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Édito
Auteur(s) : Matthieu Vandendriessche
Pensez-vous avoir besoin d’une clause de conscience dans votre exercice quotidien ? Selon l’Ordre des pharmaciens, qui travaille à l’intégrer au nouveau code de déontologie, 85 % des confrères la réclament. Sûrement moins pour des raisons éthiques ou religieuses que par principe.
Mais ce sont des raisons religieuses qui font aujourd’hui ressurgir le sujet. Un pharmacien vient d’être þ légèrement – sanctionné par l’Ordre pour refus réitéré de vente de stérilets (lire page 13). Pour sa défense, il plaide que ces dispositifs peuvent être achetés sans urgence aucune dans toute autre officine et qu’ils sont également disponibles dans les centres de planning familial. Et par ailleurs que « le pharmacien n’est pas tenu de prêter son concours à une interruption volontaire de grossesse ».
Le code de la santé publique ne lui donne pas raison. Le refus de dispensation n’est possible que si l’intérêt du patient l’exige et en concertation avec le prescripteur. Selon le code, les pharmaciens doivent observer une neutralité inhérente à la mission de service publique sur laquelle repose leur monopole. Et de s’abstenir de prise de position commandée par des considérations personnelles.
Et pourtant, sortant des influences religieuses devenues un danger pour le pays lui-même, il faudra bien reconnaître que la profession n’agit jamais d’un bloc, que chaque professionnel dispose de son individualité, de sa conscience. Que de se poser des questions et de refuser un exercice en pilotage automatique est salutaire, toujours au bénéfice patient.
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