JEAN-PATRICE FOLCO, TITULAIRE À FONTAINE (ISÈRE) - Le Moniteur des Pharmacies n° 3145 du 06/10/2016 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des pharmacies n° 3145 du 06/10/2016
 
COURRIER

Vous avez la parole

En corroborant les chiffres statistiques de la profession, ceux du Leem avec ceux de la DREES*, il apparaît un décalage important concernant les CA des médicaments remboursables et non remboursables. Ceux de la DREES sont régulièrement surévalués.

En 2015, le CA des médicaments remboursables donné par la DREES est de 27 milliards d’€ alors que le CA statistique de la profession est de 25,9 milliards.

Un même CA PFHT avec des volumes connus et des marges réglementées ne peut pas engendrer deux CA prix public différents et celui de la DREES, établit par l’INSEE sur un nombre de pharmacies très supérieur à celui du réseau (Ferrante, INSEE 2014) est incohérent.

En abandonnant les analyses linéaires, qui font apparaître des augmentations de volumes inexistantes ou qui font disparaître la concentration des dépenses au profit d’analyses qualitatives sur les volumes et le CA prix public, on arrive à des résultats tout à fait différents.

S’agissant des volumes, les médicaments de la réserve hospitalière rétrocédés ou dispensés en officine représentent moins de 8,5 millions de boîtes annuelles, soit moins de 0,3 % des volumes et n’influent donc pas sur la moyenne de boîtes consommées annuellement par habitant.

En CA prix public, ces mêmes médicaments représentent 6 milliards d’€ et influent directement sur la dépense moyenne par habitant, puisqu’ils représentent une dépense annuelle moyenne de 92 € par habitant.

En tenant compte de la surévaluation du CA de la consommation Ville de 2,4 milliards d’€ et du CA de la réserve hospitalière de 6 milliards, la dépense médicamenteuse globale Ville aurait été en réalité de 25,4 milliards en 2015, soit une dépense moyenne de 390 € par an et par habitant, très proche de la moyenne européenne – au lieu des 520 € publiés par la DREES.

Les comptes de la santé donnent chaque année des conclusions qui ne peuvent qu’encourager les pouvoirs publics à poursuivre leur stratégie de baisse de prix, puisque la dépense médicamenteuse est systématiquement liée aux volumes. Notre rémunération est liée à la ventilation de nos dispensations. Si les dispensations pour 17 millions de patients chroniques représentent 90 % de la dépense, elles représentent la plus grosse partie de notre rémunération avec un peu moins de 40 % des dispensations annuelles. Il faut donc changer notre approche de la répartition des dépenses de santé ou de la répartition de notre rémunération, en abandonnant les analyses linéaires, et en adoptant les analyses qualitatives, seules aptes à nous permettre une réforme cohérente.

* Compte de la santé 2015-Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques

Prévoyez-vous de fermer votre officine le 30 mai prochain en signe de protestation ?


Décryptage

NOS FORMATIONS

1Healthformation propose un catalogue de formations en e-learning sur une quinzaine de thématiques liées à la pratique officinale. Certains modules permettent de valider l'obligation de DPC.

Les médicaments à délivrance particulière

Pour délivrer en toute sécurité

Le Pack

Moniteur Expert

Vous avez des questions ?
Des experts vous répondent !