Ubérisez-vous les uns les autres

La commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale a adopté dans la nuit du 18 octobre un amendement autorisant pendant 3 ans la vaccination contre la grippe saisonnière des adultes par les pharmaciens. Pas sûr que l’expérimentation, largement inspirée de la proposition de l’Ordre des pharmaciens du 4 octobre dernier, soit adoptée par le Parlement début décembre. Mais l’intention y est.

La vaccination en pharmacie. Les arguments développés par ceux qui militent en sa faveur sont irréfutables. S’il est mené à bien, le projet, aussi complexe qu’emblématique, aura levé tellement d’obstacles que toute nouvelle initiative paraîtra simple à mettre en place. Après ça… Voilà pour la vision idéalisée. Parce que dans la réalité, c’est le type même de mesure qui, toute factuelle qu’elle soit, fait ressortir le côté individualiste de chacun.

Pas étonnant donc que les infirmiers demandent maintenant à livrer des médicaments sous piluliers au domicile de leurs patients et à être rémunérés pour cela. Pas étonnant non plus que les médecins aient déjà demandé à détenir un stock de vaccins antigrippe à leurs cabinets. On ne sera d’ailleurs pas surpris quand les laboratoires fourniront gracieusement les vaccins à leurs chers prescripteurs.

Pas étonnant que d’autres, du genre de ceux qu’on ne voit pas venir, observent les dissensions, le manque de cohésion, les failles se creuser et s’engouffrent dedans. Puis revendiquent et acquièrent une légitimité qui les rend incontournables. Un certain Uber n’y est-il pas parvenu de façon éclatante ?