Dans le mélanome - Le Moniteur des Pharmacies n° 3155 du 08/12/2016 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des pharmacies n° 3155 du 08/12/2016
 
MEKINIST

Expertise

Nouvelle molécule

Auteur(s) : ANNE DROUADAINE 

Avec un mécanisme d’action inédit, le tramétinib constitue une nouvelle voie d’action en première intention dans le traitement du mélanome non résécable ou métastatique porteur de la mutation BRAF V600.

INDICATION

Composé de trametinib, un inhibiteur de tyrosine kinase, Mekinist est indiqué en association au dabrafenib (Tafinlar) dans le traitement des patients adultes atteints d’un mélanome non résécable ou métastatique, porteur d’une mutation BRAF V600.

POSOLOGIE

La dose recommandée est de 2 mg une fois par jour. Le comprimé doit être avalé entier avec un grand verre d’eau l’estomac vide, soit au moins une heure avant ou deux heures après un repas. Le comprimé doit être pris chaque jour à la même heure, plus ou moins.

En cas d’oubli, la dose ne doit pas être prise s’il reste moins de douze heures avant la prise suivante.

Une réduction de dose, un arrêt de traitement ou une interruption temporaire peut être nécessaire en cas d’effets indésirables modérés à sévères.

Ces adaptations posologiques ne sont pas recommandées en cas de survenue d’un carcinome épidermoïde cutané ou d’un nouveau mélanome primitif.

CONTRE-INDICATIONS

Hypersensibilité au trametinib ou à un excipient.

GROSSESSE ET ALLAITEMENT

Le trametinib ne doit pas être administré durant la grossesse et l’allaitement.

Les femmes en âge de procréer doivent utiliser une méthode de contraception efficace tout au long de leur traitement par trametinib et durant les quatre mois suivant l’arrêt du traitement. En l’absence de connaissances sur le risque d’interaction entre le trametinib et les contraceptifs oraux, les patientes sous contraceptifs hormonaux doivent être informées de la nécessité d’utiliser une méthode supplémentaire, voire une autre méthode de contraception (mécanique) pendant la durée du traitement et ce jusqu’à quatre mois après l’arrêt.

Informer les patients masculins traités par trametinib en association au dabrafenib du risque potentiel d’altération de la spermatogénèse, pouvant être irréversible.

EFFETS INDÉSIRABLES

En association au dabrafénib, la survenue d’infections (rhinopharyngite, infection urinaire), de toux, de céphalées, de sensations vertigineuses, de fatigue, de pyrexie, de frissons, d’œdème périphérique, d’hypertension et d’une diminution de l’appétit est très fréquente.

Une neutropénie et une augmentation des ASAT et ALAT sont très fréquemment retrouvées.

Des affections gastro-intestinales (nausée, vomissement, diarrhée, constipation, douleurs abdominales), cutanées (sécheresse, prurit, éruption, dermatite acnéiforme) et musculo-squelettiques (arthralgie, myalgie, douleurs des extrémités) sont également très fréquentes.

Des hémorragies ont aussi été très fréquemment décrites à différents sites incluant une hémorragie intracrânienne et une hémorragie d’issue fatale.

INTERACTIONS MÉDICAMENTEUSES

Prudence en cas d’association à de puissants inhibiteurs de la glycoprotéine-P (P-gp) hépatique (vérapamil, ciclosporine, ritonavir, quinidine, itraconazole) en raison du risque d’augmentation de l’exposition au trametinib, substrat de la P-gp.

Mekinist peut entraîner une inhibition transitoire des substrats du transporteur membranaire BCRP au niveau intestinal. Cette interaction peut être minimisée en respectant un intervalle de 2 heures entre la prise de Mekinist et les autres médicaments.

SURVEILLANCE PARTICULIÈRE

La pression artérielle doit être mesurée avant l’instauration, puis au cours du traitement.

La fonction hépatique est surveillée de façon mensuelle durant les 6 premiers mois de traitement.

La fraction d’éjection du ventricule gauche doit être évaluée avant l’initiation de Mekinist (pour détecter une dysfonction ventriculaire gauche), puis à un mois, puis tous les 3 mois.

Une surveillance des événements hémorragiques est indiquée.

Une vigilance doit être apportée afin de repérer l’apparition potentielle de nouvelles tumeurs malignes cutanées ou non cutanées, par exemple de carcinome épidermoïde cutané §

DITES-LE AU PATIENT

- Le risque potentiel de fatigue, de sensations vertigineuses ou de problèmes oculaires peut modifier l’aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines.
- Signaler au médecin tout symptôme évoquant un saignement (sang dans les selles ou selles noires, sang dans les urines, douleurs d’estomac, vomissements de sang…).
- Avant ouverture, conserver le flacon au réfrigérateur entre + 2 °C et + 8 °C. Après ouverture, il peut être conservé 30 jours à une température n’excédant pas 30 °C. Ne pas retirer le dessicant du flacon.

LES MÉLANOMES

Dans 90   % des cas, les cancers de la peau sont des carcinomes cutanés dont la majorité ne métastase jamais. Les 10   % restants sont des mélanomes dont le pronostic dépend du stade où ils sont diagnostiqués : survie à 5 ans proche de 100   % pour les mélanomes in situ, alors que la survie à 5 ans d’un mélanome métastatique n’est que de 15 % environ, d’où l’importance de la précocité du diagnostic et de la sensibilisation des sujets à risque. Qu’est ce que c’est ? Un mélanome est une tumeur maligne qui apparaît de novo dans la majorité des cas (80   %) et, plus rarement, suite à la transformation d’un nævus. Une lésion typique de mélanome se caractérise par des signes regroupés sous le sigle ABCDE : Asymétrie, Bords irréguliers, Couleurs variables, Diamètre supérieur à 5   mm et Evolution dans le temps). On distingue 4 types de mélanomes : le superficiel extensif – le plus fréquent – , le Dubreuilh, l’acro-lentigineux et le nodulaire. Chez les femmes, les mélanomes se situent surtout aux membres inférieurs, alors que chez les hommes, ils prédominent au thorax. Le diagnostic de mélanome a lieu en moyenne entre 55 et 60 ans. La mutation BRAF V600 Les mélanomes à un stade avancé, c’est-à-dire non résécables ou métastatiques, sont associés dans environ 40   % des cas à une mutation sur le gène BRAF. Cette mutation, appelée V600, est responsable d’une activation de la croissance tumorale. La plus fréquente est la mutation V600E. La mutation BRAF est généralement associée à des patients plus jeunes et à un mauvais pronostic. Delphine Guilloux

FICHE TECHNIQUE

Trametinib, remb. SS à 100 %, boîte de 30 comprimés pelliculés
0,5 mg, 1 498,83 € AMM : 34009 279 443 5 2
2 mg, 5 643,29 € AMM : 34009 279 447 0 3
Novartis : 01 55 47 60 00
Les prix sont mentionnés hors honoraires de dispensation

L’AVIS DE LA HAS


• Service médical rendu important

• Amélioration du service médical rendu modérée (niveau III)

• Population cible estimée à 1 097 patients

DÉLIVRANCE


• Liste I

• Prescription hospitalière réservée aux spécialistes en oncologie ou aux médecins compétents en cancérologie

• Médicament nécessitant une surveillance particulière pendant le traitement

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