Edouard Daubin – 7Medical – «   Une appli pour garder ses données de santé à portée de main   » - Le Moniteur des Pharmacies n° 3160 du 22/01/2017 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des pharmacies n° 3160 du 22/01/2017
 

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Auteur(s) : PROPOS RECUEILLIS PAR CHLOÉ DEVIS 

Une application mobile qui synchronise et organise automatiquement toutes les données de santé des patients. C’est le pari audacieux relevé par 7Medical, une start-up de Caen présente au Consumer Electronics Show (CES) de Las Vegas, début janvier. Décryptage avec son dirigeant fondateur et pharmacien, Edouard Daubin.

Quel est votre parcours ?

E.D.J’ai suivi des études de pharmacie à Caen et obtenu en parallèle un diplôme d’ingénieur en informatique, car j’avais l’intention de créer une base de données en ligne sur le médicament qui s’adresse aux patients. Mon double cursus m’a permis de décrocher un poste de responsable digital chez Servier où je suis resté quatre ans. C’est alors que j’ai lancé mon agence d’innovation santé, qui existe toujours, DigitHealth. Avec d’autres pharmaciens, j’ai créé 7Medical, une start-up, là encore dédiée à l’innovation en santé, mais à travers une offre propre, autour d’une idée : permettre à chacun d’avoir ses données de santé regroupées et rangées automatiquement sur son smartphone, pouvoir les partager avec les professionnels de santé tout en donnant la possibilité à ces derniers de communiquer entre eux. Ayant toujours gardé un pied à l’officine, j’ai constaté que les patients n’étaient pas très au fait de leurs traitements. D’où l’intérêt d’avoir sur soi les informations essentielles : prescriptions, suivi des traitements, radios, résultats d’analyses…

Techniquement, comment ça marche ?

La synchronisation des données s’opère à travers un logiciel installé sur l’ordinateur du médecin ou du pharmacien, ou d’une box reliée à un réseau d’hôpitaux ou de cliniques. Grâce à un algorithme spécifique, l’outil scanne et reconnaît les données du patient, les crypte et les classe. En matière de sécurité, l’hébergement est assuré par des tiers disposant de l’agrément nécessaire.

Comment le pharmacien s’inscrit-il dans ce schéma ?

Il est au cœur de la gestion des données des patients. Ses compétences en matière de conseil et d’accompagnement doivent être plus valorisées que jamais. Dans cette optique, il pourra s’appuyer sur notre solution. Il représente notre première cible. Nous travaillons déjà avec 300 officines pilotes avant le lancement officiel de notre offre en mars-avril. Les pharmaciens pourront ainsi proposer l’application au patient et créer son compte avec son consentement. L’abonnement de base reviendra à 49 € par mois, quel que soit le nombre de patients de l’officine équipés. Nous espérons toucher 10 000 pharmacies d’ici trois ans, avec en moyenne 150 patients concernés pour chacune.

Avez-vous anticipé d’éventuelles réticences vis-à-vis de votre projet ?

Notre objectif n’est de marcher sur les plates-bandes de personne, qu’il s’agisse de l’Assurance maladie, de l’Ordre… Au contraire, il s’agit de faciliter la communication entre les acteurs du système de santé. Par ailleurs, nous tenons à ce que notre application reste au service du patient et de sa santé, et non pas qu’elle devienne un outil de fidélisation pour des enseignes ou des marques. C’est pourquoi nous avons refusé des offres d’acteurs qui voulaient la mettre à leur nom.

Comment se poursuivra votre déploiement ?

La deuxième étape consistera à équiper des hôpitaux. Deux établissements se sont déjà portés candidats en tant que sites pilotes à Caen. Ensuite, certainement d’ici l’été, nous nous adresserons aux médecins. Certains se sont déjà manifestés. Enfin, nous prévoyons de développer de nouvelles « briques » dans les dix prochaines années, comme une appli de gestion destinée aux professionnels de santé, un programme d’accompagnement permettant les échanges entre patients, des logiciels métiers, ou encore la possibilité d’anonymiser les données pour la mise en œuvre d’études d’efficacité des médicaments et le développement de nouveaux produits. 

Le manque à gagner lié à la perte des produits de contraste vous inquiète-t-il ?


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