Les soignants réclament la prise en charge et l’anonymat de leurs soins - Le Moniteur des Pharmacies n° 3150 du 10/11/2016 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des pharmacies n° 3150 du 10/11/2016
 
SOUFFRANCE PSYCHOLOGIQUE

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Focus

S’ils sont moins demandeurs d’aide que les autres professionnels de santé, les pharmaciens réclament aussi des consultations physiques adaptées, comme le révèle l’enquête de l’association Soins aux professionnels de santé présentée le 9 novembre.

P près des trois quarts des professionnels de santé (médecins, infirmiers...) déclarent vouloir chercher de l’aide, s’ils se trouvaient dans une situation de souffrance psychologique ; les pharmaciens restant les moins demandeurs. C’est l’un des premiers enseignements dévoilés par la deuxième enquête présentée le 9 novembre par l’association Soins aux professionnels de santé (SPS). En effet, sur les 224 officinaux qui y ont répondu, plus d’un quart d’entre eux (26 %) déclarent ne pas chercher à se faire aider. Pourquoi ? L’enquête avance deux raisons principales : une raison financière et l’absence d’anonymat.

Dans le cadre d’une prise en charge, les pharmaciens estiment qu’ils seraient prêts à rester 19 jours maximum sans travailler, loin derrière les infirmiers (36 jours) ou les médecins (29 jours). « Chez nous, il n’y a pas d’indemnité journalière. Si le pharmacien n’est pas couvert par son assurance, c’est l’entreprise qui devra en supporter le coût   », répond Philippe Gaertner, président du Centre national des professions de santé (CNPS) et de la FSPF. Il avance une autre raison : «   les pharmaciens sont moins demandeurs, car ils travaillent en groupe. Cela leur permet d’évoquer les problèmes avec les membres de l’équipe.   »

Méconnaissance des structures d’aide

Malgré cette tendance, tout comme les autres professionnels de santé, les pharmaciens sont conscients qu’un état de santé dégradé peut affecter leurs missions au point de mettre en danger la vie de leurs patients. Néanmoins, leur connaissance sur les structures d’aide fait clairement défaut. C’est le deuxième point révélé par l’enquête. Seul un pharmacien sur deux déclare savoir où s’adresser. Pire, plus de neuf sur dix avouent ne connaître ni associations d’aide ni numéros d’écoute dédiés. « C’est un chiffre ahurissant », estime Henri Farina, président de Stéthos, société d’études et marketing. Comment y remédier ? L’enquête révèle que les professionnels de santé plébiscitent la mise en place de consultations physiques (vers des médecins généralistes ou spécialistes) et d’une orientation vers des structures spécifiques. Soutenue par le CNPS, l’association annonce la mise en place d’un numéro vert national en décembre et d’une plateforme de services dédiés (accueil, écoute médicalisée...). « Cette plateforme proposera aux soignants des structures existantes qui ne sont pas interprofessionnelles. Mais nous espérons créer et labelliser des unités interprofessionnelles dès 2017 en région. », commente Eric Henry, président de l’association SPS, reconnaissant que la question du financement reste entière. 

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