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Temps Forts
Enquête
Auteur(s) : MAGALI CLAUSENER
Javais envie de faire quelque chose pour ma profession et pour mon pays. C’est ce qui a motivé mon engagement dans la réserve opérationnelle du Service de santé des armées », explique Jean-Claude Schalber, pharmacien adjoint, pharmacien en chef (équivalent du grade de colonel) et président de la Fédération nationale des pharmaciens de réserve, qui a intégré la réserve en 1980. Actuellement, le service de santé des armées (SSA) compte environ 3 000 réservistes professionnels de santé ou paramédicaux (médecins, infirmiers, aides-soignants…), dont 110 pharmaciens. Les pharmaciens réservistes interviennent dans différents domaines : formation, inspection des hôpitaux militaires, gestion du risque NRBC (nucléaire, radiologique, biologique et chimique), gestion d’une pharmacie à usage intérieur (PUI), logistique et ravitaillement. Ils ont aussi la possibilité de partir en opération extérieure (Opex).
Hélène, pharmacienne en chef, réserviste depuis 2008, a ainsi effectué des inspections d’hôpitaux militaires et d’établissements de ravitaillement sanitaire. En 2015, elle décide de servir en « Opex » : « Aller sur un théâtre d’opération extérieure est le souhait de chaque réserviste ! », explique-t-elle. Elle rejoint donc le camp de Port-Bouët à Abidjan en Côte d’Ivoire pour deux mois : « J’étais en charge de l’Unité de distribution des produits de santé. Je devais gérer la pharmacie du camp, c’est-à-dire m’occuper de la logistique d’approvisionnement en médicaments, dispositifs médicaux, vaccins, produits sanguins… et ravitailler notamment les salles du bloc opératoire ». Dominique, pharmacien titulaire et pharmacien en chef, a participé à plusieurs Opex en Côte d’Ivoire pour monter la pharmacie d’un hôpital de campagne au Kosovo, au Tchad et à Port-Bouët en tant que chef de l’Unité de distribution des produits de santé (UDPS), à Dakar (Sénégal) au Centre médical interarmées. « Etre chef d’une UDPS, c’est un peu jouer le rôle d’un “grossiste”, puisque nous gérons les médicaments, les dispositifs médicaux, l’oxygène, les produits sanguins, détaille-t-il. Le pharmacien est aussi le “patron” du laboratoire de biologie médicale. On s’occupe encore de la stérilisation du matériel des infirmières de bloc opératoire. De plus, il faut ravitailler les postes médicaux sur le théâtre d’opération et les forces spéciales. » Le pharmacien réserviste conseille également en matière de santé et de prévention (paludisme, infections sexuellement transmissibles…). Raphaëlle, adjointe et réserviste depuis trois ans, a rejoint la PUI de l’hôpital militaire de Djibouti : « Je devais préparer et commander les produits de santé, gérer les stocks et le ravitaillement, mais aussi les stupéfiants, les médicaments ATU, la disponibilité des produits, sachant qu’ils sont livrés par mer. J’ai même rédigé des livrets pour mieux communiquer avec les différents services ».
« Nous travaillons avec des médecins, des chirurgiens, des anesthésistes, des infirmiers que nous devons conseiller car notre stock de produits est plus restreint qu’en métropole », explique Dominique. « Nous sortons de notre routine et nous découvrons un autre univers », souligne Raphaëlle. Pour Alban, pharmacien et réserviste depuis 2007, qui a été en Opex en Centrafrique, il s’agit d’un « enrichissement extraordinaire. Dans l’armée, on ne doit pas laisser place à l’incertitude, les méthodes de travail font gagner du temps et de la qualité ». Les réservistes sont en effet des militaires comme les autres. « Nous portons le treillis et nous devons savoir utiliser une arme. Le matin, c’est réveil à 6 h avec une heure de sport obligatoire ! », raconte Hélène. Mais aucun ne regrette son engagement. « Quand je mets mon uniforme, je suis fier. La réserve doit être vécue comme un plaisir et un honneur », déclare Alban.
La réserve sanitaire dépend de Santé publique France, la nouvelle agence nationale de la santé publique. Les réservistes sont mobilisés lors d’une situation sanitaire exceptionnelle en France ou à l’étranger afin de renforcer les structures sanitaires. Ils peuvent aider une agence régionale de santé à se préparer lorsque par exemple, une épidémie s’annonce, en organisant une campagne de vaccination exceptionnelle. A l’étranger, ils vont compléter un dispositif gouvernemental, si les compétences sanitaires sont insuffisantes. Des réservistes ont été formateurs lors de l’épidémie d’Ebola en renfort de la sécurité civile. Aujourd’hui, Santé publique France compte 2 000 réservistes dont une centaine de pharmaciens. Le fonctionnement est différent de la réserve du SSA : Santé publique France diffuse une annonce pour une mission et les réservistes intéressés et disponibles se signalent. L’agence constitue alors l’équipe et organise l’ensemble de l’opération. C’est ce qui est arrivé à Elisabeth, pharmacienne titulaire et réserviste sanitaire depuis douze ans. Le vendredi 4 septembre, elle reçoit un message à 7 h du matin pour une mission à la Dominique qui a besoin d’un renfort hospitalier suite à de très fortes pluies. Elisabeth n’hésite pas. Après avoir organisé la garde de ses enfants, elle s’envole cinq heures plus tard. « Sur place, j’ai dû gérer les dons de médicaments, les trier, car il y avait de nombreux périmés, les stocker et donc trouver des pièces climatisées pour les conserver. En tant que responsable de la mission, je devais organiser le travail de l’équipe, gérer la logistique - hébergement et restauration - et la partie financière. », explique Elisabeth. Les missions ne durent pas plus de 14 jours mais sont très intenses. « Dans l’officine, on est surtout sur le chiffre d’affaires. En mission, c’est un véritable engagement citoyen. Cela m’a aussi permis de mieux connaître le monde hospitalier, car 80 % des réservistes sont hospitaliers. Ça fait tomber les barrières », conclut-elle.
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