Retrouvez tous vos contenus sur mobile avec l'application du Moniteur des pharmacies.
Téléchargez gratuitement l'application !
Professionnels de santé, accédez à plus de contenu, réagissez aux actus et bénéficiez de tous les avantages en vous connectant à votre espace personnel.
Si vous n'avez pas de compte,
vous pouvez en créer un gratuitement !
Stratégies
Equipe
Auteur(s) : CHLOÉ DEVIS
Comme le rappelle l’Ordre des pharmaciens, « aucun div ne vise expressément les animations temporaires pouvant être effectuées dans l’officine », mais « la validité de ce type d’animation ponctuelle doit être mesurée au regard de leur nature, de leur conduite, mais également de la publicité qui leur est donnée ». Ces prérequis demeurent suffisamment flous pour autoriser les interprétations.
Selon Florence Rossi, porte-parole de l’AFDN (Association française des diététiciens nutritionnistes), « l’organisation d’une animation diététique à l’officine s’inscrit sur une frontière délicate entre le soin et le commerce ». A ses yeux, « l’éthique du professionnel de santé, mais aussi le rôle du diététicien tel que défini par le Code de la santé publique, impose de s’en tenir à de l’information nutritionnelle et non de promouvoir un produit vendu à l’officine ». Quant à la pharmacie, elle en tirera un bénéfice « en termes d’image et d’attraction et de la clientèle », estime-t-elle. Dès lors, Florence Rossi préconise de définir en amont un public (sportifs, femmes allaitantes, personnes âgées, adolescents…) lié à une thématique comme le petit-déjeuner, ou le goûter et un message à faire passer, ainsi qu’un créneau horaire défini. « On conseillera de consommer tel ou tel type d’aliment dans le cadre de principes d’équilibre alimentaire adaptés à une population donnée, mais sans citer de marque, souligne-t-elle. Si l’on parle des tisanes par exemple, ce sera dans le cadre d’une recommandation : s’hydrater sous toutes les formes possibles ».
Selon elle, la pharmacie n’est pas un cadre propice à la dégustation de produits, encore moins de plats préparés : « il faudrait pouvoir répondre aux règles de la restauration collective, que ce soit concernant le transport, le stockage, la conservation et la cuisson des denrées alimentaires, et ce serait une prise de risque vis-à-vis de la sécurité sanitaire des usagers de l’officine », pointe-t-elle. La diététicienne plaide plutôt en faveur de l’utilisation d’aliments factices, et de la mise à disposition de documentation institutionnelle, autour du PNNS (Plan national nutrition santé) par exemple.
De son côté, la pharmacie centrale de Gardanne (Bouches-du-Rhône) met en place des animations diététiques dans le cadre du développement d’un pôle diététique et naturopathie, et en lien avec un rayon « alimentation » axé sur les produits bio et de réforme alimentaire destinés aux personnes intolérantes et allergiques. « Régulièrement, l’espace d’une journée, nous mettons en avant un laboratoire et nous valorisons une gamme de compléments ou de produits alimentaires, en plus des suivis individuels animés par les deux diététiciennes de l’équipe », explique Noémie Sademi, préparatrice. L’officine n’hésite pas à proposer également des dégustations sur quelques jours : miels aromathérapeutiques, barres hyperprotéinées, biscuits de régime et vitaminés… « Ces dégustations restent sous notre contrôle, précise Noémie Sademi. Généralement, les clients nous sollicitent avant de goûter, et nous leur fournissons des explications sur les produits exposés, ainsi que des conseils généraux d’hygiène alimentaire ». En revanche, « nous n’effectuons pas de préparation ou de réchauffage de plats sur place, car c’est compliqué en termes de respect des règles d’hygiène et de sécurité : il faudrait aménager un espace spécifique avec une personne à plein-temps, poursuit la préparatrice. Nous préférons offrir des échantillons à nos clients ». C’est par des affichettes au comptoir que la pharmacie informe sa clientèle des événements à venir. Car là encore, il faut rester prudent : si des dégustations, dans le cadre d’une démarche diététique et santé, peuvent bel et bien être organisées à l’officine, elles ne doivent en aucun cas être assimilées à de la sollicitation de clientèle : toute communication à ce sujet dans la presse locale ou professionnelle est proscrite et, en vitrine, elle doit rester discrète.
Vous sentez-vous régulièrement en insécurité dans vos officines ?
1Healthformation propose un catalogue de formations en e-learning sur une quinzaine de thématiques liées à la pratique officinale. Certains modules permettent de valider l'obligation de DPC.
Vous avez des questions ?
Des experts vous répondent !