI AUSSI UN CHEVEU MOU ET SANS TENUE, J’AIMERAIS ALTERNER AVEC UN SHAMPOOING VOLUMATEUR.


– LE MANQUE DE VOLUME DE VOTRE CHEVELURE EST LIÉ À L’EXCÈS DE SÉBUM. VOUS DEVRIEZ TRAITER D’ABORD CETTE HYPERSÉBORRHÉE EN EFFECTUANT DEUX FOIS PAR SEMAINE UN SHAMPOOING TRAITANT ANTISÉBORRHÉIQUE ET VOUS VERREZ UNE AMÉLIORATION SUR LA TENUE DE VOTRE COIFFURE. ALTERNEZ BIEN SÛR AVEC UN SHAMPOOING DOUX COMME CE SHAMPOOING POUR BÉBÉ.


LE PHARMACIEN A-T-IL BIEN RÉPONDU ?


OUI ET NON. LE PHARMACIEN A RAISON DE PROPOSER UN SHAMPOOING TRAITANT SPÉCIFIQUE POUR LE CUIR CHEVELU GRAS, CERTAINS POSSÈDENT AUSSI UNE ACTION VOLUMATRICE, MAIS L’UTILISATION QUOTIDIENNE D’UN SHAMPOOING POUR BÉBÉ N’EST PAS ADAPTÉE. CES PRODUITS, TROP PEU DÉTERGENTS POUR UN CHEVEU D’ADULTE ET SOUVENT ENRICHIS EN SUBSTANCES SURGRAISSANTES, AGGRAVENT PLUTÔT LA SÉBORRHÉE. IL DOIT LUI PROPOSER UN SHAMPOOING ULTRA-DOUX.


Par Michèle Sauvage , pharmacienne

LES ÉTATS PELLICULAIRES 

« PERDU AVEC TOUS CES SHAMPOOINGS ! »

Monsieur T. 30 ans, est perplexe devant le rayon de soins capillaires : - Je ne savais pas qu’il pouvait y avoir autant de sortes de shampooings antipelliculaires ! – Comment sont vos pellicules ?– Aucune idée ! Je veux juste un shampooing qui me les fasse disparaître.– Il faudrait d’abord déterminer la nature de votre cuir chevelu et de vos pellicules, si vous avez des démangeaisons ou pas. Je pourrai alors vous conseiller un shampooing antipelliculaire adapté.
Les pellicules sont la manifestation d’une accélération du processus de desquamation du cuir chevelu. C’est une affection bénigne dont le caractère inesthétique peut avoir un retentissement psychologique. Les pellicules apparaissent généralement à l’adolescence, au moment de la puberté et pouvant être fréquentes chez l’adulte.


CARACTÉRISTIQUES


ASPECT

L’état pelliculaire ou Pityriasis capitis serait l’expression fréquente de la dermite (ou dermatite) séborrhéique. Son intensité est variable et dépend de l’état du cuir chevelu.

PELLICULES SÈCHES

Appelée Pityriasis capitissimplex, cet état pelliculaire bénin se caractérise par de fines squames volatiles, sèches, blanchâtres voire grisâtres et brillantes. Non adhérentes au cuir chevelu, elles se retrouvent en particules poudrées sur les cheveux ou sur les épaules, à la suite des mouvements de la chevelure ou lors du coiffage. Le cuir chevelu est sec, non inflammatoire, non érythémateux. Des démangeaisons peuvent être associées en cas de soins inappropriés.


PELLICULES GRASSES

Les squames sont larges, épaisses, grasses et jaunâtres. Elles sont adhérentes aux cheveux et au cuir chevelu. Ce dernier est érythémateux et inflammatoire, souvent prurigineux. Des lésions cutanées squameuses et inflammatoires peuvent apparaitre sur son pourtour. Lorsque les plaques grasses recouvrent le cuir chevelu, on parle de Pityriasis stéatoïdes. C’est un état pelliculaire sévère nécessitant une consultation médicale.


CAUSES

Elles sont multifactorielles :
- la présence de levures saprophytes microscopiques, du genre Malassezia (anciennement Pityrosporum), naturellement présentes sur le cuir chevelu.
Ces levures lipophiles sont particulièrement abondantes sur les zones riches en glandes sébacées, mais la relation entre leur densité sur le cuir chevelu et la sévérité de l’état pelliculaire n’est pas établie. Leur rôle ne serait pas infectieux mais immunologique et pro-inflammatoire, en produisant par exemple des acides gras libres irritants provenant de la dégradation des triglycérides du sébum. Cela se traduit par un érythème et un renouvellement accéléré du cuir chevelu, provoquant une desquamation excessive. Le sébum est nécessaire au métabolisme des levures, mais l’hyperséborrhée n’est pas toujours présente
- une sensibilité individuelle (prédisposition génétique à produire une réaction inflammatoire)
- des facteurs endogènes : le surmenage, le stress, un déséquilibre hormonal, l’alcoolisme, certaines pathologies (VIH, maladie de Parkinson…)
- des facteurs exogènes : les brushings agressifs, les colorations, un rinçage incomplet, la pollution, des conditions climatiques extrêmes, des médicaments (buspirone, cimétidine, minoxidil…).


EN PRATIQUE


POUR BIEN CONSEILLER LE PATIENT EN DEMANDE SPONTANÉE AU COMPTOIR, IL EST NÉCESSAIRE DE DOCUMENTER LA NATURE ET LA FRÉQUENCE DE L’ÉTAT PELLICULAIRE, LES CIRCONSTANCES DE SON APPARITION, LA PRÉSENCE DE POSSIBLES FACTEURS AGGRAVANTS, L’UTILISATION DE TRAITEMENTS PRÉCÉDENTS…



IDENTIFIER

L’état pelliculaire, afin d’orienter le conseil et d’évaluer un degré de gravité justifiant une éventuelle consultation chez un dermatologue :
– Puis-je voir comment sont vos pellicules ? Plutôt que la question « pellicules sèches ou grasses ? » moins explicite pour le patient.
– Avez-vous des démangeaisons ? Si oui : Peut-on voir si votre cuir chevelu est rouge ? Ce qui mettrait en évidence un état inflammatoire. En fonction de son intensité, il faudra alors orienter vers un dermatologue.
– Avez-vous déjà suivi un traitement antipelliculaire ? Bien souvent, le patient a essayé plusieurs types de produits sans amélioration ou avec une amélioration suivie de récidive à l’arrêt du traitement, ou encore, un traitement suivi avec une mauvaise observance. Une consultation médicale est alors conseillée.
– Avez-vous parfois des squames du même type sur le visage ? Plus invalidante, souvent inflammatoire, la dermite séborrhéique de la face nécessite une consultation chez le dermatologue.
Les facteurs aggravants, afin de prévenir les récidives :
– Etes-vous fatigué ou stressé ?
– Quel shampoing utilisez-vous ?
– Comment séchez-vous vos cheveux ?


OFFRE DE SOINS


OBJECTIFS

Réduction de la prolifération fongique.
Réduction de l’excès de sébum.
Réduction du prurit et de l’inflammation.
Les soins sont généralement suivis pendant 4 à 6 semaines en traitement d’attaque, complété par un traitement d’entretien jusqu’à disparition des pellicules.

PRISE EN CHARGE

Elle dépend principalement de la sévérité de la pathologie. Les états pelliculaires légers à modérés, correspondant aux formes mineures de la dermite séborrhéique, sont pris en charge par la dermocosmétique. Les états plus sévères nécessitent un traitement médicamenteux.

LES ÉTATS PELLICULAIRES LÉGERS À PARTICULES SÈCHES

Les soins dermocosmétiques antipelliculaires sous forme de shampooing suffisent à lutter contre la prolifération fongique, à réguler la prolifération cellulaire et à apaiser les éventuelles démangeaisons.
Ces shampooings antipelliculaires (Lehning Ortilène aux extraits d’ortie. Klorane, shampooing pellicules sèches à la capucine), s’utilisent 2 à 3 fois par semaine en traitement d’attaque, puis une fois par semaine en entretien, toujours en alternance avec un shampooing ultra-doux à usage fréquent.
Un rinçage soigneux est recommandé avec une eau tiède pour un effet émollient sur ce cuir chevelu plutôt sec.
Des lotions sans rinçage à action assainissante et apaisante peuvent être appliquées en complément, quotidiennement sur le cuir chevelu sec ou humide (Ducray Squarnorm, lotion antipelliculaire au zinc, par exemple).
Une crème ou une lotion capillaire sans rinçage permet de gainer, de nourrir et/ou d’hydrater la tige pilaire (Ducray Nutricerat, concentré gainant ultranutritif. Furterer Absolue Kératine, soin réparateur quotidien).

LES ÉTATS PELLICULAIRES MODÉRÉS À SQUAMES GRASSES

Ils nécessitent des soins dermocosmétiques comprenant des actifs antifongiques contre les levures Malassezia, des actifs kératolytiques et/ou kératoréducteurs afin d’éliminer les plaques squameuses adhérentes, et des actifs apaisants afin de calmer les fortes démangeaisons.
Les shampooings traitants sont formulés le plus souvent avec les trois types de molécules actives en association (Nodé K, shampooing crème kératoréducteur. Ducray Squanorm, shampooing traitant pellicules grasses).
En traitement d’attaque, ils sont utilisés trois fois par semaine. Ils sont ensuite progressivement espacés à un shampooing par semaine puis un tous les 15 jours. Un shampooing doux, ou un shampooing relais séborégulateur, peut être utilisé en alternance.
Le shampooing traitant est appliqué sur cuir chevelu mouillé, par légers massages circulaires pour une plus grande efficacité. Le temps de pose est en moyenne de 2 à 5 minutes, suivi d’un rinçage soigneux à l’eau fraiche pour un effet astringent sur ce cuir chevelu très gras.

POUR TOUS TYPES DE PELLICULES

Les soins avant-shampooing préparent le cuir chevelu afin d’optimiser l’action du shampooing. Sous forme de gel ou de masque-crème, ils stimulent la microcirculation, ils ont un effet exfoliant et/ou émollient et aident à décoller les squames, assainissant ainsi le cuir chevelu (Furterer Melaleuca, gelée exfoliante antipelliculaire. Nodé K, soin kératoréducteur).
Selon les formules, ils sont appliqués sur cuir chevelu sec ou humide, ils sont posés quelques minutes (de 15 à 20 minutes) puis rincés avant de procéder au shampooing.

LES ÉTATS PELLICULAIRES SÉVÈRES À SQUAMES GRASSES EN PLAQUES, ACCOMPAGNÉS DE FORTES DÉMANGEAISONS

Ils correspondent à la forme inflammatoire de la dermite séborrhéique et nécessitent une orientation chez un dermatologue. Des shampooings « thérapeutiques » à base d’antifongiques (ex : kétoconazole), de corticoïdes topiques (ex : clobétasol) peuvent être prescrits.
Des soins d’hygiène et des cosmétiques en accompagnement des prescriptions peuvent être conseillés, en particulier au cours de la phase d’entretien : shampooings doux ou shampooings relais séborégulateurs, lotions apaisantes, crèmes hydratantes pour le cuir chevelu et les cheveux.


CONSEILS ASSOCIÉS


LE CUIR CHEVELU ASSOCIÉ À UN ÉTAT PELLICULAIRE RESTE UN ÉPIDERME SENSIBLE.


AFIN D’ÉVITER UNE AGGRAVATION DE CET ÉTAT ET DE RÉDUIRE TOUT RISQUE DE RÉCIDIVE :

– procéder à un rinçage soigneux pour éliminer tout résidu tensio-actif sur le cuir chevelu ;
– éviter tout traitement agressif : un sèche-cheveu trop chaud, un brossage trop énergique, des colorations à base d’ammoniaque, des lotions antichute à base de minoxidil, certains gels structurants de coiffage, des laques…
– éviter le grattage ;
– éviter de retirer les squames manuellement ;
– rappeler que l’état pelliculaire est une pathologie chronique avec des périodes de rémission ;
– informer de la nécessité de suivre le traitement d’attaque puis d’entretien pour un résultat durable. §

INFOS CLÉS

infos clés

• La nature des pellicules dépend de l’état du cuir chevelu.

• La prise en charge d’un état pelliculaire léger à modéré est principalement dermocosmétique, avec des shampooings à activité antifongique, kératolytique et apaisante.

QU’AURIEZ-VOUS RÉPONDU ?


M ME L. ACCOMPAGNÉE DE TOM, 8 ANS, VOUDRAIT QUE LE PHARMACIEN EXAMINE LE CUIR CHEVELU DE SON FILS :


– JE ME DEMANDE SI CES PETITS POINTS BLANCS SUR SES CHEVEUX SONT DES PELLICULES OU DES POUX. IL N’ARRÊTE PAS DE SE GRATTER LA TÊTE.


– PAS BESOIN DE REGARDER SON CUIR CHEVELU ! SANS AUCUN DOUTE, VOTRE FILS A DES POUX ET CES PETITS POINTS BLANCS SONT SÛREMENT DES LENTES. SACHEZ QUE LES JEUNES ENFANTS NE PEUVENT PAS AVOIR DE PELLICULES AVANT L’ADOLESCENCE !


ETES-VOUS D’ACCORD AVEC VOTRE CONFRÈRE ?


LE PHARMACIEN N’A PAS TOUT À FAIT TORT. LA PRÉVALENCE D’APPARITION DE PELLICULES EST D’ENVIRON 1 % ENTRE 5 ET 12 ANS (PUBERTÉ), MAIS LORSQUE CES PELLICULES APPARAISSENT ELLES PEUVENT AUSSI ÊTRE LE SIGNE D’UNE PATHOLOGIE TELLE QU’UN PSORIASIS OU UNE TEIGNE ET NÉCESSITENT UNE CONSULTATION MÉDICALE. LE PHARMACIEN DEVRAIT D’ABORD CONFIRMER LA PRÉSENCE DES LENTES SUR LE CHEVEU DE L’ENFANT (FORMATIONS OVOÏDES BLANCHÂTRES, LATÉRALEMENT ADHÉRENTES À LA BASE DU CHEVEU, PRINCIPALEMENT AU NIVEAU DE LA NUQUE ET DES ZONES PARIÉTALES DU CUIR CHEVELU).


AUTRES ÉTATS DESQUAMATIFS DU CUIR CHEVELU

Autres états desquamatifs du cuir chevelu

• Dermatite (ou eczéma) atopique : dermatose inflammatoire chronique localisée sur le visage, le cuir chevelu et le tronc. Elle est caractérisée par du prurit, sur fond érythémateux et évoluant vers des lésions vésiculeuses suintantes puis croûteuses.

• Dermatite de contact : les signes cliniques sont variables. Ce peut être une simple réaction d’irritation ou une vraie réaction allergique. Au niveau du cuir chevelu, elle est généralement provoquée par des produits de coloration, des permanentes, le minoxidil…

• Sébopsoriasis ou psoriasis des zones séborrhéiques : forme particulière du psoriasis affectant le visage et le cuir chevelu. Le diagnostic différentiel avec la dermite séborrhéique est difficile. Les plaques du cuir chevelu sont plus épaisses, plus rouges.

• Fausse teigne amiantacée : elle apparait à la suite d’une infection streptococcique ou d’un psoriasis. Elle est caractérisée par un enduit épais, blanchâtre à reflets brillants.

• Teigne du cuir chevelu : elle touche principalement les enfants. Elle se présente sous forme de plaques alopéciques recouvertes de fines squames grisâtres.
Par Michèle Sauvage , pharmacienne

LA CHUTE DE CHEVEUX 

« DES GÉLULES POUR LA POUSSE DES CHEVEUX »

Céline, 30 ans : depuis la rentrée elle perd ses cheveux par poignée. - J’en retrouve des quantités dans ma baignoire, sur mes brosses, sur mon oreiller ! Ma chevelure a considérablement diminué en volume… Je voudrais un traitement facile à suivre, du genre gélules pour la repousse des cheveux…– Essayons de voir depuis quand et comment vous les perdez afin, dans un premier temps, de stopper cette chute. En fonction de cela, des mesures et des produits adaptés pourront vous aider à stimuler la repousse.
La chute des cheveux est un phénomène physiologique normal. Les cheveux tombent et se renouvellent en permanence. Chacun en perd en moyenne 60 par jour, avec un pic à la fin de l’été et au printemps. Au-delà de 100 par jour, la chute est considérée comme excessive et très souvent ressentie comme un préjudice esthétique.


CARACTÉRISTIQUES


ORIGINE

Les causes de chutes de cheveux sont nombreuses ; les plus fréquentes rencontrées en officine, sont l’alopécie commune (androgénétique masculine ou féminine) et les alopécies diffuses non androgénétiques (effluvium télogène ou anagène).
Elles résultent de différents processus : destruction définitive du follicule, inhibition transitoire et réversible du cycle pilaire ou régression et miniaturisation du follicule pileux sous influence hormonale.


L’ALOPÉCIE DIFFUSE ANDROGÉNÉTIQUE

Elle est physiologique et se traduit par une chute diffuse chronique (depuis au moins 6 mois) des cheveux. Elle concerne environ 50 % des hommes à 50 ans. La sensibilité des récepteurs hormonaux à la dihydrotestostérone (DHT) et l’hyperactivité de la 5 alpha réductase, sont à l’origine de l’accélération des cycles pilaires, de la miniaturisation puis de la disparition du follicule pileux. C’est un processus génétiquement programmé.


LES ALOPÉCIES DIFFUSES NON ANDROGÉNÉTIQUES

Elles sont le plus souvent secondaires à un effluvium.
L’alopécie qui en résulte est généralement réversible à l’arrêt de l’effluvium. La repousse est spontanée et ne nécessite pas de traitement. Un conseil de soins associés (shampooing et lotion) et une complémentation à base de vitamines et d’acides aminés soufrés sont présentés pour avoir un effet stimulant.
L’effluvium télogène touche principalement les femmes. La chute est réactionnelle, le plus souvent aiguë ou subaiguë. Elle apparait dans les deux mois suivant une grossesse, une forte fièvre, un choc opératoire, une carence aiguë (fer…), une perte de poids ou la prise d’un médicament (anticoagulants, antidépresseurs, antiépileptiques, anti-inflammatoires non stéroïdiens, bêtabloquants…). Elle est brutale et prédomine au niveau des tempes. A un moindre degré, il existe un effluvium télogène physiologique saisonnier en automne et au printemps, suivi d’une repousse normale.
Dans l’effluvium anagène, la chute est brutale et parfois totale, souvent secondaire à une irradiation, un toxique ou un médicament. C’est le cas des traitements de chimiothérapie antimitotiques. Les premiers signes apparaissent 2 à 3 semaines après le début du traitement. La repousse du cheveu débute généralement un mois après la dernière cure, avec une texture ou une couleur parfois différente.


EN PRATIQUE


OBJECTIFS

Prendre en charge les chutes réactionnelles, saisonnières ou androgéniques.


IDENTIFIER

Le questionement permet de différencier une chute récente et rapide, d’une chute chronique, une diminution de densité ou la disparition de cheveux plus ou moins localisée :
– Estimez-vous perdre plus de cheveux que d’habitude ?
– Depuis combien de temps ?
– Avez-vous vécu un événement stressant récemment ?
– Quels sont les antécédents familiaux d’alopécie ?
– Avez-vous pris ces derniers mois ou prenez-vous des médicaments ?
– Quelles sont vos habitudes capillaires : séchage à chaud, défrisage… ?

QUAND CONSULTER ?

Une consultation médicale est conseillée lorsque les chutes sont liées à une dermatose, un traumatisme (chirurgie…), une pathologie congénitale ou une cause psychologique.


OFFRE DE SOINS COSMÉTIQUES


LOTIONS AVANT SHAMPOOING, GELS SANS RINÇAGE

Appliqués sur cuir chevelu sec par un léger massage, ils assainissent, activent la microcirculation et optimisent l’efficacité de soins ultérieurs. (Furterer Complexe 5. Ducray, gel rubéfiant sans rinçage…).

LE SHAMPOOING

Il nettoie le cuir chevelu tout en s’opposant aux facteurs de risque ou d’aggravation d’une chute de cheveux. Les actifs sont anti séborrhéiques (zinc, sabal…), stimulants de la microcirculation (ginseng brésilien, extrait de quinquina…), et/ou assainissants (huiles essentielles de sauge, de romain, de lavande…).
Il s’utilise 2 fois par semaine, en alternance avec un shampooing doux. (Dercos, shampooing énergisant antichute. Ducray Anaphase, shampooing-crème stimulant).

LES SOINS TRAITANTS LOCAUX EN DERMOCOSMÉTIQUE

Ce sont des lotions complexes présentées en ampoules ou en spray. Sans rinçage, elles s’appliquent raie par raie sur un cuir chevelu propre, 2 à 3 fois par semaine durant 4 semaines en traitement d’attaque, suivi d’une cure d’entretien une fois par semaine durant 4 à 8 semaines.
Les formulations destinées aux chutes réactionnelles féminines, sont composées d’actifs stimulant la microcirculation du cuir chevelu, tonifiant le bulbe pileux et fortifiant le cheveu : acides aminés soufrés, kératine, zinc… (Phyto Phytocroissance, traitement antichute femme ; Ducray Creasti, chutes occasionnelles féminines…).
Les formulations plus ciblées sur les chutes chroniques favorisent l’ancrage du bulbe pileux (Aminexil, hespéridine méthyl chalcone) et régularisent la séborrhée en s’opposant à l’activité enzymatique de la 5α-réductase (acide β-glycyrrhétinique, sabal...) : Furterer sérum régénérateur anti-chute ; Klorane Quinafort chutes de cheveux chroniques.

LE MINOXIDIL À 2 % ET À 5 %

Ce vasodilatateur, initialement prescrit dans l’hypertension, est indiqué dans l’alopécie androgénétique de l’homme et de la femme. Son mode d’action, encore incomplètement connu, augmenterait la durée de la phase anagène, la longueur et le diamètre des duvets.
Il s’applique à raison de 1 ml, 2 fois par jour, localement sur cuir chevelu sec. Ne pas effectuer de shampooing dans les 3 heures qui suivent l’application.
Les premiers résultats apparaissent au bout de 3 mois. A l’arrêt des applications les effets bénéfiques cessent en 2 à 6 mois.
Le minoxidil à 5 % n’est pas indiqué chez la femme en raison d’un plus fort pourcentage d’hypertrichoses faciales.


COMPLÉMENTS ALIMENTAIRES


PRÉSENTÉES SOUS FORME DE CAPSULES OU DE GÉLULES ET UTILISÉES EN CURE DE 4 À 12 SEMAINES À L’AUTOMNE ET AU PRINTEMPS, LES ASSOCIATIONS DE VITAMINES ET DE MINÉRAUX ONT UN RÔLE BÉNÉFIQUE SUR LES PHANÈRES :

– des vitamines B5 et B8 pour réguler la séborrhée et stimuler le follicule pileux ;
– de la vitamine B6 nécessaire à la synthèse de kératine ;
– de la vitamine E antiradicalaire participant à la lutte contre le vieillissement du cheveu ;
– des acides aminés soufrés (cystine, cystéine, méthionine) précurseurs de la kératine ;
– du zinc régulateur de la séborrhée et indispensable à la synthèse de la kératine.


LES BONS GESTES AU QUOTIDIEN

Eviter tout facteur fragilisant le cheveu : brossages ou tractions énergiques, séchage trop chaud, permanentes, colorations.
Profiter du shampooing pour effectuer un massage léger du cuir chevelu, de la nuque vers le sommet du crâne.
Protéger des UV par des soins enrichis en filtres solaires.
Manger équilibré.
alopécie
Diminution de la densité des cheveux.
effluvium
Caractérise la chute diffuse et excessive des cheveux. L’effluvium télogène est la conséquence d’une augmentation du nombre de cheveux en phase d’expulsion. L’effluvium anagène est due à un défaut de production du cheveu par arrêt du cycle pilaire en phase anagène.
vertex
Zone la plus élevée de la voûte crânienne.
5αalpha réductase
Enzyme qui convertit la testostérone circulante en DHT localement active.


INFOS CLÉS

infos clés

• Une chute de cheveux supérieure à 100 cheveux par jour est considérée comme excessive.

• Traitement : shampooing antichute 2 fois par semaine, soin dermocosmétique, minoxidil…


ALOPÉCIE ANDROGÉNÉTIQUE

alopécie androgénétique


• CHEZ L’HOMME,
L’ALOPÉCIE S’ACCOMPAGNE SOUVENT D’UNE HYPERSÉBORRHÉE. LA CHUTE DÉBUTE AU NIVEAU DES LOBES FRONTO-TEMPORAUX, AVANCE SUR LE VERTEX, PUIS ÉVOLUE EN TONSURE.


• Chez l’homme, l’alopécie s’accompagne souvent d’une hyperséborrhée. La chute débute au niveau des lobes fronto-temporaux, avance sur le vertex, puis évolue en tonsure.

• L’alopécie androgénétique est aussi féminine et touche environ 20 % des femmes à 40 ans. Une hyperandrogénie peut en être la cause. Certaines substances sont susceptibles de déclencher ou d’accentuer une alopécie diffuse de type androgénétique (contraceptifs hormonaux et traitements hormonaux de substitution de type oestro-progestatif). Plus diffuse que chez l’homme, elle se manifeste par une raréfaction capillaire au sommet du crâne, respectant la lisière frontale.


TESTEZ-VOUS

testez-vous

VRAI/FAUX

Vrai/faux

LA CHUTE ANDROGÉNÉTIQUE EST SPÉCIFIQUEMENT MASCULINE.

La chute androgénétique est spécifiquement masculine.

RÉPONSE : FAUX. ELLE PEUT AUSSI CONCERNER LES FEMMES.

Réponse : faux. Elle peut aussi concerner les femmes.

Par Michèle Sauvage , pharmacienne

INTERVIEW 

« LA CHUTE DE CHEVEUX EST UN SYMPTÔME, PAS UNE PATHOLOGIE. »

En cas de chute de cheveux, quand faut-il consulter un dermatologue ?
Une consultation est nécessaire s’il existe une rougeur du cuir chevelu, une chute de cheveux en plaques, ou qui perdure au-delà de 3 mois. Elle est classique à l'automne et parfois au printemps. La chute de cheveux est un symptôme qui peut être révélateur d’une pathologie : une carence en fer, un problème hormonal, d’une connectivite… que seul un médecin saura apprécier.

Que conseiller au comptoir en présence d’une alopécie androgénétique (AAG) ?
Le seul traitement local efficace contre ce type de chute est le minoxidil. Mais il s’agit d’un traitement à vie, il convient donc pour le patient de consulter le médecin pour porter un diagnostic précis, donner des conseils d’observance, éventuellement réaliser des clichés pour le suivi. Chez une femme, la situation est plus complexe car il faudra apprécier l'ensemble des facteurs hormonaux que seul le médecin pourra juger. D’autre part, en phase de chute de cheveux, le minoxidil va provoquer une accentuation passagère de cette chute qui va inquiéter le patient ; il faut donc l’en prévenir et le rassurer.

Les enfants sont-ils concernés par la chute des cheveux ?
Chez les enfants, on peut parfois constater une chute des cheveux (effluvium) après une forte fièvre ou une diarrhée importante, par exemple. Ce caractère spectaculaire ne devrait généralement pas inquiéter les parents mais poussera à une consultation si la situation perdure.
Y-a-t-il un risque à faire un shampooing tous les jours ?
Si le shampooing est agressif (les cheveux deviennent alors plus gras, un état pelliculaire ou un prurit peuvent apparaitre) cela n'est pas souhaitable. Si le shampooing est vraiment doux, pourquoi pas ? Toutefois, c'est le cuir chevelu qui doit être lavé plus que les cheveux. Dans tous les cas éviter la recherche d'une mousse abondante inutile voire caustique sur les tiges pilaires, les tensioactifs moussants étant souvent les plus irritants.

Quels conseils donner en prévention ?
Avoir une bonne hygiène de vie et une bonne alimentation. Un régime trop strict ou non adapté peut entrainer une chute des cheveux.
Ne pas tirer sur les cheveux (brushing, coiffures serrées…), ne pas les chauffer de manière exagérée (casse des tiges pilaires). Les compléments alimentaires sont dans nos conditions de vie sans réel effet thérapeutique. Enfin, les traitements hormonaux substitutifs et la pilule contraceptive doivent être adaptés : après l’effet médiatique sur les pilules œstroprogestatives de 3e génération, des femmes se sont orientées vers des pilules de 2e génération, avec parfois une réapparition de leur hyperséborrhée, d'une acné et une chute de cheveux secondaires.

D r Philippe Assouly, dermatologue, attaché au Centre Sabouraud, Hôpital Saint-Louis, à Paris.

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