La leptospirose - Le Moniteur des Pharmacies n° 3106 du 05/12/2015 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 3106 du 05/12/2015
 

Comptoir

FICHE FORMATION

Auteur(s) : Nathalie Robert-Cunrath

La leptospirose est une zoonose due à une bactérie du genre Leptospira. On dénombre environ 300 à 400 cas par an en France. La leptospirose est reconnue comme maladie professionnelle.

Qu’est-ce que c’est ?

• Les leptospires sont des bactéries de la famille des spirochètes. Le sérotype le plus courant, responsable du développement de la maladie, est Leptospira interrogans.

• Les bactéries se développent préférentiellement dans les milieux chauds et humides (eaux douces, sols boueux) où elles peuvent survivre plusieurs mois.

• Le réservoir animal est très diversifié et constitué par des animaux sauvages (rats, souris, ragondins) et domestiques (chiens, chevaux, bétail), chez qui le portage est le plus souvent asymptomatique. Ces animaux contaminent l’environnement en excrétant les bactéries dans les urines.

• L’homme est un hôte accidentel. Il est contaminé le plus souvent indirectement par contact avec une eau ou un sol infestés de leptospires au cours d’activités professionnelles (égoutiers, employés de stations d’épuration, pêcheurs d’eau douce) ou de loisirs (baignade en eau douce, canotage).

• La contamination directe est possible par contact avec un animal infecté (agriculture, élevage, abattage, chasse…). Les bactéries pénètrent dans l’organisme via des plaies même minimes, des érosions cutanées ou muqueuses, par la conjonctive et par l’inhalation de gouttelettes.

Quels sont les symptômes ?

• La présentation clinique est très polymorphe, allant de l’infection asymptomatique à l’atteinte multiviscérale associée à une mortalité importante.

• La forme classique débute, après une incubation de 4 à 14 jours, par une fièvre élevée (> 39°C) d’apparition brutale accompagnée de douleurs musculaires, abdominales, articulaires, de maux de tête… Elle peut évoluer ensuite vers une atteinte rénale, hépatique, méningée ou pulmonaire et se complique dans 20 % des cas d’un syndrome hémorragique potentiellement létal.

• En l’absence de pathologie sous-jacente et de complications multiviscérales, l’évolution est le plus souvent favorable et sans séquelles, même si des complications oculaires tardives peuvent survenir (uvéite, kératite).

Comment la diagnostiquer ?

• Les techniques de biologie moléculaire (PCR) permettent de détecter l’ADN des leptospires dans le sang, le LCR ou les urines pour un diagnostic précoce (24 h après l’apparition des signes cliniques).

• Une sérologie peut être réalisée à partir de la 2e semaine après l’apparition des symptômes pour détecter des anticorps anti-leptospires.

Quel est le traitement ?

• Le traitement repose sur l’administration d’antibiotiques : pénicillines ou cyclines.

• Il est d’autant plus efficace qu’il est mis en place précocement, permettant de diminuer le risque de complications.

Quelles mesures de prévention ?

• Au niveau collectif, la lutte contre la leptospirose doit porter sur la dératisation, le contrôle des effluents des élevages industriels et le drainage des zones inondées.

• Dans les zones à risque, des mesures de protection doivent être appliquées : port de gants, bottes, cuissardes, combinaisons ou vêtements de protection.

Sources : fiche info « Leptospirose », Institut Pasteur, janvier 2013, pasteur.fr ; « Leptospirose et milieu professionnel », Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles » (INRS), 2009, inrs.fr ; « Leptospirose », ministère de la Santé, 2013, sante.gouv.fr ; dossier thématique « Leptospirose », Institut de veille sanitaire, invs.sante.fr.

LA VACCINATION

• Le vaccin inactivé Spirolept n’est recommandé que dans certaines indications restreintes, dans le cadre de la médecine du travail et en prenant en compte les risques environnementaux et individuels. Il ne protège que de Leptosipra interrogans serovar icterohæmorrhagiæ. L’immunité obtenue est de courte durée et les effets indésirables sont fréquents (myalgies, éruptions cutanées…).

• Un vaccin canin est proposé de manière routinière dans les programmes de vaccination.

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