« Nous avons mis en place une consultation pour les femmes enceintes »

Chaque semaine, nous recevons 4 à 5 futures mamans pour cet entretien d’une heure, sur nos 25 à 30 consultations hebdomadaires. Beaucoup d’entre elles viennent tous les mois dans notre officine pour acheter des médicaments, parce qu’elles sont supplémentées en acide folique ou en fer, par exemple. Et certaines viennent simplement parce qu’elles ont besoin d’être rassurées et conseillées.

Ces consultations ne sont évidemment pas médicales, nous avons affiché les articles R. 4235-62/63 et 66 du Code de la santé publique et je m’étais renseignée auprès de l’ARS sur l’utilisation du terme. L’échange, plutôt général au départ, se cale sur ce que la future maman attend. On la sensibilise sur le rôle essentiel que l’alimentation va jouer dans le développement du bébé et le bon déroulement de la grossesse : comment adapter sa nourriture, veiller à son équilibre. Nous lui délivrons les bonnes pratiques nutritionnelles tout au long de la grossesse. Ces mamans posent souvent des questions sur la prise de poids ou encore sur les apports nutritionnels les plus importants. Elles veulent savoir comment gérer les nausées ou une constipation, ou s’il y a des aliments interdits.

Mon souci était qu’une future maman puisse trouver dans notre officine des réponses à ses questions, et surtout une présence. Deux préparatrices ont été formées à cet accompagnement. L’une à la diététique et aux besoins nutritionnels de la future maman, la seconde à tout le reste (bas de compression, crèmes, compléments alimentaires…). Je complète avec de l’homéopathie si besoin. Les consultations se déroulent en cabine et sont des moments où un feeling se crée. La future maman revient facilement à l’officine, pour regarder les produits bébé, s’informer sur les laits infantiles. Si elle compte allaiter, elle peut avoir une question sur les tire-lait. Une femme enceinte est une cliente que l’on peut suivre sur le long terme parce qu’après il y a aussi son bébé.

J’ai toujours souhaité que mes clients trouvent dans leur pharmacie une boîte à outils. Que mon officine soit une société de services. J’ai pu réaliser ce rêve car je dispose d’un personnel compétent, en nombre suffisant et spécialisé.

Quand j’ai repris cette officine, j’ai maintenu le prix coûtant sur des promos. Mais la parapharmacie Leclerc située à 20 mètres m’a plutôt incitée à m’extraire de cette concurrence pour miser sur le suivi et les solutions personnalisées. A mon sens, cet accompagnement sera la seule façon pour les pharmaciens de faire évoluer leur point de vente.