La mésothérapie - Le Moniteur des Pharmacies n° 3124 du 16/04/2016 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 3124 du 16/04/2016
 

Expertise

FORMATION

Auteur(s) : Célia Vautier

Apparue en France dans les années 50, la mésothérapie connaît un développement progressif. D’abord utilisée à des fins thérapeutiques, elle est aujourd’hui largement employée dans un but esthétique.

Qu’est-ce que la mésothérapie ?

• Il s’agit d’une technique d’injections multiples de médicaments, réalisées par voie intradermique ou sous-cutanée, au plus près de la zone du corps à traiter. Cette méthode limiterait les effets indésirables des substances employées grâce à leur emploi local et aux faibles doses administrées.

• Les produits administrés en mésothérapie sont des médicaments avec une AMM d’injection. Ils sont cependant utilisés hors AMM puisque le site d’injection n’est pas celui préconisé dans le RCP.

• Les traitements couramment employés sont des décontracturants, des antalgiques, des anti-inflammatoires, des vasodilatateurs, des polyvitamines… Les corticoïdes sont proscrits par la société française de mésothérapie (SFM).

• Très souvent, le praticien injecte un cocktail de médicaments. La SFM recommande de ne pas mélanger plus de trois produits ensemble.

Qui peut pratiquer la mésothérapie ?

• En France, seuls les médecins sont autorisés à pratiquer la mésothérapie. On estime qu’ils sont entre 10 000 et 15 000 à exercer cette spécialité.

• Il existe deux diplômes interuniversitaires, reconnus par l’Ordre des médecins pour former les professionnels :

– le DIU de mésothérapie, axé sur la mésothérapie thérapeutique. Seuls les titulaires du diplôme peuvent en faire état sur leurs plaques ou leurs ordonnances ;

• le DIU de médecine morphologique et anti-âge, qui aborde, parmi d’autres techniques, la mésothérapie à visée esthétique.

Ces formations ne sont pas obligatoires pour utiliser la mésothérapie.

Quelles sont ses indications ?

• La mésothérapie à visée thérapeutique : employée dans les traitements de la douleur (arthrose, tendinopathies, lombalgies, névralgies), mais aussi pour des pathologies de la circulation dont l’insuffisance veineuse, les migraines, les vertiges et d’autres troubles ORL.

• La mésothérapie à visée esthétique : employée pour lutter contre la cellulite, le vieillissement cutané et l’alopécie.

Comment se déroule une séance ?

• Il existe deux techniques d’injection : une technique manuelle et une technique assistée avec un injecteur électronique (type pistolet électronique).

• L’injection se fait à l’aide d’une seringue de 1 à 10 ml et une aiguille de 4 à 13 mm de longueur.

• Une séance peut comporter plusieurs centaines d’injections. La fréquence des séances est variable et dépend de la pathologie à traiter.

Quelle est son efficacité ?

• La mésothérapie aurait un double effet : un effet dû à l’injection et un effet pharmacologique dû à l’action des médicaments injectés au plus près de l’organe cible.

• Cependant, à ce jour, aucune étude scientifique rigoureuse n’a prouvé l’efficacité de cette méthode.

Quels sont les risques ?

• Les principaux effets indésirables sont localisés au niveau du site d’injection : douleurs, érythèmes, hématomes…

• On relève aussi des réactions générales : hypotension, malaise vagal, palpitations, choc anaphylactique…

• Au cours de cet acte invasif, le risque infectieux ne peut pas être écarté (cas d’infections sévères à mycobactéries atypiques rapportés).

• La sécurité d’emploi d’un mélange non prévu de plusieurs substances ne peut être garantie.

Sources : « Evaluation des risques liés aux pratiques de mésothérapie à visée esthétique », HAS, juin 2014 ; Société française de mésothérapie, sfmesotherapie.com ; « Mésothérapie : informer les patients des risques connus », Prescrire, tome 35, n° 384, octobre 2015 ; « Evaluation de l’efficacité de la pratique de la mésothérapie à visée esthétique et thérapeutique », INSERM, juillet et juin 2010 ; « Mésothérapie », ministère de la Santé, janvier 2016 ; « Injections réalisées avec un pistolet injecteur », ministère de la Santé, 2008.

À DIRE AUX PATIENTS

– Avant la séance : n’appliquer ni crèmes ni maquillage sur la zone à traiter avant et 48 h après la séance, se laver dans les heures qui précèdent, ne pas prendre d’aspirine ou d’anti-inflammatoire dans les 48 h précédant le rendez-vous.

– Après la séance : ne pas porter de vêtements trop serrés, éviter bains et piscine pendant 24 h, ne pas s’exposer au soleil pendant 48 h.

– La mésothérapie ne remplace pas un traitement dont l’efficacité est prouvée. L’acte n’est pas pris en charge par l’Assurance maladie.

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