Une effervescence ciblée

La croissance de l’antalgie générale reste globalement atone en 2015 en termes de volumes écoulés avec 536 millions d’unités vendues à fin octobre contre 532 millions en 2014 selon IMS Health. Cette tendance se retrouve aussi bien sur la prescription que sur l’automédication. Mais le contraste est saisissant lorsque l’on zoome sur l’OTC strict, qui, avec 42 millions d’unités vendues sur la même période, affiche une évolution de 14,7 % en volume. En valeur, la tendance est la même. « Avec un chiffre d’affaires de 151 millions d’euros, en hausse de plus de 9 %, le segment OTC strict de l’antalgie est l’un des plus dynamiques de la pharmacie », souligne Laurence Proust, directrice marketing de la médication familiale de Pfizer France.

Délivré à 83 % sur prescription, le paracétamol conserve le leadership du marché de l’antalgie générale prescrit et non prescrit à fin octobre 2015 avec une part de 90 % en volume, contre 8 % pour l’ibuprofène et 2 % pour l’aspirine, dont le repli se poursuit. Hors prescription, l’ibuprofène regagne légèrement du terrain avec une part de marché de 19,5 % en 2015, contre 75,4 % pour le paracétamol et environ 5 % pour l’aspirine. Sur l’OTC strict, il s’arroge 54,5 % du marché. Le paracétamol et ses associations pèsent 37,3 % de ce segment, ce qui constitue tout de même un bond de près de 50 %. Une performance largement alimentée par l’innovation des leaders. Doliprane (Sanofi), qui reste la première marque de l’automédication tous segments confondus, surfe sur le succès de sa nouvelle gamme OTC : sa part de marché atteint ainsi 26,5 % en volume sur le segment OTC strict devant Prontalgine, suivi de Migralgine. Efferalgan résiste toutefois à la première place de l’OTC strict, avec une part de marché de 45,3 % en hausse de 28 %, grâce au lancement d’Efferalgan granulés en sachet. « 1,2 million d’unités ont été écoulées entre mai 2015 et février 2016 sur l’ensemble des trois références », annonce-t-on chez Upsa.

Le laboratoire, qui a défrayé la chronique avec ses arômes cappuccino et vanille/fraise, défend son positionnement : « Deux leviers clés permettent de faire évoluer le marché : l’innovation pour s’adapter aux besoins des patients dont le rythme de vie évolue, et une offre compréhensible et bien positionnée en OTC pour donner plus d’informations en libre accès aux patients ».

Les génériques poursuivent leur essor

En automédication, les génériques ont réalisé une belle percée en volume l’an dernier avec une part de marché à 28 %. Sur ce terrain, ils se classent ainsi en deuxième position derrière Nurofen (Reckitt Benckiser) et devant Advil (14,6 %) et Spedifen (10,5 %). Mais chez Pfizer, la satisfaction reste de mise: « En valeur, Advil enregistre une croissance de plus de 10 % de sa part de marché à fin janvier 2016 ». Laurence Proust l’attribue à une « très forte attente pour la rapidité d’action, à laquelle répondent nos références Advil Caps, tandis qu’Advil enrobé répond à l’exigence d’efficacité ». Pour elle, « le marché reste tiré par les marques qui représentent encore 85 à 90 % des ventes et bénéficient d’une fidélité importante. Quand on les pousse, elles ont de bons résultats, d’où notre volonté de continuer à investir fortement en communication ».