Des pharmacies s’emparentd’un phénomène « anti-préjugés »

Préjugix 200 mg fait des émules : deux pharmacies de Soisy-sur-Seine (Essonne) en distribuent à partir du 28 janvier et une autre dans les Yvelines veut présenter le projet à ses clients. L’opération a commencé en décembre dernier dans le Lot. Douze pharmacies de Villeneuve-sur-Lot, et deux des environs, distribuaient gratuitement aux patients du sirop Préjugix 200 mg. « Cette opération autour d’un faux médicament avec de vrais messages était une façon originale et amusante de faire réfléchir sur les préjugés », résume Sonia Kanouni, titulaire de la Pharmacie du Centre à Villeneuve-sur-Lot.

« Il s’agissait là de traiter les maux par des mots »

Dans la boîte, très réaliste, se trouvent neuf petits rouleaux de papiers dont le recto liste les idées toutes faites, et le verso les moyens de les décrypter, un dixième explicitant le projet. « A l’image des notices explicatives avec effets indésirables et contre-indications. Les clients ont été réceptifs et prêts à en offrir à des amis pour 1 € la boîte », se félicite la pharmacienne.

Cette action militante, sur le mode du happening, était proposée par l’artiste Patrick Delpech. « On se focalise beaucoup sur le racisme et l’homosexualité, mais nous avions envie de traiter aussi des thèmes de société comme la violence conjugale, la dépression des seniors, le handicap mental et physique… », résume l’artiste. Plus de 900 boîtes ont été livrées aux officines par l’association organisatrice d’événements culturels qu’il préside. « Les pharmaciens ont fait leur travail. Quand nous avons proposé de récupérer le reliquat, aucun n’a voulu le rendre » se félicite-t-il. La plus grosse officine de Villeneuve-sur-Lot en avait placé 250 en tête de gondole. « Il s’agissait là de traiter les maux par des mots », observe le cotitulaire Olivier Agel.