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Expertise
Ouverture
Auteur(s) : YOLANDE GAUTHIER
La 21e conférence internationale sur le sida AIDS 2016 s’est déroulée mi-juillet à Durban, Afrique du Sud. L’Agence France Recherche Nord&Sud Sida-hiv Hépatites (ANRS) y a présenté les résultats d’une étude pilote montrant qu’un allégement du traitement antirétroviral (trithérapie composée de deux analogues nucléosidiques de la transcriptase inverse et un antiprotéase ou un inhibiteur non nucléosidique de la transcriptase inverse) était efficace. Les 100 participants, dont la charge virale était indétectable depuis 4 ans en médiane, ont pris leur trithérapie 4 jours par semaine au lieu de 7 avec une pause de 3 jours consécutifs. Le taux de succès virologique a été de 96 % après 48 semaines. Un essai randomisé incluant plus de 600 patients sera lancé d’ici fin 2016 sur une plus longue durée et avec des antirétroviraux plus récents en vue de confirmer les conséquences bénéfiques en termes d’effets secondaires et d’observance.
La prophylaxie pré-exposition (PrEP) a fait l’objet de deux communications dans une utilisation chez les adolescents. La première n’a rapporté aucune contamination par le VIH pendant les 3 premiers mois de traitement. Un taux d’incidence de 6,4 % par an a été relevé dans la deuxième étude. Les effets secondaires ont été faibles. Le laboratoire Gilead, qui commercialise Truvada, compte demander une extension d’AMM pour cette population.
De cette conférence, on retiendra aussi que la lutte contre le VIH doit continuer. Même si la mortalité diminue, l’incidence de la maladie stagne. Des chercheurs britanniques ont identifié une nouvelle cible thérapeutique potentielle : un pore situé au niveau de la capside virale, qui permet au virus d’« avaler » très rapidement les nucléotides requis pour la transcription inverse. Ils annoncent, dans une étude publiée dans Nature, avoir réussi à bloquer ce pore grâce à un composé qui ne peut, hélas, pas franchir la membrane des cellules humaines. Les recherches se poursuivent.§
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