Le prix d’un café

Nous avons interrogé six candidats à la primaire de la droite et du centre sur la pharmacie et obtenu des réponses souvent assez précises. Avec comme titre, sous forme de clin d’œil, « Les candidats vous passent la pommade ». Car en cette période pré-électorale, vous êtes l’objet de toutes les attentions et toutes les séductions de la part de nos politiques.

Marisol Touraine amorce son bilan et, absente au Congrès des pharmaciens de Nantes, les 22 et 23 octobre, délègue la lecture d’un discours qui saurait combler les plus réfractaires d’entre vous aux œillades de la ministre. Elle déclare se préoccuper de vous, « professionnels de santé essentiels » au « rôle de proximité fondamental et vital pour notre système de santé ». La ministre connaît vos difficultés et veut voir votre métier aller encore plus loin. Dont acte.

Le directeur général de l’Assurance maladie, lui, ne joue pas sa réélection. Présent au Congrès des pharmaciens, Nicolas Revel s’est montré ferme mais ouvert dans la perspective des négociations qui ne débuteront qu’en janvier 2017. D’ores et déjà, et comme lors des Rencontres de l’USPO le 20 octobre dernier, M. Revel rassure sur ses intentions, esquissant quelques pistes : l’engagement vers une rémunération à l’ordonnance, l’enrichissement des entretiens pharmaceutiques…

Pouvons-nous le croire ? Je répondrais par la positive, après l’échange que nous avons eu par hasard au wagon-bar du train qui nous amenait à Nantes. Connu comme redoutable négociateur, il semble aussi être animé par un esprit constructif. Dans le fil de la conversation, il m’a payé un café. Un directeur de l’Assurance maladie qui connaît le prix d’un café, il est trop tôt pour dire si c’est une bonne nouvelle pour l’officine.