La sédation en soins palliatifs - Le Moniteur des Pharmacies n° 3150 du 10/11/2016 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des pharmacies n° 3150 du 10/11/2016
 

Expertise

Formation

Auteur(s) : STÉPHANIE SATGER 

Pratique utilisée en soins palliatifs depuis de nombreuses années, la sédation ne représente pas un abandon de soin. Au contraire, elle constitue un accompagnement de la fin de vie.

De quoi s’agit-il ?

La sédation est la recherche par des moyens médicamenteux d’une diminution de la vigilance pouvant aller jusqu’à la perte de conscience dans le but de limiter ou de faire disparaître la perception d’une situation vécue comme insupportable par le patient.

Elle peut être légère ou profonde, continue ou discontinue.

Elle se distingue de l’antalgie et de l’anxiolyse prises en charge par des traitements spécifiques, ainsi que de l’euthanasie, pratique provoquant intentionnellement la mort d’un malade incurable pour abréger ses souffrances.

Quelles sont ses indications ?

On distingue deux indications : – les situations à risque vital immédiat : hémorragies cataclysmiques ORL, pulmonaire ou digestive, détresse respiratoire asphyxique... – les symptômes physiques ou psychiques réfractaires, c’est-à-dire non soulagés malgré les efforts de traitement. Par exemple, certains cas de confusion mentale, d’agitation, de dyspnée ou certaines douleurs.

Quelles sont les conditions préalables à sa mise en place ?

Une information doit être fournie au patient, avec tact, ainsi qu’à ses proches, s’il le souhaite. Il exprime ensuite son consentement ou son refus.

Il existe la possibilité de rédiger des « directives anticipées », sur feuille libre et bientôt sur document formalisé, qui s’imposent alors aux médecins. Elles expriment les volontés relatives à sa fin de vie : limitation, refus ou prolongement des investigations et des traitements.

Le patient peut désigner une « personne de confiance » qui est capable, en cas d’impossibilité du malade, de restituer ses volontés.

Qu’est-ce que la sédation profonde continue ?

La loi Claeys-Leonetti (Loi n° 2016-87 du 2 février 2016) créant de nouveaux droits en faveur des malades et des personnes en fin de vie, introduit la notion de « sédation profonde et continue jusqu’au décès » (état d’inconscience sans réveil).

Elle autorise, à la demande du patient, l’administration d’un médicament provoquant l’altération de la conscience jusqu’à la mort. Elle peut être envisagée par des « directives anticipées ».

Sa mise en œuvre n’est réalisable que pour les patients atteints d’une maladie incurable avec souffrance réfractaire, les personnes dont l’arrêt du traitement est susceptible d’engendrer une souffrance insupportable, et les patients confrontés à une obstination thérapeutique déraisonnable.

La décision se prend à l’issue d’une procédure collégiale : médecin et équipe soignante, avec l’appui d’un médecin compétent en soins palliatifs.

Sources : La médecine palliative, Le Moniteur hospitalier n°   265, avril   2014 ; Recommandations de bonne pratique : sédation pour détresse en phase terminale et dans des situations spécifiques et complexes, SFAP, 2010 ; medicaments.gouv.fr ; La loi Claeys-Leonetti n°   2016-87 du 2   février 2016, legifrance.gouv.fr.

A DIRE AUX PATIENTS

Apporter aux proches un message apaisant et déculpabilisant :
- La sédation ne représente pas un raccourcissement de la vie. Elle présente une notion de réversibilité.
- Elle ne peut pas être réalisée sans le consentement du patient ou de la personne de confiance. Il est donc fondamental de communiquer avec le malade pour connaître ses volontés.
- La nutrition et l’hydratation artificielles sont des traitements. Elles peuvent être stoppées en fonction de la situation pendant la sédation et elles sont arrêtées en cas de sédation profonde continue.

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