Cahiers Formation du Moniteur
Entreprise
EVALUER LE POTENTIEL
ACTIVITÉ
La préparation des doses à administrer (PDA) consiste à « préparer, dans le cas où cela contribue à une meilleure prise en charge thérapeutique du patient, les doses de médicaments à administrer, de façon personnalisée, selon la prescription, et donc par anticipation du séquencement et des moments de prises, pour une période déterminée ».CHOIX DE MATÉRIEL
La solution de PDA peut être manuelle, semi-automatique (manuelle avec l’assistance d’un logiciel) ou automatique. En termes de choix de matériel, il existe une zone grise où la PDA automatisée ne présente pas une rentabilité suffisante par rapport à une solution manuelle bien maîtrisée, mais s’avère plus confortable pour l’officine, notamment en cas d’effectif contraint. Sauf exceptions, cette zone se situe entre 150 et 200 patients dans le cas d’une PDA hebdomadaire et aux alentours de 300 résidents pour une PDA mensuelle.MOBILITÉ
Près de 30 % des personnes âgées résident en centre-ville, 40 % dans les banlieues des pôles urbains, et 25 % dans l’espace rural. La mobilité résidentielle de cette population est faible. Environ 2 % des personnes de plus de 50 ans changent de domicile chaque année, contre 6 % entre 40 et 49 ans (1).PATIENTS EN ÉTABLISSEMENT
Patients en établissementAPPEL D’OFFRES
Une officine peut être sollicitée par un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) au moment d’instaurer la PDA ou lors du renouvellement de ce marché.PATIENTS AU DOMICILE
Patients au domicileCOORDINATION AVEC L’INFIRMIER
La PDA s’adresse, en premier lieu, aux personnes âgées en perte d’autonomie et restées au domicile, accompagnées par un aidant ou un infirmier. Le Code de la santé publique n’autorise pas explicitement ce dernier à réaliser la PDA, mais à « aider à la prise des médicaments ».CIBLE DES SENIORS AUTONOMES
Selon une récente étude (5), 85 % des personnes âgées de plus de 65 ans affirment préparer elles-mêmes leur pilulier. Un proche intervient dans 12 % des cas. Le pharmacien participe à cette préparation pour seulement 2,2 % des patients. Selon la même étude, dans près de la moitié des cas (45 %), les patients reconnaissent oublier parfois leurs médicaments.CIBLE DES PATIENTS CHRONIQUES
Plus largement, on considère que plus de 1,5 million de patients sont éligibles à la PDA (6), soit 40 patients par officine en moyenne.SEUIL DE DÉPENSES
En théorie, on estime qu’un patient présentant une prescription médicale équivalant à 150 euros par mois au minimum tous traitements confondus peut bénéficier d’une PDA. L’impact sur l’observance pourrait porter cette consommation à 200 euros par mois (7).FACTURATION
Le service peut être assuré gratuitement ou au tarif hebdomadaire de 3 à 5 euros, s’alignant sur le coût du consommable.A LA REPRISE D’UNE OFFICINE
A la reprise d’une officineUN SERVICE PAYANT PEU SOLLICITÉ
Un service payant peu sollicitéUN SERVICE PAYANT PEU SOLLICITÉ
Un service payant peu sollicitéRÉPONDRE À LA DEMANDE DE L’ÉTABLISSEMENT
PRÉSENTATION DE L’OFFRE
Le pharmacien ne doit pas solliciter l’Ehpad, mais répondre à sa demande ou à un appel d’offres lancé par ce dernier. L’officine se voit parfois préconiser un type de matériel, ou même, un fournisseur en particulier.LA CONVENTION TYPE
Les modalités de fourniture des médicaments sont mentionnées dans une convention type rédigée par l’une ou l’autre des parties et signée au terme d’un accord. Y sont indiqués les engagements des deux parties, dont celles de l’EHPAD en termes de traçabilité et de continuité de l’approvisionnement (en cas de changement de traitement, d’urgence, de jour férié, etc.).RESPECT DE LA DÉONTOLOGIE
La convention doit être transmise à l’ordre national des pharmaciens. Celui-ci s’assure qu’elle ne contient pas de clause contraire à la déontologie. Selon une jurisprudence de l’ordre de 2009, un pharmacien ne peut « fournir à un Ehpad un matériel coûteux (chariots de distribution, consommables, etc.) et prendre à sa charge son entretien ».LISTE PRÉFÉRENTIELLE
La capacité du robot, et donc le nombre de cassettes qui lui sont intégrées, dépend de l’éventail des spécialités prescrites (comprimés et gélules) par les médecins traitants. Chaque cassette est calibrée pour une référence donnée, le changement de cassette est facturé par le fournisseur de matériel. Des Ehpad élaborent une liste préférentielle de DCI que les médecins prescriront en priorité, mais sans obligation. De la typologie des patients (personnes âgées, handicapées) dépendra également le type de molécules prescrites.MULTIPLICITÉ DES PRESCRIPTEURS
Plus les médecins traitants intervenant au sein de l’Ehpad sont nombreux, plus les pratiques de prescription peuvent varier. En général, cet effectif reste constant au sein d’un même établissement, mais diffère d’un Ehpad à l’autre et d’une ville à l’autre.PRÉPARATION
HEBDOMADAIRE
La PDA pour une durée d’une semaine est privilégiée, afin de prévenir les gâchis en cas de changement de traitement et pour garantir au maximum la stabilité des médicaments en dehors de leur emballage initial. Une ordonnance rédigée pour un mois consiste en 4 préparations de 7 jours.PRÉPARATION IN SITU
Certains Ehpad imposent aux pharmaciens de réaliser la PDA dans leurs locaux, selon un mode manuel. Ont été signalés des cas où l’Ehpad demandait le versement au pharmacien d’un loyer.PROXIMITÉ
De nombreux établissements favorisent les officines de proximité (à une heure maximum en temps de trajet), facilitant l’approvisionnement et la transmission de la carte Vitale du patient pour la facturation et l’alimentation du dossier pharmaceutique.MATÉRIEL MÉDICAL
Un Ehpad, quel que soit son statut public ou privé, ne se fournit pas en matériel médical auprès d’une officine. Les achats sont centralisés directement auprès du fabricant ou effectués à l’échelon local auprès de groupes de matériel médical. SE FOURNIR EN CONSOMMABLES ET EN MÉDICAMENTS
EN MODE MANUEL
Diverses options sont possibles, par exemple la possibilité d’apposer une étiquette à collage repositionnable, utile en cas de changement de médicaments ou de commencer le traitement le jour de la remise du pilulier hebdomadaire. Il faut également considérer la taille des alvéoles du pilulier, leur facilité d’ouverture et d’identification de la prise. Le fait que ces alvéoles soient détachables constitue un atout.EN MODE AUTOMATISÉ
Les sachets nominatifs comportent plusieurs indications : nom du patient, des médicaments prescrits, numéro de lot, posologie et moment de prise.GÉNÉRIQUES
Le refus du générique par les résidents et les prescripteurs s’applique également aux établissements.OFFRE SPÉCIFIQUE
Deux laboratoires de génériques développent actuellement des gammes adaptées : blisters prédécoupés, dont une offre en prise unitaire (BUD ou blister unitaire prédécoupé), pour remplir les piluliers, et flacons de médicaments en vrac, pour alimenter les robots producteurs de sachets.PARTENARIATS
Pour monter son projet, le pharmacien peut faire le choix combiné d’un fournisseur de matériel et d’un génériqueur, avec ou sans l’appui de son groupement.ATTENTION ROBOTS !
attention robots !ORGANISER
LA PRODUCTION
OPÉRATEURS HABILITÉS
Selon le Code de la santé publique, le pharmacien titulaire est responsable de la production réalisée au sein de son officine. Les pharmaciens titulaires et adjoints, de même que les préparateurs et étudiants à partir de la 3e année d’études de pharmacie, sous le contrôle effectif d’un pharmacien, sont habilités à réaliser la PDA.PROJET D’ENTREPRISE
La PDA est un projet d’entreprise mené à l’initiative du titulaire. Celui-ci doit maîtriser la production et impliquer les salariés. Au moins deux opérateurs sont désignés afin d’assurer la continuité de l’activité en cas d’absence.EN MODE MANUEL
Pour éviter que la préparation ne soit réalisée entre deux patients servis au comptoir, des plages horaires creuses sont définies. Selon certains fournisseurs de matériel, un opérateur peut réaliser une dizaineEN MODE AUTOMATIQUE
La production est réalisée dans une pièce attenante à l’officine et affectée à cette activité. Il y est interdit de manger, boire et fumer. La zone de PDA doit être suffisamment spacieuse et organisée pour éviter tout risque de contamination ou de confusion.S’ÉQUIPER EN INFORMATIQUE, ASSURER LA MAINTENANCE
SUBSTITUTION ET TRAÇABILITÉ
Substitution et traçabilitéASSURER LA TRAÇABILITÉ DE LA PRODUCTION
SOLUTION MANUELLE
La vérification est visuelle et s’effectue au fil de la production, spécialité par spécialité. Une validation est nécessaire avant de passer au médicament suivant. Lorsque la préparation est achevée, une vérification finale s’effectue avant de sceller le blister à l’aide d’un écran qui reprend le nom des spécialités, leur représentation visuelle et leur quantité dans le pilulier. Une deuxième vérification est effectuée par le pharmacien après scellage à partir d’un bordereau.SOLUTION AUTOMATIQUE
Des matériels de contrôle commercialisés par les fournisseurs de robots complètent l’équipement. Grâce à des systèmes photo et vidéo, ils permettent d’écarter les sachets sur lesquels se porte un doute et qui devront être retraités. Déclenché à partir du fichier de production, ce contrôle porte sur la quantité des médicaments, leur taille, leur forme, leur couleur. Chaque sachet dose fait l’objet d’un archivage numérique. Par ailleurs, le numéro de lot est appliqué depuis le déconditionnement, au cours de la production, du contrôle, de l’archivage, jusqu’à la livraison et la distribution en établissement. A ce stade, une comparaison est également opérée entre les sachets remplis et la photographie des spécialités intégrées. Les informations de prise ou de refus du traitement sont aussi tracées au niveau du logiciel de l’Ehpad.CONTRÔLES DES ARS LE DISPOSITIF DE TRAÇABILITÉ CONSTITUE L’UN DES CRITÈRES MAJEURS LORS DE L’INSPECTION DE L’OFFICINE PAR LES AGENCES RÉGIONALES DE SANTÉ (ARS). EN L’ABSENCE DE RÉFÉRENTIEL OPPOSABLE ET NE CONNAISSANT PAS FORCÉMENT LES PHARMACIES PRATIQUANT LA PDA, LES ARS NE LES CIBLENT PAS DE MANIÈRE SPÉCIFIQUE. LA MAJORITÉ DES ARS ONT MIS EN PLACE UNE GRILLE D’INSPECTION SPÉCIFIQUE EN S’APPUYANT SUR LE CODE DE LA SANTÉ PUBLIQUE ET SUR LES PROJETS DE BONNES PRATIQUES DE LA PDA. LES CONTRÔLES PEUVENT ÊTRE RÉALISÉS À LA DEMANDE DES ÉTABLISSEMENTS EUX-MÊMES OU VIA DES SIGNALEMENTS PAR DES PROCHES DE RÉSIDENTS OU DE PROFESSIONNELS METTANT EN DOUTE LES CONDITIONS DE RÉALISATION DE LA PDA.
divS RÉGLEMENTAIRES :
divs réglementaires :OÙ EN EST-ON ?
où en est-on ?Vous sentez-vous régulièrement en insécurité dans vos officines ?
1Healthformation propose un catalogue de formations en e-learning sur une quinzaine de thématiques liées à la pratique officinale. Certains modules permettent de valider l'obligation de DPC.
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