ÉPISODE 5 Une nouvelle contraception

Mercredi 27 avril

– VALÉRIE MARTIN (AU PETIT-DÉJEUNER) À SON MARI : La petite étudiante de la pharmacie a appelé hier, il faut que j’aille chercher ce truc pour le scanner. C’est mardi prochain. Tu veux que je prenne tes médicaments en même temps ?

– PAUL MARTIN : Ah oui… déjà! Il m’en reste pourtant. J’ai dû oublier de les prendre une fois… ou peut-être 2. Sûrement à Pâques.

– Ça fait beaucoup d’oublis pour un traitement hebdomadaire!

– Et toi, c’est l’inverse. Tu passes ta vie à la pharmacie en ce moment. Admets que tu n’es pas très organisée et que tu vas sûrement devoir y retourner dans quelques jours!

– Ce n’est pas de ma faute. Mais, tu as raison, j’ai rendez-vous avec la gynécologue vendredi.

– Encore ? !

– Mais non, mon rendez-vous a été déplacé. Le D^r Flamel avait la grippe, ça arrive.

Vendredi 29 avril

AU CABINET DE GYNÉCOLOGIE

– D^R FLAMEL, GYNÉCOLOGUE : Bonjour M^me Martin, désolée pour la dernière fois.

– M^ME MARTIN : Aucun problème. Du coup, je suis au milieu de la semaine d’arrêt pour la pilule.

– A ce propos donc, votre pharmacien m’a alertée la dernière fois. Avec le tabac, le diabète et les 50 ans qui sont là, il va falloir arrêter Minidril. C’est une pilule qui contient des œstrogènes et qui présente des risques cardiovasculaires importants dans votre cas.

– Oui, c’est ce que le pharmacien m’a expliqué. Mais il me faut toujours une contraception. Vous imaginez un 4^e enfant à mon âge ! Sans pilule, j’aurai toujours un doute. D’autant que mes règles n’ont jamais été très régulières quand j’étais sans contraception.

– Et vous n’avez aucun trouble particulier, comme des bouffées de chaleur ou des sueurs nocturnes ?

– Non, rien de ce type.

– D’accord. Pour que vous n’ayez plus besoin d’y penser, je vous propose la pose d’un stérilet.

– Euh, je ne suis pas trop pour… J’ai une amie à qui ça n’a pas convenu du tout. Je préférerais vraiment une pilule classique si c’est possible.

– Alors, on peut essayer Cerazette. Il s’agit d’une contraception uniquement progestative qui n’entraîne pas de surrisque cardiovasculaire. Elle se prend en continu sur 28 jours.

– Sans jamais s’arrêter ? Je ne risque pas d’oublier de la reprendre.

– Comme vous êtes actuellement durant votre semaine d’arrêt, vous commencerez Cerazette le jour où vous auriez dû reprendre Minidril. En revanche, vous devrez utiliser un moyen de contraception supplémentaire, par exemple des préservatifs, durant les 7 premiers jours car l’efficacité contraceptive n’apparaîtra qu’au bout d’une semaine.

– D’accord.

– Et on fait le point dans quelques mois. N’hésitez pas à appeler d’ici là au moindre problème. Et pour le tabac, vous avez songé à arrêter ?

– Oui, justement le pharmacien m’a donné une brochure sur le tabac et pourquoi arrêter. J’ai donc fait le test de « Fagerjenesaisplusquoi » qui était dedans. Mais j’aimerais un peu d’aide à ce sujet car je suis apparemment moyennement dépendante et je souhaite arrêter. Je ne sais pas comment. Je voudrais une méthode simple.

– C’est une très bonne initiative. Pour faire simple, il y a les patchs à changer chaque jour. C’est discret. Et si vous ressentez toujours l’envie de fumer, vous pouvez compléter avec des gommes à mâcher. Je vais vous rédiger une ordonnance pour cette première fois. Mais ces produits peuvent s’acheter sans ordonnance et progressivement, il faudra diminuer les doses de nicotine. Le pharmacien pourra vous conseiller.

M^ME MARTIN (DANS SA VOITURE) : Pfiou, c’est beaucoup de changement d’un coup. On va déjà commencer par la pilule.

Samedi 30 avril

À LA PHARMACIE

• M^ME MARTIN : Bonjour, je viens chercher le produit pour le scanner des poumons.

• M. GALIEN, PHARMACIEN : Bonjour M^me ?Martin. Voilà la boîte de Ioméron que je vous ai commandée. J’avais bien reçu l’ordonnance. Il va falloir arrêter quelques jours le traitement par metformine.

– Ah bon, pourquoi ?

– En fait, l’association de la metformine et du produit de contraste iodé Ioméron est contre-indiquée. En pratique, Iomeron peut conduire à une insuffisance rénale transitoire, c’est-à-dire une insuffisance de fonctionnement de vos reins.

– Et c’est grave?

– Oui, comme la metformine est éliminée par voie rénale, elle risque de s’accumuler, exposant à la survenue d’acidose lactique, potentiellement grave.

– Effectivement, j’ai déjà entendu ce mot. Et si j’arrête la metformine, pas de risque pour mon diabète ?

– Non, j’ai appelé le D^r Dubois qui l’a confirmé. Vous arrêterez la metformine le jour du scanner pour 48 heures. Il faudra boire abondamment avant et après l’examen afin de favoriser l’élimination du produit de contraste.

– C’est compris. Ah, et j’ai également une nouvelle ordonnance de ma gynécologue. Pour Cerazette, elle m’a tout expliqué hier, donc ne vous embêtez pas. Et j’ai aussi l’ordonnance de renouvellement pour le traitement de mon mari. Il a encore oublié plusieurs fois son traitement ce mois-ci.

– Il pourras venir la prochaine fois? Je pourrais en discuter un peu avec lui et lui présenter l’application dont nous avions parlé pour qu’il n’oublie plus les prises de médicaments.

– Oui, ce serait vraiment bien. Je vais lui redire. Merci.

Nous remercions le D^r Brice Le Taillandier pour son aimable relecture.

Sources : HAS : fiche mémo « Conduite pratique de la contraception chez l’homme et chez la femme », avril 2013 (mise à jour 01/2015) ; Société française de radiologie : Fiche de recommandation pour la pratique clinique « Produits de contraste iodés et diabète ».