RHINITE ET CONJONCTIVITES ALLERGIQUES - Le Moniteur des Pharmacies n° 3119 du 12/03/2016 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 3119 du 12/03/2016
 

Cahiers Formation du Moniteur

CONSEIL

LA RHINITE ALLERGIQUE

« Mon nez est une fontaine ! »

Un matin de printemps à la pharmacie. Lucie, 25 ans, se plaint d’un écoulement nasal clair abondant et demande Dolirhume :

– Mon nez coule comme une fontaine depuis quelques jours ! Je n’arrive pas à me débarrasser de ce rhume !

– Avez-vous d’autres symptômes ?

– J’éternue, ça me pique le nez et j’ai les yeux qui pleurent. Surtout la journée.

– Avez-vous de la fièvre ?

– Non, je me sens bien, excepté ce nez !

– Vos symptômes ressemblent plus à ceux d’une allergie qu’à ceux d’un rhume. Des lavages de nez réguliers et un antihistaminique par voie orale sont plus adaptés. Si les symptômes persistent, une consultation médicale s’impose pour la mise en place d’un traitement de fond.

Bénigne, la rhinite allergique gène la qualité de vie des patients. Rare chez le jeune enfant, elle débute généralement à l’adolescence et atteint une prévalence de 25% chez l’adulte. Sa fréquence est en constante augmentation.

RECONNAÎTRE

• La rhinite allergique est une maladie atopique dépourvue de caractère infectieux : l’exposition de la muqueuse nasale aux allergènes déclenche une réaction IgE-dépendante à l’origine d’une inflammation locale entraînant un ensemble des manifestations fonctionnelles nasales : obstruction nasale, rhinorrhée claire abondante bilatérale et éternuements en salves.

• Les allergènes le plus souvent impliqués sont les pneumallergènes présents dans l’environnement domestique (acariens, animaux domestiques, blattes, moisissures), dans l’atmosphère générale (pollens) ou dans l’environnement professionnel (farine, latex). Plus rarement, les trophallergènes sont en cause (allergie croisée pollen/aliment : ex. pollen de bouleau/pomme).

• Les symptômes surviennent brutalement et cessent avec l’éviction de l’allergène. Une conjonctivite allergique et un prurit palatin sont souvent associés.

• Sous-diagnostiqué, l’asthme allergique est concomitant à la rhinite allergique dans 40 % des cas. Il doit être évoqué en cas de dyspnée, oppression thoracique et toux.

CONSEIL OFFICINAL

Eviction de l’allergène

Le traitement principal repose, dans la mesure du possible, sur l’éviction de l’allergène (cf p. 13).

L’hygiène locale

• Un rinçage quotidien des voies nasales est la première étape indispensable car elle permet d’éliminer les allergènes présents sur la muqueuse nasale.

• Le lavage peut être fait à l’aide de sérum physiologique (Physiologica, Physiodose…) ou d’un soluté d’eau de mer isotonique (Lyomer, Humer, Sterimar…). Des solutions de lavage enrichies en oligoéléments peuvent également être conseillées. Les solutions contenant du manganèse stimulent les défenses immunitaires (SterimarMn, Oligorhine Manganèse), celles contenant du soufre (Actisoufre) ont un effet anti-inflammatoire local.

Les traitements locaux

Antihistaminiques intranasaux

• Ils diminuent la rhinorrhée et les éternuements.

• Une seule molécule existe sous cette forme : le chlorhydrate d’azélastine.

Les corticoïdes par voie nasale

• Ils agissent à la fois sur les symptômes nasaux et sur les manifestations oculaires de la rhinite. Plus efficaces, ils peuvent être conseillés ponctuellement après s’être assuré qu’il n’y a pas de symptômes en faveur d’une infection locale virale (notamment herpès labial), bactérienne ou fongique.

• Leur action est aussi plus tardive que les autres traitements : une amélioration des symptômes est notée après quelques jours de traitement.

Les sprays à base de cromoglycate de sodium

Ils agissent sur les symptômes locaux de la rhinite allergique par effet stabilisateur de membranes des mastocytes (ils empêchent la dégranulation). Selon les études cliniques, leur effet est inférieur à celui des corticoïdes et des antihistaminiques, mais ils ont l’avantage de présenter peu d’effets indésirables.

Les sprays barrières

• Ces dispositifs médicaux (Bional Medical Allergy : dès 12 ans, Sterimar Stop and Protect nez allergique : dès 3 ans) ont pour but de tapisser la muqueuse nasale, ce qui permettrait de neutraliser les allergènes déjà inhalés et d’empêcher d’autres allergènes d’adhérer à la muqueuse. Ils revendiquent généralement 4 à 6heures de protection contre les allergènes.

• Posologie : 1 à 2 pulvérisations dans chaque narine, 2 à 3 fois par jour, dès les premiers signes d’allergie.

Les traitements oraux

Les antihistaminiques

• wLes antihistaminiques H1 de 2e génération (non ou peu sédatifs, non anticholinergiques) constituent, avec les corticoïdes locaux, le traitement de référence de la rhinite allergique. Efficaces sur l’ensemble des symptômes, ils diminuent le prurit nasal, les éternuements en salves, la rhinorrhée et le larmoiement.

• Des formes « conseil » existent à l’officine : elles sont constituées de cétirizine ou loratadine et sont utilisables à partir de 6 ou 12 ans selon les spécialités. Conditionnées sous format de 7 comprimés, elles sont à conseiller en crise aiguë ou en dépannage, dans l’attente d’une consultation médicale. Leur administration chez la femme enceinte est possible (CRAT). A éviter chez les patients épileptiques ou à risque de convulsions.

• Posologie : 10 mg par jour, de préférence le soir, en 1 prise chez l’adulte et en 2 prises chez l’enfant de 6 à 12ans (cétirizine).

• Effets indésirables : asthénie, céphalées, vertiges, somnolence chez certains patients (déconseillés chez les patients conducteurs de machines).

La pseudoéphédrine

• La pseudoéphédrine est un vasoconstricteur décongestionnant. Des spécialités « conseil » sont proposées dans la rhinite allergique pour diminuer l’obstruction nasale, pour un traitement qui ne doit pas excéder 5 jours.

• Leurs effets indésirables (troubles cardio-vasculaires, céphalées, agitation, anxiété…) et contre-indications (enfants de moins de 15 ans, HTA sévère ou non contrôlée, insuffisance coronarienne, antécédent d’AVC, risque de glaucome à angle fermé, troubles urétroprostatiques…) incitent à la conseiller avec prudence, des études montrant un rapport bénéfice-risque défavorable dans la rhinite allergique.

RÔLE DU PHARMACIEN

Différencier la rhinite allergique des autres pathologies

• Trois critères doivent orienter vers la rhinite allergique : la présence d’une conjonctivite associée, les variations nycthémérales (les symptômes augmentent ou diminuent selon le moment de la journée, contrairement au rhume où les symptômes sont toujours présents) et le caractère saisonnier des exacerbations.

• Ne pas confondre la rhinite allergique avec :

– la rhinite vasomotrice, déclenchée par des changements de température ; elle survient à n’importe quel moment de l’année et ne s’accompagne pas de symptômes de conjonctivite ou de prurit rhinopharyngé.

– la polypose naso-sinusienne dans laquelle l’obstruction nasale, les troubles de l’odorat, les pesanteurs faciales et l’écoulement pharyngé postérieur prédominent.

– le rhume, pathologie virale (voir tableau).

Inciter à consulter

Une consultation médicale doit être encouragée en cas :

– de rhinite persistante et/ou sévère. La mise en place d’un traitement de fond par le médecin est recommandée pour prévenir une évolution vers un asthme allergique ;

– d’échec d’un premier traitement ;

– de signes atypiques associés : écoulement sanguinolent ou purulent, symptômes unilatéraux, douleur faciale, écoulement postérieur, fièvre qui peuvent être à l’origine d’une infection, d’une rhinite médicamenteuse (décongestionnants nasaux, anticholinestérasiques…), d’une rhinite hormonale (grossesse, cycle menstruel, hypothyroïdie), ou liée au vieillissement.

Expliquer le bon usage des sprays nasaux

• Amorcer la pompe avant la première utilisation.

• Agiter systématiquement avant emploi.

• Se moucher avant l’instillation intranasale pour assurer une diffusion optimale.

• Orienter le jet vers la partie extérieure de la narine ; éviter de pulvériser directement sur la cloison centrale très vascularisée et susceptible de saigner.

• Nettoyer après chaque utilisation l’embout nasal.

• Informer le patient :

– les sprays contenant un corticoïde sont actifs dès le début du traitement mais leur efficacité n’est pleinement observée qu’au bout de quelques jours ;

– chez les sportifs, les corticoïdes intranasaux ainsi que la pseudoéphédrine peuvent induire une réaction positive lors de tests antidopage.

LES CONJONCTIVITES ALLERGIQUES

« Mes yeux sont rouges et pleurent »

Mme R., aux deux yeux rouges et gonflés, vient chercher conseil :

– Je souhaiterais un collyre pour me soulager, mes yeux me démangent.

– Avez-vous une baisse de vision ?

– Non, mais je suis gênée par des larmoiements.

– Vos yeux sont-ils collés au réveil ?

– Non, l’écoulement est clair. Je suis comme ça depuis que j’ai tondu ma pelouse hier matin.

– Il s’agit sûrement d’une conjonctivite allergique. Je vous conseille du sérum physiologique pour laver les yeux et un collyre antihistaminique qui va vous soulager rapidement. Portez-vous des lentilles ?

La conjonctivite allergique est une inflammation de la conjonctive d’origine allergique, qui touche toujours les deux yeux. Elle concerne en moyenne 15 % de la population.

Elle est caractérisée par une hyperhémie conjonctivale bilatérale, un prurit oculaire, un larmoiement important, et un œdème des paupières. D’autres manifestations allergiques, comme l’asthme, l’eczéma, l’urticaire ou la rhinite, y sont souvent associées.

RECONNAÎTRE

Les conjonctivites à pneumallergènes

Ce sont les plus fréquentes des conjonctivites allergiques.

Conjonctivite allergique pollinique

• Très souvent associée à une rhinite allergique, elle se rencontre sur un terrain atopique et a un caractère saisonnier. Les allergènes les plus fréquemment en cause sont les pollens ; d’autres allergènes comme les moisissures estivales (Alternaria) peuvent aussi être impliqués.

• De mécanisme IgE-médié, il s’agit d’une manifestation d’hypersensibilité de type I ou immédiate : l’allergène se fixe sur les mastocytes qui libèrent aussitôt de l’histamine, des leucotriènes et des prostaglandines. Les signes sont : yeux rouges qui démangent, larmoiement pouvant flouter la vision, œdème palpébral et chémosis.

Conjonctivite allergique perannuelle

• Egalement manifestation d’hypersensibilité à IgE, c’est une forme chronique de conjonctivite à pneumallergènes, dont les plus fréquemment impliqués sont les acariens de poussière de maison (Dermatophagoides pteronyssinus), les moisissures, les poils d’animaux ou les blattes, ou encore des allergènes professionnels (farine de boulanger, produits d’entretien et de nettoyage).

• Les symptômes (prurit, secrétions matinales, hyperhémie conjonctivale) se répètent tout au long de l’année. L’œdème palpébral et l’œdème conjonctival sont rares, tandis que des signes trompeurs (sensation de sécheresse et d’irritation oculaire ou de corps étranger) peuvent parfois compliquer le diagnostic.

La conjonctivite liée aux lentilles

• Appelée également conjonctivite gigantopapillaire, il peut s’agir d’une intolérance progressive aux lentilles de contact et/ou d’une allergie à leur produit d’entretien.

• Elle se manifeste par une hyperhémie conjonctivale accompagnée de sensation de brûlure oculaire et par des secrétions matinales à type de fins filaments blanchâtres. L’examen ophtalmique révèle la présence de papilles géantes sous la paupière supérieure, qui confère son nom à cette conjonctivite.

Conjonctivite eczémateuse de contact

Causée par les cosmétiques, les agents conservateurs de collyre (chlorure de benzalkonium notamment) ou de produits d’entretien de lentilles, et certains agents chimiques allergisants d’origine professionnelle, elle se traduit par une inflammation de la conjonctive avec secrétions et prurit, associée à un eczéma et à un œdème désquamatif des paupières (blépharoconjonctivite).

Formes plus rares mais plus graves

• La kératoconjonctivite vernale, qui survient le plus fréquemment chez le garçon entre 4 et 12 ans, apparaît au printemps et évolue par poussées volontiers déclenchées par le soleil et la chaleur, au cours desquelles les signes cliniques sont impressionnants.

• La kératoconjonctivite atopique touche l’adulte ayant des antécédents de dermatite atopique ou d’asthme. Elle évolue également par poussées.

• Ces formes peuvent se compliquer d’ulcération cornéenne et laisser des séquelles visuelles.

CONSEIL OFFICINAL

Eviction allergénique

L’éviction de l’allergène est indispensable pour prendre en charge la conjonctivite allergique.

Lavage et correction de la sécheresse oculaire

• Les lavages par instillation de sérum physiologique représentent la base du traitement de fond. Ils diminuent la concentration des allergènes et des médiateurs de l’inflammation à la surface du globe oculaire.

• Les substituts lacrymaux peuvent être utiles pour soulager la sécheresse oculaire fréquemment associée aux formes chroniques. Préférer les carbomères (Lacryvisc, Gel Larmes…) et l’acide hyaluronique (Hyabac, Hylo Confort…) pour leur action prolongée.

Collyres antiallergiques

Les formes sans conservateur doivent être privilégiées car les conservateurs assèchent l’œil, peuvent être irritants pour les cellules de l’épithélium conjonctival et être eux-mêmes pourvoyeurs d’allergie oculaire de contact.

Antihistaminiques

• Ils bloquent l’effet de l’histamine sur les récepteurs H1. Leur rapidité d’action en fait le traitement de 1e intention des conjonctivites allergiques pour soulager rapidement les symptômes. Ils sont utilisés durant la phase aigüe.

• En cas de rhinite associée, des antihistaminiques par voie orale sont souvent co-utilisés.

Antidégranulants

Les antidégranulants inhibent la libération d’histamine par les mastocytes. Ils agissent donc en amont de la réaction allergique. Ils sont privilégiés :

– en prévention si le contact avec l’allergène est prévisible ;

– en relais des collyres anti-H1 (du fait de leur délai d’action plus long) pour un traitement au long cours (sur plusieurs mois si nécessaire, après avis de l’ophtalmologue), si la lubrification au sérum physiologique n’est pas suffisamment efficace. Ils sont bien tolérés.

Autres traitements

• Les collyres décongestionnants (Sophtal, Collyre bleu…) sont davantage indiqués dans les conjonctivites irritatives et n’ont pas leur place dans la prise en charge de la conjonctivite allergique.

• La première étape de la prise en charge de la conjonctivite gigantopapillaire repose sur le retrait des lentilles. Une fois la situation normalisée, les lentilles seront réadaptées : modification du diamètre et/ou du matériau, préférence donnée aux lentilles souples à usage journalier pour éviter les dépôts de protéines lacrymales dénaturées, qui entretiennent les réactions inflammatoires.

RÔLE DU PHARMACIEN

Eliminer l’urgence

Si la conjonctivite est associée à une baisse constante de l’acuité visuelle, une douleur oculaire profonde ou une photophobie intense, ou en cas de brûlures physiques ou chimiques ou de pénétration d’un corps étranger dans l’œil, il faut orienter le patient vers une consultation ophtalmologique immédiate ou vers les urgences ophtalmiques.

Mener à bien l’interrogatoire

• Devant une hyperhémie, questionner le patient sur ses symptômes, leur durée et le condiv de leur apparition. Observer aussi les yeux (voir arbre décisionnel).

• Demander au patient s’il porte des lentilles : dans ce cas, le premier conseil à donner est de les retirer car elles peuvent être à l’origine de la plainte ou aggraver la conjonctivite et le port de lentilles est déconseillé pendant un traitement topique oculaire (incompatibilité, surtout avec les collyres renfermant un conservateur).

• Le questionner sur son traitement médical en cours afin de rechercher une éventuelle sécheresse oculaire iatrogène (anticholinergiques, rétinoïdes…).

• Lui demander s’il a déjà essayé un premier collyre pour se soulager afin de rechercher un éventuel échec de traitement, mais aussi une automédication par collyre corticoïde qui peut exposer à des complications graves (kératite, ulcère cornéen, glaucome, cataracte…).

Eduquer au bon usage des collyres

• Se laver les mains avant l’administration.

• Tirer doucement la paupière inférieure vers le bas pour dégager le cul de sac conjonctival et y instiller le collyre. Ne pas toucher le globe oculaire ni les cils avec l’embout.

• Fermer les yeux après instillation pour bien répartir le collyre.

• Respecter un intervalle de 10 à 15 mn entre l’administration de deux collyres différents pour éviter que le second ne chasse le premier.

• Respecter les durées de conservation des flacons multidoses après ouverture (noter les dates d’ouverture sur les conditionnements), jeter les unidoses après usage.

Inciter à consulter

Si les symptômes persistent en dépit du traitement conseillé, s’ils sont très intenses ou récurrents, orienter vers un spécialiste.

TRAITEMENT EN HOMÉOPATHIE ET PHYTO-AROMATHÉRAPIE

« De l’homéo en prévention ? »

Thomas, étudiant :

– Je suis allergique au pollen de cyprès et je redoute l’arrivée du printemps tellement j’ai le nez qui coule. Mon amie me dit que l’homéopathie peut prévenir cette allergie, c’est vrai ?

– En effet, l’homéopathie est indiquée dans la prévention de la rhinite allergique à condition de s’y prendre un mois avant la période à risque. Pour une amélioration durable, consultez un homéopathe pour qu’il mette en place un traitement de fond.

Les médecines autres qu’allopathiques peuvent être proposées dans les rhinites et conjonctivites allergiques. Elles ont l’avantage de permettre un traitement personalisé. De plus, l’homéopathie n’a pas de véritables contre-indications.

CONSEILS EN HOMÉOPATHIE

En prévention

Le traitement de la rhinite et conjonctivite allergique saisonnière est codifié. Il doit être commencé un mois avant la date présumée de la période à risque.

En curatif

• Le traitement vise à soulager les symptômes décrits par le patient. Le choix des souches est guidé essentiellement par les signes décrits par le patient.

• Dès les premiers symptômes, associer au traitement de base 1 ou 2 souches complémentaires, à raison de 5 granules toutes les 2 heures ou en alternance, en espaçant selon l’amélioration :

Les éternuements dominent

– Nux vomica 9 CH : salves d’éternuement au réveil, nez bouché la nuit, écoulement aqueux non irritant le jour.

– Sabadilla 9 CH : salves d’éternuements et démangeaisons du palais calmées en frottant la langue contre le palais, écoulement nasal fluide.

– Naphtalinum 9 CH : éternuements nombreux avec irritation des yeux et écoulement irritant du nez.

– Arundo donax 5 CH dans un condiv d’allergie aux graminées : éternuements, prurit des narines et surtout des conduits auditifs.

• Toutes sont également à prendre après chaque salve d’éternuements.

L’écoulement nasal domine et est irritant

– Allium cepa 9 CH : écoulement nasal abondant, clair, irritant la lèvre supérieure avec larmoiement doux. Aggravation par la chaleur.

– Arsenicum album 9 CH : écoulement nasal peu abondant mais brûlant.

L’écoulement nasal domine mais n’est pas irritant

– Pulsatilla 9 CH : écoulement nasal clair puis jaunâtre avec amélioration à l’air frais.

L’irritation oculaire domine

– Euphrasia officinalis 9 CH : éternuements et écoulement nasal aqueux, non irritant, yeux rouges brillants avec larmoiement irritant, sensation de sable dans les yeux.

– Kalium iodatum 9 CH : écoulement nasal aqueux et irritant, douleurs à la base du nez, larmoiement irritant, paupières boursouflées.

– Phleum pratense 5 CH : obstruction nasale, peu d’écoulement, prurit des narines et des yeux avec irritation oculaire.

CONSEILS EN PHYTOTHÉRAPIE

La phytothérapie est utilisée en complément d’autres thérapeutiques (aromathérapie, allopathie…) dans le but de corriger le terrain allergique. Elle n’est pas adaptée à la femme enceinte ou qui allaite faute de données suffisantes.

Le traitement général

Il a deux objectifs :

– drainer le foie pour favoriser l’élimination des toxines car une surcharge hépatique est souvent en cause dans les allergies ;

– diminuer le seuil de sensibilité aux allergènes par un traitement antiallergique.

Le drainage du foie

• Il fait appel aux plantes cholérétiques et/ou cholagogues et se pratique 10 jours par mois, 3 mois de suite ou 20 jours consécutifs en une cure unique. Les prises se font avant les principaux repas. Il est contre-indiqué en cas d’obstruction des voies biliaires. Un avis médical est nécessaire en cas de lithiase biliaire, de pathologie hépatique grave ou de cholangite (inflammation des voies biliaires). Pas avant 12 ans (18 ans pour le boldo et la fumeterre).

• La feuille de boldo (Peumus boldus) s’emploie en infusion de 15 min, 1 à 2 g par tasse (1 c à café), 2 à 3 fois par jour.

• La feuille d’artichaut(Cynara scolymus) à conseiller sous forme d’extrait sec aqueux (DER ou rapport drogue/extrait 2,5-7,5:  1), 200 à 600 mg par prise (dose journalière 600 à 1 320 mg) ou en spécialité (Chophytol, Canol, Hépanéphrol, 3 prises par jour). Son infusion est rarement utilisée en raison de son amertume prononcée (infusion 15 min, 3 g pour 150 ml d’eau, 1 à 2 fois par jour).

• La partie aérienne fleurie de fumeterre (Fumaria officinalis), riche en protopine qui exerce une action antihistaminique, s’emploie en infusion mais son goût est âcre : 2 g (1 c à c = 1,6 g) pour 250 ml d’eau bouillante, infusion 15 min, 1 à 2 fois par jour. Elle peut être prise en poudre en gélules : 220 mg par prise jusqu’à 5 fois par jour si nécessaire ou en spécialité (Oddibil par exemple).

• Le pissenlit, racine et partie aérienne, (Taraxacum officinalis) en décoction de 20 min, 3 à 4 g par tasse (1 c à c = 1,2 g), jusqu’à 3 fois par jour. Déconseillé en cas d’insuffisance cardiaque ou rénale ou de diabète (risque d’hyperkaliémie).

• La racine de radis noir (Raphanus sativus var niger) sous forme de teinture mère (80 gouttes dans un peu d’eau le matin à jeun) ou en suspension de suc aqueux (10 à 20 ml par jour).

• L’aubier de tilleul (Tilia sylvestris) en cures 2 fois par an au printemps et à l’automne : 40 g/l, décoction 10 min puis infusion 1 h ; à boire dans la journée. Il existe aussi en spécialité (Vibtil).

• La feuille de romarin (Rosmarinus officinalis) en infusion de 15 min, 1 à 2 g par tasse (1 c à c = 2 g), 2 à 3 fois par jour.

Les plantes désensibilisantes

• La racine de réglisse (Glycyrrhiza glabra, G inflata, G uralensis) est à la fois anti-inflammatoire et antihistaminique in vitro. Son action antiallergique est principalement attribuée à son action cortisone-like. Réservée à l’adulte, elle s’emploie à la dose de 1,5 g de plante grossièrement pulvérisée par tasse (1 c à c = 3 g), deux fois par jour en infusion de 10 à 15 minutes. Elle ne doit pas être utilisée plus de 4 semaines et sans dépasser la dose de 8 g par 24 h en infusion. Son emploi est déconseillé en cas d’hypertension, d’insuffisance rénale, cardiaque ou hépatique, d’hypokaliémie. Ne pas l’associer aux médicaments susceptibles d’entraîner un déséquilibre électrolytique en particulier diurétiques, glycosides cardiotoniques, corticostéroïdes, laxatifs stimulants.

• La feuille de plantain (Plantago lanceolata, P major) est un classique des réactions allergiques en raison de ses effets adoucissants, anti-inflammatoires, immunomodulateurs et antihistaminiques. Elle s’utilise en infusion de 15 min, 2 g par tasse (1 c à c = 0,7 g), pour une dose journalière de 4 à 6 g.

• La partie aérienne d’ortie (Urtica dioica) est utilisée principalement pour ses propriétés diurétiques, dépuratives et anti-inflammatoires. Son mécanisme d’action antiallergique est méconnu et pourrait être lié à sa teneur en histamine, en particulier dans des extraits obtenus par lyophilisation. La partie aérienne d’ortie s’emploie en infusion de 10 min, 2 à 4 g par tasse (1 c à s = 2,2 g), 1 à 3 tasses par jour. Déconseillée chez l’enfant de moins de 12 ans, elle peut rarement exposer à des troubles gastrointestinaux et à des réactions cutanées allergiques.

Le traitement local

• En cas de rhinite, le premier geste est de laver le nez. Pour décongestionner les fosses nasales et éviter les surinfections, proposer des inhalations. Les inhalations humides de plantes aromatiques se prêtent mal à un usage ambulatoire. Orienter vers des inhalations sèches d’huiles essentielles (sur un mouchoir), plus pratiques.

• Pour les yeux irrités, la phytothérapie propose des préparations adoucissantes prêtes à l’emploi : bleuet (eau florale de bleuet), plantain (Sensivision). Il est également possible d’utiliser des infusions de plantes (voir encadré).

CONSEILS EN AROMATHÉRAPIE

Le traitement de la rhinite allergique par les HE est symptomatique, à visée anti-inflammatoire et antihistaminique.

Action systémique : voie cutanée

C’est la voie la plus appropriée pour une action systémique, à raison de 2 à 3 gouttes d’HE diluées dans une huile végétale, 2 à 3 fois par jour sur le thorax.

HE antiallergiques

• L’HE de camomille romaine (Chamaemelum nobile, sommité fleurie) antiallergique, est aussi antispasmodique, relaxante et anti-inflammatoire.

• L’HE de matricaire (Chamomilla recutita, sommité fleurie) a une action anti-inflammatoire et antiprurigineuse démontrée ; elle inhibe la libération d’histamine par ses composants le chamazulène et l’alphabisabolol.

• L’HE d’estragon, (Artemisia dracunculus, partie aérienne) est réputée antispasmodique et antiallergique. Son emploi par voie orale est à éviter en raison de sa richesse en méthylchavicol (estragole), hépatocarcinogène. Son utilisation sur la peau doit, elle aussi, être exceptionnelle et pour une durée très courte. La concentration de 0,1 % maximum est considérée comme la dose maximale admissible.

HE anti-inflammatoires

• Elles agissent en synergie avec les précédentes.

• L’HE de géranium bourbon (Pelargonium x asperum, plante fleurie) est anti-inflammatoire, stimulante des surrénales. Elle est bien tolérée par la peau en particulier lorsqu’elle est diluée (2 gouttes + 2 gouttes d’huile végétale).

• L’HE de litsée citronnée (Litsea cubeba ou citrata, baies) est riche en aldéhydes terpéniques (néral, géranial) qui lui confèrent des propriétés sédatives et anti-inflammatoires. Déconseillée chez l’enfant de moins de 6 ans. Impérativement diluée (10 % maxi, en raison de sa dermocausticité).

• L’HE de lemongrass (Cymbopogon citrata, herbe) a des propriétés très proches de celles de la litsée citronnée et nécessite les mêmes précautions d’emploi.

• L’HE de lavande officinale (Lavandula angustifolia, fleur) est intéressante pour son action décongestionnante et sa très bonne tolérance cutanée. Elle peut s’employer pure sur la peau.

• L’HE de pin sylvestre (Pinus sylvestris, aiguilles) a une action expectorante, balsamique, décongestionnante pulmonaire. Son action corticomimétique lui confère des propriétés antiallergiques. A diluer jusqu’à 20 % maximum (dermocausticité à l’état pur). Elle est déconseillée chez l’enfant de moins de 6 ans.

Usage local : l’inhalation

• Les HE permettent de lever l’obstruction nasale et d’éviter une surinfection, et s’emploient en inhalation sèche, 2 à 3 gouttes sur un mouchoir à respirer plusieurs fois par jour sans toucher la peau ou les muqueuses pour éviter tout risque d’irritation.

• L’HE de menthe poivrée (Mentha x piperita, partie aérienne) a un effet décongestionnant par sensation de froid. Respirer avec précaution car elle est irritante pour les yeux. A éviter chez l’enfant de moins de 7 ans.

• L’HE d’eucalyptus globuleux (Eucalyptus globulus, feuille) est mucolytique, anti-inflammatoire et bactéricide. C’est un bon décongestionnant des voies respiratoires. Riche en 1,8-cinéole, elle est déconseillée chez l’enfant de moins de 12 ans et en cas d’asthme (risque de bronchospasme). Elle est irritante pour la peau et les muqueuses.

PRÉVENTION ET ÉVICTION DES ALLERGÈNES

Bientôt les beaux jours

Fin Avril, Danielle demande :

– Je pars dans un mois à la campagne. J’ai peur d’avoir un rhume des foins qui peut gâcher mon séjour. C’est chaque fois pareil, et de pire en pire, chaque année. Que me conseillez-vous ?

– Si vous êtes gênée chaque année, et que les symptômes empirent, vous devez consulter un allergologue dès maintenant. Il déterminera avec vous la cause de votre allergie et vous proposera une prise en charge adaptée.

La prévention des rhinites et conjonctivites allergiques repose essentiellement sur l’éviction de l’allergène.

IDENTIFIER L’ALLERGÈNE

Allergie saisonnière : les pollens

Tous les pollens ne sont pas allergisants. Les symptômes d´allergie sont provoqués uniquement lorsque des grains des pollens entrent en contact avec la muqueuse respiratoire, ce qui est le cas pour les plantes anémophiles (dont le pollen est transporté par le vent pour assurer la fécondation).

Allergie perannuelle

Les acariens

• Les acariens sont des allergènes que l’on retrouve dans les poussières de maison. Dans les climats tempérés sont retrouvés essentiellement Dermatophygoïdes pteronyssinus et Dermatophagoïdes farinae.

• L’humidité (idéale : 65 et 75 %) et la température (idéale : 20-25 °C) sont les facteurs décisifs de leur prolifération. Les climats secs et froids sont mal supportés par les acariens, tout comme la haute altitude (au-delà de 1 500 mètres). Sous nos latitudes, ces allergènes prolifèrent particulièrement à la fin des étés pluvieux ou vers la fin de l’automne, lorsque les chauffages sont mis en route.

• Les acariens se nourrissent de débris organiques et de squames cutanées humaines. Ils se retrouvent surtout dans la literie, les tapis, les moquettes, les rideaux, les peluches des chambres d’enfants…

Les moisissures

• Les moisissures sont des champignons microscopiques : les spores qui les composent, avec leur petite taille (3-10 µm), peuvent pénétrer profondément dans l’appareil respiratoire.

• Les moisissures sont présentes partout, à l’intérieur des habitations comme en extérieur. Leur développement se fait préférentiellement dans les endroits chauds et humides. Elles ont une vitesse de croissance rapide et sont résistantes à la chaleur.

• Sont responsables des allergies les plus fréquentes :

– Alternaria, qui se développe dans la nature, principalement sur les végétaux en décomposition, les foins, mais aussi à l’intérieur sur les produits alimentaires, les textiles, le sol ou les papiers peints.

– Cladosporium, présente sur les végétaux, les plantes, les fruits, qui se développe toute l’année, mais particulièrement en été.

Les animaux domestiques

• Environ 3  % de la population est allergique aux animaux de compagnie. Les chats, les chiens, et les chevaux sont les principaux allergisants.

• Les allergènes des animaux domestiques sont présents dans leurs poils, leur salive, leurs sécrétions, l’urine ou les peaux mortes. On les retrouve donc partout (maisons, lieux publics, transports) et ils peuvent persister pendant plusieurs mois sur les surfaces où ils se sont déposés, même après l’éviction de l’animal.

PRÉVENTION

• Un lavage du nez et des yeux biquotidien avec du sérum physiologique est indispensable.

• Les antihistaminiques per os disponibles sous forme « conseil » (loratadine et cétirizine, à partir de 6 ou 12 ans selon les spécialités, voir page 3) sont indiqués dans le traitement des manifestations allergiques mais peuvent être utilisés en prévention de l’allergie (à l’approche de la saison pollinique par exemple) si celle-ci a déjà été diagnostiquée par un médecin et traitée par le même principe actif.

La posologie reste la même qu’en traitement curatif.

• Il convient de :

– supprimer le tabagisme actif et passif ;

– éviter l’utilisation des produits ménagers irritants pour les voies respiratoires, la pulvérisation des parfums de synthèse dans la maison ;

– dans la mesure du possible, avoir toujours avec soi le traitement préventif et de crise.

• Un traitement préventif doit toujours être associé à une éviction de l’allergène. Orienter le patient vers un allergologue.

LA DÉSENSIBILISATION

• La désensibilisation, ou immunothérapie spécifique, est une méthode thérapeutique qui consiste à administrer, chez un patient allergique, des doses croissantes de l’allergène jusqu’à diminuer sa sensibilité allergique. Pour l’OMS, il s’agit d’une « vaccination allergénique ». Elle est indiquée dans la rhinite allergique, lorsque l’éviction totale de l’allergène est impossible ou lorsque les traitements médicamenteux ne soulagent plus les patients. Elle prévient le développement de l’asthme bronchique (complication de la rhinite allergique).

• La désensibilisation se fait par voie sous-cutanée ou sublinguale (Oralair, Grazax) et peut se faire en ambulatoire bien que l’initiation soit toujours effectuée sous surveillance médicale.

• C’est un traitement long (de 3 ans minimum à 5 ans maximum) qui impose un suivi régulier.

• La grossesse n’est pas une contre-indication mais l’instauration de la désensibilisation pendant cette période est à éviter.

En pratique il est rare de pouvoir mettre en place une désensibilisation avant l’âge de 4 ans et demi à 5 ans (instabilité de l’allergie, asthme non équilibré).

L’INTERVIEW Pr Antoine Magnan service de pneumologie du CHU de Nantes et Président de la Société française d’allergologie

« Le dépannage doit se limiter à 1 ou 2 boîtes d’antihistaminique sans ordonnance. »

« Le Moniteur » : Quel est l’état des lieux de la rhinite et des conjonctivites allergiques en France ?

Antoine Magnan : Elles sont en progression sur les 50 dernières années. Actuellement 30 % de la population française est touchée par les problèmes d’allergie saisonnière ou d’allergie perannuelle, en particulier les grands enfants et les adultes jeunes, moins les personnes âgées. Chez les enfants de moins de 6 ans, la rhinite allergique est plus inhabituelle.

Quelles en sont les causes ?

L’hypothèse la plus probable repose sur la modification du système immunitaire due au changement de rapport à l’environnement, notamment aux micro-organismes. C’est une hypothèse qu’aucune étude n’a encore démentie et sur laquelle repose un niveau de preuve immunologique suffisant.

Quelles sont les limites du conseil officinal ?

Le conseil du pharmacien doit se limiter au dépannage. Un patient peut acheter une ou deux boîtes de comprimés antihistaminiques sans ordonnance. Au delà, inciter à consulter le médecin traitant qui doit l’adresser vers un allergologue pour un bilan allergologique complet. Aujourd’hui, seuls 20 % des patients sont pris en charge par un allergologue.

Existe-t-il un lien établi entre asthme et rhinite allergique ?

Le lien est clair. Quand on prend en charge le nez, il faut aussi prendre en charge les bronches. C’est aussi le rôle du pharmacien de détecter un asthme allergique : quand un patient se plaint d’une rhinite allergique, il faut lui poser des questions supplémentaires :

« Toussez-vous ? », « Avez-vous des sifflements dans la poitrine ? ». Et si nécessaire l’adresser à son médecin.

L’essentiel à retenir

Prendre en charge les symptômes au comptoir

Vrai/Faux

a) Les corticoïdes intranasaux agissent sur les symptômes oculaires associés à la rhinite.

b) La rhinite allergique peut être déclenchée par des changements de température.

Réponses : a vrai. b faux.

INFOS CLÉS

• La rhinite allergique se manifeste par la triade symptomatique : obstruction nasale, rhinorrhée claire et éternuements répétés.

• Les antihistaminiques oraux et les corticoïdes intranasaux constituent le traitement de 1e intention.

La rhinite allergique professionnelle

• De nombreuses professions sont concernées, mais boulangers (farine), coiffeurs, professionnels du nettoyage (teintures, détergents…), professionnels de santé (latex, vapeurs d’antiseptiques ou détergents, sels de platines…) représentent 72 % des cas de rhinite allergique professionnelle.

• Compte tenu de son impact négatif sur la qualité de vie personnelle et au travail, de son évolution fréquente vers l’asthme professionnel, et de l’existence de mesures de prévention et de traitements efficaces, elle doit être dépistée.

• Le dépistage est particulièrement recommandé pendant l’apprentissage et/ou les 2 premières années d’exposition, permettant une intervention précoce et une réorientation professionnelle sans conséquence socio-économique majeure.

• En cas de rhinite allergique professionnelle, l’arrêt complet et précoce de l’exposition à l’allergène responsable est recommandé, le traitement radical étant le changement de profession, lorsqu’il est possible. Il est nécessaire de ne pas négliger les conséquences socio-économiques (chômage), et d’envisager l’alternative consistant à diminuer l’exposition à l’allergène et associer un traitement médical adapté, assorti d’un suivi renforcé.

QU’AURIEZ-VOUS RÉPONDU ?

Bruno, 22 ans, vient demander un avis :

– Mes yeux me grattent beaucoup. A chaque fois que je vais chez mes amis qui ont un chat, j’éternue et mes yeux deviennent rouges et tout gonflés. Chez moi, j’ai un collyre à base de cortisone et Naabak. Est-ce que je peux les utiliser ?

– Vous pouvez utiliser Naabak même en prévention, lorsque vous savez que vous allez être en contact avec des chats. Mais je vous déconseille le corticoïde qui peut provoquer des surinfections. Son utilisation requiert l’avis d’un ophtalmologiste.

Le pharmacien a-t-il bien réagi ?

Oui et non ! Sa réponse concernant le choix de la molécule est exacte, mais il aurait dû demander au patient si les flacons étaient déjà ouverts et ce, depuis combien de temps (Naabak se conserve 3 mois après ouverture).

INFOS CLÉS

• La conjonctivite allergique touche les deuxyeux et se caractérise par une hyperhémie, un prurit oculaire, un larmoiement important et un œdème palpébral.

• Le traitement doit privilégier les collyres sans conservateur.

Traitement de base (allergie aux pollens)

– Apis mellifica 15 CH pour son action sur l’obstruction nasale, 5granules le matin 1 jour sur 2 en alternance avec :

– Pollens 30 CH pour l’allergie liée aux pollens (5 granules le matin 1 jour sur 2)

+ Poumon Histamine 15 CH, 5 granules le soir. Cette souche contient de nombreux médiateurs intervenant dans l’allergie.

INFOS CLÉS

• L’homéopathie a une action préventive et curative dans la rhinite et les conjonctivites allergiques mais nécessite un traitement de fond pour une amélioration durable.

• La phytothérapie propose un drainage du foie et des plantes antiallergiques.

• En aromathérapie, les HE de matricaire et de camomille ont une action anti-inflammatoire et antihistaminique.

Des formules homéopathiques prêtes à l’emploi

• Pour limiter le nombre de prises ou faciliter la compréhension et l’observance du traitement, il est parfois préférable de conseiller des produits contenant plusieurs souches :

– des formules composées : Allium cepa composé, 5 granules 2 fois par jour en complément du traitement antiallergique de base.

– ou des spécialités : Rhinallergy (à partir de 6 ans, en limitant le traitement à 7jours) en complément du traitement antiallergique de base, Lergypax (à partir de 30 mois, conseillé en traitement et prévention).

• Compléter si nécessaire avec un traitement local :

– Topique adoucissant en cas d’irritation nasale (Homéoplasmine) ; Gencydo solution nasale pour calmer la rhinite allergique.

– Collyre calmant en cas d’irritation oculaire (Homeoptic collyre, Euphrasia 3 DH Weleda).

Testez-vous

Gaston, lycéen, souffre d’une rhinite allergique : il éternue beaucoup surtout le matin au réveil et son nez se met à couler comme de l’eau alors que la nuit, son nez est bouché. En complément du traitement de base homéopathique, quelle souche proposez-vous ?

Réponse : Nux vomica

INFOS CLÉS

• L’éviction de l’allergène est la première des préventions.

• La désensibilisation est l’unique traitement préventif et curatif efficace car elle agit sur l’origine même de l’allergie.

Testez-vous

Peut-on conseiller les compléments alimentaires à base de pollen chez les patients souffrant d’allergie saisonnière ?

Réponse : Non, par précaution. Les pollens des compléments alimentaires pourraient déclencher des réactions allergiques chez les personnes souffrant de pollinose. Un cas de réaction allergique chez un patient sensible aux graminées et pour lequel le niveau de preuve est élevé a été notifié auprès de l’Anses. D’autres cas, dont le degré de suspicion n’a pu être établi, ont aussi été enregistrés.

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