La rétrocession hospitalière marque le pas - Le Moniteur des Pharmacies n° 3153 du 03/12/2016 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 3153 du 03/12/2016
 
REMBOURSEMENTS

L’annuel 2016

ÉCONOMIE

Auteur(s) : François Pouzaud

Après la hausse de 2014 liée à la croissance exceptionnelle des rétrocessions hospitalières et le retour à la stabilisation en 2015, les dépenses de remboursement de médicaments délivrés en ville sont reparties à la baisse en 2016. Les médicaments rétrocédés suivent désormais la même tendance que les médicaments dispensés en officine.

Le médicament a toujours été le bon élève de la classe… et le bouc émissaire des dépenses de santé. Sa part en 2015 (19,5 Mds €, source: CNAM), dans les dépenses du régime général de Sécurité sociale, progresse moins vite (+ 0,4 %) que les dépenses totales du régime général (+ 2,2 %). Les trois tendances structurelles: baisse des prix des médicaments, prescrire moins et moins cher, progression des dispensations de génériques, concourent à ce résultat.

Inexorablement, les chiffres d’affaires des princeps de la première et de la seconde tranche de MDL diminuent au profit du générique, ce qui est compensé par une progression constante du chiffre d’affaires des médicaments de plus de 450 € de prix fabricant hors taxes.

Cette dernière évolution est bien évidemment liée à la progression du nombre de personnes en affection longue durée (ALD), lequel est passé de 8,28 millions de personnes au 31 décembre 2008 à 9,86 millions au 31 décembre 2015 (source : CNAM).

Sur les 19,5 Mds€ de remboursements de médicaments par le régime général, 11,8 Mds sont remboursés à 100 %, soit 60,51 %, ce qui concrétise bien le poids des ALD dans les dépenses du régime général. Au hit-parade des pathologies, figurent le diabète de type 1 et 2, les tumeurs malignes (dans l’ordre des nouvelles admissions à l’ALD, elles concernent le sein, la prostate, les bronches et le poumon, le côlon, la peau, la vessie…). Avec l’augmentation des ALD, le taux de remboursement moyen par le régime général est de 76 % en 2015.

La décroissance des remboursements sur les traitements dits « généralistes » (par opposition aux médicaments de spécialité) va se poursuivre. Le PLFSS pour 2017 organise une gigantesque redistribution des ressources au profit de l’hôpital et, cette année, des médecins libéraux, au détriment principalement des biens de santé. Et comme d’habitude, du médicament.

ET SUR LES 8 PREMIERS MOIS DE 2016 ?

De janvier à août 2016, les dépenses engagées par l’Assurance maladie pour les soins de ville ont progressé de 2,2 %. Le poste des remboursements de médicaments est le seul en baisse. Les volumes des remboursements de médicaments délivrés en ville se sont en effet infléchis de 0,4 %. Cette chute s’aggrave, même si l’on inclut la rétrocession (- 2,3 %). Cette déflation, accrue par la rétrocession hospitalière, s’explique par l’évolution de moindre ampleur des dépenses au titre des nouveaux antiviraux d’action directe dans le traitement de l’hépatite C.

Observés sur les douze derniers mois, les remboursements des produits de santé (médicaments et dispositifs médicaux) progressent légèrement de 0,4 %. En revanche, le coup d’arrêt est brutal pour les médicaments rétrocédés: leurs remboursements par l’Assurance maladie baissent de plus de 9 %.

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