Huiles essentielles à esters - Le Moniteur des Pharmacies n° 3142 du 10/09/2016 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des pharmacies n° 3142 du 10/09/2016
 

Expertise

Aromathérapie

Auteur(s) : ANNE-HÉLÈNE COLLIN 

Les esters sont des composés complexes issus de la combinaison entre un acide et un alcool : acétate de linalyle, benzoate de benzyle… Antispasmodiques des plus efficaces et anti-inflammatoires, ils sont bien tolérés. Sauf exception.

PROPRIÉTÉS

Antispasmodiques majeurs par action sur le système parasympathique (action neurotrope centrale et périphérique) et sur les fibres lisses (action musculotrope). L’intensité de l’effet antispasmodique dépend de l’acide qui compose l’ester et du nombre de ces atomes de carbone. Ainsi, benzoates ou salicylates sont plus puissants que les angélates, eux-mêmes plus puissants que les acétates ; les formiates sont les moins puissants.

Anti-inflammatoires : les esters sont actifs sur la phase primaire (phase vasculaire) de l’inflammation.

Antalgiques, particulièrement l’acétate de benzyle et le benzoate de benzyle.

Calmantes, relaxantes et sédatives.

Hypotensives. L’acétate de linalyle est également régulateur cardiaque.

INDICATIONS

Spasmolytiques majeures, les HE à esters sont proposées dans la prise en charge des spasmes quelle qu’en soit l’étiologie : spasmes digestifs, toux sèches et quinteuses…

Les HE à acétate de linalyle (lavande, ylang ylang, petit grain bigarade) sont à privilégier dans les dystonies neurovégétatives (troubles du sommeil, anxiété…) pour leurs propriétés rééquilibrantes nerveuses et régulatrices cardiaques.

Généralement bien tolérées, la plupart des HE à esters peuvent être utilisées chez les jeunes enfants et les femmes enceintes, sur avis spécialisé.

POSOLOGIE ET VOIES D’ADMINISTRATION

Toutes les voies d’administration utilisées en aromathérapie sont possibles. Sont à privilégier :

– la voie locale, 2 à 3 gouttes dans la même quantité d’une huile végétale en regard de la cible à atteindre. Sur le plexus solaire ou l’intérieur des poignets en cas de troubles nerveux ;

– la diffusion atmosphérique dans les troubles nerveux : quelques gouttes dans un diffuseur adapté, diffusion de 10 à 15 minutes ;

– l’inhalation sèche : quelques gouttes sur un mouchoir pour un apaisement immédiat.

La voie orale reste la moins utilisée. Elle est réservée aux aromathérapeutes confirmés qui recherchent surtout l’intérêt hypotensif de certaines HE (ylang ylang, petit grain bigarade).

PRINCIPAUX EFFETS INDÉSIRABLES

Les esters sont relativement bien tolérés à doses thérapeutiques, excepté le salicylate de méthyle (HE de gaulthérie), irritant pour la peau lorsqu’il est appliqué pur.

Une utilisation prolongée ou répétée des HE à esters favorise néanmoins l’apparition d’une hypersensibilité cutanée ou d’un assèchement de la peau.

A doses élevées, les acétates se montrent épileptisants et les formiates tachycardisants.

Une prise par voie orale peut favoriser une hypotension.

PRÉCAUTIONS D’EMPLOI, CONTRE-INDICATIONS

Dilution recommandée, même si les HE à esters sont relativement bien tolérées par la peau et les muqueuses.

Contre-indication : les HE à salicylate de méthyle (HE de gaulthérie) sont contre-indiquées chez les patients sous anticoagulants, les femmes enceintes, les patients allergiques aux salicylés ou souffrant d’ulcère gastroduodénal en évolution.

Sources : P.   Franchomme, D.   Pénoël, L’aromathérapie exactement, édition Roger Jollois, 1990 ; M. Faucon, Traité d'aromathérapie scientifique et médicale, éditions Sang de la terre et Médial, 2012 ; Collectif, sous la coordination de D. Roux, Conseil en aromathérapie, Pro-Officina, 2008 ; D.Baudoux, Les cahiers pratiques d’aromathérapie selon l’école française, tomes 1 et 5, 2002 et 2006 ; R Tisserand, R Young, « Essential oil safety », 2sd édition, Churchill Livingstone Elsevier, 2014 ; ema.europa.eu.

FICHE TECHNIQUE

Camomille romaine (sommités fleuries) Chamaemelum nobile (Asteraceæ). 80-90 % d’esters dont angélate d’isobutyle, angélate d’isoamyle
Lavande vraie ou officinale (sommités fleuries) Lavandula angustifolia ssp. Angustifolia (Lamiaceæ). 50 % d’esters dont acétate de linalyle
Géranium rosat ou odorant (feuilles) Pelargonium x asperum (Geraniaceæ) 20-33 % d’esters dont formiate de citronnelle, formiate de géranyle
Petit grain bigarade (feuilles) Citrus aurantium ssp amarra (Rutaceæ). 60 % d’esters dont acétate de linalyle, acétate de néryle, acétate de géranyle
Ylang ylang (fleurs) Cananga odorata (Annonaceæ). 15-20 % d’esters dont acétate de linalyle, acétate de benzyle, acétate de géranyle, benzoate de benzyle

Pourrez-vous respecter la minute de silence en mémoire de votre consœur de Guyane le samedi 20 avril ?


Décryptage

NOS FORMATIONS

1Healthformation propose un catalogue de formations en e-learning sur une quinzaine de thématiques liées à la pratique officinale. Certains modules permettent de valider l'obligation de DPC.

Les médicaments à délivrance particulière

Pour délivrer en toute sécurité

Le Pack

Moniteur Expert

Vous avez des questions ?
Des experts vous répondent !