Expertise
Nouvelle molécule
Jinarc est indiqué dans le traitement de la polykystose rénale autosomique dominante (PKRAD) chez l’adulte atteint d’une maladie rénale chronique de stade 1 à 3 à l’initiation du traitement, avec des signes d’évolution rapide de la maladie. Il est utilisé pour ralentir la progression du développement des kystes et de l’insuffisance rénale. Jinarc doit être prescrit par un médecin expérimenté dans la prise en charge de la PKRAD afin d’appréhender correctement les risques d’hépatotoxicité.
Jinarc est administré 2 fois par jour, fractionné en 45 + 15 mg, 60 + 30 mg ou 90 + 30 mg. La dose du matin doit être prise au réveil, au moins 30 minutes avant le petit-déjeuner. La seconde dose est administrée 8 heures plus tard, avec ou sans nourriture. Une titration est nécessaire. Elle a pour but de bloquer l’action de la vasopressine au niveau du récepteur V2 rénal de façon aussi constante et complète que possible.
La dose totale initiale est de 60 mg par jour. Elle est progressivement augmentée à la dose de 90 mg puis, si elle est tolérée, à 120 mg par jour, avec un intervalle d’au moins une semaine entre chaque augmentation de dose.
L’hypersensibilité au tolvaptan ou à un excipient (présence de lactose), la déplétion volémique et l’hypernatrémie contre-indiquent l’utilisation de Jinarc. D’autres situations contre-indiquent son usage : patients ne pouvant ressentir ou satisfaire la soif, augmentation des enzymes hépatiques et/ou symptômes d’atteinte hépatique avant l’initiation et répondant aux critères d’arrêt définitif du tolvaptan.
Jinarc est contre-indiqué pendant l’allaitement et la grossesse. Les femmes en âge de procréer doivent utiliser des méthodes de contraception adéquates pendant le traitement.
Jinarc provoque très fréquemment vertiges, céphalées, diarrhées, sécheresse buccale, polydipsie, nycturie, pollakiurie, polyurie, fatigue et soif.
Le tolvaptan peut aussi fréquemment provoquer une augmentation des transaminases, une perte de poids, des spasmes musculaires, une éruption cutanée, un prurit, des insomnies, des palpitations, une dyspnée et des troubles gastro-intestinaux.
L’administration d’inducteurs puissants du CYP3A doit être évitée.
Eviter l’administration de médicament augmentant la natrémie (formes effervescentes salées, solutions hypertoniques de NaCl…) et entraînant donc un risque d’hypernatrémie.
L’administration de Jinarc avec des analogues de la vasopressine, comme la desmopressine utilisée pour prévenir ou contrôler des hémorragies, n’est pas recommandée. Le tolvaptan peut, en effet, diminuer leur efficacité.
En cas d’association à des inhibiteurs modérés ou puissants du CYP3A, le traitement par Jinarc doit être réalisé avec prudence, et une réduction de la dose de tolvaptan est recommandée.
Dosage sanguin des transaminases hépatiques et de la bilirubine avant l’initiation du traitement, puis mensuellement pendant 18 mois, enfin tous les 3 mois.
Surveillance concomitante des symptômes évoquant une atteinte hépatique.
Evaluation de la créatinine sérique, des électrolytes et des symptômes de déséquilibre électrolytique avant et après l’initiation du traitement par tolvaptan.
Dosage du taux d’acide urique avant l’initiation et si nécessaire pendant le traitement en fonction des symptômes.§
DITES-LE AU PATIENT
FICHE TECHNIQUE
L’AVIS DE LA HAS
DÉLIVRANCE
LA POLYKYSTOSE RÉNALE AUTOSOMIQUE DOMINANTE
QU’EST-CE QUE C’EST ?
La polykystose rénale autosomique dominante (PKRAD) est une maladie héréditaire qui se transmet selon le mode autosomique dominant et qui est caractérisée par le développement de kystes multiples dans les deux reins. Sa prévalence est estimée à 1/1 000. La PKRAD résulte d’une mutation du gène PKD1 du chromosome 16 dans 85 % des cas, et du gène PKD2 du chromosome 4 dans le reste des cas. L’âge du diagnostic dépend du condiv. En effet, une échographie de dépistage chez les sujets à risque est généralement proposée à l’âge de 18 ans. Lorsque le diagnostic est posé suite à une manifestation rénale ou fortuitement à l’occasion d’une échographie rénale, l’âge du diagnostic est généralement plus tardif.COMMENT SE MANIFESTE-ELLE ?
La PKRAD se manifeste dans 60 % des cas par des douleurs lombaires ou abdominales. Une hématurie survient fréquemment suite à une hémorragie intrakystique, une infection ou une lithiase. L’hypertension artérielle concerne la moitié des patients de 20-30 ans. L’insuffisance rénale est la complication grave la plus fréquente de la PKRAD, une insuffisance rénale terminale survenant généralement à l’âge de 45-55 ans en présence de la mutation PKD1. L’atteinte rénale est plus tardive et moins marquée en présence de la mutation PKD2. Une atteinte d’autres organes est également possible, notamment le foie et plus rarement le cerveau, le cœur, le tube digestif et les organes génitaux chez l’homme.PHARMACOLOGIE
1 COMMENT AGIT LE MÉDICAMENT ?
Le tolvaptan (Jinarc) est un antagoniste de la vasopressine (= hormone antidiurétique ou ADH), un peptide de 9 acides aminés synthétisé dans l'hypothalamus qui agit sur trois types de récepteurs membranaires : V1a, V1b et V2.2 SON ACTION EST-ELLE ORIGINALE ?
Oui : le tolvaptan est le premier médicament infléchissant le développement des kystes et l'insuffisance rénale dans la PKRAD.3 QUEL EST LE VERDICT DES ÉTUDES CLINIQUES ?
L'évaluation de l'efficacité et de la tolérance du tolvaptan repose sur une étude de phase III versus placebo (TEMPO 3:4), conduite chez 1 445 patients atteints de PKRAD, suivis pendant 3 ans.Vous sentez-vous régulièrement en insécurité dans vos officines ?
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