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Auteur(s) : FRANÇOIS POUZAUD
La croix verte de la pharmacie de Loguivy-Plougras, dans les Côtes d’Armor, restera illuminée. Pour le plus grand soulagement des 2 000 habitants de cette commune et de ses alentours que dessert cette officine. En effet, son titulaire, Michel Richalot, vient enfin de trouver un repreneur, Hervé Lejeanne. Ce pharmacien quinquagénaire est bien connu des Bretons du canton puisqu’il a habité dans sa jeunesse à dix kilomètres de là.
La reprise aura lieu d’ici quelques semaines, le temps de boucler le dossier sur le plan administratif. Depuis sept ans, Michel Richalot cherchait désespérément un repreneur et à 72 ans, il se disait prêt à mettre la clef sous la porte si celui-ci ne se manifestait pas. Il faut dire que cette petite pharmacie de 500 000 euros de chiffre d’affaires a joué de malchance en perdant il y a deux ans le seul médecin de la commune, suite au déménagement de son cabinet médical à une dizaine de kilomètres de Loguivy.
Contrairement aux apparences, cette acquisition n’a rien de déraisonnable. Hervé Lejeanne a simplement privilégié l’approche économique sur l’approche capitalistique qui devient de plus en plus incertaine. « La visibilité sur l’économie de l’officine est réduite et les pharmaciens ne sont pas à l’abri de changements radicaux : ouverture du monopole et du capital à d’autres acteurs, concurrence sur internet… la valeur capitalistique des officines peut très vite être modifiée. »
Peu importe la taille, ce qui prévaut aujourd’hui pour ce pharmacien, c’est de pouvoir vivre confortablement de son travail, sans avoir à travailler comme un forcené derrière son comptoir. « Dans ma précédente pharmacie, située dans un centre commercial, je travaillais 80 heures par semaine et je n’avais pas de temps à consacrer à ma famille, ni à mes loisirs », explique-t-il. Son choix est donc très personnel et motivé par l’envie de retrouver du temps pour soi.
Ayant très peu de charges, la pharmacie de Loguivy-Plougras, sous l’ère de son prédécesseur, dégage une rentabilité de 15 % et des revenus nets annuels de 86 000 €. Hervé Lejeanne espère bien maintenir ce niveau de résultats. Tout y prédispose en achetant l’affaire à 15 % de son CA. Pour profiter de l’effet de levier financier lié à l’emprunt, ce pharmacien a contracté un prêt sur 7 ans et remboursera à la banque 1 000 € par mois.
Concernant le développement du chiffre d’affaires, il mise sur son nom. « Mon père a été un élu local et ma tante a tenu une officine à quelques kilomètres d’ici, une personne sur deux me connaît au moins de nom », précise-t-il.
Reste à faire venir un médecin dans la commune. La mairie s’y attelle. Hervé Lejeanne aussi. « J’envisage de solliciter un cabinet de recrutement que je mettrai en relation avec la mairie », indique-t-il.
Loguivy-Plougras a des arguments pour attirer des médecins. Cette commune est classée en zone de revitalisation rurale, synonyme de prime à l’installation et d’exonérations fiscales. La mairie espère connaître le même bonheur qu’à Uzel, une autre commune rurale située à cinquante kilomètres. « Elle a réussi à faire venir un médecin espagnol. » Le recrutement de médecins étrangers est une pratique courante dans les zones de désertification médicale. « De nombreuses communes voisines accueillent des médecins roumains : La Motte, Mûr-de-Bretagne, Merdrignac, Collinée… », ajoute-t-il.
Pour l’instant, la mairie n’a obtenu aucune touche sérieuse. Comme elle, Hervé Lejeanne reste raisonnablement confiant. §
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