La méthode Weleda - Le Moniteur des Pharmacies n° 3106 du 05/12/2015 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 3106 du 05/12/2015
 
À HUNINGUE (ALSACE)

Récit en images

Auteur(s) : Matthieu Vandendriessche

Le site de Huningue, dans le Haut-Rhin, est le siège français du groupe Weleda. Il abrite la seconde unité de production de médicaments du laboratoire, la principale étant située en Allemagne. C’est ici que sont produits ses médicaments homéopathiques et de phytothérapie, qui représentent près de la moitié du chiffre d’affaires de Weleda en France.

A une quinzaine de kilomètres du site de Huningue, le jardin de Bouxwiller regroupe sur 1,6 hectare près de 70 espèces végétales auxquelles Weleda a recours pour sa production pharmaceutique en France, soit environ les deux tiers des plantes traitées par le laboratoire. Les récoltes sont planifiées jusqu’à trois ans à l’avance en fonction de la partie de plante concernée, des besoins identifiés et de l’écoulement des stocks de teintures mères.

La production est effectuée en respectant le cahier des charges de la culture biodynamique. Le site est abrité par des haies vives qui participent à sa préservation et favorisent la biodiversité. La mise en culture d’espèces végétales est privilégiée au prélèvement en milieu naturel. L’aconit ou la chélidoine par exemple, sont cultivées ici dans des conditions très proches de leur biotope d’origine.

Pour stimuler la vie bactérienne du compost et régénérer les sols, les plantations reçoivent régulièrement des préparations à base de plantes médicinales (camomille, achillée millefeuille, etc.) et de substances animales (bouse et corne de vache). Certains minéraux (silice, or, argent, etc.) sont également pulvérisés sur les cultures pour stimuler le processus d’assimilation de la lumière. Pour éviter l’épuisement des sols et l’apparition de maladies, les plantes ne sont jamais cultivées plus de trois ans au même endroit.

Pour préparer ses médicaments homéopathiques, le laboratoire fait essentiellement appel aux souches végétales, soit près de 400 plantes différentes provenant de l’ensemble de ses jardins. Les souches minérales représentent tout de même 40 % de ses préparations, et les souches animales, 10 %.

La production est effectuée en respectant le cahier des charges de la culture biodynamique. Le site est abrité par des haies vives qui participent à sa préservation et favorisent la biodiversité. La mise en culture d’espèces végétales est privilégiée au prélèvement en milieu naturel. L’aconit ou la chélidoine par exemple, sont cultivées ici dans des conditions très proches de leur biotope d’origine.

Le jour même de leur récolte, les plantes fraîches sont placées après tri et coupe dans de grandes cuves en inox pour une étape de macération. Selon les cas, la plante entière, les fleurs ou les feuilles sont plongées dans une solution hydroalcoolique à température ambiante (15 à 20 °C). Cette première étape dure de 10 jours à un mois. Des décoctions sont réalisées notamment pour les écorces, racines et bois. Toutes ces opérations s’effectuent sous atmosphère contrôlée. Des feuilles de saule (voir p. 32), récoltées dans un parc naturel le long du Rhin, vont être broyées avant d’être placées en macération.

1. Le macérat est exprimé à l’aide d’une presse pour constituer un « gâteau », qui peut peser plus de 300 kg. De celui-ci s’écoule un liquide coloré : la teinture mère brute, filtrée de façon manuelle ou mécanique puis stockée dans de grandes bonbonnes en verre.

2. Ces contenants sont rassemblés dans une pièce contiguë servant de réserve aux teintures mères. Weleda a recours à cette « collection » pour l’ensemble de sa production pharmaceutique, qu’il s’agisse de préparations magistrales à la demande d’une officine en particulier ou encore de la fabrication des spécialités de sa gamme conseil. Les teintures mères conservent généralement leur stabilité pendant 1 à 3 ans.

3. La teinture mère subit différentes étapes de dilution et de dynamisation. Selon les principes de l’homéopathie, ce procédé vise à « libérer » les effets thérapeutiques d’une substance amenée à différentes hdivs de dilution par paliers successifs. Au final, la solution obtenue, d’une ou plusieurs souches, servira à la production de différents médicaments homéopathiques, comme ici une solution buvable en gouttes. Elle pourra également intégrer d’autres formes pharmaceutiques telles que les granules, lors de l’étape d’imprégnation.

4. L’étape de l’imprégnation débute, pour les granules, par un passage dans un ballon-tulipe à 39 °C. Elle est effectuée de façon manuelle, par triple imprégnation. Au total, 3 ml de solution sont utilisés pour imprégner 300 g de granules. Ceux-ci peuvent alors directement être mis en tube. D’autres formes galéniques sont fabriquées sur le site : pommades, gels, crèmes, suppositoires, solutions buvables en gouttes et pour application cutanée, collyres, poudres orales et solutions injectables à usage sous-cutané.

En chiffres

Année d’ouverture du site : 1924.

Chiffre d’affaires de l’activité : 72 M€ (2014).

Effectif : 370 salariés.

Investissements : 2 M€ en 2014, dont les deux tiers consacrés aux locaux pharmaceutiques.

Nombre de spécialités produites : 1 300 références de médicaments de prescription et 14 références d’automédication.

Production : environ 7 tonnes de plantes fraîches sont traitées chaque année sur ce site.

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