La glucosamine - Le Moniteur des Pharmacies n° 3110 du 09/01/2016 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 3110 du 09/01/2016
 

Comptoir

FICHE INGRÉDIENT

Auteur(s) : Michèle Sauvage

Qu’est-ce-que c’est ?

• La glucosamine est une substance naturellement produite par l’organisme à partir du glucose et de la glutamine.

• C’est une hexosamine, sucre aminé qui, en s’associant à un acide uronique ou à un hexose, constitue une unité disaccharidique dont la répétition forme des chaînes polysaccharidiques linéaires, les glycosaminoglycanes (dont l’acide hyaluronique). Elle sert également de substrat pour la synthèse des protéoglycanes, macromolécules entrant dans la composition de la matière extracellulaire des tissus conjonctifs et donnant au cartilage ses propriétés de résistance et de rétention hydrique.

• La glucosamine est présente dans les tissus conjonctifs du cartilage hyalin, des os, de la peau ou de la cornée… On la retrouve également chez les levures, les moisissures, dans l’exosquelette d’arthropodes, sous forme de N-acétylglucosamine, monomère de base de la chitine.

Quelles sont ses propriétés ?

• Des nombreuses études effectuées in vitro, on retient que la glucosamine :

– a un effet stimulant sur la synthèse des protéoglycanes ;

– diminue l’expression des gènes de certaines métalloprotéases, enzymes impliquées dans la dégradation des protéoglycanes ;

– protège de l’action des radicaux libres et a un effet préventif vis-à-vis de certaines cytokines pro-inflammatoires.

– Mais ses mécanismes d’action in vivo restent à démontrer.

Pourquoi l’utilise-t-on ?

• Lors d’arthropathies telles que l’arthrose, on observe une augmentation des processus de dégradation des éléments de la matrice extracellulaire au détriment des mécanismes de biosynthèse, en particulier des protéoglycanes. Ceci entraîne une détérioration de la structure du cartilage et de la fonction articulaire, ainsi que l’apparition de douleurs articulaires.

• L’utilisation de la glucosamine exogène, généralement sous forme de sulfate, dans le traitement contre l’arthrose repose sur l’hypothèse que cette molécule pourrait intervenir dans la production de glycosaminoglycanes et de leur assemblage en protéoglycanes.

• Sur avis de la HAS, les spécialités contenant de la glucosamine sont déremboursées depuis mars 2015 en raison d’un intérêt clinique jugé insuffisant dans l’arthrose du genou.

Comment l’obtient-on ?

La glucosamine est industriellement obtenue à partir de la chitine de carapaces de crustacés, après une réaction de désacétylation suivie d’une dépolymérisation par hydrolyse.

Comment l’utilise-t-on ?

• Présentée sous forme de comprimés ou de gélules, la glucosamine est recommandée à la posologie de 1 500 mg par jour en 3 prises pendant au moins 2 mois. Afin d’augmenter ses effets, elle est parfois associée à la chondroïtine sulfate.

• Selon les autorités de santé européennes, les compléments alimentaires contenant de la glucosamine ne peuvent prétendre « posséder une action anti-inflammatoire, renforcer la résistance aux infections ou stimuler le système immunitaire, aider à la reconstruction du cartilage ou aider à maintenir la mobilité et la souplesse des articulations ».

• La glucosamine existe également sous le statut de médicament.

Quelles sont les précautions ?

• La glucosamine est contre-indiquée :

– chez les personnes allergiques aux crustacées,

– chez l’enfant de moins de 2 ans.

 Elle est déconseillée :

– chez les personnes souffrant de diabète de type 2 ou d’obésité, car elle pourrait augmenter la résistance à l’insuline,

– chez les personnes sous traitement anticoagulant, en raison de risque accru d’hémorragie,

– chez la femme enceinte ou allaitante.

• Les principaux effets indésirables sont des nausées, des douleurs abdominales, des troubles de la digestion, des diarrhées ou constipation.

Sources : « Quelle place pour le complément alimentaire dans l’arthrose à l’officine ? », thèse de pharmacie, O. Baillet, Angers, 2012 ; labrha.com ; biologie.univ-mrs.fr ; observatoire-du-mouvement.com ; « Place des antiarthrosiques symptomatiques d’action lente dans l’arthrose », Revue médicale suisse, 2012, n° 332, pp. 571-576 ; ec.europa.eu ; eurekasante.vidal.fr ; has-sante.fr

COMMENT PRENDRE EN CHARGE UNE ARTHROSE ?

• Les premières mesures à mettre en œuvre sont hygiénodiététiques (réduction d’un surpoids, activité physique régulière) et non pharmacologiques (kinésithérapie, port d’orthèses, cannes…).

• Le traitement est individualisé en fonction des facteurs de risque propres à l’articulation, de son niveau d’atteinte et des caractéristiques du patient.

• Les phases douloureuses sont traitées principalement par des antalgiques, en commençant par le paracétamol et, chez les patients qui n’y répondent pas, les AINS oraux en cures courtes à la dose minimale efficace.

• Des traitements locaux peuvent être utilisés : AINS topiques, injections intra-articulaires de corticoïdes, injections d’acide hyaluronique. La chirurgie est réservée aux arthroses évoluées ou réfractaires aux mesures thérapeutiques habituelles.

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