Autotests et autosurveillance - Le Moniteur des Pharmacies n° 3142 du 10/09/2016 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des pharmacies n° 3142 du 10/09/2016
 

Cahier 2

Conseil

Auteur(s) :

CAHIERCOORDONNÉPARANNE-HÉLÈNE COLLINETALEXANDRA BLANC, PHARMACIENNES, SOUS LA RESPONSABILITÉ DE FLORENCE BONTEMPS, DIRECTRICE SCIENTIFIQUE.

AUTOTESTS DE GROSSESSE ET DE FERTILITÉ 

« LE PREMIER TEST »

Barbara 25 ans, pose un test de grossesse sur le comptoir : – J’ai eu un rapport non protégé la semaine dernière. Quand puis-je faire le test ? – De quand datent vos dernières règles ?– Je ne sais plus exactement ! Je n’ai pas toujours un cycle régulier !– Dans ce cas, il faut se référer à la date du rapport. Attendez 3 semaines après cette date pour faire le test de grossesse et obtenir un résultat fiable.

LES AUTOTESTS DE GROSSESSE


LES TESTS DE GROSSESSE SONT DES DISPOSITIFS MÉDICAUX DE DIAGNOSTIC IN VITRO. ILS DÉTECTENT L’HORMONE GONADOTROPHIQUE CHORIONIQUE (HCG) SÉCRÉTÉE PAR LE PLACENTA DÈS SA FORMATION, DANS L’URINE DE LA FEMME ENCEINTE. SA PRÉSENCE EST SIGNIFICATIVE LORSQUE SA CONCENTRATION EST SUPÉRIEURE À 8 UI/L.



AUTOTESTS NON NUMÉRIQUES


PRINCIPE ET CONDITIONNEMENT

Les autotests de grossesse se présentent sous la forme d’un bâtonnet composé d’une tige absorbante et d’une fenêtre de lecture.
Ils reposent sur une réaction immunologique utilisant des anticorps monoclonaux dirigés contre la chaîne bêta de l’hCG (voir infographie ci-dessous).

SENSIBILITÉ ET FIABILITÉ

La majorité des tests vendus en officine ont un seuil de détection compris entre 20 et 25 UI/L (50 UI/L pour Predictor), et permettent une utilisation dès la date présumée des règles. Certains tests dits « précoces », plus sensibles (détection comprise entre 10 et 15 UI/L), donnent un résultat fiable jusqu’à 4 jours avant la date présumée des règles (Predictor Early, Pharmea Précoce, Exacto Précoce…).
La sensibilité d’un test de grossesse est inversement proportionnelle à la fiabilité du résultat. Plus un test est sensible, plus le risque de « faux positifs » augmente. Les tests actuels bénéficient d’une bonne fiabilité : celle annoncée par les fabricants est de 99 % à partir du jour présumé des règles. Elle passe à environ 55 % pour les tests à détection précoce.
Cette fiabilité est liée à la facilité d’emploi des tests, au seuil de détection bas et à la réaction qui met en évidence spécifiquement la sous-unité ß de l’hCG, évitant ainsi toute interférence avec d’autres hormones.

LIMITES

Fausses réactions positives, ou à l’inverse et plus fréquemment, de faux résultats négatifs.

PRISE EN CHARGE

Aucun remboursement. En accès direct.


AUTOTESTS DIGITAUX


PRINCIPE ET CONDITIONNEMENT

Ils reposent sur la même méthode immunologique et s’utilisent de la même façon que les tests classiques, mais le résultat s’affiche sous forme de div, permettant ainsi une lecture simple et précise sans avoir à interpréter les bandes de couleurs.
Certains tests dotés de deux dispositifs de détection indiquent en plus le nombre de semaines écoulées depuis la conception (Clearblue Digital).

SENSIBILITÉ ET FIABILITÉ

Les tests digitaux possèdent des seuils de sensibilité similaires aux tests non numériques et la même fiabilité. Pour ceux possédant un indicateur de conception, la fiabilité de l’estimation de l’âge de grossesse est d’environ 92 % d’après les fabricants.

LIMITES

Un risque de faux positifs et de faux négatifs existe.
Les tests digitaux ne possèdent pas de fenêtre témoin permettant de contrôler leur fonctionnement.

PRISE EN CHARGE

Aucun remboursement. En accès direct.


EN PRATIQUE


RÉPONDRE À LA DEMANDE

S’assurer que l’autotest est adapté à la situation :
– possibilité d’une grossesse (retard de règles, oubli ou absence de contraception chez une femme sexuellement active, etc) ;
– aptitudes de la patiente (les tests digitaux sont plus faciles à interpréter).

QUAND FAIRE LE TEST ?

Retard de règles avéré chez une femme sans contraception hormonale : le test peut être fait immédiatement. Seuls les tests précoces peuvent être effectués avant la date présumée des règles (jusqu’à 4 jours avant), mais leur fiabilité étant moindre, un second test doit être effectué après la date présumée des règles pour confirmer le premier.
Cas particuliers
– Les cycles sont irréguliers : considérer le cycle le plus long pour calculer la date présumée des règles.
– La femme ne connaît pas la date présumée des règles : le test peut-être effectué 3 semaines après le rapport.
– La femme est sous contraception hormonale : le test doit être effectué 21 jours après le dernier rapport à risque.
– La femme a pris une contraception d’urgence : la « pilule du lendemain » peut entraîner un retard d’apparition des règles de 5 jours. Au-delà de 5 jours de retard, un test de grossesse peut être envisagé.

EXPLIQUER LE MODE D’EMPLOI

Utiliser le test immédiatement après sa sortie du sachet. Enlever le capuchon protecteur. Placer la tige absorbante sous le jet d’urine (3 à 15 secondes selon le test) ou la tremper 20 secondes dans un récipient ayant permis de récolter l’urine. Remettre le capuchon et poser le test sur une surface plane. Respecter le temps indiqué par le fabricant avant de procéder à la lecture du résultat.
Le test peut être effectué à tout moment de la journée. Cependant, pour les tests à détection précoce ou pour ceux estimant l’âge de la grossesse, il est préférable d’utiliser les premières urines du matin, plus concentrées.

LECTURE DES RÉSULTATS

Résultat positif : la femme est enceinte. Une bande de couleur (ou un signe +) apparaît dans la zone de test (T) parallèlement à une bande dans la zone de contrôle (C). L'intensité de la couleur des bandes peut varier selon les taux de concentration d’hCG. Les tests numériques affichent directement la mention « enceinte ».
Résultat négatif : la femme n’est pas enceinte. Aucune bande colorée n’apparaît dans la zone de test (T). Seule la bande contrôle (zone C) est présente. Un signe – peut également signifier l’absence de grossesse. Pour les tests numériques, la mention « Pas enceinte » apparaît.
Résultat non valable : même s’il existe une bande colorée ou un signe dans la zone de test, l’absence de marque dans la zone de contrôle rend le test non interprétable. Pour les tests digitaux, le test n’est pas valable si l’écran digital reste vide ou si un message d’erreur apparaît. Quel que soit le type de test utilisé, recommencer avec un nouvel autotest.

ACCOMPAGNER L’ANNONCE DU RÉSULTAT

Résultat positif : orienter la patiente vers son médecin traitant, son gynécologue ou le planning familial (liste sur planning-familial.org) pour confirmer la grossesse. Que celle-ci soit désirée ou non, une consultation médicale est nécessaire pour envisager le suivi de la grossesse ou l’accompagnement vers une procédure d’IVG.
Résultat négatif : si le test a été réalisé avant la date présumée des règles ou si les règles tardent, conseiller de réaliser un nouveau test après 3 jours (le temps que la nidation se fasse et/ou que le taux de hCG augmente). Si le test est de nouveau négatif et que les règles ne viennent pas, orienter vers une consultation.

ELIMINATION DES DÉCHETS

Le test doit être jeté dans la poubelle ménagère.

LES AUTOTESTS D’OVULATION


LES TESTS D’OVULATION SONT DES DISPOSITIFS MÉDICAUX DE DIAGNOSTIC IN VITRO DONT LE BUT EST DE DÉTERMINER LA SURVENUE D’UN PIC DE LH (HORMONE LUTÉINISANTE) APPARAISSANT EN GÉNÉRAL 24 À 36   HEURES AVANT L’OVULATION, ET DÉTECTÉE DANS L’URINE. ILS OFFRENT LA POSSIBILITÉ AUX FEMMES DE MIEUX SUIVRE LEUR CYCLE ET D’OPTIMISER LES CHANCES DE CONCEVOIR.



L’AUTOTEST


PRINCIPE ET CONDITIONNEMENT

Il repose sur une série de cinq à sept tests individuels à réaliser sur plusieurs jours successifs, jusqu’à obtenir un résultat positif. Comme les tests de grossesse, les tests d’ovulation reposent sur des réactions immunologiques de type « sandwich » grâce à des anticorps monoclonaux marqués mettant en évidence le pic de LH. Pour élargir la détection de la période de fertilité, certains tests d’ovulation (Clearblue) détectent à la fois le pic de LH, mais aussi le pic d’estrogènes précédant le pic de LH, permettant ainsi d’anticiper l’ovulation plus rapidement dans le cycle.
La majorité des tests d’ovulation actuels se présente sous la forme d’un bâtonnet jetable prêt à l’emploi ou de bandelettes à insérer dans un boîtier, munis d’une fenêtre de lecture digitale ou à bandes colorées.

SENSIBILITÉ ET FIABILITÉ

La sensibilité varie de 20 à 50 UI/L de LH selon les tests, ce qui permet une détection du pic de l’hormone dans 98 % des cas.
Le test est spécifique : il n’existe aucune réaction croisée avec d’autres hormones. Les tests d’ovulation sont donc fiables à plus de 99 %.

LIMITES

Le résultat peut être faussé lors :
– d’erreur de manipulation, de quantité d’urine insuffisante, d’urines trop diluées (la femme ne doit pas boire abondamment dans les 2 à 4 heures précédant la réalisation du test) ;
– d’erreur dans le calcul de premier jour du test ;
– certains états physiologiques (la femme est enceinte, allaite, a accouché récemment, est ménopausée) ou pathologiques (syndrome des ovaires polykystiques) ;
– médicaments : inducteurs d’ovulation contenant l’hormone lutéinisante ou la gonadotrophine chorionique, tétracyclines.

PRISE EN CHARGE

Aucune. En accès direct.


EN PRATIQUE


RÉPONDRE À LA DEMANDE

S’assurer que la demande s’inscrit bien dans un objectif de grossesse. Il ne s’agit ni d’un moyen contraceptif, ni d’un test de grossesse, mais d’un moyen de détecter la période optimale pour concevoir. Ces tests n’augmentent pas la fécondité.
Ces tests peuvent également être proposés à des femmes exprimant des difficultés à concevoir mais ne souhaitant pas encore effectuer de démarches auprès de spécialistes.

QUAND FAIRE LE TEST ?

Commencer les tests 5 à 7 jours avant la date présumée de l’ovulation. L’ovulation survient généralement 14 jours avant l’apparition des règles. Les femmes qui connaissent la durée de leur cycle peuvent aussi se référer à la notice qui indique quand débuter la série de tests. Si les cycles sont irréguliers (notamment après arrêt d’une contraception hormonale, femme sous clomifène), considérer la durée la plus courte.
Le test doit être effectué sur les premières urines du matin. Toutefois, à cause de variations biologiques (décharge de LH débutant au cours de la matinée) les premières urines du matin ne permettent pas toujours de détecter le pic.

EXPLIQUER LE MODE D’EMPLOI

Utiliser le bâtonnet-test immédiatement après sa sortie du sachet. Placer la tige absorbante sous le jet d’urine quelques secondes ou la tremper 15 secondes dans un récipient ayant permis de récolter l’urine. Poser le bâtonnet-test à plat.
Les résultats du test apparaissent au bout de quelques minutes (durée précisée par le fabricant).

LECTURE DES RÉSULTATS

Tests non numériques : la bande de contrôle indique que le test a été effectué correctement et sert de base de comparaison pour la lecture du résultat. Le test est positif si la bande de test révélant la présence de LH est d’intensité égale ou supérieure à celle de la bande de contrôle. Le test est négatif si aucune bande de test n’apparaît ou si elle est d’intensité plus faible que la bande de contrôle. Si aucune bande n’apparaît ou si une bande apparaît uniquement dans la région test, alors le test est invalide. Un autre test doit être effectué.
Tests digitaux : le résultat s’affiche sous forme de symboles dans l’écran digital. Un smiley (face souriante) apparaît si le pic de LH a été détecté ou un rond vide dans le cas contraire.

ACCOMPAGNER L’ANNONCE DU RÉSULTAT

Résultat négatif : le taux de LH est encore faible. La femme n’est pas en période d’ovulation. Elle doit refaire le test le lendemain matin avec une nouvelle tige absorbante et ce, jusqu’à l’obtention d’un test positif.
Résultat positif : la fertilité est maximale pendant 48 heures. Avoir des rapports sexuels au cours de cette période optimise donc les chances de concevoir.

ELIMINATION DES DÉCHETS

Les tests sont à jeter dans la poubelle ménagère. §

INFOS CLÉS


• Les tests de grossesse sont basés sur la détection de l’hormone hCG et les tests d’ovulation sur celle de LH dans les urines.


• Le test de grossesse est positif dès qu’une bande de couleur, un signe + ou la mention « enceinte » apparaît. Vérifier la bande de contrôle.


• Le test d’ovulation est positif si la bande test est d’intensité égale ou supérieure à la bande de contrôle.

Le moniteur de fertilité


• Le moniteur de fertilité est un dispositif électronique médical de diagnostic in vitro comparable à un mini-ordinateur. Il est accompagné de plusieurs autotests d’ovulation mesurant les taux urinaires de LH et d’estradiol – identiques en termes de fonctionnement et de conditionnement aux autotests d’ovulation décrits précédemment – à insérer dans le lecteur du moniteur qui interprète le résultat.


• Le moniteur est paramétré par la femme qui enregistre le jour de survenue des règles, la plage horaire pour effectuer les tests… La première utilisation du moniteur, jour d’initialisation de l’appareil, correspond au 1er jour du cycle. La femme consulte le moniteur tous les jours pour suivre l’évolution du cycle et effectuer un test d’ovulation quand l’appareil l’indique.


• Le moniteur peut être proposé aux femmes souhaitant connaître précisément l’évolution de leur cycle : planification des rapports sexuels pour une meilleure maîtrise de programmation de la grossesse, difficultés à concevoir pour un couple ne souhaitant pas encore consulter de spécialiste, bilan d’infertilité, programmation optimale pour une insémination artificielle…


• L’écran du moniteur affiche une signalétique et/ou un résultat en toutes lettres correspondant respectivement au niveau de fertilité :

– fertilité faible : pas d’hormone détectée ;

– fertilité élevée : pic d’estradiol détecté ;

– fertilité maximale : pic d’estradiol et de LH détectés.

Autotest de fertilité masculine


• L’infertilité est d’origine masculine dans 20 % des cas et d’origine mixte dans 40 % des cas. Un test est commercialisé (SpermCheck Fertility) permettant de dépister une oligospermie (concentration insuffisante en spermatozoïdes dans le sperme). Basé sur la détection spécifique de la protéine spermatique SP10, le test possède un seuil de positivité de 15 millions de spermatozoïdes/mL (concentration considérée comme normale) et revendique une fiabilité de 98 % par rapport à un test de laboratoire. Le fabricant le présente comme une aide à entreprendre les démarches nécessaires en cas de difficultés à concevoir.


• Pour effectuer le test, l’homme doit prélever un échantillon de sperme entre 48 heures minimum et 7 jours maximum suivant la dernière éjaculation. Il prépare ensuite l’échantillon selon les recommandations de la notice. Après dépôt sur la cassette test, le résultat en 7 minutes sous forme de trait(s) rougeâtre(s). Un seul trait traduit une concentration faible du sperme en spermatozoïdes (inférieure à 15 millions de spermatozoïdes/mL). Un résultat « faible » ne signifie pas que l’homme ne peut pas procréer naturellement mais une consultation doit être envisagée pour que des examens complémentaires soient effectués dans le cadre d’un protocole de fertilité.


• Le test ne donne qu’une mesure quantitative et non qualitative.

AUTOTEST DE DÉPISTAGE DU VIH 

QUAND FAIRE LE TEST ?

Paul, 21 ans, est inquiet ; il a entendu parler d’autotest VIH, il voudrait en faire un rapidement. - J’ai eu hier une rupture de préservatif avec une partenaire qui m’a annoncé ne pas être sûre de son statut VIH. J’aimerais faire un test au plus vite !– L’autotest n’est fiable que pour les expositions datant de plus de 3 mois. Votre rapport à risque datant de moins de 48 heures, je vous conseille d’aller aux urgences pour une consultation. Les médecins prescriront, en fonction de différents critères, un traitement prophylactique post-exposition.
L’autotest de dépistage de l’infection par le VIH (ADVIH) est un dispositif médical de diagnostic in vitro. Il permet de détecter dans un délai court (< 30 min) les anticorps anti-VIH de manière directe, autonome et confidentielle, sur un prélèvement sanguin que le patient aura réalisé grâce au kit de prélèvement intégré.


L’AUTOTEST


PRINCIPE

Le seul autotest VIH actuellement disponible en France (Autotest VIH, Société AAZ-LMB), est un test sanguin reposant sur la technique de l’immuno-chromatographie à partir d’une goutte de sang capillaire prélevée au bout d’un doigt.
Ce test permet la détection des anticorps anti-VIH 1 (virus le plus répandu en France et dans le monde) et des anticorps anti-VIH 2 (virus le plus répandu en Afrique de l’Ouest), sans toutefois différencier une infection de type VIH 1, d’un type VIH 2.
Si les anticorps anti-VIH 1 et/ou anti-VIH 2 sont présents dans le prélèvement sanguin, ils se combinent aux antigènes VIH 1/VIH 2 fixés sur le support du test. Le complexe antigène-anticorps ainsi formé est révélé par l’apparition d’une bande colorée sur le support de test, en même temps qu’apparaît la bande de contrôle assurant que le test a été effectué dans de bonnes conditions.


SENSIBILITÉ/SPÉCIFICITÉ

Selon les données du laboratoire, 100 % des personnes infectées sont correctement détectées positives et 99,8 % des personnes non infectées sont détectées négatives.

FIABILITÉ

Un résultat négatif d’autotest VIH sera considéré comme fiable s’il n’y a pas eu d’exposition au risque durant les 3 mois précédant la réalisation du test.
Aucune autre interférence, pouvant modifier le résultat du test, avec des substances médicamenteuses ou des pathologies, n’a été mise en évidence.


LIMITES

L’ADVIH ne doit pas être utilisé pour une prise de risque datant de moins de 3 mois, les anticorps anti-VIH pouvant apparaître jusqu’à la 12e semaine après la prise de risque.
De faux négatifs peuvent apparaître chez des patients infectés par le VIH, ayant une charge virale indétectable et traités par antirétroviraux.


PRISE EN CHARGE

L’autotest commercialisé avec le marquage CE est vendu sans ordonnance dans les pharmacies et sur leur site officiel. Il n’est pas en accès libre.
À l’heure actuelle, il n’est pas prévu de remboursement.


EN PRATIQUE


RÉPONDRE À LA DEMANDE


POUR QUI ?

L’autotest VIH s’adresse prioritairement aux adultes souhaitant connaître de manière confidentielle et rapide leur statut sérologique à la suite d’une exposition à risque (préservatif déchiré, rapport non protégé, partage de matériel injectable…).
Une personne mineure peut acheter et faire un ADVIH sans accord parental, cependant, une information adaptée à son niveau de maturité est souhaitable, ainsi qu’une orientation vers les structures compétentes (Sida info service, Centres gratuits d’information, de diagnostic et de dépistage ou CeGiDD).
Il est également considéré comme un outil complémentaire dans le dépistage actuel du VIH, hors notion d’exposition à un risque de contamination et dans des circonstances particulières (première prescription de contraceptif, suspicion ou diagnostic d’hépatite B ou C) ou pour les personnes à risque (originaires de régions à prévalence élevée, multipartenaires).
L’autotest ne doit pas être réalisé chez l’enfant de moins de 18 mois né de mère séropositive en raison de la présence, par passage transplacentaire, d’anticorps maternels. Ces anticorps disparaissent vers 15-18 mois.

PROPOSER UN ESPACE DE CONFIDENTIALITÉ.

La prise en charge d’une demande d’autotest VIH requiert un minimum de discrétion. Certaines questions sont délicates à poser au comptoir.

S’ASSURER QUE L’AUTOTEST EST ADAPTÉ À LA SITUATION

Le dialogue avec le patient permet d’établir la chronologie des événements :
– moins de 48 heures, l’orienter vers un service d’urgence pour un éventuel traitement prophylactique d’urgence.
– moins de 3 mois, l’orienter vers un médecin qui pourra éventuellement prescrire un test en laboratoire ou vers le CeGIDD (Centre gratuit d’information, de dépistage et de diagnostic, liste sur sida-info-service.org).
– 3 mois et plus après la prise de risque, lui proposer l’autotest.

INFORMER DES CONDITIONS D’UTILISATION

Le temps nécessaire pour réaliser le test est d’environ 5 minutes, le temps d’attente pour la lecture est d’environ 15 min. Se munir d’un minuteur.
Il n’est pas nécessaire d’être à jeun.


MODE D’EMPLOI


PRÉSENTATION

Chaque boîte comprend :
– un autopiqueur à usage unique pour obtenir la goutte de sang ;
– un autotest avec dispositif de prélèvement intégré et sa dosette de diluant ;
– un support d’autotest ;
– une lingette désinfectante, une compresse et un pansement ;
– une notice illustrée mode d’emploi.

RÉALISATION DU TEST

Lire la notice d’utilisation avant de commencer le test, puis suivre les différentes étapes en respectant bien les différents délais.
Si le test est bien fait, on observe, moins d’une minute après, l’enfoncement de l’autotest sur le support, la montée d’une traînée rose dans l’autotest.
Noter l’heure, attendre 15 min pour lire le résultat. Ne pas lire au-delà de 20 minutes.


LECTURE DES RÉSULTATS

Le test est négatif si une seule bande est présente (bande de contrôle). Il n’y a pas d’infection par le VIH à condition de ne pas avoir eu de prise de risque dans les 3 derniers mois.
Le test est positif si deux bandes sont présentes (bande contrôle et bande test). Il y a probablement infection par le VIH, mais tout test positif doit être confirmé par des tests immunologiques (ELISA de 4e génération puis un Western Blot) effectués dans un laboratoire ou dans un CeGIDD.


ELIMINATION DES DÉCHETS

Même si l’autopiqueur utilisé est sécurisé grâce à son aiguille rétractable, il doit être éliminé dans les boîtes jaunes à DASRI remises dans les pharmacies au moment de l’achat du test et déposées dans un point de collecte agréé (selon les zones, pharmacies, déchetteries, bornes…). Les autres éléments du kit peuvent être éliminés avec les déchets ménagers. §

INFOS CLÉS


• L’autotest de dépistage du VIH donne un résultat fiable pour tout utilisateur n’ayant pas été exposé à un risque de contamination dans les 3 derniers mois.


• Tout résultat positif à l’autotest doit être confirmé par un test immunologique en laboratoire.


• Contact utile : Sida Info Service, sida-info-service.org ou 0800 840 800.

comment réagir ?

Lise, 30 ans, très angoissée :

– Je suis passée hier vous acheter un autotest VIH, je crois qu’il est positif… Je ne sais pas quoi faire.

– Le test donne une information qu’il faut obligatoirement faire confirmer par un dosage en laboratoire. Vous devez consulter un médecin, mais si vous préférez, je peux vous donner les coordonnées d’un centre de dépistage anonyme qui vous prendra en charge.

Le pharmacien a-t-il bien répondu ?

Oui. Dans un tel cas, la personne est sous le choc. Il faut lui donner des informations brèves et pratiques, avec l’idée d’une prise en charge. On pourra, si elle le désire, l’assurer de notre écoute un peu plus tard.

BANDELETTES URINAIRES 

« UNE INFECTION URINAIRE ? »

Un soir de garde, Mme G. vient demander conseil : - J’ai des douleurs au bas du ventre, l’envie continue d’aller aux toilettes et de fortes brûlures quand j’urine, que pouvez-vous me conseiller ?– Ce que vous décrivez est assez évocateur d’une cystite. Vous allez vérifier si c’est bien cela grâce à ces bandelettes urinaires, je vais vous expliquer comment les utiliser à votre domicile.– C’est la première fois que cela m’arrive ! Dois-je appeler le médecin de garde ?– Oui ! Si c’est positif, il vaudra mieux commencer un traitement au plus vite.
Les bandelettes urinaires sont des dispositifs d’autosurveillance permettant la recherche qualitative et semi-quantitative de composés normalement peu présents, voire absents des urines.


PARAMÈTRES


LEUCOCYTES ET NITRITES

Ils sont recherchés en cas de suspicion d’infection urinaire, particulièrement chez les patients pour lesquels l’infection est souvent asymptomatique et expose à des complications (diabétiques, femmes enceintes…).
La présence de leucocytes indique l’existence d’une inflammation.
Les nitrites sont issus de l’activité des nitrate-réductases bactériennes (entérobactéries principalement, mais aussi certains staphylocoques) et mettent en évidence la présence de germes.
Un résultat positif correspond à la présence d’un des deux paramètres, et doit être confirmé par un ECBU, sauf en cas de cystite aiguë simple.
Faux positifs :
– Leucocyturie : contamination par les sécrétions vaginales, présence de Trichomonas, antibiotiques (imipénèmes, méropénème, acide clavulanique).
– Nitriturie : captopril, apport alimentaire important en nitrates (salaisons, légumes verts)
Faux négatifs :
– Leucocyturie : céphalosporines de 1re génération, tétracyclines, nitrofurantoïne et gentamycine…
– Nitriturie : bactéries ne produisant pas de nitrites, diurèse importante liée à un traitement diurétique ou retenue urinaire de moins de 4 heures…


PROTÉINES

Les bandelettes urinaires détectent en particulier l’albumine et donc une atteinte rénale.
Une protéinurie constatée peut être le signe d’une atteinte glomérulaire (complications du diabète, néphropathies, pré-éclampsie chez la femme enceinte…) et nécessite des investigations plus poussées.
Faux positifs : effort physique intense, prolongé et inhabituel, urine fortement alcaline et concentrée, pénicilline et sulfamides…
Faux négatifs : les bandelettes sont sensibles à l’albumine mais pas aux protéines de faible poids moléculaire comme les chaînes légères d’immunoglobulines.


CORPS CÉTONIQUES ET GLUCOSE

Leur recherche s’adresse en premier lieu aux patients diabétiques spécialement en cas d’hyperglycémie sévère (voir p. 12).
Les corps cétoniques sont présents dans les urines en cas de jeûne (avec glycosurie négative), d’hypoglycémie ou d’hyperglycémie (avec glycosurie positive).
Le glucose est excrété dans les urines pour toute glycémie supérieure à 1,8 g/L. La glycosurie est le reflet de la glycémie des 8 dernières heures et indique une hyperglycémie.
Une bandelette positive à l’un et/ou l’autre de ces paramètres nécessite une consultation médicale et des analyses plus poussées (diabète non traité ou mal équilibré).
Faux positifs : captopril, urine acide…
Faux négatifs : examen réalisé trop tard…
L’utilisation des bandelettes ne peut remplacer la surveillance glycémique.


AUTRES PARAMÈTRES


HÉMATIES

Elles sont mises en évidence grâce à leur activité enzymatique (péroxydase). Leur excès dans les urines est le plus souvent lié à une pathologie rénale potentiellement grave (tumeurs, maladies glomérulaires), mais aussi à des lésions rénales (calculs, infection urinaire…). Une consultation médicale est nécessaire dans tous les cas.
Faux positifs : rapports sexuels avec microtraumatismes, effort, déshydratation…
Faux négatifs : urines très concentrées ou non homogénéisées.

UROBILINOGÈNE ET BILIRUBINE

Leur détection permet d’orienter un diagnostic vers des pathologies hépatiques, intestinales et des voies biliaires.
Faux positifs : rifampicine…
Faux négatifs : flacon laissé à la lumière provoquant une oxydation, antibiotiques à large spectre, riboflavine et chlorpromazine…

DENSITÉ URINAIRE

Elle représente le degré de dilution de l’urine et est mesurée par la détection de la concentration des ions présents. Elle permet d’estimer indirectement le volume de la diurèse, de valider des réactions négatives ou modérément positives sur les plages protéines, sang, nitrites et glucose, de surveiller le syndrome de déshydratation chez les diabétiques, de contrôler un apport hydrique et de dépister une insuffisance rénale chronique.

P H URINAIRE

Des urines alcalines ou acides peuvent indiquer un déséquilibre acido-basique de l’organisme, des lithiases rénales…

EN PRATIQUE


RÉALISATION

Sans toilette intime préalable, prélever le 2e jet d’urine dans un flacon propre et sec sans traces d’antiseptiques (risque de faux positifs). Ne pas uriner directement sur la bandelette car la quantité d’urine déposée ne serait pas uniforme.
Agiter le flacon et tremper la bandelette dans le flacon durant 1 seconde puis la remettre à l’horizontale. Egoutter rapidement la bandelette en passant la tranche sur un papier absorbant afin de supprimer l’excédent d’urine.
Eviter de faire le recueil pendant les périodes menstruelles. En cas de recueil en poche stérile (nourrisson ou patient incontinent), laisser la poche en place pendant 30 minutes maximum. Réaliser la bandelette après 4 heures de stagnation urinaire minimum (urines du matin si possible) et procéder au test immédiatement ou au maximum 2 heures après le recueil. Si les urines ont été conservées au réfrigérateur, attendre la remise à température ambiante (environ 30 minutes).


LECTURE DES RÉSULTATS

Pour chaque paramètre, les résultats sont obtenus par comparaison directe entre la zone réactive de la bandelette urinaire et la gamme de couleurs représentative des valeurs négatives aux valeurs positives, imprimée sur le flacon. Respecter scrupuleusement le temps de lecture des différents paramètres.


ELIMINATION DES DÉCHETS

Une fois le test réalisé, la bandelette peut être éliminée dans la poubelle ménagère.


STATUT ET CONDITIONS DE DÉLIVRANCE

Les autotests urinaires sont des dispositifs médicaux de diagnostic in vitro. Ils sont disponibles sans ordonnance, en vente libre. 
ecbu
Examen cyto-bactériologiques des urines.

INFOS CLÉS

Principaux paramètres détectés :


• Leucocytes, nitrites : infection urinaire


• Glucose, corps cétoniques : diabète


• Protéines : atteinte rénale


• Hématies : calculs rénaux, infection urinaire, tumeur…


• Densité urinaire : concentration des urines

AUTOTESTS DE RECHERCHE DE DROGUES 

HÉROÏNE

Axel, 22 ans, sous Polery (codéine) depuis 3 jours :– J’ai fumé du cannabis hier soir et j’ai fait un test de détection pour voir si je pouvais reprendre le volant. J’étais positif à l’héroïne ! C’est impossible !– C’est votre médicament. La codéine qu’il contient, proche de l’héroïne, a entraîné un faux positif à cette drogue.
Les tests de recherche de drogues sont des dispositifs médicaux de diagnostic in vitro. Ils permettent de détecter la présence d’opiacés, de tétrahydrocannabinol (THC), de cocaïne, d’ecstasy… dans les urines ou la salive.


DIFFÉRENTS TESTS

Les tests urinaires sont présentés sous formes de bandelettes réactives unitaires (tests monodrogues) ou combinées (tests multidrogues).
Les tests salivaires sont constitués d’un bâtonnet de recueil d’échantillon et d’un tube de test pour détecter la présence d’une ou plusieurs drogues simultanément.
La mise en évidence des drogues repose sur une réaction immunochimique colorée.


EN PRATIQUE


RÉPONDRE À LA DEMANDE

Les tests salivaires sont plus adaptés à la recherche de consommation récente : consommateurs occasionnels, usagers souhaitant savoir s’ils sont aptes à prendre le volant. Les tests salivaires peuvent être effectués dès la dernière prise et jusqu’à plusieurs heures après (voir tableau).
Les tests urinaires sont destinés à un dépistage de fond : en détectant aussi les métabolites, ils permettent une détection à long terme. Le test urinaire peut être effectué à tout moment pour un consommateur régulier. En revanche, les primo-consommateurs ou consommateurs occasionnels devront attendre 7 heures après la dernière prise de drogue.


LECTURE DES RÉSULTATS

Une ligne C (Contrôle) doit toujours apparaître ; elle prouve la validité du test.
La présence d’une ligne T (Test) correspond à un résultat négatif. Au contraire, si la drogue a été détectée, la ligne T est absente et le test est bien positif.
Faux positifs :
– détection de principes actifs présents dans la composition de médicaments : morphine, codéine ou traitements substitutifs (Méthadone, Subutex) peuvent rendre positif un test aux opiacées ; Tercian, Largactil, Nivaquine peuvent rendre un test positif aux amphétamines ;
– pour le THC, beaucoup plus rarement : exposition longue à la fumée de cannabis dans une petite pièce non aérée.
Faux négatifs :
Test fait trop tôt ou trop tard après la consommation de drogue.


ACCOMPAGNER LA DISPENSATION

Inciter au dialogue. Si la personne est demandeuse, l’orienter vers son médecin traitant ou dans un des CSAPA (Centre de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie) présents dans tous les départements.
Une aide à distance est également possible par téléphone : Drogues Info service (0 800 23 13 13) ou sur le site internet droguesinfoservice.fr.


ELIMINATION DES DÉCHETS

Les déchets sont éliminés dans la poubelle ménagère. 

AUTOSURVEILLANCE GLYCÉMIQUE 

« MÊMES MESURES, RÉSULTATS DIFFÉRENTS »

Jean, 54 ans, diabétique de type 2 sous autosurveillance glycémique depuis peu : – Mon lecteur est défaillant ! J'effectue plusieurs mesures successives pour être sûr, mais je n'obtiens jamais le même résultat.– Un seul test suffit. Si vous mesurez plusieurs fois votre glycémie au même moment, une variation normale, pouvant aller jusqu’à 20 %, existe d’un résultat à l’autre.
L'autosurveillance glycémique s’inscrit dans une démarche d’éducation du patient et concerne systématiquement les diabétiques de type 1, certains diabétiques de type 2, ainsi que les femmes souffrant d'un diabète gestationnel.

LE MATÉRIEL


LE LECTEUR DE GLYCÉMIE

Ce sont des dispositifs de diagnostic in vitro répondant aux normes NF, vendus seuls ou en set.
La mesure glycémique s’effectue avec une bandelette (méthode colorimétrique) ou une électrode (principe électrochimique, plus rapide), à usage unique, sur laquelle a été déposée une goutte de sang capillaire.


L’AUTOPIQUEUR

Les autopiqueurs sont des dispositifs médicaux de prélèvements sanguins capillaires. Ils peuvent être jetables (usage unique) ou réutilisables avec des lancettes à usage unique.


PRISE EN CHARGE

Un lecteur de glycémie est pris en charge tous les 4 ans chez l’adulte, deux lecteurs pour les patients mineurs. À noter : seuls les lecteurs dont l’affichage est limité à une seule unité de mesure (mg/dL ou mmol/L) sont pris en charge.
Un autopiqueur réutilisable est pris en charge par an chez l’adulte, deux autopiqueurs chez l'enfant de moins de 18 ans.
Lancettes, bandelettes et électrodes sont prises en charge sans restriction. Pour les patients atteints d’un diabète de type 2 non traités par insuline, seules 200 bandelettes sont prises en charge par an.

EN PRATIQUE


CHOIX DU LECTEUR

Le lecteur doit être adapté aux besoins du patient (âge, mode de vie) et à ses exigences :
– écrans larges et lumineux avec affichages à gros chiffres, pour les personnes âgées ou malvoyantes (OneTouch Verio Flex, Contour XT…) ;
– alarme sonore de rappel pour favoriser l’observance (lecteurs Accu-Chek, FreeStyle Papillon, Contour…) ;
– distinction des résultats obtenus avant et après repas (Accu-Chek Performa nano, FreeStyle Papillon InsuLinx…), association d'une mesure à un événement particulier (Contour XT) ou enregistrement des doses d’insuline (FreeStyle Papillon InsuLinx) ou de la quantité de glucides absorbés (Contour Next USB) ;
– enregistrement des objectifs glycémiques pour mentionner la présence d’une hypo ou d’une hyperglycémie (lecteurs OneTouch, Contour, FreeStyle Optium Neo…), résumé hebdomadaire des glycémies en dehors des objectifs (Contour XT…) ou calcul de la dose d’insuline à action rapide nécessaire (FreeStyle Papillon InsuLinx), pour obtenir un équilibre glycémique au plus juste ;
– connexion à une application accessible sur tablette ou smartphone (iBGStar, OneTouch Verio Flex) pour éditer un carnet de suivi électronique accessible aux professionnels de santé ;
– résistance aux conditions particulières : au-delà de 40 °C (Glucofix Tech, Contour Next et XT), en altitude (jusqu’à 6 301 m pour Contour Next et XT), en nocturne (FreeStyle Papillon InsuLinx, OneTouch Verio IQ) ;
– absence de bandelettes pour faciliter l’emploi (Accu-Chek Mobile) ;
– capteur de glycémie à placer sur la peau pour une mesure en continue (FreeStyle Libre, Dexcom G5 Mobile… non distribués en pharmacie) pour mesurer de façon régulière le taux de glucose dans le liquide interstitiel sous cutané et supprimer l’utilisation de la lancette ;
– mesure de la cétonémie (GlucoFix Premium, FreeStyle Optium Neo).


QUAND FAIRE LE TEST ?

En moyenne, un patient diabétique doit effectuer une mesure de sa glycémie :
– au moins 4 fois par jour en cas d'insulinothérapie : diabète de type 1 (notamment avant les repas), diabète de type 2 sous multi-injections et diabète gestationnel. Une vérification supplémentaire s’avère nécessaire avant, pendant et après des efforts physiques intenses, avant de conduire, en cas d’activité inhabituelle, de suspicion de malaise hypoglycémique...
– 2 à 4 fois par jour pour un diabétique de type 2 pour lequel une insulinothérapie est envisagée ou lors d'une insulinothérapie en mono-injection ;
– 2 fois par semaine à 2 fois par jour en présence d'un traitement insulinosécréteur (recherche d'hypoglycémies) ou si le patient n’atteint pas son objectif glycémique (instrument d’éducation thérapeutique).
Dans tous les cas, c'est le médecin prescripteur qui définit la fréquence des mesures.


LECTURE DES RÉSULTATS

Sous réserve des objectifs glycémiques personnels, fixés par le médecin :
– une glycémie capillaire à jeun doit être comprise entre 70 (3,9 mmol/L) et 120 mg/dL (6,7 mmol/L), inférieure à 95 mg/dL (5,25 mmol/L) en cas de diabète gestationnel et comprise entre 100 (5,6 mmol/L) et 200 (11,1 mmol/L) chez les personnes âgées dites malades, dépendantes ;
– en postprandial (2 heures après le repas), elle doit être inférieure à 120 mg/dL (6,7 mmol/L) en cas de diabète gestationnel, 160 mg/dL (8,9 mmol/L) pour un diabète de type 1, 180 mg/dL (10,0 mmol/L) chez un patient atteint de diabète de type 2.
En présence d'une hypoglycémie (< 70 mg/dL ou 3,9 mmol/L), le patient doit ingérer 15 grammes de glucides (3 morceaux de sucre ou un verre de jus de fruit, un verre de soda non light, 1 cuillère à soupe de confiture ou de miel) associés à une légère collation (1 morceau de pain, 2 biscottes) pour prévenir une éventuelle rechute si le prochain repas est prévu dans plus de 2 heures. Si la personne sous insulinothérapie est inconsciente, une injection de glucagon par un tiers est alors indispensable. Ensuite, une analyse des circonstances de la survenue de l'hypoglycémie permet d'identifier l'origine (retard dans la prise d’un repas, dose d’insuline inadaptée au repas ou à l’activité).
En cas d'hyperglycémie élevée (> 2,50 g/L), il est recommandé de rechercher glucose et corps cétoniques dans les urines.§

INFOS CLÉS


•Les objectifs glycémiques des patients diabétiques sont fixés par le médecin.


•Chez l’adulte, un lecteur de glycémie est renouvelable tous les 4 ans, un autopiqueur tous les ans.


•La glycémie capillaire peut varier d’une mesure à l’autre. Elle peut être différente de la glycémie sur plasma veineux mesurée en laboratoire. Ces variations ne doivent pas dépasser 20 %.

Gérer les erreurs de résultats

Prélèvement de la goutte

- Le volume de sang que vous déposez est-il suffisant ?

- Du gel hydro-alcoolique a-t-il été utilisé ?

Lecture de la glycémie

Bandelette, électrode ou capteur :est-elle bien compatible avec le lecteur ? Est-elle bien insérée ? A-t-elle été prise sans toucher la zone réactive ? Est-elle mouillée ? La calibration est-elle correcte (puce électronique, bandelette de calibration, valeur de calibration) ? La péremption avant et après ouverture est-elle respectée ? A-t-elle été bien conservée ? La goutte de sang est-elle appliquée au bon moment et au bon endroit ?

Lecteur de glycémie : la charge des piles est-elle suffisante ? Existe-t-il des anomalies d’affichage (segments manquants) ?

La fenêtre de lecture est-elle salie ? L'appareil est-il tenu de façon stable pendant la lecture ? L’unité de mesure utilisée est-elle la bonne ?

Fonctionnement du lecteur

Vérifier le bon fonctionnement du lecteur à l'aide de la solution d’étalonnage disponible avec le lecteur ou auprès du laboratoire.

Une variation souvent négligeable peut exister entre le test réalisé en laboratoire et l’autosurveillance glycémique du fait de l'origine du sang et des méthodes d'analyse différentes (plasma veineux sans cellule pour la mesure en laboratoire, et sang capillaire artériolaire et total lors de l'utilisation d'un lecteur de glycémie), ainsi que de la conservation et la dégradation naturelle de l'échantillon de sang lors de l'analyse en laboratoire. Cette différence ne doit dépasser pas 20 %.

testez vous

Quiz

Quelle est la durée de la garantie d'un lecteur de glycémie pris en charge par la Sécurité sociale ?

a. 1 anb. 2 ansc. 4 ans

Réponse : c. Les lecteurs de glycémie pris en charge sont garantis au minimum 4 ans. Il est donc important de rappeler aux patients de conserver tous documents relatifs à cette garantie pour en bénéficier.

INTERVIEW

« Pour être vendus en officine, les autotests doivent porter le marquage “ CE ” »
Un pharmacien peut-il vendre tous les dispositifs qui se nomment « autotests » ?
Oui, pourvu qu’ils soient agréés par l’ANSM, et porteurs du marquage « CE ».
Pour les patients qui le demandent, le pharmacien peut-il les aider à réaliser les autotests à l’officine ?
Il peut réaliser l’autotest « avec eux », et non « pour eux ». « Pour eux » signifierait qu'il ne s'agit pas d'autodiagnostic mais de tests rapides d'orientation diagnostique TROD. Le pharmacien peut donc accompagner le patient, et l’aider à réaliser le test à l’officine. Le mieux est d’être formé à cela et de connaître le produit que l’on propose. Le contraire n’est ni professionnel, ni déontologique.
Le pharmacien peut-il interpréter les résultats des autotests ?
Non, il ne peut pas, bien qu’il ait eu une formation adaptée.
L’interprétation est réservée aux médecins et biologistes qui, comme nous le savons bien, sont toujours disponibles dans les laboratoires d'analyse biologique pour interpréter et répondre aux questions des patients.

Ne faudrait-il pas plutôt encourager la réalisation de tests de dépistage ou de surveillance à l’officine, avec l’aide de professionnels, plutôt que de laisser le patient le réaliser seul chez lui ?
C'est au patient de choisir, si son choix est suffisamment éclairé, mais le bon sens voudrait que cela puisse être fait par des professionnels de santé formés qui ont déjà réalisé des autotests ou des mesures d’autosurveillance. La discussion reste actuellement ouverte entre biologistes, pharmaciens et ministère de la Santé, et espérons-le, pour le bien-être des patients.
Martial Fraysse, président du conseil régional de l’ordre des pharmaciens d'Île-de-France

POUR ALLER PLUS LOIN

automesure.com

Ce site internet réalisé par des médecins hospitaliers fournit informations, guides et bonnes pratiques pour l'automesure et l'autosurveillance de nombreux paramètres. Pour les patients et les professionnels de santé.

Le Cespharm

Cette commission permanente de l’Ordre des pharmaciens met à disposition des documents, brochures, affiches pour professionnels ou grand public. Une fiche pratique accompagne la dispensation des autotests de dépistage du VIH.

L’ESSENTIEL À RETENIR

Vous sentez-vous régulièrement en insécurité dans vos officines ?


Décryptage

NOS FORMATIONS

1Healthformation propose un catalogue de formations en e-learning sur une quinzaine de thématiques liées à la pratique officinale. Certains modules permettent de valider l'obligation de DPC.

Les médicaments à délivrance particulière

Pour délivrer en toute sécurité

Le Pack

Moniteur Expert

Vous avez des questions ?
Des experts vous répondent !