Quand EBE et chiffre d’affaires se combinent - Le Moniteur des Pharmacies n° 3158 du 08/01/2017 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des pharmacies n° 3158 du 08/01/2017
 
VALORISATION DES OFFICINES

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Auteur(s) : FRANÇOIS POUZAUD 

La valorisation d’une officine par l’EBE ou en pourcentage du chiffre d’affaires peut aboutir à des résultats très différents. Face à ce dilemme, François Gillot, expert-comptable au cabinet CAAG, combine les deux approches en réalisant une cote mal taillée pour arriver à un prix de cession qui agrée à la fois l’acquéreur et le vendeur.

La valorisation d’un fonds de pharmacie mêle aujourd’hui deux approches, par le CA et l’EBE, sans forcément aboutir au même résultat. Très souvent, en effet, on constate des écarts de prix importants pour une même officine. Mais que l’on soit vendeur ou acheteur, on ne peut pas dire qu’il y ait une méthode plus avantageuse que l’autre : tout dépend de la taille, de la rentabilité et de la typologie de l’officine. «   L’approche par la rentabilité favorise les officines avec un EBE élevé, on a donc souvent de meilleures valorisations avec les officines rurales et semi-rurales qu’avec les officines urbaines qui ont des horaires d’ouverture plus importants, des charges de personnel et des loyers plus élevés   », constate François Gillot. A l’inverse, l’approche par le CA avantage les officines importantes, la taille de l’officine étant un critère très déterminant du prix de cession.

Le juste prix

Dans ce condiv, vendeur et acquéreur cherchent lors des négociations à privilégier la méthode qui l’avantage le plus.Pour arriver au juste prix - celui qui fera consensus entre le vendeur et l’acheteur -, François Gillot pondère le résultat des valorisations obtenues selon chaque méthode de manière à lisser les écarts. Dans la valorisation en multiple d’un EBE retraité (avant rémunération et cotisations sociales des titulaires), il n’en retient que le quart et dans la valorisation par le CA HT les trois quarts, ces deux dernières valeurs constituant 100 % du prix. La pratique montre qu’en appliquant un multiple de l’EBE compris entre 5 et 6 qui est d’usage aujourd’hui pour valoriser un fonds par sa rentabilité, la valeur trouvée se situe le plus souvent au-dessus des prix du marché. L’équation à utiliser ne doit pas être systématique, sinon la pharmacie n’aura aucune chance d’attirer un acquéreur, à plus forte raison si le CA à reprendre est faible. C’est pourquoi François Gillot ne compte qu’un quart de la valeur économique. L’équation doit, au contraire, intégrer une vision qualitative de l’officine. Les facteurs d’appréciation d’un fonds restent avant tout sa taille, la qualité de l’outil de travail, les moyens techniques et humains, l’environnement, les forces et les faiblesses de l’officine, etc. La prise en compte de ces éléments se retrouve davantage dans une méthode qui s’attache à estimer le prix des actifs ou « valeur patrimoniale », c’est-à-dire par le chiffre d’affaires. C’est pourquoi celle-ci reste prépondérante (3/4) dans la méthode de pondération toute personnelle utilisée par François Gillot.

L’évaluation d’un fonds n’est pas une science exacte et chaque valorisation est un cas d’espèces, répondent les cabinets de transactions qui pondèrent également la valeur économique de l’officine par des facteurs plus subjectifs et psychologiques inhérents aux raisonnements et comportements différents des vendeurs et acheteurs. « Je procède ensuite à une analyse de cohérence, cette valorisation finale sera confortée par une étude prévisionnelle financière de l’acquéreur   », poursuit François Gillot. Cette étude, établie avec des paramètres d’exploitation prudents (prévision de croissance du CA à 0   % ou à +   0,5   %), un apport suffisant (compris entre 15   % et 20   % du besoin total) et une rémunération nette du gérant d’environ 40 000   € par an permet de vérifier que ce prix est cohérent et qu’il permet une faisabilité financière   », explique-t-il.

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