Cahiers Formation du Moniteur
Ordonnance
UN ZONA EN HÉMICEINTURE
RÉCEPTION DE L’ORDONNANCE
POUR QUI ?
Michel L., 71 ans.PAR QUEL MÉDECIN ?
Un médecin généraliste qui remplace le médecin traitant de Monsieur L.L’ORDONNANCE EST-ELLE RECEVABLE ?
Oui.QUEL EST LE CONdiv DE L’ORDONNANCE ?
QUE SAVEZ-VOUS DU PATIENT ?
M. L. est bien connu de la pharmacie. Diabétique de type 1 depuis son adolescence, il vient tous les mois renouveler son ordonnance d’insuline ainsi que son traitement antihypertenseur. Il traverse un moment stressant car sa femme a été hospitalisée il y a quelques jours pour une fracture du col du fémur et doit être opérée.QUEL ÉTAIT LE MOTIF DE LA CONSULTATION ?
Hier, M. L. a ressenti des brûlures au niveau de la ceinture et a observé une rougeur localisée. Ce matin, ayant constaté l’apparition de petits boutons remplis de liquide au même endroit, il a demandé l’avis de son pharmacien. Suspectant un zona, ce dernier l’a adressé au médecin.QUE LUI A DIT LE MÉDECIN ?
Le médecin a confirmé le diagnostic d’un zona cutané, maladie virale provoquée par la réactivation du virus ayant préalablement causé la varicelle chez le patient, généralement durant l’enfance, .VÉRIFICATION DE L’HISTORIQUE DU PATIENT
Il y a 15 jours, Monsieur L. est venu chercher son traitement de fond : Lantus (insuline glargine), Novorapid (insuline aspartate), atorvastatine 20 mg et lercanidipine 10 mg.LA PRESCRIPTION EST-ELLE COHÉRENTE ?
QUE COMPORTE LA PRESCRIPTION ?
Le valaciclovir est un antiviral, prodrogue de l’aciclovir (ester L-valine de l'aciclovir).
EST-ELLE CONFORME À LA STRATÉGIE THÉRAPEUTIQUE ?
Oui. En phase aiguë, chez le sujet immunocompétent de plus de 50 ans, un traitement antiviral oral doit être débuté dans les 72 heures suivant l’apparition de l’éruption, en prévention des algies postzostériennes.Y-A-T-IL DES MÉDICAMENTS À MARGE THÉRAPEUTIQUE ÉTROITE ?
Non.LES POSOLOGIES SONT-ELLES COHÉRENTES ?
Le valaciclovir s’administre à la dose de 1 g, 3 fois par jour, pendant 7 jours. Il est éliminé par voie rénale, la posologie doit donc être diminuée en cas d’altération de la fonction rénale. Dans ce cas, l’adaptation posologique se fait en fonction du débit de filtration glomérulaire. La dernière prise de sang de M. L. montrait une fonction rénale normale. Une adaptation posologique n’est donc pas nécessaire. Cependant, une bonne hydratation est recommandée.Y-A-T-IL DES CONTRE-INDICATIONS POUR CE PATIENT ?
Non. Monsieur L. n’est pas sous inhibiteur de la monoamine oxydase (IMAO) et ne présente pas d’insuffisance hépatique sévère, ni d’insuffisance respiratoire sévère qui contre-indiqueraient la prise de tramadol.Y A-T-IL DES INTERACTIONS ?
Non.LE TRAITEMENT NÉCESSITE-T-IL UNE SURVEILLANCE PARTICULIÈRE ?
Selon plusieurs études de pharmacovigilance, le tramadol augmenterait le risque d’hypoglycémie chez le diabétique, notamment en début de traitement. Si aucune précaution d’emploi ne figure actuellement dans le résumé des caractéristiques du produit, il convient d’informer les patients diabétiques de ce risque potentiel et de les encourager à augmenter les autocontrôles glycémiques durant le traitement.QUELS CONSEILS DE PRISE DONNER ?
QUAND COMMENCER LE TRAITEMENT ?
Tout de suite. Et pour être efficace, il doit commencer au plus tard dans les 72 heures après l'apparition des manifestations cutanées.LE PATIENT POURRA-T-IL JUGER DE L’EFFICACITÉ DU TRAITEMENT ?
Le zona cutané évolue généralement sur 2 à 4 semaines au cours desquelles on peut observer plusieurs poussées éruptives malgré le traitement. Progressivement, les vésicules vont se rompre ou sécher, puis former des croûtes qui tombent après une dizaine de jours. Dans la plupart des cas, les douleurs disparaissent en même temps que l’éruption cutanée.QUELS SONT LES PRINCIPAUX EFFETS INDÉSIRABLES ?
Des céphalées et des nausées surviennent fréquemment avec le valaciclovir. Plus rarement, des sensations vertigineuses, voire des troubles neurologiques (confusion, agitation, tremblements) peuvent survenir. Principalement chez le sujet âgé et les patients ayant une insuffisance rénale. Une diminution des doses permet leur régression.QUELS SONT CEUX GÉRABLES À L’OFFICINE ?
Les céphalées et nausées sous valaciclovir peuvent être limitées par une bonne hydratation et la prise éventuelle d’antinauséeux (diménhydrinate).QUELS SIGNES NÉCESSITERAIENT D’APPELER LE MÉDECIN ?
L’extension des lésions ou des signes de surinfection (apparition de pus, saignement) imposent un avis médical. La persistance des douleurs pendant et après le traitement doit également mener à une réévaluation.CONSEILS COMPLÉMENTAIRES
SOINS LOCAUX
À la phase aiguë du zona, une toilette quotidienne voire bi-quotidienne est recommandée. Elle se fera avec un savon dermatologique ou une base lavante douce sans antiseptique (pains, syndets ou surgras), afin de prévenir la surinfection bactérienne des vésicules. Les lésions sont ensuite séchées avec une serviette propre sans frotter. En l’absence de signes de surinfection, l’application d’un antiseptique n’est pas obligatoire. Cependant, il est possible d’utiliser de la chlorhexidine aqueuse (Biseptine, Diaseptyl) en tamponnant les vésicules à l’aide d’une compresse non tissée. L’éosine, asséchante mais non antiseptique, doit être évitée car elle colore la peau et empêche le suivi de l’évolution des lésions cutanées. Le talc et les autres topiques locaux (antiviraux, antiprurigineux…) sont proscrits car ils favorisent la macération et les surinfections. Le lavage des mains avant et après les soins est impératif. Il faut aussi préconiser de ne pas percer ou gratter les vésicules.SOULAGER LA DOULEUR
L’application de compresses humides ou de froid (pack cold/hot) permet de soulager les sensations de brûlure. Un pansement non adhésif peut également permettre de limiter les frottements. Les vêtements amples et légers, ainsi que les sous-vêtements en coton, doivent être privilégiés. La persistance des douleurs doit amener à consulter à nouveau son médecin qui préscrira un traitement adapté aux douleurs neuropathiques. En effet, les antalgiques classiques (paracétamol, tramadol, poudre d’opium…) restent peu efficaces sur les douleurs postzostériennes et présentent parfois une balance bénéfice-risque défavorable.PRÉVENTION DE LA TRANSMISSION
Le liquide contenu à l'intérieur des vésicules renferme des virus responsables de la varicelle. Le patient est donc contagieux. Une vigilance particulière s’impose vis-à-vis des personnes pour lesquelles une varicelle pourrait avoir des conséquences graves : femmes enceintes, personnes immunodéprimées, nouveaux-nés et nourrissons de moins de 6 mois.
qu’en pensez-vous ?
Le diagnostic d’un zona impose la mise en place d’un traitement antiviral :
1) systématiquement
2) uniquement après 50 ans
3) après 50 ans et dans certains cas avant
Réponse : selon les recommandations actuelles, il n’est pas nécessaire de traiter le zona par un antiviral dans chaque cas. Si tous les patients relèvent d’un traitement symptomatique, seuls les patients immunodéprimés, les patients âgés de plus de 50 ans, les patients atteints d’un zona ophtalmique et les patients présentant des facteurs prédictifs de complications (prodromes importants, douleurs aiguës, lésions très étendues) doivent recevoir, en complément, un traitement antiviral le plus rapidement possible. Il fallait donc choisir la troisième proposition.
qu’en pensez-vous ?
La fille de M. L. lui a donné une boîte d’ibuprofène pour soulager ses douleurs. Peut-il continuer à en prendre si l’antalgique prescrit ne le soulage pas suffisamment ?
1) Oui, sans problème
2) Non, il vaut mieux éviter
Réponse : Les AINS peuvent masquer les signes d’une infection, altérer la réponse immunitaire, favoriser les complications infectieuses de la peau et des tissus mous et ainsi aggraver le pronostic de certaines infections (varicelle, zona, pneumopathies, infections ORL…). Une étude a montré que la prise d’AINS multiplie par 1,6 le risque d’atteinte cutanée grave au cours d’un zona. Il faut donc déconseiller leur prise pendant une poussée de zona. Il fallait choisir la deuxième proposition.
LE ZONA EN 7 QUESTIONS
1 QUELS SONT LES SIGNES CLINIQUES ?
Le zona est souvent précédé de signes prodromiques localisés à la région affectée (picotements, démangeaisons, sensation de brûlure) ou systémiques (fièvre à 38 °C environ, céphalées, frisson, malaise général évoquant un syndrome grippal).2 QUELS SONT LES FACTEURS DE RISQUE ?
Le principal facteur de risque de zona est l’immunodépression qui favorise la réactivation du virus VZV, acquis généralement dans l’enfance (varicelle) : infection par le VIH, cancer, leucémie, prise de médicaments altérant l’immunité (corticoïdes, immunosuppresseurs…).3 QUELLES SONT LES LOCALISATIONS ?
Si tous les territoires sensitifs cutanés peuvent être affectés, le siège de la réactivation du VZV est le plus fréquemment un ganglion nerveux rachidien (ou plusieurs). Dans ce cas, le zona affecte un ou plusieurs métamères thoraciques. Sa localisation privilégiée est alors intercostale ou dorsolombaire, avec une éruption dite en demi-ceinture ou hémiceinture (50 % des cas) ; les localisations cervicales, lombaires, sacrées ou lombosciatiques sont plus rares.4 QUELLES SONT LES COMPLICATIONS ?
La principale complication d’un zona est la survenue de douleurs chroniques, appelées douleurs postzostériennes, observées chez 10 % à 15 % des patients. La gravité et la durée de cette complication augmentent avec l’âge. 50 % des patients de plus de 60 ans sont concernés.5 COMMENT LE ZONA EST-IL DIAGNOSTIQUÉ ?
Avant tout clinique, le diagnostic d’un zona élimine d’autres dermatoses infectieuses ou non avec lesquelles certaines présentations atypiques (formes purement érythémateuses, sans vésicules ; formes purement croûteuses, sans érythème) peuvent être confondues : lésion eczémateuse, lésion herpétique, érysipèle, impédigo bulleux. La topographie des lésions et les paroxysmes algiques orientent généralement le diagnostic.6 LE ZONA EST-IL CONTAGIEUX ?
Le zona se transmet moins facilement que la varicelle. Le patient est contagieux dès que les vésicules apparaissent et jusqu’à 5 à 7 jours après. Le patient n’est pas contagieux avant le rash (contrairement à la varicelle).7 LE ZONA PEUT-IL TOUCHER L’ENFANT ?
Le zona est rare chez l'enfant, en chercher la cause est utile. Chez un immunocompétent, un zona ne présente pas de caractère de gravité. Sa symptomatologie est comparable à celle de l’adulte, mais l’éruption est limitée et les douleurs neuropathiques persistantes sont exceptionnelles. Son évolution est en général favorable. Un traitement antiviral n’est le plus souvent pas nécessaire.
en chiffres
Plus de 90 % des jeunes adultes ont une sérologie qui témoigne d’une infection par le VZV (varicelle).
20 % de la population générale développe un zona.
Il est plus fréquent chez la femme que chez l’homme.
Deux tiers des cas s’observent chez des sujets > 50 ans et la moitié chez des sujets > 60 ans.
10 % à 15 % des patients atteints de zona sont victimes de douleurs postzostériennes chroniques.
physiopathologie du zona
– Le zona traduit la réactivation du virus varicelle-zona (VZV = Varicella Zoster Virus) — un herpes virus (virus à ADN) uniquement humain, cousin notamment du virus de l’herpès (Herpes simplex ou HSV) —, du virus d’Epstein-Barr (EBV) à l’origine de la mononucléose, ou du cytomégalovirus (CMV).
– L’infection par l’un de ces virus évolue toujours en trois phases successives : primo-infection, latence sans signes cliniques, récurrence avec signes cliniques.
– La primo-infection par le VZV est connue sous le nom de varicelle, maladie généralement bénigne au cours de laquelle le VZV s’installe dans les ganglions des racines nerveuses sensitives où il demeure par la suite quiescent.
– Sous l’influence de facteurs déclenchants (avant tout une altération immune), le virus, réactivé, se réplique dans le ganglion puis migre dans la fibre nerveuse sensitive (d’où les douleurs et les dysesthésies) jusqu’à la peau où apparaissent les lésions dermatologiques.
COMMENT TRAITER LE ZONA ?
STRATÉGIE THÉRAPEUTIQUE
OBJECTIFS
La prise en charge du zona vise à réduire la douleur chez le sujet immunocompétent, à inhiber la réplication virale chez le sujet immunodéprimé ou atteint d’un zona ophtalmique et à limiter la durée des symptômes invalidants et la contagiosité.PHASE AIGUË
SOINS LOCAUX
L’hygiène locale prévient la surinfection des vésicules et améliore le confort : elle contribue à réduire l’intensité des douleurs.TRAITEMENT DU PRURIT
Le prurit associé au zona est réduit par l’administration orale d’un antihistaminique H1 sédatif (dexchlorphéniramine ou hydroxyzine).TRAITEMENT D’UNE SURINFECTION
Une éventuelle surinfection cutanée est traitée par antibiothérapie orale (à défaut IV) : pénicilline (amoxicilline ± acide clavulanique, cloxacilline), macrolide, synergistine (pristinamycine) ou acide fusidique.TRAITEMENT DE LA DOULEUR
L’application (indirecte) de glace ou de compresses stériles froides (2 ou 3 fois par jour durant 20 minutes environ) soulage transitoirement la douleur.TRAITEMENT ANTIVIRAL
Le traitement antiviral n’est pas curatif. Il vise à réduire la durée des manifestations aiguës de l’infection, limiter la survenue de nouvelles lésions, améliorer la qualité de vie et réduire les complications algiques ultérieures (notamment chez le sujet âgé).CAS PARTICULIER DU ZONA OPHTALMIQUE
Le zona ophtalmique est une urgence médicale.PHASE CHRONIQUE : DOULEURS POSTZOSTÉRIENNES
Les antalgiques de paliers I ou II sont généralement peu efficaces sur les douleurs neuropathiques chroniques postzostériennes.PROPHYLAXIE
Depuis 2015, le vaccin Zostavax est disponible. Il s’agit d’un vaccin vivant atténué, qui réactive le système immunitaire afin de maintenir le virus VZV à l'état latent dans l'organisme, limitant ainsi le risque de survenue d'un zona et sa sévérité. Par rapport à la population non vaccinée, chez les personnes de 60 ans et plus, le vaccin réduit de 51 % l'incidence du zona, de 67 % les douleurs postzostériennes et de 73 % les cas de zona les plus sévères.TRAITEMENTS
TRAITEMENT ANTIVIRAL
Le famciclovir et le valaciclovir ont une activité similaire et supérieure à celle de l’aciclovir dans le traitement du zona :TRAITEMENT ANTALGIQUE
OPIOÏDES
Tous les opioïdes présentent un profil d’effets indésirables communs : nausées, constipation (prévenu par un apport en fibres suffisant et parfois la prise d’un laxatif), sédation, confusion, vertiges et dépression respiratoire.ANTIDÉPRESSEURS TRICYCLIQUES
Ils exposent à un risque de sécheresse buccale, de troubles visuels, de constipation, de troubles mictionnels, de confusion mentale (liée à l’activité anticholinergique), d’hypotension orthostatique (action adrénolytique), de somnolence (action anti-H1) et d’allongement de l’espace QT. Ils donnent lieu à de nombreuses interactions (médicaments à effets atropiniques ou augmentant le risque de troubles du rythme). Leur usage est délicat et considéré comme inapproprié chez le sujet âgé. L’apparition de signes ou d’idées suicidaires doit être surveillée.ANTICONVULSIVANTS
La gabapentine et la prégabaline exposent à un risque de troubles neuropsychiques, de troubles digestifs, de prise de poids, d’altération hépatique, d’œdème et de dépendance. La prégabaline expose plus spécifiquement à une altération du champ visuel et à une insuffisance cardiaque. Sous gabapentine, il existe un risque de réactions d’hypersensibilité grave (DRESS). Par ailleurs, les patients doivent être surveillés pour détecter d’éventuels signes ou idées suicidaires. Ces molécules ne présentent pas d’interaction médicamenteuse significative.LIDOCAÏNE
L’emplâtre imprégné de lidocaïne (Versatis) est appliqué directement sur la zone douloureuse mais entièrement cicatrisée, de façon quotidienne mais sans excéder 12 heures d’application continue. Il est possible d’appliquer entre 1 et 3 emplâtres à la fois.
CE QUI A CHANGÉ
Le vaccin Zostavax est commercialisé depuis 2015 et a été inclus dans le calendrier vaccinal en 2016.
vigilance !
Les contre-indications que le pharmacien doit connaître :
• Lidocaïne : inflammation de la peau au site d’application (lésions actives de zona, dermatites, plaies).
• Tramadol et opioïdes de palier III : insuffisance respiratoire ou hépatique sévère. Epilepsie non contrôlée par un traitement pour le tramadol.
• Antidépresseurs tricycliques : risque de glaucome par fermeture de l’angle, de rétention urinaire liée à des troubles urétroprostatiques, infarctus du myocarde récent.
• Vaccin Zostavax
Immunodéficience primaire ou acquise due à des maladies comme les leucémies aiguës et chroniques, les lymphomes, les autres affections de la moelle osseuse ou du système lymphatique, l’immunodéficience due au VIH/SIDA, les déficits de l’immunité cellulaire.
Traitement immunosuppresseur y compris les fortes doses de corticoïdes.
Tuberculose active non traitée.
Grossesse (la grossesse doit être évitée dans le mois suivant la vaccination).
Pointdevue
Pr Gaëtan Gavazzi, gériatre, interniste, infectiologue, PU-PH au centre hospitalier universitaire de Grenoble
« Le zona est deux fois et demie plus sévère chez les plus de 80 ans »
En quoi le zona est-il une maladie potentiellement grave chez le sujet âgé ?
Le poids de la maladie a été évalué par un score qui montre qu’elle est 2,5 fois plus sévère chez le sujet de plus de 80 ans. On distingue chez la personne âgée trois principaux impacts du zona :
- les douleurs postzostériennes, les plus connues. Elle sont plus fréquentes, plus intenses et plus longues chez le sujet âgé. 80 % des personnes atteintes de zona ressentent des douleurs durant la phase aiguë. Elles persistent chez 30 % des plus de 80 ans un mois après, et chez 10 % d’entre eux au bout d’un an. Par ailleurs, les traitements contre ces douleurs sont moins bien supportés à cet âge. Les douleurs ont un impact négatif sur la qualité de vie, les activités sociales....
- une décompensation des pathologies sous-jacentes comme l'insuffisance cardiaque, l’arythmie, le diabète, nécessite parfois une hospitalisation.
- une dégradation du statut fonctionnel : le zona chez le sujet âgé est susceptible d’induire une diminution des fonctions sensorielles, motrices, intellectuelles, psychiques ou cognitives qui ont une répercussion sur les actions quotidiennes allant jusqu’à un état de dépendance. Cet impact est connu en cas de douleurs postzostériennes au long cours. Ce qu'on ne connaît pas complètement mais qui est très probable, c'est l’impact du zona sur le statut fonctionnel dès les 15 à 30 premiers jours, en phase aiguë, particulièrement chez le sujet très âgé ou fragile.
Qu’est-ce qui différencie le vaccin contre le zona de celui contre la varicelle ?
Le vaccin contre le zona (Zostavax) et ceux contre la varicelle (Varivax et Varilrix) contiennent la même souche de virus vivant atténué (virus varicelle-zona souche OKA). Mais, le vaccin contre le zona est 10 fois plus dosé que les vaccins contre la varicelle. Ceci est nécessaire car l'immunoréactivité de l'adulte et de l'adulte vieillissant est moins bonne (le vaccin contre le zona est recommandé chez les personnes âgées de 65 ans à 74 ans).
FRANÇOISE, 63 ANS, JEUNE RETRAITÉE
LA MALADIE VUE PAR LES PATIENTS
IMPACT PHYSIQUE
Les douleurs neurologiques sont la principale complication du zona. Celles-ci peuvent aller du simple picotement à des douleurs intenses, semblables à des décharges électriques ou des coups de poignard.IMPACT SUR LA QUALITÉ DE VIE
Dans certains cas, le zona peut peser sur le quotidien, dans ses dimensions physique, sociale, environnementale et psychique.IMPACT PSYCHOLOGIQUE
Source d’anxiété, la persistance des douleurs postzostériennes s’accompagne souvent de troubles émotionnels : irritabilité, colère, stress, souffrance morale. Le risque de dépression est augmenté.À DIRE AUX PATIENTS
A PROPOS DE LA MALADIE
Le virus varicelle-zona (VZV) s’exprime sous deux formes cliniques au cours de la vie : la varicelle pendant l’enfance et le zona le plus souvent chez l’adulte.A PROPOS DES TRAITEMENTS
Il n’existe à ce jour pas de traitement curatif contre le VZV.PRÉVENTION
La vaccination contre le zona est recommandée et prise en charge par l’Assurance maladie entre 65 et 74 ans. Une coadministration avec le vaccin contre la grippe saisonnière est possible.
question de patient Maintenant que j’ai eu un zona, est-ce qu’il y a un intérêt à ce que je me fasse vacciner ?"
«Le zona récidive rarement. Seules 1 à 3 % des personnes immunocompétentes touchées par un zona présenteront une récidive. La durée de la protection renforcée à la suite d’une poussée de zona n’est pas connue. Une vaccination chez une personne présentant une bonne immunité vis-à-vis du VZV ne semble pas poser de problème. Après un zona, l’intérêt d’une vaccination doit être évaluée au cas par cas.»
EN SAVOIR PLUS
Société de pathologie infectieuse de langue française (SPILF)
infectiologie.com
Calendrier vaccinal et recommandations vaccinales, ministère des Affaires sociales et de la Santé
social-sante.gouv.fr.
Avis sur la vaccination des adultes contre le zona, Haut Conseil de la santé publique
hcsp.fr
MÉMO-DÉLIVRANCE
LA POSOLOGIE EST-ELLE CORRECTE ?
Vérifier que la posologie est adaptée : famciclovir, 1 comprimé à 500 mg 3 fois par jour ; valaciclovir, 2 comprimés à 500 mg 3 fois par jour et aciclovir, 1 comprimé à 800 mg 5 fois par jour. Pendant 7 jours chez le patient immunocompétent et 10 jours chez l’immunodéprimé.LE PATIENT SAIT-IL COMMENT LIMITER LES EFFETS INDÉSIRABLES ?
Les antiviraux sont généralement bien tolérés. Les principaux effets indésirables, nausées et céphalées, sont pris en charge par l’administration d’antinauséeux et de paracétamol.A-T-IL BIEN COMPRIS L’INTÉRÊT DU TRAITEMENT ?
La prise d’antirétroviraux n’est pas systématique mais elle est recommandée dans certains cas (patients de plus de 50 ans, immunodéprimés, zona ophtalmique).LE PATIENT SAIT-IL COMMENT PRENDRE EN CHARGE LA DOULEUR ?
Les traitements antalgiques classiques ont une efficacité modérée. Les antalgiques opiacés peuvent induire une constipation, des nausées, une altération de la vigilance.QUELS CONSEILS DONNER AUX PATIENTS ?
Ne pas gratter les vésicules ni appliquer de crèmes ou de talc.PRÉVENTION
La vaccination est recommandée et prise en charge chez les personnes de 65 ans à 74 ans (une injection unique).MÉMO-DÉLIVRANCE
LA POSOLOGIE EST-ELLE CORRECTE ?
Vérifier que la posologie est adaptée : famciclovir, 1 comprimé à 500 mg 3 fois par jour ; valaciclovir, 2 comprimés à 500 mg 3 fois par jour et aciclovir, 1 comprimé à 800 mg 5 fois par jour. Pendant 7 jours chez le patient immunocompétent et 10 jours chez l’immunodéprimé.LE PATIENT SAIT-IL COMMENT LIMITER LES EFFETS INDÉSIRABLES ?
Les antiviraux sont généralement bien tolérés. Les principaux effets indésirables, nausées et céphalées, sont pris en charge par l’administration d’antinauséeux et de paracétamol.A-T-IL BIEN COMPRIS L’INTÉRÊT DU TRAITEMENT ?
La prise d’antirétroviraux n’est pas systématique mais elle est recommandée dans certains cas (patients de plus de 50 ans, immunodéprimés, zona ophtalmique).LE PATIENT SAIT-IL COMMENT PRENDRE EN CHARGE LA DOULEUR ?
Les traitements antalgiques classiques ont une efficacité modérée. Les antalgiques opiacés peuvent induire une constipation, des nausées, une altération de la vigilance.QUELS CONSEILS DONNER AUX PATIENTS ?
Ne pas gratter les vésicules ni appliquer de crèmes ou de talc.PRÉVENTION
La vaccination est recommandée et prise en charge chez les personnes de 65 ans à 74 ans (une injection unique).Prévoyez-vous de fermer votre officine le 30 mai prochain en signe de protestation ?
1Healthformation propose un catalogue de formations en e-learning sur une quinzaine de thématiques liées à la pratique officinale. Certains modules permettent de valider l'obligation de DPC.
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