Cahier 2
Ordonnance
Auteur(s) : NOUS REMERCIONS LE P r NICOLAS ROCHE POUR SON AIMABLE RELECTURE. CAHIER COORDONNÉ PAR MAÏTENA TEKNETZIAN ET ALEXANDRA BLANC , PHARMACIENNES, SOUS LA RESPONSABILITÉ DE FLORENCE
M. B., 67 ANS, ANCIEN FUMEUR, EST DE PLUS EN PLUS ESSOUFFLÉ
RÉCEPTION DE L’ORDONNANCE
POUR QUI ?
M. B., 67 ans, atteint de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO).PAR QUEL MÉDECIN ?
LE MÉDECIN TRAITANT DE M. B.
L’ORDONNANCE EST-ELLE RECEVABLE ?
Oui.QUEL EST LE CONdiv DE L’ORDONNANCE ?
QUE SAVEZ-VOUS DU PATIENT ?
Ancien fumeur, cela fait 4 ans que M. B. a cessé de fumer, suite au diagnostic de sa BPCO. Il suit scrupuleusement son traitement. Ses dernières visites à la pharmacie ont été marquées par l’exacerbation de sa gêne respiratoire l’empêchant de parler. Fatigué et essoufflé, M. B. avait même besoin de s’asseoir en attendant d’être servi.QUEL ÉTAIT LE MOTIF DE LA CONSULTATION ?
M. B. est gêné par sa dyspnée. Il a de plus en plus souvent recours à Ventoline. En attendant de voir son pneumologue, il a consulté son généraliste.QUE LUI A DIT LE MÉDECIN ?
Le médecin décide de renouveler Onbrez et Ventoline. Il ajoute Innovair au traitement habituel. Enfin, l’hiver approchant, il prescrit aussi un vaccin antigrippal.VÉRIFICATION DE L’HISTORIQUE DU PATIENT
Onbrez et Ventoline sont régulièrement dispensés. La consultation du dossier pharmaceutique de M. B. révèle aussi quelques délivrances épisodiques de paracétamol et de Baume Aroma pour soulager ses douleurs aux genoux.LA PRESCRIPTION EST-ELLE COHÉRENTE ?
QUE COMPORTE LA PRESCRIPTION ?
Onbrez Breezhaler (indacatérol) est un bronchodilatateur bêta-2 mimétique de longue durée d’action, utilisé pour le traitement de fond de la BPCO.EST-ELLE CONFORME AUX RÉFÉRENTIELS ?
Un bronchodilatateur d’action courte tel que le salbutamol est utilisé en cas de besoin, à tous les stades de la BPCO. Les bronchodilatateurs de longue durée d’action (comme l’indacatérol) sont indiqués en cas de persistance de symptômes respiratoires malgré l’utilisation pluriquotidienne d’un bronchodilatateur de courte durée d’action. En cas d’aggravation de la dyspnée, il convient d’ajouter un deuxième bronchodilatateur longue durée de mode d’action différent. En revanche, l’association de corticoïdes inhalés à un bronchodilatateur est davantage adaptée aux patients ayant des exacerbations fréquentes malgré un traitement continu par bronchodilatateur, qu’à ceux souffrant de majoration de dyspnée. De plus, il n’y a pas de justification à associer deux bêta-2 agonistes de longue durée d’action (ici, l’indacatérol et le formotérol).
Y A-T-IL DES MÉDICAMENTS À MARGE THÉRAPEUTIQUE ÉTROITE ?
Non.EXISTE-T-IL DES CONTRE-INDICATIONS ?
Non.LES POSOLOGIES SONT-ELLES COHÉRENTES ?
Les posologies des spécialités Onbrez (soit 1 gélule par jour) et Innovair (2 inhalations 2 fois par jour) sont conformes aux RCP.Y A-T-IL DES INTERACTIONS ?
Il y a une interaction d’ordre pharmacodynamique entre Onbrez et Innovair, qui contiennent tous deux un bêta-2 mimétique de longue durée d’action. Or, selon le RCP, Onbrez Breezhaler ne doit pas être associé à d’autres bêta-2 agonistes de longue durée d'action en raison du risque d’addition d’effets adrénergiques (céphalées, palpitations, tachycardie, tremblement des extrémités).QUELS CONSEILS DE PRISE DONNER ?
CONCERNANT ONBREZ ET VENTOLINE
Leur renouvellement est l’occasion de vérifier la bonne tolérance au traitement. En raison de l’aggravation des symptômes, le pharmacien s’assure aussi que M. B. utilise correctement les dispositifs d’inhalation.VÉRIFICATION DES MODALITÉS DE MANIPULATION DES DISPOSITIFS
Pour Onbrez, la gélule contenant la poudre est insérée dans son logement (ne pas placer la gélule dans l’embout buccal) puis percée en refermant l’inhalateur. Le patient doit expirer à fond avant de placer l’embout dans sa bouche et inhaler lentement. La respiration doit être bloquée pendant 5 à 10 secondes avant d’expirer en dehors de l’inhalateur. Ne pas souffler dans l’embout.RECHERCHE D’EFFETS INDÉSIRABLES
Le pharmacien interroge M. B. sur la survenue d’effets indésirables traduisant le passage systémique des bêta-adrénergiques : palpitations, tachycardie, tremblement des extrémités, crampes ou céphalées.CONCERNANT SPIRIVA HANDIHALER
UTILISATION DU MÉDICAMENT
Le dispositif Handihaler ne nécessite pas de coordination main/bouche. Ouvrir le dispositif en libérant le capuchon anti-poussière, puis l’embout buccal, et insérer la gélule dans la chambre centrale. Si, lors de l’extraction du blister, une autre gélule est exposée à l’air par inadvertance, elle doit être jetée.QUAND COMMENCER LE TRAITEMENT ?
Spiriva peut être commencé le jour même de la délivrance.QUE FAIRE EN CAS D’OUBLI ?
Il est recommandé d’utiliser Spiriva dès le constat de l’oubli. En revanche, il ne faut pas doubler une dose pour compenser un oubli.LE PATIENT POURRA-T-IL JUGER DE L’EFFICACITÉ ?
Oui, par l’amélioration des symptômes respiratoires et de la qualité de vie. En outre, la consommation de Ventoline à la demande doit diminuer, marquant ainsi l’efficacité du traitement de fond. Mais l’amélioration de l’état clinique ne doit pas conduire le patient à modifier, lui-même, le traitement de fond.QUELS SONT LES EFFETS INDÉSIRABLES ?
La sécheresse buccale est un effet indésirable anticholinergique fréquemment lié à l’utilisation de Spiriva. La survenue d’une toux, d’une pharyngite, d’une candidose buccale est également possible. Plus rares, des effets anticholinergiques de type glaucome, constipation, rétention urinaire peuvent s’observer.QUELS SONT CEUX GÉRABLES À L’OFFICINE ?
Le pharmacien conseille à M. B. une bonne hygiène bucco-dentaire afin d’éviter la formation de caries en cas de sécheresse buccale liée à l’anticholinergique.QUELS SIGNES NÉCESSITERAIENT D’APPELER LE MÉDECIN ?
Une consultation serait impérativement nécessaire en cas :CONSEILS COMPLÉMENTAIRES
Pratiquer les inhalations en dehors ou avant un repas pour assurer une mobilité optimale du diaphragme.
qu’en pensez-vous ?
M. B. s’étonne que le médecin ne lui ait pas prescrit un vaccin contre le pneumocoque, comme l’an passé. A quel rythme est effectuée cette vaccination ?
1) Une seule fois
2) Tous les ans
3) Tous les 5 ans
Réponse : depuis les recommandations du Haut Conseil de la santé publique (HCSP) de 2014, la vaccination antipneumococcique est réalisée en une seule injection d’une dose unique. Eventuellement, un seul rappel à 5 ans peut se discuter. Il fallait donc choisir la première
qu’en pensez-vous ?
M. B. demande Codoliprane pour ses douleurs aux genoux, la prise de 3 g/j de paracétamol n’étant pas suffisante. Délivrez-vous ?
1) Oui, cela ne pose pas de problème particulier
2) Non, un avis médical est nécessaire
Réponse : la codéine est contre-indiquée en cas d’asthme et d’insuffisance respiratoire et en raison de ses propriétés antitussives, n’est pas adaptée au patient s’encombrant facilement. M. B. n’est pas insuffisant respiratoire, puisqu’il n’est pas sous oxygénothérapie et n’est pas gêné par des expectorations. Mais il est plus prudent, du fait de l’aggravation de la dyspnée, d’avoir un avis médical pour une prescription d’antalgique adaptée. Il faut donc choisir la deuxième proposition.
Appel au prescripteur
Le pharmacien signale au généraliste l’interaction entre Onbrez et Innovair. Ce dernier décide de remplacer Innovair par Spiriva Handihaler 18 μg (tiotropium), une gélule par jour, à heure fixe.
LA BPCO EN 4 QUESTIONS
1 QU’EST-CE QUE LA BPCO ?
La BPCO est une maladie respiratoire chronique définie par une obstruction permanente et progressive des voies aériennes. Elle est caractérisée par une diminution non complètement réversible des débits aériens.2 QUELS SONT LES FACTEURS DE RISQUE ?
La principale cause de la BPCO est le tabagisme (près de 80-90 % des cas).3 COMMENT EST PORTÉ LE DIAGNOSTIC ET QUELLE EST L’ÉVALUATION INITIALE ?
L’interrogatoire vise à rechercher des facteurs de risque, une toux et une dyspnée. Une BPCO doit être recherchée dès l’âge de 40 ans, chez les patients ayant une toux chronique, ou dyspnéiques, fumeurs, anciens fumeurs ou exposés à des polluants professionnels.4 QUELLES SONT LES COMPLICATIONS ET COMORBIDITÉS ?
La BPCO peut se compliquer d’exacerbations, nécessitant une adaptation du traitement, voire dans certains cas, une hospitalisation. Certaines exacerbations, appelées décompensations ou exacerbations graves peuvent mettre en jeu le pronostic vital en cas de survenue d’une insuffisance respiratoire aiguë. L’étiologie des exacerbations est souvent une infection bactérienne (Streptococcus pneumoniae, Hæmophilus influenzae, Moraxella catarrhalis…) ou virale (adénovirus, VRS, virus influenza…) et la pollution.
en chiffres
La BPCO touche entre 2,8 et 3,5 millions de Français.
Prévalence d’environ 7,5 % chez les sujets ≥ 45 ans.
Au moins 2/3 des patients ne sont pas diagnostiqués ou le sont au stade sévère.
1re cause d’insuffisance respiratoire chronique.
16 000 décès/an en France.
20 à 35 % des patients sont considérés comme « exacerbateurs fréquents » (> 2 exacerbations/ an).
Plus de 100 000 hospitalisations annuelles (de durée moyenne de 8 jours) sont dues à des exacerbations.
En 2020, la BPCO sera la 5e cause de handicap dans le monde.
En 2030, elle sera la 3e ou 4e cause de mortalité mondiale.
Bronchite chronique
Toux productive perdurant au moins trois mois par an, sur deux années consécutives.
Alpha 1-antitrypsine
Enzyme produite par les hépatocytes et intervenant dans la destruction physiologique des polluants agressifs pour les poumons.
Capacité vitale forcée
Volume d’air total que l’on peut expirer après une inspiration forcée.
Exacerbation
Aggravation des symptômes (augmentation de la dyspnée, de la toux, expectorations purulentes) pendant au moins deux jours.
Physiopathologie de la BPCO
• L’exposition au tabac ou aux autres polluants provoque une inflammation bronchique caractérisée par une infiltration de neutrophiles, macrophages et lymphocytes T CD8+. Il en résulte une hyperréactivité bronchique, responsable d’une contraction du muscle lisse bronchique, une hypersécrétion de mucus et un remaniement de la muqueuse bronchique. Ce dernier génère une distension et une destruction du parenchyme pulmonaire, pouvant conduire à un emphysème.
• L’emphysème est défini comme un élargissement anormal des espaces aériques au-delà de la bronchiole terminale accompagné d’une destruction de la paroi des alvéoles (zones d’échanges de l’oxygène et du gaz carbonique entre air et sang). Il induit des troubles de l’hématose et une hypoxémie. Par ailleurs, il contribue à la rupture des attaches bronchio-alvéolaires qui maintiennent une ouverture normale des voies aériennes. La perte de rétraction élastique des petites voies aériennes participe donc à l’obstruction de la lumière bronchique.
COMMENT TRAITER LA BPCO ?
STRATÉGIE THÉRAPEUTIQUE
OBJECTIFS THÉRAPEUTIQUES
La prise en charge vise à ralentir la progression de la maladie, à augmenter la durée et la qualité de vie et à réduire les exacerbations.LUTTE CONTRE LE TABAGISME ET AUTRES EXPOSITIONS
L’arrêt total du tabac est la plus importante des mesures car elle est la seule à interrompre la progression de l’obstruction bronchique.PRÉVENTION DES SURINFECTIONS
La vaccination antigrippale annuelle est recommandée. Elle réduit de moitié la mortalité chez le patient atteint de BPCO.TRAITEMENT SYMPTOMATIQUE
DYSPNÉE OCCASIONNELLE, EXACERBATIONS ABSENTES OU RARES
Le traitement d’une BPCO de stade I repose sur la prise à la demande d’un bronchodilatateur (bêta-2 mimétique ou anticholinergique) d’action brève. En cas d’administration pluriquotidienne, un traitement de fond par bronchodilatateur d’action longue est recommandé.DYSPNÉE DANS LES ACTIVITÉS USUELLES DE LA VIE QUOTIDIENNE
A partir du stade II, le traitement repose sur la prescription d’une monothérapie bronchodilatatrice d’action prolongée (bêta-2 mimétique ou anticholinergique), administrée en continu.EN CAS D’EXACERBATIONS RÉPÉTÉES MALGRÉ LE TRAITEMENT BRONCHODILATATEUR
A compter du stade III, il est recommandé d’associer un glucocorticoïde inhalé. L’administration d’un corticoïde isolé n’a pas de place dans le traitement de la BPCO (contrairement à l’asthme). La corticothérapie orale n’est pas recommandée dans le traitement de fond de la BPCO.EN CAS D’INSUFFISANCE RESPIRATOIRE
Le traitement est renforcé par de l’oxygène médical.MÉDICAMENTS NON RECOMMANDÉS ET CONTRE-INDIQUÉS
L’intérêt des mucolytiques n’est pas démontré dans la BPCO et leur usage n’est pas recommandé. Une hydratation suffisante sera aussi efficace et la kinésithérapie permet d’apprendre des techniques favorisant le drainage bronchique.RÉHABILITATION RESPIRATOIRE
La réhabilitation respiratoire fédère un ensemble de mesures physiques (voir page 12) auxquelles est souvent associée une psychothérapie.PRISE EN CHARGE DES EXACERBATIONS
Le traitement repose sur l’administration par inhalation ou nébulisation d’un bronchodilatateur de durée d’action courte, à dose élevée (comme pour une exacerbation d’asthme), en privilégiant un bêta-2 mimétique, jusqu’à amélioration.TRAITEMENTS
BRONCHODILATATEURS
CHOIX DE LA FORME GALÉNIQUE
Le choix tient compte de la capacité du patient d’optimiser son adhésion au traitement et donc son efficacité, mais aussi de limiter les effets indésirables (risque de glaucome par fermeture de l’angle ; en cas de projection accidentelle oculaire d’un anticholinergique, par exemple).BÊTA-2 MIMÉTIQUES
Les bêta-2 mimétiques assurent une bronchodilatation rapide. Leur sélectivité et leur usage généralement inhalé expliquent qu’ils exposent peu aux effets cardiovasculaires ou aux autres effets systémiques (tremblement des extrémités, crampes, céphalées, hypokaliémie).ANTICHOLINERGIQUES
L’ipratropium (Atrovent) a une durée d’action brève (environ 6 heures). Le glycopyrronium (Seebri), l’uméclidinium (Incruse) et le tiotropium (Spiriva) agissent sur 24 heures environ.THÉOPHYLLINE
La théophylline (Dilatrane, Euphylline LA, Tédralan, Théostat, Xanthium : 7 à 12 mg/kg/j sans dépasser 800 mg/j) est utilisée en cas de difficulté à manipuler les inhalateurs ou d’amélioration insuffisante de la dyspnée. Il est possible de l’associer à un bêta-2 mimétique.CORTICOÏDES INHALÉS
Tous les corticoïdes inhalés ont une efficacité similaire. Dans la BPCO, seules les associations fixes avec un bronchodilatateur ont une AMM.TRAITEMENTS NON MÉDICAMENTEUX
RÉHABILITATION RESPIRATOIRE
Il s’agit d’un programme multidisciplinaire personnalisé qui peut s’envisager en centre spécialisé ou en ambulatoire. Il associe (un reconditionnement musculaire un réentraînement des muscles de la respiration par kinésithérapie), l’apprentissage de techniques de drainage bronchique, une éducation thérapeutique, une éventuelle prise en charge nutritionnelle et un soutien psychologique (voire la prise en charge d’un éventuel syndrome dépressif). D'autres professionnels (ergothérapeute, alcoologue, tabacologue…) interviennent aussi.CHIRURGIE
Une transplantation pulmonaire peut être proposée en cas de BPCO de sévérité extrême.EN PERSPECTIVE
Deux techniques interventionnelles sous endoscopie visant à réduire le volume pulmonaire en cas d’emphysème, sont en cours d’expérimentation dans une dizaine de centres hospitaliers. L’une consiste à introduire (par la trachée) dans les zones emphysémateuses des spirales dépliées qui s’enroulent ensuite comme un ressort et permettent de rétracter le tissu pulmonaire. L’autre consiste à poser des valves qui permettent de « dégonfler » les zones dilatées.
Pointdevue
Pr Nicolas Roche, service de pneumologie, Hôpital Cochin (Paris)
« Ce sont davantage les critères cliniques que la fonction respiratoire qui vont guider la thérapeutique »
Que vont modifier les nouvelles recommandations à paraître ?
Jusqu’à présent, la stratégie thérapeutique paraissait principalement calée sur les stades d’obstruction bronchique, les critères cliniques n’étaient pas au premier plan. Or, les symptômes et les exacerbations figurent aussi dans le libellé des indications des médicaments, notamment celles des associations fixes de corticoïde et de bêta-2 agoniste, basées sur la répétition des exacerbations.
Reprenant les tendances internationales, les nouvelles recommandations françaises vont continuer à classer différents stades de sévérité d’obstruction bronchique, mais ce n’est qu’un des éléments permettant d’évaluer la BPCO. Le choix de la thérapeutique, après avoir évalué l’obstruction par spirométrie, sera guidé essentiellement par la clinique : symptômes rares versus dyspnée quotidienne, exacerbations ou non.
En clair : désormais, ce seront plus explicitement les symptômes, que le VEMS lui-même, qui guideront la stratégie.
En effet, l’objectif n’est pas d’améliorer la fonction respiratoire à proprement parler, mais de soulager la dyspnée, d’augmenter les possibilités d’activités physiques, de réduire les exacerbations et d’améliorer la qualité de vie.
Où en est la diffusion du carnet de suivi mis au point en 2013 ?
Le carnet a été largement diffusé par les pneumologues, certains généralistes et les kinésithérapeutes. Le retour est positif. Mais peut-être est-il davantage perçu comme un outil d’information, alors que, comme son nom l’indique, il se veut aussi outil de suivi. Le patient devrait y ranger ses comptes rendus, résultats d’examens et auto-évaluations (dyspnée, activité…), y noter ses traitements, les exacerbations et les coordonnées des différents professionnels de santé qui s’occupent de lui. Les pharmaciens peuvent sensibiliser les patients à bien utiliser ce document. Dans l’idéal, il faudrait envisager son usage comme celui du carnet de suivi du patient sous AVK. Les pharmaciens peuvent aussi faire connaître la version web (disponible sur carnet-bpco.fr).
CE QUI A CHANGÉ
• Disparus :
2012 : Bronchodual 100/40 µg poudre
2015 : Asmasal Clickhaler
• Apparus :
2010 : Onbrez
2014 : Seebri Breezhaler, Ultibro Breezhaler
2015 : Striverdi Respimat, Relvar
2016 : Duoresp Spiromax, Incruse
Equivalent prednisone
Dose d’un glucocorticoïde équivalente à une dose donnée de prednisone, prise comme référence anti-inflammatoire : ainsi une dose de 5 mg de prednisone équivaut à 5 mg de prednisolone, 4 mg de méthyl-prednisolone, 20 mg d’hydrocortisone ou 25 mg de cortisone.
Oxygène médical dans la bpco stade iv
• Une oxygénothérapie normobare est indiquée chez le patient hypoxémique :
- lorsque la PaO2 diurne est ≤ 55 mmHg, à l'occasion de deux mesures de gaz du sang artériel espacées d'au moins 2 semaines ;
- en cas de PaO2 diurne comprise entre 56 et 59 mmHg, associée à un ou plusieurs des éléments suivants : polyglobulie, signes cliniques d’insuffisance cardiaque droite, hypertension artérielle pulmonaire, désaturation artérielle nocturne non apnéique.
• La durée d'administrationde l'oxygène est d'au minimum 15 heures/J. L'objectif est généralement d'obtenir une PaO2 ≥ 60 mmHg au repos et/ou une SaO2 ≥ 90 %.
La surveillance gazométrique artérielle sera effectuée à 3 mois de l’instauration du traitement puis au moins 2 fois par an, si l'état du patient est stable.
• Effets indésirables : risque d’assèchement de la muqueuse nasale et oropharyngée (préconisation d’une instillation de sérum physiologique), hypercapnie.
Oxygéno-thérapie normobare
Apport d’une supplémentation en oxygène à un patient, sous pression normale (hors caisson hyperbare).
JOSEPH, 66 ANS, MONTAGNARD RETRAITÉ
LA BPCO VUE PAR LES PATIENTS
IMPACT SUR LA VIE QUOTIDIENNE
La dyspnée est le symptôme altérant majoritairement la vie quotidienne. Selon le stade, monter les escaliers, faire le ménage ou simplement s’habiller peuvent relever du défi.IMPACT PROFESSIONNEL
En fonction de l’état de santé et du métier exercé, la BPCO peut nécessiter un reclassement vers un poste plus adapté.IMPACT PSYCHOLOGIQUE
La BPCO a des répercussions sur la vie sociale ou affective. Certains malades se sentent incompris par leur entourage devant leur fatigue à réaliser des tâches quotidiennes.IMPACT NUTRITIONNEL
La sédentarité favorise l’excès de poids. L’obésité aggrave la maladie et entraîne de nombreuses complications dont les apnées du sommeil.IMPACT SUR LE SOMMEIL
Beaucoup de patients se plaignent d'insomnie, de difficultés d’endormissement, de réveils précoces et de somnolence diurne. La position couchée aggrave la dyspnée et favorise la toux et les réveils nocturnes.À DIRE AUX PATIENTS
A PROPOS DE LA BPCO
Certains pharmaciens, formés au dépistage de la BPCO, disposent de questionnaires adaptés et de mini-spiromètres électroniques pour mesurer le VEMS.A PROPOS DES TRAITEMENTS
La mauvaise utilisation des inhalateurs contribue à l’augmentation du risque d’exacerbation et à l’aggravation de la BPCO. Chez les patients de plus de 60 ans, la technique d’inhalation est deux fois plus souvent incorrecte (quatre fois plus à partir de 80 ans) que les patients plus jeunes. Aussi, lors des dispensations, il est important d’enseigner le bon usage des dispositifs et de vérifier, lors des renouvellements, la bonne manipulation par le patient.A PROPOS DE L’ALIMENTATION
La digestion consommant de l’oxygène, il est recommandé de fractionner les repas. De même, les aliments glucidiques d’index glycémique faible (légumes secs, pain complet) sont à privilégier par rapport à ceux d’index glycémique élevé.
question de patient Ma petite-fille se marie à l’étranger. J’ai besoin d’oxygène 24h/24, puis-je prendre l’avion ?
«Il est possible de prendre l’avion sous oxygénothérapie. Néanmoins, l’altitude peut aggraver l’hypoxémie et votre médecin peut juger nécessaire d’adapter le débit d’oxygène. Il faut prévenir le service médical de la compagnie d’aviation qui vous enverra un imprimé à faire remplir par votre médecin, vous permettant de bénéficier d’une assistance spéciale. »
question de patient Prendre un traitement par corticoïdes inhalés à vie, ce n’est pas trop dangereux ?
«L’usage en inhalation des corticoïdes limite leur passage dans la circulation sanguine. Leur dosage faible, par rapport aux corticoïdes oraux, a un moindre retentissement sur l’organisme. Pour diminuer le passage systémique, le rinçage buccal, sans avaler, est indispensable.»
EN SAVOIR PLUS
Fédération française des associations et amicales de malades insuffisants ou handicapés respiratoires
bpco.ffaair.org Des informations pratiques sur la BPCO accessibles au grand public.
Pourrez-vous respecter la minute de silence en mémoire de votre consœur de Guyane le samedi 20 avril ?
1Healthformation propose un catalogue de formations en e-learning sur une quinzaine de thématiques liées à la pratique officinale. Certains modules permettent de valider l'obligation de DPC.
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