Recruter sans se tromper

Pas de précipitation. C’est la règle d’or pour éviter «   les nombreux échecs en matière de recrutement dans les pharmacies   », comme le constate Muriel Darniche, pharmacienne et consultante chez Team Officine. A ce titre, «   la phase préparatoire est essentielle   », souligne-t-elle. «   Il faut définir le profil requis, non seulement en termes de compétences, mais aussi de comportement, afin d’anticiper l’intégration du nouvel arrivant   », note Laure-Emmanuelle Foreau-Coffin, dirigeante de Praxipharm. Que l’on cherche un remplaçant ou à renforcer ses effectifs, une remise à plat de l’organisation est nécessaire : elle permet de repérer les manques et les nouveaux besoins. Dans un second temps, l’offre d’emploi sera rédigée précisément. Les informations sur le poste concerneront le degré d’expérience, la rémunération, la typologie de l’officine, la taille de l’équipe, mais aussi les spécialités recherchées, le niveau d’expérience… «   Si l’on attend de la personne qu’elle prenne en charge l’activité de piluliers pour dix maisons de retraite, le mentionner explicitement.   » Les candidats retenus pour les entretiens doivent se présenter avec l’ensemble de leurs documents administratifs et attestations de formation. Un moyen, non seulement de vérifier l’exactitude des données de leur CV, mais aussi de tester leurs qualités organisationnelles. Lors de l’échange, la priorité est de créer la confiance nécessaire pour libérer la parole.

Pouvoir se projeter et évaluer une personnalité

Le but est d’évaluer la personnalité du postulant au-delà de compétences plus faciles à vérifier. Dans cette optique, le titulaire doit jouer la transparence sur les raisons de son recrutement, ses attentes, son type de management, la stratégie de l’officine, sans faire l’impasse sur les difficultés éventuelles, qu’elles concernent le poste à pourvoir lui-même, l’équipe ou tel aspect de l’activité de l’officine. En retour, il lui faut interroger le candidat sur son parcours, ses motivations, sa façon de travailler et son projet professionnel. Trois questions sont incontournables : qu’est-ce qui vous a le plus et le moins plu dans vos expériences et pourquoi ? Quelle est celle qui vous a le plus marqué et pourquoi ? Pour vous, quel est le poste idéal dans la pharmacie idéale ? « On ramène le candidat sur le terrain des faits, précise Muriel Darniche. S’il a vécu une difficulté dans un précédent poste, il doit expliquer pourquoi et comment. S’il se dit passionné de phytothérapie, on le questionne sur la façon dont il développerait ce rayon, ou bien on lui soumet un cas de comptoir.   » Toute incohérence entre le discours et le projet ou les valeurs de l’officine doit mettre la puce à l’oreille. Et, si c’est avant tout la possibilité d’un CDI qui allèche le postulant, méfiance ! « Vous hésitez ? Restez à l’écoute de votre feeling   », recommande Laure-Emmanuelle Foreau-Coffin : « Si l’allure générale ou un détail vous incommode, rappelez-vous que vous allez le côtoyer au quotidien   ». Enfin, en cas de mauvaise impression, n’hésitez pas à écourter poliment l’entretien… pour faire gagner du temps à tout le monde. §