1 Comment agit le médicament ?

• Duavive associe des estrogènes conjugués (esters d’estrone, sulfate d’équiline – un estrogène de synthèse jadis extrait de l’urine de jument – et 17 α/ß estradiol) et le bazédoxifène.

• Les estrogènes pallient l’insuffisance de la production estrogénique chez la femme ménopausée et réduisent la symptomatologie climatérique. En revanche, leur administration expose à une hyperplasie endométriale iatrogène.

• Le bazédoxifène est un modulateur sélectif des récepteurs aux estrogènes (SERM : selective oestrogen receptor modulator). Il appartient à une famille comptant :

– une molécule de première génération: le tamoxifène (Nolvadex et génériques), un anti-estrogène puissant au niveau du sein mais un agoniste au niveau de l’endomètre, indiqué dans le traitement du cancer du sein ;

– une molécule de seconde génération : le raloxifène (Evista, Optruma), avant tout agoniste, notamment sur l’os, indiqué dans la prévention de l’ostéoporose associée à la ménopause.

• Au niveau utérin, le bazédoxifène -comme le raloxifène- n’expose pas au risque de prolifération cellulaire associé à l’usage du tamoxifène, car il ne modifie pas à ce niveau la conformation des récepteurs aux estrogènes. Il faut noter que le bazédoxifène bénéficie dans certains pays d’une AMM proche de celle du raloxifène dans l’ostéoporose (sous le nom de Conbriza).

2 Son action est-elle originale ?

• Des spécialités hormonales systémiques à base d’estradiol sont déjà proposées pour traiter les signes associés à la ménopause : elles sont destinées à la voie orale (Estrofem, Oromone, Progynova…) ou percutanée (Dermestril, Estrapatch, Femsept, Oesclim, Oestrodose, Thais…).

• Chez les femmes non hystérectomisées, un progestatif leur est associé au moins 10 jours par mois pour réduire le risque d’hyperplasie : il peut être présenté séparément (Duphaston, Lutényl, Lutéran, Utrogestan…), ou inclus dans une association estroprogestative (Activelle, Angeliq, Climaston, Climène, Femseptcombi, Trisequens…).

• Ayant un profil particulier, la tibolone (Livial) a des propriétés estrogéniques, progestatives et androgéniques : elle partage toutefois les effets indésirables des autres traitements hormonaux substitutifs et les données relatives à sa tolérance à long terme restent limitées.

• Le profil de l’association constituant Duavive est donc original, mais il repose sur un principe pharmacologique déjà exploité : celui de compenser au niveau endométrial la iatrogénie susceptible d’être induite par les estrogènes.

3 Quel est le verdict des études cliniques ?

• L’intérêt de l’association estrogènes + bazédoxifène sur les symptômes de la ménopause a été démontré dans deux études principales ayant inclus près d’un millier de femmes :

– l’une a permis de montrer son efficacité à 4 et à 12 semaines dans la réduction du nombre et de la sévérité des bouffées de chaleur vs placebo ;

– l’autre a montré son efficacité pour réduire, de façon modeste, l’atrophie vaginale.

• Les deux études ont montré la survenue d’une aménorrhée ou de saignements irréguliers lors d’un traitement par l’association estrogènes + bazédoxifène.