Les élus relèvent le défi de la fusion

Les URPS-pharmaciens Haute et Basse-Normandie avaient trouvé rapidement leur rythme de croisière pendant leur premier mandat. Leur fusion au 1^er janvier 2016 ne devrait pas poser de problème. « Nous avons énormément de projets en commun, explique André Géara, président sortant FSPF de l’URPS Basse-Normandie, et un mandat ne devrait pas y suffire. » Pour lui et son homologue haut-normand Hervé Canton (FSPF), « le gros challenge à venir va être la réunification ». Il faudra se réadapter au fonctionnement rénové de l’ARS qui, installée à Caen, devrait s’appuyer sur des délégations territoriales plus importantes et promouvoir des projets plus départementaux.

Heureusement, l’URPS Normandie ne part pas ex nihilo. Les deux présidents sortants, candidats tous deux au renouvellement de leur mandat, mettent en exergue l’énorme travail effectué sur l’interprofessionnalité et sur les réseaux de l’éducation thérapeutique du patient, notamment en matière de diabète et de bronchiolite, et l’expérimentation concluante de la PDA (préparation des doses à administrer) en ambulatoire avec une centaine de pharmaciens volontaires pour la Basse-Normandie. Autre symbole fort, la troisième édition des Assises des soins primaires, une initiative de la Haute-Normandie lancée en 2014, pour savoir comment les différents professionnels de santé envisagent le travail en commun, sera déclinée régionalement en avril 2016.

Un droit de regard sur les maisons de santé pluridisciplinaires

Au-delà du renforcement de l’interprofessionnalité et des projets de réseaux de soins et d’une messagerie cryptée pour sécuriser l’échange de données entre professionnels de santé, tous les candidats à ces élections régionales demandent à avoir un droit de regard, voire de décision sur les projets d’implantation des maisons de santé pluridisciplinaires. « La plupart siphonnent les médecins locaux sans nouvelles installations et on a des pharmacies sans médecin », déplore Hervé Canton. Et André Géara d’abonder : « La Région Normandie subit une désertification médicale aiguë. Il faut absolument protéger la présence pharmaceutique qui devient le réseau de soins de premier recours. Notre but est de continuer à travailler en parfaite harmonie avec les autres URPS. »