Bouffées de chaleur de la ménopause - Le Moniteur des Pharmacies n° 3122 du 02/04/2016 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 3122 du 02/04/2016
 

Expertise

FORMATION

Auteur(s) : Christine Ansaldi

Les bouffées de chaleur représentent le symptôme de la ménopause le plus fréquent, affectant 3 femmes sur 4. Elles peuvent être très incommodantes et altérer profondément la qualité de vie.

De quoi s’agit-il ?

• Les bouffées de chaleur de la ménopause sont liées à l’arrêt de la production d’estrogènes par les ovaires.

• Elles peuvent survenir à tout moment, de jour comme de nuit, le plus souvent sans prodrome.

• Elles se manifestent par une sensation de chaleur soudaine, débutant au niveau du visage et du cou, puis s’étendant au thorax et aux épaules. Elles peuvent s’accompagner d’une rougeur de la peau, de sueurs et de palpitations.

• Leur fréquence, leur intensité et leur durée sont très variables.

Elles disparaissent spontanément avec le temps, mais persistent plus de 10 ans chez un quart des femmes.

Quelle est la place du THM ?

• Le traitement hormonal de la ménopause (THM) repose sur l’administration d’un estrogène destiné à soulager les troubles du climatère. Un progestatif est systématiquement associé au moins 12 jours par mois chez les femmes non hystérectomisées pour contrebalancer l’effet cancérogène des estrogènes sur l’endomètre.

• En 2014, la Haute Autorité de santé (HAS) a réévalué les THM et confirmé qu’ils restaient le traitement le plus efficace sur les troubles de la ménopause et en particulier sur les bouffées de chaleur. Elle a maintenu leur service médical rendu important lorsque les symptômes sont gênants au point d’altérer la qualité de vie.

• Le THM doit être prescrit à la dose minimale efficace et pour une durée la plus courte possible, après une information des femmes sur les risques potentiels. Il est recommandé de réévaluer le rapport bénéfice/risque au moins une fois par an.

Quels sont les risques du THM ?

• Le THM expose à un surrisque de cancer du sein et de l’ovaire. L’administration des estrogènes par voie orale augmente le risque thromboembolique veineux. Ce risque ne semble pas exister lorsqu’ils sont administrés par voie transdermique ou percutanée.

• Le THM accroît légèrement le risque de maladie coronarienne chez la femme de plus de 60 ans. Le risque d’accident vasculaire cérébral est également augmenté, mais reste faible avant 60 ans.

• Le THM est donc formellement contre-indiqué en cas d’antécédent de cancer du sein ou d’accident thromboembolique.

• Les effets indésirables les plus fréquemment rapportés sont des saignements utérins, des tensions mammaires, des céphalées, des douleurs abdominales et des nausées.

Quelles sont les alternatives au THM ?

Médicaments non hormonaux

• La bêta-alanine (Abufène), un acide aminé, a une AMM dans le traitement des bouffées de chaleur. Faute de preuve de son efficacité, la HAS a estimé en 2011 qu’elle n’avait plus sa place dans la stratégie thérapeutique des bouffées de chaleur de la ménopause.

• Cimipax, médicament à base de plante (Cimicifuga racemosa), est réapparu sur le marché en 2015. Il est désormais indiqué pour soulager les symptômes de la ménopause, dont les bouffées de chaleur. Son efficacité n’est cependant pas établie. Il expose à des atteintes hépatiques graves. La durée de traitement ne doit pas dépasser 6 mois en continu.

• D’autres médicaments ont montré une certaine efficacité par rapport au placebo mais ne disposent pas d’une AMM dans cette indication : clonidine, certains antidépresseurs (en particulier les ISRS), gabapentine.

Compléments alimentaires à base de phytoestrogènes (soja, houblon, lin…)

L’efficacité des phytoestrogènes sur les bouffées de chaleur n’a pas été démontrée. Leur innocuité à long terme a été peu évaluée. Leur utilisation est déconseillée en cas d’antécédents personnels ou familiaux de cancer du sein. La dose quotidienne ne doit pas dépasser 1 mg/kg d’isoflavones aglycones de soja.

Source : HAS, rapport d’évaluation de la commission de la transparence : « Réévaluation des THM ». 2014, et avis sur l’Abufène, 2011 ; Avis relatifs aux phytoestrogènes de l’Anses et de l’EFSA. 2011 ; Lopes P., Trémollières F. « THM ». La Revue du praticien – médecine générale. 2015, tome 29, n° 952 ; base de données publique des médicaments ; gemvi.org ; menopause.org.

CONSEILS HYGIÉNODIÉTÉTIQUES

– Limiter la consommation de plats épicés, d’alcool, de boissons chaudes ou excitantes (thé, café…).

– Eviter les lieux surchauffés.

– Dormir dans une pièce fraîche.

– Lutter contre le stress (relaxation, yoga…).

Vous sentez-vous régulièrement en insécurité dans vos officines ?


Décryptage

NOS FORMATIONS

1Healthformation propose un catalogue de formations en e-learning sur une quinzaine de thématiques liées à la pratique officinale. Certains modules permettent de valider l'obligation de DPC.

Les médicaments à délivrance particulière

Pour délivrer en toute sécurité

Le Pack

Moniteur Expert

Vous avez des questions ?
Des experts vous répondent !