Comment les URPS font vivre les missions - Le Moniteur des Pharmacies n° 3153 du 03/12/2016 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 3153 du 03/12/2016
 

L’annuel 2016

RÉGIONS

Auteur(s) : Magali Clausener

Depuis six ans, les Unions régionales des professionnels de santé (URPS) – Pharmaciens mettent en œuvre diverses expérimentations dans les officines: dépistage, information, accompagnement des patients. Un travail de longue haleine qui vise à valoriser la place du pharmacien dans le système de santé.

L’URPS est un laboratoire vivant d’expérimentations », déclare d’emblée Renaud Nadjahi, président de l’URPS-Pharmaciens d’Ile-de-France. Créées en 2010 par la loi HPST (Hôpital, patients, santé et territoires), les URPS ont, en effet, lancé plusieurs expérimentations ces dernières années. L’idée est d’explorer les différentes missions que peuvent réaliser les pharmaciens : dépistage du diabète, repérage de patients à risques (cardiovasculaires, insuffisance rénale chronique…), information sur la contraception, sevrage thérapeutique, coordination ville-hôpital (voir tableau p. 4-5).

Dépistage et pharmacovigilance au hit-parade

Les URPS planchent chacune sur diverses thématiques. Ainsi, l’URPS Ile-de-France et celle des Pays de la Loire ont mis en place des formations sur les autotests VIH. Celles de Bourgogne Franche-Comté et du Grand Est travaillent sur la préparation des doses à administrer (PDA) pour les personnes âgées. L’URPS Pays de la Loire a rédigé un guide sur la PDA en EHPAD (Etablissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) diffusé aux pharmaciens et aux établissements. Les URPS Nouvelle-Aquitaine et Pays de la Loire expérimentent aussi le contrôle de « L’Armoire à pharmacie » dans le cadre des parcours PAERPA (Personnes âgées en risque de perte d’autonomie). Toujours dans ce cadre, l’URPS Pays de la Loire a aussi monté un projet de « Revue de médication » en Mayenne avec des entretiens rémunérés (premier bilan payé quarante euros et deuxième bilan, vingt euros). L’URPS Provence-Alpes-Côte d’Azur a œuvré pour promouvoir la vaccination contre la rougeole et la coqueluche dans le Vaucluse. Bien entendu, l’éducation thérapeutique du patient fait aussi partie des sujets sur lesquels elles travaillent. Elles sont ainsi nombreuses à proposer des formations gratuites aux pharmaciens: diabète, VIH, contraception, observance… « A chaque fois, nous sommes sur l’accompagnement du patient et la modification de notre mode d’exercice. D’un simple interlocuteur, le pharmacien devient une personne empathique accompagnant le patient », résume Renaud Nadjahi.

Certaines URPS s’orientent vers l’exploration d’autres domaines. « Nous avons un gros projet sur la pharmacovigilance. On voit bien que le pharmacien doit s’emparer de ce sujet, explique Grégory Tempremant, président de l’URPS Hauts-de-France. L’objectif est de développer un réseau de pharmaciens vigilants et de créer un site internet afin de recueillir toutes les déclarations, y compris de matériovigilance et de cosmétovigilance d’ici fin 2016. » L’URPS PACA participe à un groupe de travail avec l’Omedit (Observatoire du médicament, des dispositifs médicaux et de l’innovation thérapeutique) de la région sur des ordonnances préétablies. « C’est une reconnaissance du travail que les pharmaciens font dans le maintien à domicile », observe Michel Siffre, président de l’URPS. Dans le Grand Est, l’URPS mène un projet « Air Lorraine » qui comprend une étude socio-médico-environnementale sur la qualité de l’air. « Nous avons aussi mis au point un arbre décisionnel pour orienter au mieux le conseil pharmaceutique et classifier la sévérité de la rhinite allergique », détaille Christophe Wilcke, président de l’URPS Grand Est.

Défendre la place du pharmacien

Cependant, tous ces projets nécessitent du temps. Ils sont, en effet, très souvent menés avec d’autres URPS selon les sujets. Celui de la messagerie sécurisée par exemple, intègre des médecins, des infirmiers, des dentistes, des sages-femmes, des pédicures-podologues… Sans oublier les agences régionales de santé (ARS) qui donnent leur aval et, bien souvent, financent en partie ou totalement les expérimentations, notamment la rémunération des pharmaciens, via les fonds d’intervention régionaux (FIR). Par exemple, l’URPS PACA attend le feu vert de l’ARS pour mettre en œuvre une action de dépistage de la BPCO. Il s’agit donc d’un travail de longue haleine, impliquant de nombreuses réunions et l’élaboration de dossiers. De fait, les URPS sont entrées dans une phase d’échanges d’expériences entre elles afin de mutualiser les moyens. Inutile de doublonner un dossier ou une méthodologie déjà abordés par d’autres ! On peut néanmoins s’interroger sur la finalité de ces expérimentations qui, parfois, n’engagent que quelques dizaines d’officines et ne s’inscrivent pas toujours dans la durée. « C’est défendre la place du pharmacien dans le système de soins et l’ambulatoire », remarque François Martial, président de l’URPS Nouvelle-Aquitaine. « L’URPS est un vivier d’idées et il faut espérer que cela alimente les dossiers des syndicats dans les prochaines négociations conventionnelles », conclut Pascal Louis, président de l’URPS Bourgogne Franche-Comté.

CONTRIBUTEURS

François Martial (Nouvelle Aquitaine)

Michel Siffre (PACA)

ChristopheWilcke (Grand Est)

Grégory Tempremant (Hauts-de-France)

Renaud Nadjahi (Ile-de-France)

Pascal Louis (Bourgogne Franche-Comté)

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